Benoît XVI demande de s'engager pour
la paix |
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Le 03 janvier 2011
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(E.S.M.)
- A 10 h en la Basilique vaticane, Benoît XVI a présidé la messe de la solennité de Marie Mère de Dieu, XLIVe Journée Mondiale de la Paix.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI demande de s'engager pour
la paix
Synthèse - (texte intégral en 2e partie)
Le 03 janvier 2011 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- A 10 h en la Basilique vaticane, Benoît
XVI a présidé la messe de la solennité de Marie Mère de Dieu, XLIVe Journée
Mondiale de la Paix. Dans son homélie, il a demandé au Seigneur "de bénir
l'année à peine entamée, conscients que, face aux tragiques évènements qui
ont marqué l'histoire et face aux logiques de guerre qui malheureusement
existent encore, Dieu seul peut toucher profondément l'âme humaine et donner
l'espérance et la paix à l'humanité. Il est maintenant de tradition que le
premier jour de l'année, l'Eglise du monde entier élève en chœur une prière
pour demander la paix. Il est bon d'entamer une nouvelle étape en se mettant
avec décision sur la route de la paix. Aujourd'hui nous voulons recueillir
le cri de tant d'hommes, de femmes, d'enfants et de personnes âgées victimes
de la guerre, reflet du visage le plus horrible et violent de l'histoire.
Nous prions aujourd'hui, afin que la paix, annoncée par les anges aux
bergers la nuit de Noël, puisse atteindre tous les endroits du monde. C'est
pourquoi et, en particulier par notre prière, nous voulons aider chaque
homme et chaque peuple, en particulier ceux qui ont la responsabilité de
gouverner, à cheminer de façon toujours plus décisive sur la route de la
paix". Le Saint-Père a ajouté, que le titre de Mère de Dieu attribué à
Marie "souligne la mission unique de la Vierge dans l'histoire du salut,
mission à la base du culte et de la dévotion que le peuple chrétien lui
réserve. En effet, Marie ne reçoit pas le don de Dieu pour elle-même mais
pour l'apporter au monde. C'est au nom de Marie, Mère de Dieu et des hommes,
que depuis le 1 janvier 1968 la Journée mondiale de la Paix est célébrée
dans le monde entier".
Après avoir rappelé le thème de la
Journée mondiale 2011, La liberté
religieuse, chemin pour la paix, le Pape a souligné que "la paix est un don
de Dieu mais aussi une valeur humaine qui doit être réalisée au plan
social et politique, mais qui trouve ses racines dans le mystère du
Christ. Le monde a besoin de Dieu. Il a besoin de valeurs éthiques et
spirituelles, universelles et partagées, et la religion peut offrir une
précieuse contribution dans cette quête pour la construction d'un ordre
social et international juste et pacifique". Il a toutefois souligné que "la
liberté religieuse est un élément indispensable pour un état de droit. On ne
peut pas la nier sans porter atteinte en même temps aux autres droits et
libertés fondamentales car elle en est la synthèse et le sommet". Puis
Benoît XVI a dit que "l'humanité ne peut se montrer résignée face à la force
négative de l'égoïsme et de la violence. Elle ne doit pas s'accoutumer aux
conflits qui causent des victimes et qui mettent en jeu l'avenir des
peuples. Face aux tensions actuelles, et particulièrement face aux
discriminations, aux abus et aux intolérances religieuses qui aujourd'hui
affectent particulièrement les chrétiens, j'adresse une fois encore une
invitation à ne pas céder au découragement et à la résignation".
"Je vous exhorte tous -t-il conclu - à prier afin que les efforts entrepris
pour promouvoir et construire la paix dans le monde trouvent une bonne fin.
Les paroles ne suffisent pas à cette tâche difficile. Un engagement concret
et constant des responsables des nations est nécessaire, mais surtout il
faut que chacun soit animé par un authentique esprit de paix que nous devons
toujours implorer dans notre prière et que nous devons vivre dans nos
relations quotidiennes".
Après la messe en la Basilique vaticane, Benoît XVI a récité le
traditionnel
Angelus depuis la fenêtre de son bureau,
pour rappeler que l'Eglise invoque la paix de Dieu en ce jour.
Texte original du
discours du Saint Père
►
Italien
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Basilique Saint-Pierre
1er janvier 2011
Chers frères et sœurs!
Encore enveloppés dans l'atmosphère spirituelle de Noël, où nous avons
contemplé le mystère de la naissance du Christ, nous célébrons aujourd'hui
avec les mêmes sentiments la Vierge Marie, que l'Eglise vénère en tant que
Mère de Dieu, car elle a donné chair au Fils du Père éternel. Les lectures
bibliques de cette solennité mettent l'accent principalement sur le Fils de
Dieu fait homme et sur le «nom» du Seigneur. La première lecture nous
présente la bénédiction solennelle que les prêtres prononçaient sur les
Israélites lors des grandes fêtes religieuses: celle-ci est scandée par le
nom du Seigneur, répété trois fois, comme pour exprimer la plénitude et la
force dérivant d’une telle invocation. Ce texte de bénédiction liturgique,
en effet, évoque la richesse de grâce et de paix que Dieu donne à l’homme,
avec une disposition bienveillante à son égard, et qui se manifeste à
travers le visage divin qui «resplendit» et qu'il «tourne» vers nous.
L'Eglise réécoute aujourd'hui ces paroles, tandis qu'elle demande au
Seigneur de bénir la nouvelle année qui vient de débuter, dans la conscience
que, face aux événements tragiques qui marquent l'histoire, face aux
logiques de guerre qui malheureusement ne sont pas encore totalement
dépassées, Dieu seul peut toucher l'âme humaine au plus profond et assurer
l'espérance et la paix à l’humanité. En effet, une tradition désormais
consolidée veut que le premier jour de l'année, l'Eglise, présente dans le
monde entier, élève à l’unisson une prière pour invoquer la paix. Il est bon
de commencer une nouvelle étape du chemin en se plaçant avec fermeté sur la
voie de la paix. Aujourd’hui, nous voulons recueillir le cri de si nombreux
hommes, femmes, enfants et personnes âgées victimes de la guerre, qui est le
visage le plus horrible et violent de l'histoire. Aujourd'hui, nous prions
afin que la paix, que les anges ont annoncée aux pasteurs la nuit de Noël,
puisse parvenir partout: «super terram pax in hominibus bonae voluntatis»
(Lc
2, 14). Dans ce but, en particulier par notre prière, nous voulons aider
tous les hommes et tous les peuples, notamment ceux qui ont des
responsabilités de gouvernement, à cheminer de manière toujours plus décidée
sur la voie de la paix.
Dans la deuxième lecture, saint Paul résume dans l'adoption filiale l’œuvre
de salut accompli par le Christ, dans laquelle est comme enchâssée la figure
de Marie. Grâce à elle, le Fils de Dieu, «né d'une femme»
(Ga 4, 4), a pu
venir au monde comme un homme véritable, dans la plénitude du temps. Cet
accomplissement, cette plénitude, concerne le passé et les attentes
messianiques, qui se réalisent, mais, dans le même temps, se réfère aussi à
la plénitude au sens absolu: dans le Verbe fait chair, Dieu a dit sa
dernière Parole, sa Parole définitive. Au seuil d'une année nouvelle,
résonne ainsi l'invitation à cheminer avec joie vers la lumière de «l'Astre
d'en haut» (Lc 1, 78), car dans la perspective chrétienne tout le temps est
habité par Dieu, il n'y a pas d'avenir qui ne soit orienté vers le Christ et
il n'existe pas de plénitude en dehors de celle du Christ.
Le passage de l'Evangile d'aujourd'hui se termine par l'imposition du nom du
Jésus, tandis que Marie participe en silence, en méditant dans son cœur, au
mystère de son Fils qui, de façon tout à fait particulière est un don de
Dieu. Mais le passage évangélique que nous avons entendu met tout
particulièrement en évidence les pasteurs, qui s’en retournèrent «glorifiant
et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu»
(Lc 2, 20). L’ange
leur avait annoncé que dans la ville de David, c'est-à-dire Bethléem, était
né le Sauveur et qu'ils auraient trouvé le signe: un nouveau-né enveloppé de
langes et couché dans une crèche (cf. Lc 2, 11-12). Partis sans attendre,
ils avaient trouvé Marie, Joseph et l'Enfant. Remarquons que l'évangéliste
parle de la maternité de Marie en partant de son Fils, de ce «nouveau-né
enveloppé de langes», parce que c'est Lui — le Verbe de Dieu (Jn 1, 14) — le
point de référence, le centre de l'événement qui est en train de s'accomplir
et c'est Lui qui fait que la maternité de Marie est qualifiée de «divine».
Cette attention prédominante que les lectures d'aujourd'hui consacrent au
«Fils», à Jésus, ne minimise pas le rôle de la Mère, au contraire, elle la
place dans la juste perspective: Marie est en effet la vraie Mère de Dieu
précisément en vertu de sa relation totale avec le Christ. Par conséquent,
en glorifiant le Fils on honore la Mère et en honorant la Mère on glorifie
le Fils. Le titre de «Mère de Dieu», que la liturgie met aujourd'hui en
évidence, souligne la mission unique de la Sainte Vierge dans l'histoire du
salut: une mission qui est à la base du culte et de la dévotion que le
peuple chrétien lui réserve. Marie, en effet, n'a pas reçu le don de Dieu
uniquement pour elle-même, mais pour l'apporter au monde: dans sa virginité
féconde, Dieu a donné aux hommes les biens du salut éternel (cf. Collecte).
Et Marie offre continuellement sa médiation au Peuple de Dieu en pèlerinage
dans l'histoire vers l'éternité, comme jadis elle l'offrit aux pasteurs de
Bethléem. Quant à elle, qui a donné la vie terrestre au Fils de Dieu, elle
continue à donner aux hommes la vie divine, qui est Jésus lui-même et son
Esprit Saint. C'est pourquoi elle est considérée comme la mère de chaque
homme qui naît à la Grâce et qu'elle est également invoquée comme Mère de
l'Eglise.
C'est au nom de Marie, mère de Dieu et des hommes, que depuis le 1er janvier
1968 est célébrée dans le monde entier la Journée mondiale de la paix. La
paix est un don de Dieu, comme nous l'avons entendu dans la première
lecture: «Que Yahvé... t'apporte la paix» (Nb 6, 26). Elle est le don
messianique par excellence, le premier fruit de la charité que Jésus nous a
donné, elle est notre réconciliation et pacification avec Dieu. La paix est
aussi une valeur humaine à réaliser aux niveaux social et politique, mais
elle plonge ses racines dans le mystère du Christ (cf. Conc. Vat. II, Const.
Gaudium et spes, nn. 77-90). Au cours de cette célébration solennelle, à
l'occasion de la quarante-quatrième Journée mondiale de la paix, je suis
heureux d'adresser mes salutations déférentes à Messieurs les ambassadeurs
près le Saint-Siège, avec mes meilleurs vœux pour leur mission. Un salut
cordial et fraternel va ensuite à mon secrétaire d'Etat et aux autres
responsables des dicastères de la Curie romaine, avec une pensée
particulière pour le président du Conseil pontifical justice et paix et pour
ses collaborateurs. Je souhaite leur exprimer ma vive reconnaissance pour
l'engagement quotidien en faveur d'une coexistence pacifique entre les
peuples et de la formation toujours plus solide d'une conscience de paix
dans l'Eglise et dans le monde. Dans cette perspective, la communauté
ecclésiale est toujours plus engagée à œuvrer, selon les indications du
magistère, pour offrir un patrimoine spirituel sûr de valeurs et de
principes dans la recherche continuelle de la paix.
J'ai voulu le rappeler dans mon Message pour la Journée d'aujourd'hui,
intitulé «La liberté religieuse, chemin vers la paix»: «Le monde a besoin de
Dieu. Il a besoin de valeurs éthiques et spirituelles, universelles et
partagées, et la religion peut offrir une contribution précieuse dans leur
recherche, pour la construction d'un ordre social juste et pacifique au
niveau national et international» (n. 15). J'ai souligné dans ce but que la
liberté religieuse «est l'élément incontournable d'un Etat de droit; on ne
peut pas la nier sans porter atteinte en même temps à tous les droits et aux
libertés fondamentales, puisqu'elle en est la synthèse et le sommet» (n. 5).
L’humanité ne peut pas se résigner face à la force négative de l'égoïsme et
de la violence; elle ne doit pas s'habituer à des conflits provoquant des
victimes et mettant en danger l'avenir des peuples. Face aux tensions
menaçantes du moment, face en particulier aux discriminations, aux abus et
aux intolérances religieuses, qui frappent aujourd'hui tout particulièrement
les chrétiens (cf. ibid., n. 1), encore une fois j'adresse une invitation
pressante à ne pas céder au découragement et à la résignation. J'exhorte
tous les hommes à prier afin que parviennent à leurs fins les efforts
entrepris de différents côtés pour promouvoir et construire la paix dans le
monde. En vue de cette tâche difficile, les paroles ne suffisent pas, il
faut l’engagement concret et constant des responsables des nations, mais il
est avant tout nécessaire que chaque personne soit animée par l'esprit
authentique de paix, qu'il faut implorer toujours à nouveau dans la prière
et vivre dans les relations quotidiennes, dans tous les milieux.
A l'occasion de cette célébration eucharistique, nous avons devant les yeux,
pour notre vénération, l'image de la «Madonna del Sacro Monte di Viggiano»,
qui est si chère aux habitants de la Basilicate. La Vierge Marie nous donne
son Fils, elle nous montre le visage de son Fils, Prince de la paix:
puisse-t-elle nous aider aussi à demeurer dans la lumière de ce visage, qui
brille sur nous (cf. Nb 6, 25), pour redécouvrir toute la tendresse de Dieu
le Père; puisse-telle nous soutenir lorsque nous invoquons l’Esprit Saint,
pour qu'il renouvelle la face de la terre et transforme les cœurs, en
faisant fondre leur dureté devant la bonté désarmante de l'Enfant, qui est
né pour nous. Que la Mère de Dieu nous accompagne en cette nouvelle année;
qu'elle obtienne pour nous et pour le monde entier le don désiré de la paix.
Amen.
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
Sources : www.vatican.va
20110103 (610)-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.01.2011 -
T/Benoît XVI
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