Benoît XVI face aux media. Le Pape,
l’Afrique, la France |
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Le 04 mai 2009 -
(E.S.M.)
- Benoît XVI est le vrai vicaire de Jésus-Christ. Toutefois, ceux
qui prétendent diriger la société, feraient bien de se méfier.
La victoire finale ne leur appartient pas. À force de se prêter
au mensonge, c'est leur propre autorité qui en pâtira.
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Benoît XVI face aux media. Le Pape,
l’Afrique, la France
Le 04 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Il y a de quoi être atterré de l'accueil fait dans notre pays aux discours
du Saint-Père.
La bêtise et la malfaisance - la volonté de nuire, dit-il - sont à la base
même de la société et de la mentalité installées en Europe, en général, et
plus particulièrement ici, chez nous, en France.
C’est ce qu’explique Hilaire de Crémiers dans le brillant article qu’il a
consacré dans le n° 73 de Politique Magazine à « l’énorme opération contre
Benoît XVI ». En le publiant in extenso, vu sa qualité et son intérêt, nous
clôturons en quelque sorte la série de notes que nous avons consacrées à
"l'énorme opération contre Benoît XVI". Vous pourrez très bientôt retrouver
l'ensemble de ces notes, qui forment un tout cohérent, regroupées sous forme
d'un Pdf dont nous avons emprunté le titre - si l'on peut dire... - à Pierre Boutang. En nous souvenant de ses propos et réflexions sur le monde moderne,
nous avons en effet choisi de donner comme titre à ce Pdf "Benoît XVI, pape
moderne, et affronté au monde moderne".
Les admirateurs de Boutang apprécieront sans doute.....
Il y a de quoi être atterré de l’accueil fait dans notre pays aux discours
du Saint-Père.
Benoît XVI a achevé son voyage en Afrique qui l’a mené au Cameroun et en
Angola. Ce fut un immense succès : des millions de participants. Même si en
Angola, ce pays meurtri par une longue et implacable guerre civile,
l’organisation fut assez défectueuse pour qu’une bousculade causât la mort
de deux fillettes.
La presse, la radio et la télévision française ont fort peu et fort mal
rendu compte de ce qu’a fait et de ce qu’a dit le souverain pontife. Elles
n’étaient préoccupées - n’es-ce pas devenu une habitude ? - que de dénigrer le
pape, d’en donner une image fausse, d’en détourner les propos.
Le Pape et l’Afrique.
Le Saint-Père, en vrai père qu’il est, avec cette bonté et cette force d’âme
qui le caractérisent, parlait à l’home africain. Discours tout en hauteur et
en profondeur, infiniment respectueux. Il lui disait, à cet homme africain,
sa dignité ; il lui tenait un langage de vérité sur lui-même ; il
l’entretenait aussi des grandeurs et des exigences de la vie humaine ;
sociale, morale, ecclésiale, politique ; il ne taisait rien des maux de
l’Afrique dûs à ses mauvaises habitudes et il dénonçait calmement,
fermement, les méfaits ravageurs qu’y ajoutent certaines conceptions et
certaines façons de faire que les pays dits développés, profitant de leurs
avantages, inculquent aux trop jeunes et trop instables états africains, à
la fois abandonnés et exploités : procédés intéressés, exemples pervers,
pratiques détestables et, pire encore, doctrines morales d’un hédonisme et
d’un individualisme destructeurs, théories politiques inadaptées et
effroyablement corruptrices, enfin religion subjectiviste frelatée qui, loin
de servir ces pays, jointe à la sorcellerie atavique, y multiplie les sectes
et favorise des comportements d’illuminés. D’où, précisait le Pape, le
besoin d’une liturgie véritable ! Tout était dit, y compris sur la
démocratie qui peut n’être que de façade et justifier le spires guerres
inter-ethniques, la plaie de l’Afrique.
Le pape a parlé aux gouvernants avec autorité, aux évêques avec fermeté, les
incitant à la perfection dans l’exercice de leur charge, leur remettant
solennellement à Yaoundé, le 19 mars, en la fête de Saint-Joseph, l’Instrumentum Laboris
(pour la deuxième assemblée spéciale relative à l’Afrique, du synode
des évêques, qui se tiendra au Vatican du 4 au 29 octobre prochain, sur le
thème on ne peut plus explicite : L’Église en Afrique au service de la
réconciliation, de la justice et de la paix).
Tels sont les hauts soucis du pape qui aime l’Afrique et qui s’est adressé
également non seulement aux foules africaines mais aussi aux jeunes, aux
malades, particulièrement ceux du sida, à tous les religieux et religieuses,
à tous ceux qui se dévouent à l’éducation, aux soins, aux familles, à
l’avenir des populations. Car, pour la foi du Pape, l’Afrique est le
continent de l’espérance, à l’inverse de tout ce qui se dit et même de ce
qui se voit. La charité commande cette vision.
Aucun chef d’Etat dans le monde, hors le Saint-Père, ne peut tenir et n’a
tenu effectivement un tel langage à l’Afrique. Ni aucun chef charismatique.
L’homme africain l’entend pour tel. Il comprend parfaitement. Il sait
pertinemment que de cette bouche sort enfin pour lui une parole de vérité
dans un monde de mensonge. Et pas seulement les 159 millions de catholiques
que compte le continent noir et dont les communautés n’iront d’ailleurs
qu’en se développant ! L’admirable leçon fut exprimée avec une telle
sincérité, une si réelle humilité, une si parfaite simplicité qu’en Afrique
tout le monde a écouté et admiré, les autorités politiques et religieuses,
comme les foules enthousiastes. Oui, y compris là-bas les pervers et les
maudits ! Car il est des endroits au monde, fût-ce les pires, fût-ce des
lieux de génocides, où quand le vrai brille, il est tenu pour vrai.
La France et le Pape.
Et en France ? En France, pendant tout ce voyage, loin qu'on en dise le sens
et la portée, il n'était question que de «la capote ». Au prétexte que le
pape avait dit un mot sur le préservatif ! Sur papier, sur onde, sur écran,
les journalistes français - ne nous trompons pas, français de France,
bourgeois de chez nous, la plupart vraisemblablement baptisés - et surtout
comme toujours les journalistes des organes d'État, payés par l'État ou
d'organes subventionnés par l'État ou, pour parler comme Besancenot, par le
grand capital, ne tournaient leur propos qu'autour de « la capote ». Motif
répétitif du préservatif et qui revenait constamment en boucle, c'était un
sempiternel : « la capote, vous dis-je » ! Exclamation de pantins tous aussi
ridicules que le faux médecin de Molière : « la capote, vous redis-je » !
Oui, la capote, origine du bien, loi du monde, dont la transgression est
l'origine du mal !
Et, devant un tel déchaînement médiatique, interdiction absolue de rire de
pareille bouffonnerie ! La capote, c'est sérieux, c'est plus que sacré,
c'est la seule religion qui vaille. La France républicaine parlait par les
voix multiples de ses apôtres et de ses militants, soulevés par le souffle
de l'indignation prophétique. La capote ! La capote ! Voilà son credo, son
catéchisme théorique et pratique, qui doit être indéfiniment répété à tous
les âges, dans toutes les conditions, de la crèche au mouroir. Naître avec
la capote, vivre avec la capote, mourir avec la capote. La capote : tout est
là, rien que là ! Éducation, l'initiation, le salut, la béatitude ! Toute la
physique, toute la métaphysique s'insèrent dans la capote, instrument
merveilleux où le processus vital s'annihile dans la mécanique
caoutchouteuse. Toute l'éthique se résume dans cet impératif catégorique de
la capote, citoyenne, responsable, démocratique, républicaine, à la fois
protectionniste et altruiste, préservative et libérale.
Le culte de la capote:
La capote ! Le cri était repris en chœur par des ministres dans l'exercice
de leur fonction. Les Affaires étrangères - il faut le faire ! - y voient
une politique d'État, la capote étant à l'évidence l'atout majeur de la
géopolitique française, depuis Vergennes à n'en pas douter ! Le ministère de
la Famille qui est, comme on sait, en instance de devenir, de façon beaucoup
plus réaliste, le ministère de l'homoparentalité, ce qui est un
enrichissement moral et humain qui laisse l’Afrique chrétienne très loin
derrière la France républicaine, pense nuit et jour, et jour et nuit, à la
capote, l'unique objet de toute la politique familiale, heureusement promue
par une catho de service qui joue la femme avertie.
Et les ministères de la Ville, des Banlieues, de la Santé, tous ou presque
tous firent connaître publiquement leur attachement leur dévotion, leur
consécration à la capote, origine et fin de toutes choses et simultanément
leur exécration du Pape et de sa religion insensée et rétrograde. Pendant
plus d'une semaine, ce fut toute l'actualité, l'unique et exclusive ligne
politique où se retrouvaient, au-delà de leurs désaccords, dans une
unanimité enfin retrouvée au service de la grande cause, de la lutte ultime,
les chroniqueurs de tous acabits et les politiciens de renom passés,
présents et à venir. La crise mondiale, la récession, le chômage, la misère,
le terrible quotidien, pfuitt...
Cela avait disparu. La capote imposait sa présence à tous, son impérieuse
nécessité, sa glorieuse majesté indignement et vainement outragée. Alors ne
restait plus qu'une conclusion à en tirer, impeccablement prévue et énoncée
: le Pape est fou, le Pape est à abattre, à renverser, à démissionner.
C'était la France qui s'exprimait; mieux les catholiques français par
d'édifiants sondages opportunément et fort habilement affichés. Pas de
manœuvre dans tout cela, une belle et claire spontanéité ! Des savants y
ajoutaient leurs notes sévères. Il a fallu que quelques clercs, quelques
évêques y aillent aussi de leur déclinaison : «J’ai des capotes, tu as des
capotes ... nous avons tous des capotes... ils ont, ils doivent avoir tous
des capotes ! » Au nom de la religion de l’Amour !
On en a profité pour poser le logo du sidaction sur les émissions
religieuses : In hoc signo vinces ! Fruit incontestable de conversion de
cette énergique pastorale et qui relève d'un évident miracle, il s'est
entendu par des journalistes attitrés sur des chaînes d'État - de l'État
laïc - des cours, mieux des homélies sur Jésus. Et ce jésus d'amour faisait
la leçon au Pape qui ne connaissait rien à l'Évangile, qui n'y avait rien
compris. Le journaliste français, le chroniqueur patenté de notre presse
nationale, eux, avaient tout vu, tout saisi, tout compris de l'œuvre de
miséricorde évangélique et la conclusion de leurs méditations, de leurs
exhortations, de leurs oraisons, eh bien, c'était la capote. Voilà.
Rien de ce qui vient d'être dit n'est exagéré. Ce ne fut qu’une sinistre
farce. Il convient de la retracer telle qu'elle fut donnée et, à vrai dire,
menée. Dans un dessein précis et littéralement monstrueux. C'est dire assez
par qui est tenue l'information en France et par qui les campagnes
d'opinions. C'est dire aussi où se situent leurs préoccupations. Voilà leur
niveau. Ils livrent la mesure de leur humanisme. Le reste doit se juger à
cette aune de vulgarité : leurs prétendus projets politiques qui n'ont rien
de politique, et leurs ambitions démesurées qui n'ont pourtant pour mesure
que cette dérisoire philosophie ! Il n'y a plus à s'étonner de la fausseté
et de la stérilité de tous leurs principes d'action qui ne recouvrent qu'un
égoïsme, un égotisme, un orgueil forcenés. Derrière leurs assurances de
façade, se cache un épais mépris de tout ce qui est humain ; derrière leurs
grandes leçons jetées à la face du monde et, en l'occurrence, de l’Afrique,
se dissimule, à la vérité assez mal, une désinvolture, un manque de respect
à l'égard du reste du monde, en particulier du monde africain, de l'homme
africain. « Vous nous prenez pour des animaux », ont rétorqué, justement
indignés, les évêques africains. C'est exactement cela. Du bétail à traiter
!
La vérité des choses.
Le continent noir, heureusement et en fin de compte, préférera les paroles
vraies de compte, préférera les paroles vraies la charité douce et efficace
du Père commun en vêtement immaculé, à toutes les simagrées d'un homme blanc
en perdition qui se croit dans sa suffisance le régulateur du monde. Cette
leçon vaut pour les décennies à venir. Il est dommage que la France qui a
toujours un rôle à jouer en Afrique, se soit encore mal comportée. Elle
n'aura été cause que de déceptions ; elle en paiera le prix.
Orgueil et mensonge vont de pair. À aucun moment dans ce tapage officiel les
propos du Pape n'ont été retranscrits avec exactitude. Il est temps de le
faire ici. Car c'est la seule réponse à opposer à cette manœuvre
inqualifiable. Il ne s'agissait en fait que d'une réponse parmi d'autres à
une question d'un journaliste, comme par hasard français, faite, même pas en
Afrique, mais dans l'avion qui emportait le Pape au Cameroun, et cette
question portait « sur la lutte contre le sida, la position de l’Église
catholique étant considérée comme n’étant pas réaliste et efficace »
Voici donc la réponse, simple, nette, claire, positive : « je pense que la
réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre
le sida est précisément l'Église catholique, avec ses mouvements, avec ses
différentes réalités. Je pense à la Communauté de San’ Egidio qui accomplit
tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le SIDA,
aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont à la disposition des malades.
je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du SIDA uniquement avec de
l'argent. Si on ne met pas y l'âme, si on aide pas les Africains, on ne peut
pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le
risque est d'augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans
un double engagement: le premier, une humanisation de la sexualité,
c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une
nouvelle manière de se comporter l'un avec l'autre, et le deuxième, une
véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la
disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à
être proches de ceux qui souffrent.. »
Ce sont là paroles de Pape. Elles sont faites pour élever l'âme. Tout est
juste et justement dit, y compris sur le risque de voir s'étendre le fléau
par la fausse assurance de pouvoir « copuler » n'importe où, n'importe
comment et dans n'importe quelle condition. C'est ça ce qu'à dit le Pape et
pas autre chose, mais avec la pudeur, la dignité, le respect qui sied en ces
matières et à son état.
La volonté de nuire.
Au-delà de tant de fausses querelles, se discerne aisément une volonté de
nuire. Benoît XVI l'a clairement écrit aux évêques de l'Église catholique
quand il a dû, devant des flots boueux de mauvaise foi, expliquer son geste
à l'égard des évêques de la Fraternité Saint Pie X. « Parfois, on a
l'impression, écrit-il, que notre société a besoin d'un groupe au moins,
auquel ne réserver aucune tolérance; contre lequel pouvoir tranquillement se
lancer avec haine. Et si quelqu'un ose s'en rapprocher - dans le cas présent
le Pape -, il perd lui aussi le droit à la tolérance et peut lui aussi être
traité avec haine sans crainte ni réserve ».
Aujourd'hui, tout est fait dans nos médias pour transformer le souverain
pontife en bouc émissaire de tous les maux. Cette attitude évite d'avoir à
se remettre en cause soi-même. Il est si facile de hurler à la face du
monde, d'un monde que soi-même l'on dirige. Le fabuliste l'a dit : tout le
mal est là, ce pelé, ce galeux ! Alors, ces messieurs les Juges, trônant sur
leurs cathèdres, déchirent avec une superbe véhémence les franges de leur
vêtement : « Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Là,
vous venez d'entendre le blasphème ! Qu'en pensez-vous ? Ils répondirent :
Il mérite la mort ».
Le scénario est connu. Benoît XVI est le vrai vicaire de Jésus-Christ.
Toutefois, ceux qui prétendent diriger la société, feraient bien de se
méfier. La victoire finale ne leur appartient pas. À force de se prêter au
mensonge, c'est leur propre autorité qui en pâtira. On ne porte pas atteinte
ou on ne laisse pas porter atteinte impunément à la plus haute autorité
religieuse et morale en ce bas monde, sans que l'autorité publique n'en
supporte les conséquences. Ce sont toutes les autorités qui seront sapées.
Ces gens y ont-ils jamais réfléchi dans leur superbe : pourquoi un homme
obéirait-il à un autre homme ? Le pouvoir est un mystère qui leur échappe.
Il s'en croient maîtres. Par un juste retour des choses, ils peuvent en
devenir victimes.
Sources : La
faute à Rousseau
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.05.09 -
T/Benoît XVI |