Pourquoi Benoît XVI envisage-t-il de libéraliser
la messe tridentine ? |
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CITE DU VATICAN, le 05.01.2007 -
(E.S.M.) - Le professeur Luc Perrin, dans un entretien accordé à la
revue LIBERTEPOLITIQUE.com, analyse avec pertinence l’évolution
liturgique et l’articulation du conflit entre les mouvances
traditionalistes et les mouvances progressistes.
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Pourquoi la messe tridentine fixe-t-elle à
ce point les crispations ?
DE LA LITURGIE…
Pierre-Charles Aubrit
saint Pol
Le professeur Luc Perrin, dans un entretien accordé à la revue
LIBERTEPOLITIQUE.com, analyse avec pertinence l’évolution liturgique et
l’articulation du conflit entre les mouvances traditionalistes et les
mouvances progressistes.
Pourquoi Benoît XVI envisage-t-il de libéraliser la messe tridentine ?
L’une des plus éminentes missions du successeur de Pierre est d’être
l’ouvrier de l’unité des chrétiens. Le Saint Siège travaille à l’unité des
chrétiens depuis quarante ans, cet objectif concerne les chrétiens qui ne se
reconnaissent pas dans la foi catholique romaine. Quelle valeur continuerait
d’avoir ce travail si cette préoccupation en l’état ne se tournait pas
urgemment vers nos frères qui ont la même foi qui se réclament de la foi
catholique romaine et qui pour le moment sont à la marge de la communion ou
hors communion ?
Pourrait-on comprendre que l’évêque de Rome ne s’en préoccupe pas ?
En tendant une main généreuse aux fidèles catholiques égarés en suivant Mgr.
Lefebvre ou qui sans le suivre demeurent dans cette mouvance, le souverain
pontife veut mettre un terme à des tensions qui n’ont plus aucun sens et
affaiblissent la mission de l’Église dans une situation marquée par
l’urgence.
On ne peut nier, qu’il y ait de grandes qualités spirituelles dans la
sensibilité traditionaliste, pas plus qu’on ne peut nier leur attachement à
l’Église ni qu’ils soient habités par le souci du salut de l’humanité.
Le Saint Père Benoît XVI passe par-dessus les
hiérarchies de ces courants parce que l’histoire de l’Église démontre qu’il
est extrêmement difficile pour elles de revenir de positions radicales
surtout quand ses membres ont goûté à l’exercice d’un pouvoir quasi absolu.
En faisant tomber un interdit qui n’a jamais eu de sens véritablement, il
permet aux fidèles d’agir selon leur conscience, de revenir à la communion
sans rien abandonner de leur attachement affectif, intellectuel et spirituel
à un rite auquel ils tiennent.
Nos frères traditionalistes, intégristes n’ont pas cessé d’être montrés du
doigt pendant des années. La plupart d’entre eux se sentirent repoussés à la
marge de l’Église, comme la plupart de ceux qui demandaient simplement à
vivre leur foi en communion avec le Souverain Pontife.
S’ils n’adhéraient pas à la réforme liturgique, c’était moins à cause de la
réforme pourtant nécessaire que parce que témoins des extravagances
liturgiques, théologiques, pastorales qui ne cessèrent de blesser le Corps
du Christ.
On ne peut pas être admiratif du comportement des évêques durant ces années
infernales vis à vis d’eux. En France, la hiérarchie s’est distinguée par un
manque absolu de charité, un autoritarisme ubuesque et une succession de
lâchetés que Lucifer n’imaginait pas.
On peut comprendre, qu’il y ait de la part de nos frères égarés du
ressentiment, de la défiance.
Il est évident que le Saint Siège, par cette main tendue, admet
implicitement le comportement fautif des hiérarchies, d’autant plus que les
applications et innovations hors normes de la réforme liturgique
contribuèrent à une impressionnante désacralisation intra muros et un mépris
extra muros.
Pourquoi la messe tridentine fixe-t-elle à ce point les crispations ?
Les hiérarchies des églises nationales en Europe de l’Ouest et en Amérique
du Nord expriment cette crispation, car elles répondent à un mélange
d’options idéologiques, politiques et d’orientations pastorales qui flirtent
aux confins de l’apostasie. Que de générations blessées, sacrifiées,
rejetées de l’Église et du salut au nom de ces engagements aliénants et si
radicalement contraires à l’Esprit de l’Évangile, au Sermon des Béatitudes !
La crise de l’Église ne peut être réduite aux seules conséquences des
outrances de la laïcisation, de la sécularisation de nos sociétés.
L’affirmer sans nuances comme le fit un cardinal à la sortie d’une
conférence des évêques de France est une faute intellectuelle, une atteinte
à la vérité. La crise de l’Église n’atteignit un tel
sommet que parce que ses hiérarchies occidentales se seront nourries de la
crise de société. Elles en épousèrent l’esprit du monde. Elles se
rendirent incapables de répondre à une attente qui faisait appel à ce que l’Église
a de plus spirituel, de plus aimant : son esprit de pauvreté. Elles
commencent seulement à s’abreuver à la source éminemment pauvre de la
divinité.
C’est un Christ dépouillé à l’extrême qui fonda l’Église! Il ne s’agit pas seulement de pauvreté matérielle mais bien d’une
mendicité d’amour envers Dieu et envers les enfants de Dieu…
La crispation est la même de l’autre côté ; confrontation idéologique,
politique, pastorale. Voyons si les deux parties auront un sursaut
d’humilité et reconnaîtront en commun leurs errances ? L’Église n’a plus de
raison de se mêler de politique pas plus qu’elle n’a de raison à macérer
dans des options idéologiques qui n’ont rien à voir avec l’Évangile.
Il est évident que nous allons vers une remise en cause des orientations
pastorales, il est évident qu’elle va devoir (l’Église) purifier ses
intelligences et les convertir à la seule lumière du Christ. Il nous faut
une hiérarchie humble, sur d’elle-même quant à la doctrine et servante
résolue du Christ et de l’humanité. Elle doit retrouver sa liberté
intérieure, se débarrasser des entendus du monde.
Il faut revenir à une authentique liberté des enfants de Dieu.
Les réactions de certains épiscopats, en France particulièrement, sont
spirituellement, intellectuellement incompréhensibles. Comment les évêques
peuvent-ils soutenir des mouvements de contestation qui se crispent sur un
présupposé d’intention du pape ? Comment peuvent-ils imaginer que Benoît XVI
annulera le Concile Vatican II ? On entend d’ici la Tramontane transporter
le rire de l’âne ! Cette attitude révèle une grave occultation quant à
l’intelligence spirituelle et de raison du mystère de l’Église. Des
réactions révélatrices d’une effarante inculturation révolutionnaire !
Nous ne pouvons que mettre l’accent sur ce que nous voyons, à moins que l’on
nous en démontre l’erreur.
Nous sommes bien en présence d’une partie de la
hiérarchie égarée dans les esprits du monde, prisonnière d’options
aliénantes. Il faudra beaucoup de saints laïcs pour l’en délivrer,
des laïcs virils. Si elle ne veut pas les entendre alors ils devront hurler.
Il y a un devoir de ne pas la laisser s’endormir.
Que l’on comprenne bien, le discours de Ratisbonne a des fruits qui
commencent seulement à se former, l’un d’entre eux est la liberté à
reconquérir à l’intérieur de l’Église, pour y parvenir, il faut obéir à la
VERITE et la servir. Nous laïcs catholiques y sommes résolus, nous ne
lâcherons rien. La nouvelle évangélisation
n’acceptera aucun compromis avec le monde. Elle n’est d’aucune
politique, d’aucune idéologie… L’évangélisation est un service auprès de nos
frères, de tous nos frères et à commencer à l’intérieur des murs. Là où les
évêques se comporteront comme des filles, les laïcs se comporteront comme
des évêques. Nous réclamons le droit d’être simplement mais totalement
catholiques… C’est notre exigence, elle nourrit notre fierté, notre liberté.
La liberté rétablie du rite tridentin est une des
opportunités de conversion dans l’Église, elle doit être saisie. Nous
n’avons rien à craindre sauf à refuser de nous examiner, sauf à nous laisser
happer par l’esprit du monde.
Que nos frères éloignés y prennent garde, cette liberté retrouvée n’est en
rien une victoire pour eux, ce n’est pas un combat achevé. C’est la triomphe
de la charité, une miséricorde qui doit les remettre progressivement dans
une active intelligence de l’Église et de son mystère.
Il n’y a pas de gagnants ni de perdants. Il y a un Corps du Christ qui se
guérit et marche dans la progression du Golgotha.
Pierre-Charles
Aubrit Saint Pol
:
lalettrecatholique@yahoo.fr
Son site :
http://lescatholiques.free.fr/
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Table liturgie
En ce début d'année 2007 et alors que le Saint-Père Benoît XVI s'apprête à
publier une instruction sur l'Eucharisitie pour faire suite au synode de
2005,
www.librairiecatholique.com
vous invite à découvrir deux ouvrages essentiels sur ce sujet et abordables
par tous.
CELEBRER LA SAINTE EUCHARISTIE
CARDINAL FRANCIS ARINZE
La célébration eucharistique est au centre de la prière de l'Église et,
aussi de celle de chacun de ses membres. Le thème de cet ouvrage semble
particulièrement pertinent dans la perspective de l'année de l'Eucharistie
qui s'est conclue en Octobre 2005 avec la XIème Assemblée Ordinaire du
Synode des Évêques. Mais, même en dehors de cet événement, la célébration du
mystère Eucharistique reste de toute première importance pour nos vies de
disciples du Christ. Dans un sens, on peut dire qu'on ne parle jamais assez
de l'Eucharistie. Cet ouvrage propose ces quelques considérations, à l'usage
des prêtres et diacres, et des fidèles, consacrés et laïcs. Ces remarques
théologiques, pastorales et liturgiques doivent les aider à améliorer la
qualité de leurs diverses contributions à la célébration de la Sainte Messe
et leur vénération de l'Eucharistie en dehors de la Messe.
SE TOURNER VERS LE SEIGNEUR
PERE UWE MICHAEL LANG: Nous en avons déjà parlé:
Benoît XVI: colloque à Paris
Source:
lescatholiques.free.fr -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.01.2007 - BENOÎT XVI - LITURGIE |