Benoît XVI demande à chaque chrétien
de rendre compte de sa foi |
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Rome, le 02 août 2007 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI rappelle au
clergé que "nous devons nous-mêmes penser la foi, vivre la foi et, en
tant que prêtres, trouver différentes façons de la rendre présente, de
manière à ce que nos catholiques chrétiens puissent avoir la conviction,
la promptitude et la capacité de rendre compte de leur foi".
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI demande à chaque chrétien de rendre compte de sa foi
Le pape Benoît XVI rappelle au clergé que "nous devons nous-mêmes penser la
foi, vivre la foi et, en tant que prêtres, trouver différentes façons de la
rendre présente, de manière à ce que nos catholiques chrétiens puissent
avoir la conviction, la promptitude et la capacité de rendre compte de leur
foi".
Question:
Je m'appelle dom Daniele. Votre Sainteté,
la Vénétie est une terre de grande
immigration, avec une présence importante de personnes non chrétiennes.
Cette situation place nos diocèses face à une nouvelle tâche
d'évangélisation en leur sein. Cela comporte cependant une certaine
difficulté, car nous devons concilier les exigences de l'annonce de l'Evangile
avec celles d'un dialogue respectueux des autres religions.
Quelles
indications pastorales pourriez-vous nous offrir? Merci.
Réponse du pape Benoît XVI : Naturellement, c'est vous qui connaissez de plus près cette situation.
Et, de ce fait, il ne m'est peut-être pas possible de vous donner beaucoup
de conseils pratiques, mais je peux dire que lors de toutes les visites ad
limina, que ce soit des Evêques asiatiques, africains, latino-américains, ou
de toute l'Italie, je suis toujours confronté à ces situations. Il n'existe
plus de monde uniforme. En particulier en Occident, où sont présents tous
les autres continents, toutes les autres religions, les autres façons de
vivre la vie humaine. Nous vivons une rencontre permanente, qui ressemble
peut-être à l'Eglise antique, où existait la même situation. Les chrétiens
représentaient une très petite minorité, un grain de sénevé qui commençait à
croître, entouré par des religions et des conditions de vie très
différentes. Nous devons donc réapprendre ce que les chrétiens des premières
générations ont vécu.
Saint Pierre, dans sa première Lettre, au troisième
chapitre, a dit: "Vous devez toujours être prêts à rendre compte de
l'espérance qui est en vous". Il a ainsi formulé pour l'homme normal de
l'époque, pour le chrétien normal, la nécessité de conjuguer annonce et
dialogue. Il n'a pas dit formellement: "Annoncez à chacun l'Evangile". Il a
dit: "Vous devez être capables, prêts à rendre compte de l'espérance qui est
en vous". Il me semble que cela est la synthèse nécessaire entre dialogue et
annonce.
Le premier point est qu'en nous-mêmes doit toujours être présente
la raison de notre espérance. Nous devons être des personnes qui vivent la
foi et qui pensent la foi, qui la connaissent intérieurement. Ainsi, en
nous-mêmes, la foi devient raison, devient raisonnable. La méditation de l'Evangile,
et donc l'annonce, l'homélie, la catéchèse, pour rendre les personnes
capables de penser la foi, constituent déjà des éléments fondamentaux de
cette combinaison entre dialogue et annonce. Nous devons nous-mêmes
penser
la foi, vivre la foi et, en tant que prêtres, trouver différentes façons de
la rendre présente, de manière à ce que nos catholiques chrétiens puissent
avoir la conviction, la promptitude et la capacité de rendre compte de leur
foi.
Cette annonce, que la foi transmet dans la conscience d'aujourd'hui,
doit revêtir de multiples formes. Sans aucun doute, les homélies et les
catéchèses en sont deux formes principales, mais il y a ensuite tant
d'autres façons de se rencontrer, séminaires de la foi, mouvements laïcs,
etc. - où l'on parle de la foi et où l'on apprend la foi. Tout cela nous
rend tout d'abord capables de vivre réellement en étant le prochain des
non-chrétiens - en majorité, ce sont ici des chrétiens orthodoxes, des
protestants, mais également des fidèles d'autres religions, musulmans et
autres.
Le premier point est de vivre avec eux, en reconnaissant en eux le
prochain, notre prochain. Vivre donc à la première personne l'amour du
prochain comme expression de notre foi. Je pense que cela constitue déjà un
témoignage très fort et également une forme d'annonce: vivre réellement avec
ces autres personnes l'amour du prochain, reconnaître en ceux-ci, en eux,
notre prochain, de sorte qu'ils puissent voir: cet "amour du prochain" est
pour moi. Si tout cela a lieu, nous pourrons plus facilement présenter la
source de notre comportement, c'est-à-dire le fait que l'amour du prochain
est l'expression de notre foi.
Ainsi, dans le dialogue, on ne peut pas
immédiatement passer aux grands mystères de la foi, bien que les musulmans
aient déjà une certaine connaissance du Christ, qui nie sa divinité, mais
qui reconnaît en Lui au moins un grand prophète. Ils éprouvent de l'amour
pour la Vierge. Il existe donc des éléments communs dans la foi, qui
constituent des points de départ pour le dialogue.
Un élément pratique et
réalisable, nécessaire, est surtout de rechercher
l'entente fondamentale sur les valeurs de la vie. Ici aussi, nous possédons un trésor commun, car elles
proviennent de la religion d'Abraham, réinterprétée, revécue de manières qui
sont à étudier, auxquelles nous devons enfin répondre. Mais la grande
expérience substantielle, celle des Dix Commandements, est présente et cela
me semble un point à approfondir. Passer aux grands mystères me semble un
niveau difficile, qui ne se réalise pas dans les grandes rencontres.
La
semence doit peut-être entrer dans les cœurs, de sorte que la réponse de la
foi à travers des dialogues plus spécifiques puisse mûrir ici et là. Mais ce
que nous pouvons et devons faire est de rechercher le consensus sur des
valeurs fondamentales, exprimées dans les Dix Commandements, résumées dans
l'amour du prochain et dans l'amour de Dieu, et ainsi interprétables dans
les divers domaines de la vie. Nous nous trouvons tous au moins sur un
chemin commun vers le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui est
finalement le Dieu au visage humain, le Dieu présent en Jésus Christ.
Mais
si ce dernier pas est plutôt à accomplir lors de rencontres intimes,
personnelles ou en petits groupes, le chemin vers ce Dieu, dont proviennent
ces valeurs qui rendent possible la vie commune, me paraît également
réalisable lors de rencontres plus importantes. Il me semble donc que se
réalise ici une forme d'annonce humble, patiente, qui attend, mais qui rend
également déjà concrète notre vie selon la conscience illuminée par Dieu.
Synthèse de la réponse 3 : Comment évangéliser en terre de
mission
►Benoît XVI
Texte intégral
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Rencontre du saint Père
avec le clergé : Réponse à 10 questions
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Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.08.2007 - BENOÎT XVI |