Pourquoi un accord avec la FSPX serait-il gênant ? |
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Le 03 février 2009 -
(E.S.M.)
- La réintégration de la FSPX, en quoi menace-t-elle les fidèles
d’aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela change pour l’immense majorité
d’entre eux ? Pensent-ils vraiment que le pape Benoît XVI va brader le
Concile ou la réforme liturgique au nom d’un accord avec Mgr Fellay et
ses amis ?
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Pourquoi un accord avec la FSPX serait-il gênant ?
Le 03 février 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Dans cette affaire de la levée des excommunications des
quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie-X
(FSPX), un peu de recul est
sûrement nécessaire. Mgr Williamson est devenu le prétexte un peu facile
pour vouer aux gémonies une bonne fois pour toutes ce que tous
s’acharnent à nommer les « intégristes ». Ce serait tellement plus
confortable si tous ces gens-là pouvaient définitivement rester dehors
et nous laisser débattre tranquillement entre « personnes bien » !
Évidemment, à l’heure du dialogue tous azimuts, cela fait un peu « tache
» de rejeter une partie du troupeau, de se satisfaire finalement qu’une
brebis demeure égarée, tant on nous redit que ces gens-là ne
représentent rien ! Et puis certains ont eu ici l’honnêteté d’avouer que
l’on ne pouvait pas « faire Église avec les intégristes » et que leur
possible réintégration leur faisait « honte », comme s’il fallait avoir
honte d’être catholique quand l’un des membres de notre Église, fût-il
évêque, proférait d’énormes sottises.
Depuis l’origine de l’Église, il y a toujours eu des prélats indignes,
même des papes, c’est un prétexte un peu facile pour rejeter ceux qui ne
nous conviennent pas – les bêtises d’un Mgr Gaillot n’ont jamais atteint
mon amour de l’Église, car s’il fallait que tous les évêques soient des
saints pour aimer l’Église, on pourrait attendre encore longtemps.
A La Nef, le mensuel que j’ai l’honneur de diriger, nous avons choisi
comme devise la phrase de saint Jean : « Il y a des demeures
nombreuses dans la maison de mon Père »
(Jn 14, 2). L’Église ne se
réduit pas à l’idée que nous nous en faisons, ce n’est pas nous qui,
selon notre seul petit point de vue, façonnons l’Église à notre guise.
Quand nous avons fondé ce mensuel fin 1990 en proclamant que nous
aimions la liturgie dans sa forme extraordinaire, sans remettre en cause
pour autant la nouvelle forme ni, bien sûr, le Concile Vatican II,
certains nous ont gentiment aussitôt gratifié de l’étiquette qui tue : «
intégristes » ! Visiblement, en toute charité, notre seule existence les
gênait ! Ceux-là n’ont jamais essayé de débattre avec nous, ils nous ont
ostracisés dès le départ sans autre forme de procès.
Depuis, il faut le reconnaître, les choses ont bougé en ce qui nous
concerne et la meilleure preuve en est ma présence ici dans ce blog.
Pourquoi ? Parce que, me semble-t-il, nous avons montré que des
catholiques attachés à la forme extraordinaire pouvaient être en
première ligne pour défendre ce que Benoît XVI a
depuis appelé « l’herméneutique de la
continuité » : cela
fait près de vingt ans que nous travaillons à montrer la richesse du
Concile Vatican II – avec lequel je suis parfaitement à l’aise – et que
toutes ses nouveautés indispensables – liberté religieuse, rapport avec
les autres religions,… – s’inscrivent dans une continuité fondamentale
du Magistère. Penser que l’Église a enfin découvert la réalité du
message évangélique avec le Concile ou que ce dernier marque une
apostasie – dans les deux cas opposés, il s’agit bien d’une rupture
c'est ce que Benoît XVI a dénoncé dans son magistral
discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005.
De même, il est facile d’affirmer que les « intégristes » ne disent que
des bêtises lorsqu’ils rejettent une partie du Concile Vatican II. Mais
qui a pris la peine d’examiner leurs objections et d’y répondre ? Leurs
objections ont ceci d’utiles qu’elles nous obligent à faire notre propre
autocritique sur les déviances réelles qui ont eu lieu au nom de ce que
Benoît XVI a appelé « l’esprit du Concile
». Ce n’est pas un hasard si Rome a dû faire de
nombreuses mises au point sur des sujets chauds
(que l’on songe à
Dominus Jesus, pas exemple)
: c’est bien parce qu’il y avait eu des déviances au sein
même de l’Église.
S’il n’y avait pas eu de crises doctrinale et liturgique, si l’on
n’avait pas appliqué aussi brutalement la réforme liturgique avec un
esprit de rupture avec le passé, sans doute n’y aurait-il jamais eu de
FSPX, seulement quelques théologiens contestataires isolés qui
n’auraient jamais réuni de grandes foules, ne l’oublions pas. Et à ceux
qui menacent d’un « départ massif » de fidèles pour cause de «
réintégration des intégristes », rappelons-leur que cette réintégration
n’est pas encore faite et, surtout, qu’ils se souviennent de ces fidèles
– autrement plus nombreux – qui sont partis silencieusement dans les
années 70 parce qu’ils ne reconnaissaient plus leur Église ni leur
liturgie.
Alors, ne refaisons pas les mêmes erreurs en sens inverse. N’ayons pas
la même brutalité à l’égard des fidèles d’aujourd’hui, j’en suis bien
d’accord. Mais cette réintégration de la FSPX, en quoi menace-t-elle les
fidèles d’aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela change pour l’immense
majorité d’entre eux ? Pensent-ils vraiment que le pape va brader le
Concile ou la réforme liturgique au nom d’un accord avec Mgr Fellay et
ses amis ? Ou ont-ils peur qu’une certaine « herméneutique de la rupture
» soit davantage remise en question à la suite d’un accord ?
Christophe Geffroy
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Sources : Blog la Croix-
(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
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03.02.2009 -
T/Œcuménisme
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