La miséricorde, soulignait Jean-Paul
II, est plus forte que le péché et l’infidélité |
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Rome, le 04 avril 2008 -
(E.S.M.) - Mgr Albert-Marie de Monléon,
Coordinateur national (France) de la
rencontre (Congrès Mondial de la Divine Miséricorde) nous
livre quelques pensées sur la miséricorde qui est, dit il, chez l’homme,
la plus haute des vertus procédant de la charité ; elle est la clé de
toutes les œuvres de Dieu.
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Mgr Albert-Marie de
Monléon -
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C'est ici
La miséricorde, une puissance particulière de l’amour
A Rome, se tient le premier Congrès mondial sur la Miséricorde
(2-6 avril 2008) à l’occasion du troisième
anniversaire de la mort de Jean Paul II. Il y a quelques mois, le Pape
Benoît XVI déclarait : “ A notre époque, l’humanité a besoin que soit
proclamée avec force la Miséricorde de Dieu. “
Mais qu’est-ce que la miséricorde ? La miséricorde n’est ni un vague
sentiment de compassion à l’égard de la souffrance et de la misère des
hommes, ni une fausse indulgence cherchant à faire table rase de l’injustice
et du mal. La miséricorde est dans la volonté raisonnée et active de venir
surmonter le mal physique et moral, d’imposer une limite au mal, le plus
souvent en prenant sur soi, si possible, ce qui en est la cause, ou, à tout
le moins, en écartant le mal, comme dans la parabole du Bon Samaritain. La
miséricorde est, chez l’homme, la plus haute des vertus procédant de la
charité ; elle est la clé de toutes les œuvres de Dieu.
Devant les graves déséquilibres du monde actuel, les souffrances et les
violences de toutes sortes, l’obscurcissement des consciences, nous devons
en appeler à la Miséricorde divine et exercer nous-mêmes la miséricorde. “
Bienheureux les Miséricordieux “. Comme l’écrivait Jean Paul II : “ La
limite imposée au mal, dont l’homme est l’auteur et la victime, est en
définitive la Divine Miséricorde. “ (Mémoire et identité, p.71)
Nous pouvons constater deux grands types de présence du mal dans le monde
actuel.
C’est, d’une part, ce champ, malheureusement immense, du mal qui a pour
origine la conduite humaine dévoyée, “ la perte des repères “ comme on dit,
la conscience morale personnelle et collective qui n’exerce plus son rôle de
poursuite du bien et laisse se déchaîner le mal.
Mais c’est, d’autre part, un mal plus difficile à déceler et à identifier
qui est précisément l’incapacité ou l’obscurcissement de l’intelligence et
de la volonté à identifier le mal, à le désigner comme mal. La miséricorde
est, sur ce point, la recherche de la vérité et le témoignage miséricordieux
et ferme de ce qu’elle est. Quant à la conduite humaine égarée, source de
tant de maux, le remède ne peut être que dans la repentance et le désir de
se tourner à nouveau vers le bien. Mais par lui-même, l’homme laissé à ses
seules forces ne le peut pas : il a besoin du secours
de Dieu qui l’appelle inlassablement et avec grande tendresse à revenir à
Lui. Il a besoin de la Miséricorde divine.
La découverte de la miséricorde du Père, telle qu’elle se révèle dans la
parabole de l’Enfant prodigue, permet de revenir vers lui avec confiance, de
se repentir, de demander pardon dans la découverte et la reconnaissance de
son amour patient et doux. (cf. 1 Co 13,4). La
miséricorde est l’un des moteurs les plus forts pour aider les hommes à se
détourner du mal, à lui imposer une limite, à réparer, à restaurer les
injustices, les liens qui ont été brisés, à instaurer la paix.
Dans la Bible : “ la miséricorde
signifie une puissance particulière de l’amour, qui est plus fort que le
péché et l’infidélité." (Dieu
riche en Miséricorde III, 4).
Dans le pardon et la réconciliation, la miséricorde est une puissante limite
au mal car elle l’empêche de proliférer, la haine appelant la haine,
l’injustice l’injustice, la violence la violence. Le pardon et la
miséricorde brisent cet enchaînement en rétablissant la vérité, la justice,
le droit et la bonté.
La miséricorde de Dieu n’est limitée par rien, ni par l’ampleur et l’abîme
du mal, ni par le nombre et la multitude des maux et des miséreux, ni par
l’espace et le temps : “ Sa miséricorde s’étend d’âge en âge ”.
Elle n’est limitée que par le refus de l’accueillir.
“ Aucun péché de l’homme ne peut prévaloir sur cette force, ni la limiter. Du côté de l’homme, seul peut la limiter le
manque de bonne volonté, le manque de promptitude dans la conversion et la
pénitence, c’est-à-dire l’obstination continuelle qui s’oppose à la grâce et
à la vérité, spécialement face à la croix et à la résurrection du Christ.
” (DM
XIII).
Enfin, l’Église - professant la miséricorde et lui demeurant toujours fidèle
- “ a le droit et le devoir d’en appeler à la miséricorde de Dieu, de
l’implorer en face de toutes les formes de mal physique et moral, devant
toutes les menaces qui s’appesantissent à l’horizon de la vie de l’humanité
contemporaine.” (DM
VII, 12).
Mgr Albert-Marie de Monléon, o.p.
Évêque de Meaux
Coordinateur national (France) de la
rencontre
Sources : Congrès de la Miséricorde -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.04.08 -
T/Miséricorde |