Comment vivre l’emballement
médiatique qui touche l’Eglise au moment de Pâques ? |
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Le 02 avril 2010 -
(E.S.M.)
- Comme l’a indiqué l’archevêque de Paris, ce sont les personnes
les moins
informées qui
pâtiront du
scandale. Les
pratiquants
réguliers auront
intensément vécu
la montée vers
Pâques 2010.
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Le pape Benoît XVI
Comment vivre l’emballement
médiatique qui touche l’Eglise au moment de Pâques ?
Le 02 avril 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Sans céder à la « spiritualisation excessive », selon l’expression du
cardinal Vingt-Trois lors de la messe chrismale, on ne peut s’étonner que
les Français entendent parler d’une Eglise catholique « dans la tourmente »
en pleine semaine Sainte. Comme l’a indiqué l’archevêque de Paris, ce sont
les personnes les moins informées qui pâtiront du scandale. Les pratiquants
réguliers auront intensément vécu la montée vers Pâques 2010.
Il nous faut tout de même prendre la mesure de ce qui se joue quand on
prétend qu’un « étau se resserre » autour du Saint-Père Benoît XVI. Massimo Introvigne
a détaillé dans l’Osservatore Romano le processus de « panique morale »
connu des sociologues. A partir de faits réels – dont le caractère
scandaleux déchaîne l’émotion – une exagération délibérée conduit à la
manipulation massive de l’opinion. Le retour au réel implique de
déconstruire le raisonnement à partir de statistiques et d’éléments de
comparaison. On découvre alors que le phénomène monté en épingle n’a rien de
massif, rien de nouveau et d’ailleurs rien de spécifiquement catholique.
Pour autant, qu’une seule personne consacrée au Seigneur soit gravement
tombée, il ne faut pas s’étonner que nous soyons tous éclaboussés. Pris au
piège même. Alors que nous étions prêts à rendre compte de notre Foi, voilà
qu’on nous somme de rendre compte du pire contre-témoignage : le viol de
l’innocence. Alors que nous faisions mémoire, en cette année sacerdotale,
des figures de prêtres qui, année après année, nous ont montré le chemin du
Ciel, voilà qu’elles sont comme supplantés par d’autres, criminelles. Et
comme ces crimes ont quelque chose d’humainement « irréparables »
(j’emprunte encore le mot au cardinal Vingt-Trois), toute tentative de
contestation de l’emballement médiatique donne l’impression d’une
relativisation de ce qu’ont enduré les victimes.
Alors que faire ? En découdre avec les moyens du monde ? On risque
l’autojustification, vite défensive et agressive. Les Appels à la vérité qui
circulent permettent à des personnalités reconnues de contester le processus
mimétique de lapidation de l’Eglise par la pensée dominante. En les signant,
les fidèles se sentent utiles et consolés. Mais attention à bien prendre les
attaques contre l’Eglise là où elles se situent : c’est-à-dire ni dans notre
estomac personnel (là où pourtant elles peuvent faire mal), ni même
seulement dans l’institution ecclésiale (pourtant clairement visée tant pour
ses défaillances que pour ses vertus). Les flèches passent en effet
largement au-dessus de nos têtes. En nous retournant vers celui qui les
reçoit, nous trouvons le Crucifié, Celui que nous ne finissons pas,
nous-mêmes, de défigurer.
C’est là qu’une joie paisible peut légitimement naître : voilà le processus
du Salut en marche dont nous sommes bénéficiaires. Soit par sa Miséricorde
inépuisable. Soit par notre participation – toute relative – à
l’humiliation. « Heureux êtes-vous si l’on dit faussement toutes sortes de
choses contre vous à cause de moi, car votre récompense sera grande dans les
cieux ». Du bien donc en perspective là où ça fait mal.
Certes, comme l’a souligné Mgr Vingt-Trois : « Notre société qui vit dans
l’exhibition du sexe sans limite nous oblige à être plus que jamais
vigilants et modestes dans nos manières de vivre ». Et le cardinal de nous
inciter à « ne jamais vivre dans la présomption que nous sommes au-dessus
des tentations ordinaires ».
Les chrétiens ont donc moins besoin de redresser la tête que de se pencher
vers leur vie intérieure.
Sources : France
catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.04.2010 -
T/Brèves
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