Benoît XVI donne quelques
orientations pour "l'année sacerdotale" |
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Le 04 mai 2009 -
(E.S.M.)
- L'avant-veille de son envol pour l'Afrique, notre Saint
Père le pape Benoît XVI tenait un Discours devant l'Assemblée
plénière des membres de la Congrégation pour le Clergé. Le
Saint-Père a profité de l'occasion pour annoncer une "année
sacerdotale" spéciale, qui ira du 19 juin prochain au 19 juin
2010. Mais qui a entendu parler de cette initiative du Saint
Père?
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Le saint Curé d'Ars,
Jean-Marie Vianney
Benoît XVI donne quelques
orientations pour "l'année sacerdotale"
Une année du prêtre pour retrouver l'identité sacerdotale
Le 04 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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L'avant-veille de son envol pour l'Afrique, notre Saint Père le pape Benoît
XVI tenait un
Discours devant l'Assemblée plénière des membres de la Congrégation pour
le Clergé. Cette Congrégation se réunit une fois par an pour traiter d'un
thème particulier. Pour cette année le thème retenu était: "L'identité
missionnaire du prêtre dans l'Eglise".
Benoît XVI a profité de l'occasion pour faire un certain nombre d'annonces.
Et tout d'abord celle-ci: "(...) pour favoriser cette tension des prêtres
vers la perfection spirituelle dont dépend avant tout l'efficacité de leur
ministère, j'ai décidé de proclamer une "année sacerdotale" spéciale, qui
ira du 19 juin prochain au 19 juin 2010. Nous célébrons en effet le 150ème
anniversaire de la mort du saint Curé d'Ars, Jean-Marie Vianney, véritable
exemple de pasteur au service du troupeau du Christ." Cette "année du
prêtre" aura pour thème: "Fidélité au Christ, Fidélité du prêtre". Elle
débutera par les Vêpres de la fête du Sacré Cœur de Jésus et se terminera un
an plus tard par une rencontre mondiale des prêtres à Rome. En cette "année
du prêtre", le saint Curé d'Ars sera proclamé Patron de tous les prêtres
(on compte en gros 400 000 prêtres catholiques dans le
monde).
Le Saint Père a confié aux évêques diocésains, aux supérieurs des instituts
religieux, et plus particulièrement à la Congrégation pour le Clergé le soin
de coordonner et de promouvoir les diverses initiatives spirituelles et
pastorales qui sembleront utiles pour "pour faire comprendre toujours
plus l'importance du rôle et de la mission du prêtre dans l'Eglise et dans
la société contemporaine".
Mais qui a entendu parler de cette initiative du Saint Père? Elle n'a pas eu
beaucoup d'écho dans les media. Peu ou pas d'enthousiasme débordant chez les
évêques et les prêtres... Une exception pourtant: le Président de la
Conférence épiscopale allemande, Mgr Zollitsch (Archevêque
de Fribourg-en-Brisgau), a officiellement accueilli l'annonce de
"l'année du prêtre", et exprimé sa joie et sa reconnaissance. Voici
ce qu'il dit: "Je remercie le Saint Père pour cette initiative, car nous
avons besoin d'un temps, d'une pause, pour nous concentrer tout
particulièrement sur la personne du prêtre. Durant cette année du prêtre qui
doit durer jusqu'en 2010, il sera important de réfléchir à ce qu'est la
vocation au service sacerdotal. Il s'agira avant tout de donner du cœur à
l'ouvrage à tous ces prêtres qui se consacrent jour après jour à leur
charge. Il faudra en outre accompagner de nos prières tous ceux qui se
trouvent sur le chemin de leur ordination. Il faudra considérer cette année
comme une chance pour reprendre à nouveau conscience de toutes les beautés
du "métier" de prêtre, et ainsi d'encourager de jeunes hommes à prendre au
sérieux l'appel de Dieu, à découvrir leur propre vocation".
Benoît XVI donne lui-même quelques orientations pour cette année du prêtre:
"La conscience des changements sociaux radicaux des dernières décennies
doit pousser les meilleures énergies ecclésiales à soigner la formation des
candidats au ministère. (...) La mission plonge ses racines de façon
spéciale dans une formation correcte, développée en communion avec la
Tradition ecclésiale ininterrompue, sans césure ni tentation de
discontinuité. Dans ce sens, il est important de favoriser chez les prêtres,
en particulier chez les jeunes générations, un accueil correct des textes du
Concile œcuménique Vatican II, interprétés à la lumière de tout le bagage
doctrinal de l'Eglise." Ce paragraphe s'adresse donc tout spécialement
aux évêques et aux responsables de la formation des prêtres, les exhortant à
profiter de cette "année du prêtre" pour reprendre les choses en main et
fixer de nouveaux objectifs.
"En particulier, elle doit encourager la constante sollicitude des
pasteurs envers leurs premiers collaborateurs, tant en cultivant des
relations humaines véritablement paternelles, qu'en se préoccupant de leur
formation permanente, en particulier sous le profil doctrinal et spirituel."
Cette année sera donc certainement l'occasion pour les évêques d'approfondir
leurs relations paternelles à l'égard de leurs prêtres, mais aussi de faire
apparaître clairement l'identité du prêtre et d'obtenir un respect de la
discipline ecclésiale (le mot "discipline" étant
d'ailleurs en lien étroit avec le terme de "discipulus", le disciple),
que ce soit sur le plan de sa vie personnelle ou de sa vie publique. C'est
là un sujet de première importance pour le pape.
"Il apparaît également urgent de récupérer la conscience qui pousse les
prêtres à être présents, identifiables et reconnaissables tant à travers
leur jugement de foi, qu'à travers les vertus personnelles ou encore
l'habit, dans les domaines de la culture et de la charité, depuis toujours
au cœur de la mission de l'Eglise." Le pape exhorte ici les prêtres à ne
pas vivre leur vocation uniquement sur un plan intérieur, mais à la rendre
présente et visible à l'extérieur, par exemple en portant l'habit
ecclésiastique adéquat.
Le pape dit ensuite quelque chose de tout à fait essentiel en ce qui
concerne la "récupération" de l'identité sacramentelle du prêtre et
le danger que constitue de fait les nouvelles structures mises en place un
peu partout: "Dans ce sens, il est nécessaire de veiller afin que les "nouvelles
structures" ou organisations pastorales (zones,
secteurs interparoissiaux, équipes de laïcs... etc. -n.d.l.r.-)
ne soient pas pensées pour une époque où l'on devrait "se passer" du
ministère ordonné, en partant d'une interprétation erronée de la juste
promotion des laïcs, car dans ce cas, on poserait les conditions pour une
dilution supplémentaire du sacerdoce ministériel et les éventuelles
"solutions" présumées coïncideraient de façon dramatique avec les causes
réelles des problématiques contemporaines liées au ministère." En effet,
dans de nombreux diocèses, sous prétexte de se préparer à un monde sans
prêtres, sont nées des initiatives suscitées et encouragées par des laïcs
qui ne correspondent ni au droit de l'Eglise, ni à son essence même. Il
serait bien plus important, de s'occuper activement de la vocation
spirituelle du prêtre - et c'est ce que le pape propose par cette année du
prêtre - par une véritable pastorale de la vocation et avant tout en priant
pour les vocations sacerdotales. Et comme le faisait aussi remarquer
quelqu'un, il faudrait aussi prier que nous ayons, dans les diocèses, de
"bons séminaires" où l'on apprend aux candidats au sacerdoce à cultiver une
fidélité sans faille aux enseignements du Successeur de Pierre et non plus
la contestation systématique qui prévalait dans les années
post-soixantehuitardes...
Cette année du prêtre sera très importante aussi pour tous les fidèles. Il
en va d'une image authentique de ce qu'est le prêtre, image souvent
déformée, désarticulée. On mesure souvent, en effet l'agir des prêtres à ce
qu'on en voit de l'extérieur: combien ont-ils créé de communautés
paroissiales? Sont-ils capables de coordonner leurs actions, de les
organiser? Combien de collaborateurs ont-ils pu s'associer? Combien ont-ils
de rendez-vous notés dans leur agenda? Combien d'églises ont-ils rénovées au
cours de leur "carrière"? Combien de fidèles ont-ils convaincu de
participer concrètement à la vie de la paroisse? Tout cela est bien: il est
beau de voir un prêtre se démener pour le Royaume de Dieu, pour sa
communauté. Mais l' "agir" n'est qu'un aspect des choses. Il y a un
autre aspect, plus important, et qui vient en amont de toute action
extérieure: c'est l' "être". C'est l'identité de prêtre. L'identité est
semblable à la réponse du jeune homme sous l'arbre à qui l'on demande: "Que
fais-tu?" Et lui de répondre: "je suis". C'est à ce type de
réponse qu'est appelé le prêtre; car, avant toute action, il y a l'être.
Etre prêtre. Etre "homme de Dieu", "homme par qui vient la grâce"; être
celui qui a été appelé et envoyé; être prêtre de tout son cœur, avec joie;
être un serviteur de Dieu, qui ne se "produit" pas lui-même, mais qui, tel
Jérémie, fait sienne la Parole du Seigneur. Un homme qui, par son être tout
entier, oriente les fidèles vers Dieu.
Sources : Proliturgia
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.05.09 -
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