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L'Europe des minarets

 

Le 01 décembre  2009  - (E.S.M.) -  L'Europe sera chrétienne ou ne sera plus ? Aussi, ce n'est pas tant d'un non dont la Suisse a besoin, mais d'un oui, autrement dit d'un projet culturel positif. (Benoît et moi

Vittorio Messori

L'Europe des minarets

Le 01 décembre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Contrairement à ce qui était annoncé, les Suisses se sont prononcés à 57,5% dimanche par référendum en faveur de l'interdiction de la construction de minarets.

"Tollé" (dixit le Figaro) en France.
Le peuple, ce goujat, ce rustre, a "mal" voté. Il l'a fait, par ignorance crasse "peur de l'autre". S'il était plus cultivé il n'aurait plus peur, et donc accueillerait les minarets à bras ouverts.
CQFD.
Et s'il n'avait pas eu peur (décidément!) de confesser des pulsions "inavouables", les sondages ne se seraient pas trompés!!!
Les "élites" par la voix de la presse mondiale, témoignent leur "honte" devant les "dérapages" "populistes", etc. etc..
Elles vont jusqu'à se demander si la démocratie n'a pas atteint là ses limites. (*)

On va où, comme ça? Et ces élites, elles représentent QUI?
C'en est au point où, ce matin, sur une station de radio que je ne citerai pas, j'ai entendu: les musulmans suisses sont moins contrariés par le résultat de la "votation" que par la mauvaise image que "leur pays" (la Suisse!) va donner au monde.

Comble de la mauvaise foi, on a pu lire iici et là, reprenant un article de l'AFP (je l'ai personnellement lu sur Libération, c'est dire la qualité de l'intention!): Le Vatican apporte son soutien aux musulmans de Suisse.
Une information propre à troubler encore plus les catholiques, s'il en était besoin.
Pour contrer cette fausse nouvelle, il faut lire l'analyse remarquable du Suisse Romain
Revenant sur la "communication" du Pape (voir ici: Rapport d'information sur le Saint-Siège ), il conclut:

- Le Vatican ne s'est pas exprimé (ni directement, ni indirectement) sur la votation de ce week-end, en Suisse, sur les minarets. Cette votation est laissée à la conscience des fidèles. Par contre, chaque catholique suisse est tenu de défendre la liberté religieuse et le dialogue interreligieux, en Suisse et dans le monde entier. Le Concile Vatican II s'est exprimé sur ces réalités qui sont capitales pour l'avenir de l'Eglise et du monde.
...
- L'organisation de la société revient aux laïcs. Le Pape, les évêques et les prêtres ne font pas de politique.

- L'infaillibilité du Pape, dogme de foi, définie par le Concile Vatican I (lorsqu'il s'exprime "ex cathedra" sur la foi et les moeurs), est relativisée par ceux qui veulent se l'attribuer sur des thèmes relatifs.

Les réactions en français (allant de l'excellent à l'exécrable, mais c'est toujours pareil) sont disponibles sur la page d'accueil de Google (actualités).

Il m'a paru plus intéressant de reproduire deux avis "éclairés", celui du grand Messori, et celui de Francesco Colafemmina.
Attention! Il ne s'agit pas de "racisme" (piège dialectique infernal qu'il faut à tout prix refuser!)
Tous deux sont porteurs d'une sage réflexion, chrétienne, qui dépasse l'émotion légitime du moment.

Francesco Colafemmina navigue à contre-courant, il provoque: à qui la faute, si nous en sommes arrivés là?

Minareti si, minareti no
Lundi 30 Novembre 2009
Minaret oui, minaret NON ...


Francis Colafemmina

Quand une nation ressent la nécessité d'interdire quelque chose, cela signifie qu'elle est faible, profondément faible, et promise à perdre lentement son identité.
La décision de la Suisse d'interdire la construction de minarets accolés aux nombreuses mosquées qui se dressent comme des champignons dans le petit pays d'Europe centrale va dans ce sens, et même, elle témoigne d'une certaine hypocrisie depuis toujours liée à ce pays.

Faire venir dans son propre pays, des milliers d'immigrés musulmans qui un jour, réclameront légitimement de pouvoir construire leurs propres lieux de culte, telle est la véritable question-clé.

Si des gens, peut-être tout à fait "respectables" et hypocrites, sont à la recherche de main-d'œuvre à faible coût, de pizzaioli, de maçons, de charpentiers, d'ouvriers, à qui on peut donner sans hésitation un salaire réduit de moitié par rapport à la normale; si nos enfants ont besoin de récupérer quelques grammes de drogue ou de marijuana, dilapidant l'argent gagné par la famille "respectable", laissant proliférer un certain type de criminalité extra-communautaire; si quelque organisation à but non lucratif ou quelque ONG, pour récupérer des subventions de l'État ou de l'Europe a besoin de faire regrouper de pauvres travailleurs émigrés musulmans avec leur famille; si tout cela se passe en Italie (ndt: et en France), comme en Suisse, qui est à blâmer? Les musulmans qui veulent prier Allah ou les pseudo-chrétiens qui chantent tous les jours des hymnes à Mammon?

Il ne s'agit pas simplement de nous lamenter sur nous-mêmes, ou de nous accuser.
Le vrai problème est que s'il y a une avancée de l'Islam en Europe, la responsabilité n'en incombe certes pas aux masses musulmanes, mais aux autorités européennes, et à l'hypocrisie omniprésente dans notre société (associés aux cheiks et aux tyrans du Moyen-Orient.)

Disant cela, je ne pense pas moi non plus qu'il soit opportun et nécessaire de laisser proliférer les mosquées d'Italie ou de permettre la construction de minarets sur notre territoire, au moins en vertu du principe de réciprocité. D'autant plus que nous avons déjà à nous occuper de nombreuses églises qui devraient littéralement être démolies, avant de songer à interdire les minarets des mosquées. En effet, il y a des églises qui ont des clochers difficiles à distinguer des minarets ...
Alors, qu'en dites-nous, commençons - ironiquement - par organiser un référendum afin de les abattre?

***

Vittorio Messori, pour sa part, essaie de trouver le positif: un choc qui pourrait nous permettre de redécouvrir nos racines chrétiennes.
Tout en revenant sur une idée récurrente chez lui: l'islam ne résistera pas au rouleau compresseur de l'hédonisme, et sera absorbé par l'occident! (ce qui n'est d'ailleurs pas une idée si optimiste!)
Mais aussi, et c'est important, il nous rappelle ce qu'est le minaret!!
Et ce n'est pas rien!

Ainsi, nous redécouvrons nos racines chrétiennes et notre culture

Vittorio Messori

La croix blanche sur champ rouge du drapeau (carré, comme celui du Vatican, et non rectangulaire) flotte partout en Suisse.
Il s'agit d'un point de repère (land mark) omniprésent, c'est le signe indéniable de l'identité des 26 états, subdivisée en 23 cantons, où il y a quatre langues officielles, où les catholiques coexistent avec de nombreuses églises et dénominations protestantes et où les traditions sont les moins conformes.

La coexistence n'a pas toujours été idyllique, et encore au milieu du XIXe siècle, «papistes», calvinistes, zwingliens, luthériens se sont affrontés durement, par les armes. Des choses graves, donc, mais, toutefois, des choses entre chrétiens qui prient le même Dieu et lisent la même Bible. Prêtres contre pasteurs, une guerre, mais en famille.

Ainsi, la croix du drapeau a pu continuer à représenter la totalité de ce qui - pour contourner la diversité linguistique - sur les timbres et la monnaie se définit en latin comme Confederatio Helvetica. Et les clochers des églises catholique, comme ceux des églises protestantes ont toujours marqué les scènes urbaines comme les paysages romantiques de montagne.
Pour cela aussi, le résultat du référendum - pas tant contre les lieux de culte islamiques que contre le Manarah, le "phare" en arabe, le minaret qui marque les espaces de la prière musulmane - est significatif.

Copié des chrétiens, remplaçant le clocher par la galerie pour le muezzin qui cinq fois par jour, psalmodie le Coran pour appeler à la prière, le minaret est une partie inséparable de la mosquée. C'est le signe de l'islamisation: quand les Turcs capturèrent la proie la plus convoitée, la vénérable basilique Sainte-Sophie à Constantinople, ils la firent immédiatement "leur", laissant l'intérieur presque intact, supprimant seulement des murs et des coupoles les images humaine abhorrées, mais l'entourant de quatre très hauts "phares".

C'est justement contre ce signe que semble avoir voté la Confédération suisse, avec la désapprobation de la hiérarchie chrétienne. Cette sorte de compendium, ou de résumé de l'histoire et de la culture européenne, planté au cœur du continent, où cohabitent les deux grandes racines, latine et germanique, a dit non. Non à la coexistence explicite, visible au premier coup d'œil, de la croix avec le Croissant, du clocher avec le minaret. Les montagnes blanches, les vertes vallées, les lacs bleus n'ont rien à voir avec les déserts et les steppes d'où viennent les musulmans, si souvent contenus par l'épée (et les milices hélvétiques ont fait leur part) et passant désormais doucement, mais implacablement à une nouvelle conquête, traversant les frontière de manière souvent abusive.

La Suisse ne fait que confirmer le « complexe du siège » qui se répand de plus en plus en Europe.
Quelque chose comme l'alarme des "Barbares à nos portes", qui marqua les derniers siècles de l'Empire romain.

Il peut y avoir un élément positif, en dépit des réprimandes des évêques: d'abord, la redécouverte de notre civilisation et de notre culture, abandonnant cette "inexplicable haine de soi qui depuis longtemps caractérise l'Occident" selon les mots de Joseph Ratzinger quand il était encore cardinal et rappelait aux Européens que les lumières de leur histoire, malgré tout, l'emportent sur les ombres.

Mais il y a aussi, dans cette mise en garde, quelque chose d'irrationnel: il n'est pas réaliste, en effet, de penser que, dilué parmi nous, l'islam restera lui-même. Le respect du Coran, nous ne nous lassons jamais de le dire, est déjà érodé, et il le sera de plus en plus par nos vices et par nos vertus, par nos poisons et par notre grandeur. Nul besoin d'un nouveau Lépante: notre vie quotidienne suffira, dans le bien et dans le mal, pour ôter sa force à une foi archaïque, légaliste, incapable d'affronter les défis non seulement de l'hédonisme et du rationalisme, mais aussi, il faut le dire, de vingt siècles de christianisme qui ont imprégné l'Europe.
 

Sources : traduction de Benoît et moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 01.12.200* - T/International

 

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