Assassinat de Mgr Luigi Padovese :
Corpus Domini en Turquie |
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Le 03 juin 2010
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(E.S.M.)
- Monseigneur Luigi Padovese, 63 ans, vicaire apostolique
d'Anatolie, a
été assassiné
aujourd'hui à
Iskenderun en
Turquie.
L'évêque était
sur le départ
pour Chypre,
afin
d'accueillir,
avec une
délégation, le
Saint Père
Benoît XVI.
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Mgr Luigi Padovese
Assassinat de Mgr Luigi Padovese :
Corpus Domini en Turquie
"Corpus Domini" en Turquie
Le 03 juin 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Monseigneur Luigi Padovese, 63 ans, vicaire apostolique d'Anatolie, a été
assassiné aujourd'hui à Iskenderun en Turquie. Il a été assassiné par des
coups de couteau, vraisemblablement par son chauffeur, dans son habitation.
"C'est un fait horrible" et "incroyable", "nous sommes
consternés", a déclaré le père Lombardi à propos du meurtre du prélat en
Turquie. L'évêque était sur le départ pour Chypre, afin d'accueillir, avec
une délégation, le Saint Père Benoît XVI. Selon un média privée local Ntv,
Monseigneur Padovese a été tué par son chauffeur, auquel l’évêque avait
ouvert la porte de sa maison. Ce dernier a été arrêté. Le corps a déjà été
transféré à l’hôpital du lieu.
Luigi Padovese est né à Milan le 31 mars 1947. Le 11 octobre 2004, il fut
nommé Vicaire Apostolique d’Anatolie et évêque titulaire de Monteverde et
consacré à Iskenderun le 7 novembre 2004. (le
suisse romain)
*
On dit, en France, la Fête-Dieu. Le sacrifice eucharistique de l'évêque
Luigi Padovese, un article de Sandro Magister.
Il était sur le point de partir pour
Chypre, pour rencontrer Benoît XVI.
Mais il a été tué la veille, jeudi 3 Juin, fête du Corpus Domini.
Sandro Magister.
Son sacrifice est un visage plus vrai de la Turquie, tellement éloigné des
cartes postales de rêve dépeintes par le ministre des Affaires étrangères
d'Ankara dans l'interview citée il y a deux jours sur ce blog (cf.
Malentendu, ou manœuvre? ).
Luigi Padovese, 64 ans, milanais, franciscain capucin, a aimé et a parcouru
pas à pas la Turquie, d'abord comme chercheur et professeur de patrologie,
et aussi doyen de l'Université pontificale Antonianum de Rome. Dans ce rôle,
il a organisé plus de vingt colloques d'étude sur Saint-Paul à Tarse, et
saint Jean à Ephèse. Depuis Novembre 2004, il était évêque, vicaire
apostolique de l'Anatolie, dont le siège était à Iskendurun. Il était
président de la conférence des évêques.
Sa lecture de la situation politique, culturelle et religieuse de la Turquie
était très réaliste.
L'agence MissiOnLine de l'Institut Pontifical des Missions Etrangères de
Milan a remis en ligne, après son assassinat, un conférence qu'il avait
donnée en 2007, et qui éclaire le sort des chrétiens vivant dans ce pays.
***
Dans la partie finale, Mgr Padovese synthétise ainsi - «pour éviter un
irénisme facile» - le fossé entre la vision chrétienne de Dieu, et celle
musulmane:
«Grande est la distance qui sépare les deux religions. Il faut d'abord
savoir que l'islam se considère comme la révélation ultime, plus complète et
plus rationnelle. Il s'ensuit que ceux qui ne le suivent sont dans une
position d'infériorité; devenir chrétien, pour un musulman, signifie
régresser à un état inférieur. Dans ces circonstances, exiger la réciprocité
en matière de liberté religieuse est une utopie. Un musulman peut la
réclamer dans un pays chrétien, mais pas l'inverse. Concrètement, la liberté
de conscience n'existe pas en Islam et l'exercice des autres religions n'est
pas libre, mais toléré.
"Pour les Juifs et les chrétiens, Dieu a créé l'homme 'à son image et à sa
ressemblance'. Pour l'islam, cela semble absurde, car c'est en opposition
avec la transcendance absolue de Dieu. En effet, ce verset de la Genèse ne
figure pas dans le Coran, qui contient pourtant le récit biblique de la
création. La raison en est que Dieu ne peut échapper à son isolement. La
frontière entre Dieu et l'homme reste infranchissable, avec le résultat que
le premier est trop transcendant pour pouvoir aimer et être aimé. Seuls les
mystiques soufistes - sans doute par influence chrétienne - ont mis l'accent
sur l'amour de Dieu pour l'homme et de l'homme pour Dieu.
«Une autre conséquence concerne la notion de dignité humaine, qui pour les
chrétiens et les juifs, se fonde sur cette même doctrine biblique d'être à
l'image et à la ressemblance de Dieu.
Juste pour donner un exemple, observons comment la lutte pour la
reconnaissance de la dignité et de la liberté de l'homme a trouvé dans
l'environnement chrétien des motivations et des impulsions profondes à
partir de la «parentèle» tissée par Dieu avec l'homme (mâle et femelle!) et
restaurée dans le Christ. Les théologies qui veulent libérer l'homme des
divers esclavages de notre époque ne trouvent-elles pas leur fondement
ultime dans le texte de la Genèse (1, 26): « Faisons l'homme à notre image et
ressemblance »?
Il n'en est pas ainsi pour l'islam, qui tire toutes ses règles du Coran.
C'est justement en considérant cette proximité entre Dieu et l'homme, puis
la médiation par le Christ, que nous comprenons combien l'éthique chrétienne
primitive se configure davantage comme réponse dans la foi à ce Dieu compris
comme un partenaire, que comme une adaptation à une norme. Chose encore plus
claire si l'on observe que parmi les 99 titres réservés à Dieu dans l'Islam,
il manque celui de Père et donc il manque un principe inspirateur de la
morale personnaliste chrétienne. "
*
A coup sûr, Mgr Padovese n'a eu aucune difficulté à comprendre et à partager
pleinement le leçon de Ratisbonne du pape Joseph Ratzinger.
Le 5 février, quatrième anniversaire de l'assassinat à Trébizonde de Don
Andrea Santoro, il déclarait à Radio Vatican:
"Don Andrea a été tué comme symbole, en tant que prêtre catholique. Ce
n'est pas seulement la personne qui a été tuée, mais on a voulu frapper le
symbole que la personne représentait: le rappeler en ce moment, durant
l'année consacrée aux prêtres, c'est rappeler à chacun d'entre nous que
suivre le Christ peut aller jusqu'à offrir son propre sang. "
Sources : benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.06.2010 -
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