Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

La levée des excommunications en cinq points

 

Le 04 mars 2009 - (E.S.M.) - La fin des anathèmes intra-catholiques ne devrait-il pas permettre de faire enfin un véritable examen de conscience sur ce qui s’est passé en France depuis presque un demi-siècle ? Le pape Benoît XVI n'a fait qu’appliquer les critères donnés par le Décret conciliaire Unitatis Redintegratio

Le Père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé s.j.m.

La levée des excommunications en cinq points

Père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé s.j.m. (Serviteurs de Jésus et de Marie)

Le 04 mars 2009 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Depuis la levée des excommunications, le statut canonique des évêques et prêtres de la Fraternité Saint-Pie X demeure assez flou, les spécialistes eux-mêmes ne s’accordant pas. Essai d’éclaircissement.

On attend des théologiens et des juristes dans l’Église qu’ils soient fidèles à leur réputation, celle de parler avec précision et donc de rendre compte avec clarté de ce qui n’a provoqué dans un premier temps qu’un brouhaha médiatique. Je voudrais juste revenir sur quelques éléments théologico-juridiques ou canoniques mis en lumière ces jours-ci. Mes propos n’ont pas la prétention de résoudre les problèmes évoqués mais bien de contribuer à mieux les poser.

1. Quelles sont les conséquences juridiques du décret de la Congrégation des Évêques ?
Une seule chose est sûre : les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre en juin 1988 ne sont plus excommuniés. Sur leur situation dans l’Église, sur celle des prêtres ordonnés par eux, ou bien des fidèles qui leur sont attachés, il y a, même chez les spécialistes, de grandes divergences. Depuis « Dans la Fraternité Saint-Pie X, tout le monde est excommunié, sauf les évêques » jusque « les quatre évêques (et par le fait même on peut penser aussi les prêtres et les fidèles) sont désormais en pleine communion avec Rome, et ils n’attendent plus qu’un statut canonique », il y a donc un panel complet d’avis et d’opinions.

Quant à savoir si les évêques et les prêtres sont frappés encore aujourd’hui de la suspense a divinis (1), deux écoles s’opposent : pour les premiers, seule est levée l’excommunication, et donc est maintenue la peine canonique antérieure, celle dont Mgr Lefebvre était frappé depuis le 22 juillet 1976, comme les prêtres ordonnés par lui à partir de cette date, à savoir la suspense. D’autres diront que l’excommunication de 1988 s’est substituée aux peines antérieures
(puisque un clerc excommunié est a fortiori suspens) et donc que depuis le 21 janvier dernier, les clercs de la Fraternité Saint-Pie X sont juste irréguliers, en état d’« apesanteur canonique ». D’une certaine façon, et au risque de paraître cynique, je dirais que tout dépend de la manière dont les choses vont évoluer et les contacts être établis. Un bon accord doctrinal et disciplinaire, c’est-à-dire pastoral, trouvera toujours l’appareil canonique le plus adapté.

Disons pour conclure ce point, que les différents dicastères romains, depuis 1988, n’ont pas non plus considéré le mouvement lefebvriste de la même façon : communauté schismatique en son ensemble
(cf. Congrégation pour les évêques et Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs) ou désobéissance grave pouvant aboutir à terme à un vrai schisme (Commission Ecclesia Dei) ou encore schisme en cours de formation mais qui ne constitue pas encore ses chefs et ses membres comme des interlocuteurs valables et des protagonistes du dialogue œcuménique (Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens)

2. Quelle est maintenant la marche à suivre ?
Là encore il y a deux écoles : pour les premiers la levée est le début d’un long processus, le préalable à des conversations doctrinales qui vont maintenant s’engager et qui devraient aboutir à une solution institutionnelle. Pour les seconds, il vaut mieux trouver tout de suite une structure juridique pour la Fraternité Saint-Pie X et pour les communautés amies. Il sera bien temps après de poursuivre des conversations afin de permettre une « interprétation-réception-herméneutique » du Concile fidèle à la Tradition.

Si un statut canonique type prélature personnelle ou Ordinariat semble être l’hypothèse retenue, il est nécessaire de définir très précisément les conditions et les protections permettant à la Fraternité non seulement de poursuivre mais aussi d’étendre son apostolat. Dans le cadre français, par exemple, il faudra réfléchir sur la mise à disposition de lieux de culte convenables et dignes, ce qui suppose de la part de la hiérarchie une attitude généreuse d’ouverture. Cela ne devra pas poser de problèmes, puisque des conventions ont souvent été passées avec des Églises ou des communautés ecclésiales qui, tout en n’étant pas en pleine communion avec Rome, ont cependant bénéficié de la mise à disposition de lieux de culte catholiques pour pouvoir célébrer leur liturgie.

3. Que signifie un Concile non négociable ?
C’est l’expression employée par le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France qui s’exprime au nom de tous les évêques (?). Mais on aurait tout aussi bien pu souligner que le pape Benoît XVI ne faisait qu’appliquer les critères donnés par le Décret conciliaire Unitatis Redintegratio : pour rétablir ou préserver l’unité catholique, n’imposer que ce qui est absolument nécessaire et reconnaître une hiérarchie dans les vérités qu’expose l’Église touchant la révélation, sa propre structure et les relations qu’elle entretient avec les « autres ». Même dans un Concile non négociable, tout n’est pas à mettre sur le même plan. De plus, il serait bon que, au niveau local
(dans la prédication ordinaire mais aussi dans l’enseignement), les rappels du magistère – je pense spécialement à deux textes majeurs de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, Communionis notio (sur certains aspects de l’Église comprise comme communion) et Dominus Jesus (sur l’unicité et l’universalité du salut de Jésus-Christ et de l’Église) – soient considérés comme des interprétations autorisées et légitimes des points de la doctrine conciliaire qui peuvent encore faire difficulté.

4. Dans une vision plus d’ensemble et à long terme, quelle place pour les fidèles Ecclesia Dei et pour les catholiques lefebvristes ?
On s’est plu dans la presse et dans les médias à souligner le petit nombre que représente la frange traditionaliste dans l’Église. Mais des exemples ne manquent pas non plus quant à l’expansion et la croissance de ces communautés à partir du moment où il leur est permis de vivre et d’être fidèles à leur grâce propre
(célébration digne de la forme extraordinaire, qualité doctrinale de la prédication, souci de transmettre la doctrine du salut par l’éducation et d’annoncer à tous le Salut en Jésus-Christ).

Le
Motu Proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI fut un acte de justice de la part de l’autorité suprême de l’Église. Indirectement il rendait hommage aux dizaines de milliers de fidèles qui, depuis vingt ans, sont restés fidèles au Siège de Pierre sans que soient suffisamment reconnues localement leurs « légitimes aspirations » (pour reprendre l’expression de Jean-Paul II). La manière dont ces fidèles sont encore aujourd’hui traités manifeste assez clairement le degré de volonté de réconciliation. Il serait bon d’ailleurs que se multiplient, au niveau des Églises locales, un authentique dialogue doctrinal pour le bien de tous et l’apaisement des esprits. Encore une fois il ne s’agit que d’appliquer certaines normes pastorales tirées de la doctrine conciliaire, malheureusement oubliées ou ignorées (ou insuffisamment valorisées) de nos jours.

Pour ce qui est de la France, cette mouvance est, de mon point de vue, à peu près équivalente à ce que représentent les communautés nouvelles de type charismatique. Comme ces dernières, la sphère des fidèles attachés à la Tradition est beaucoup plus diverse que son histoire dans les années 60-70 peut le laisser deviner. Or cet élargissement de sa base sociologique ainsi que sa dimension tout à la fois jeune et missionnaire ne semblent pas suffisamment pris en compte par certains membres de la hiérarchie. La question que l’on pourrait se poser est celle-ci : les fidèles « tradis » sont-ils un moindre mal qu’il faut tolérer ou au contraire une chance pour la nouvelle évangélisation ? Pour cela il faut considérer ce qu’ils sont, ce qu’ils représentent, mais aussi l’état actuel des forces pastorales en présence, ainsi que le contenu même de ce que l’on veut transmettre et annoncer… D’où la question :

5. La fin des anathèmes intra-catholiques ne devrait-il pas permettre de faire enfin un véritable examen de conscience sur ce qui s’est passé en France depuis presque un demi-siècle ?
C’est une question en forme de souhait mais aussi de conclusion.

(1)
La suspense est une censure en vertu de laquelle on interdit aux clercs l’exercice de certains droits qu’ils possèdent en raison du pouvoir d’ordre, de gouvernement, ou d’une charge (ou d’un office). Il faut donc espérer qu’une solution, même provisoire, soit trouvée pour la Fraternité Saint-Pie X avant les prochaines ordinations diaconales ou sacerdotales. On pourrait imaginer, par exemple, que le Saint-Siège donne son accord pour les ordinations, même en l’absence de ce statut. De même ce serait de la part de la Fraternité un signe de bonne volonté que de ne pas procéder pour l’instant à de telles ordinations.

Lien :  Rappel explicite de la doctrine catholique sur l'Église
 

Nouveau  : S'inscrire à la newsletter ! Voir menu à gauche.


Source : sur le site du très bon mensuel de "La Nef" n°202 de Mars 2009
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  04.03.2009 - T/Église

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante