Benoît XVI aux participants au
congrès : Un don pour la vie, considérations sur le don d'organes |
|
Cité du Vatican, le 01 décembre 2008 -
(E.S.M.)
- Le Vatican publie aujourd'hui le discours du pape Benoît XVI aux participants au
Congrès International promu par l'Académie Pontificale pour la Vie, en
collaboration avec la Fédération Internationale des Associations
Médicales Catholiques et le Centre National de transplantation, sur le
thème : « Un don pour la vie. Considérations sur le don d'organes
» qui s'est tenu à Rome, du 6 au 8 novembre.
|
Les participants au
Congrès International promu par l'Académie Pontificale pour la Vie
Benoît XVI aux participants au
congrès : Un don pour la vie, considérations sur le don d'organes
Le 01 décembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le Vatican publie aujourd'hui le discours du pape Benoît XVI aux participants au Congrès
International promu par l'Académie Pontificale pour la Vie , en
collaboration avec la Fédération Internationale des Associations Médicales
Catholiques et le Centre National de transplantation, sur le thème : « Un don pour la vie. Considérations sur le don d'organes
» qui s'est tenu à Rome, du 6 au 8 novembre.
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL
SUR LE THÈME DU DON D'ORGANES
ORGANISÉ PAR L'ACADÉMIE PONTIFICALE POUR LA VIE
Vénérés confrères dans l'épiscopat,
Mesdames et Messieurs!
Le don d'organes est une forme particulière de témoignage de la charité. A
une époque comme la nôtre, souvent marquée par différentes formes d'égoïsme,
il est toujours plus urgent de comprendre combien il est déterminant pour
une conception correcte de la vie d'entrer dans la logique de la gratuité.
Il existe, en effet, une responsabilité de l'amour et de la charité qui
engage à faire de sa propre vie un don pour les autres, si on veut vraiment
se réaliser soi-même. Comme le Seigneur Jésus nous l'a enseigné, seul celui
qui donne sa vie pourra la sauver (cf. Lc 9, 24).
Je salue toutes les personnes présentes, avec une pensée particulière pour
M. le sénateur Maurizio Sacconi, ministre italien du travail, de la santé et
des politiques sociales; je remercie pour les paroles qu'il m'a adressées
Mgr Rino Fisichella, archevêque, président de l'Académie pontificale pour la
vie, qui a exposé le sens profond de cette rencontre et présenté la synthèse
des travaux du congrès. Avec lui, je remercie également le président de l'International
Federation of Catholic Medical Associations et le directeur du Centre
national italien des transplantations, en soulignant combien j'apprécie la
valeur de la collaboration de ces organisations dans un domaine comme celui
de la greffe d'organes qui a été l'objet, mesdames et messieurs, de vos
journées d'étude et de débat.
L'histoire de la médecine montre avec évidence les grands progrès qui ont pu
être réalisés pour permettre une vie toujours plus digne à toute personne
qui souffre. Les greffes de tissus et d'organes représentent une grande
conquête de la science médicale et sont certainement un signe d'espérance
pour de nombreuses personnes dont la situation clinique devient grave et
parfois extrême. Si nous élargissons notre regard au monde entier, il est
facile d'identifier les nombreux cas où, grâce à la technique des greffes
d'organes, beaucoup de personnes ont surmonté des situations extrêmement
critiques et ont été rendues à la joie de vivre. Cela n'aurait pu se
produire si l'engagement des médecins et la compétence des chercheurs
n'avaient pas pu compter sur la générosité et sur l'altruisme de ceux qui
ont donné leurs organes. La question de la disponibilité d'organes vitaux à
greffer, malheureusement, n'est pas théorique, mais dramatiquement pratique;
elle peut se vérifier dans la longue liste des nombreux malades dont les
seules chances de survie sont liées à des disponibilités limitées qui ne
répondent pas aux besoins réels.
Il est utile, surtout dans le contexte actuel, de revenir à la réflexion sur
cette conquête de la science, pour que la multiplication des demandes de
greffes ne conduise pas à modifier les principes éthiques qui en sont à la
base. Comme je l'ai dit dans ma première Encyclique, le corps ne pourra
jamais être considéré comme un simple objet (cf. Benoît
XVI -
Deus Caritas Est, n. 5); la logique du marché, sans cela,
aurait le dessus. Le corps de chaque personne, avec l'esprit qui est donné
de façon singulière à chacun, constitue une unité indissociable sur laquelle
est inscrite l'image de Dieu même. Faire abstraction de cette dimension
conduise à des perspectives incapables de percevoir la totalité du mystère
présent en chacun. Il est donc nécessaire de placer avant toute autre
considération le respect de la dignité de la personne et la protection de
son identité personnelle. En ce qui concerne la technique de la greffe
d'organes, cela signifie que l'on ne peut donner que si sa santé n'est pas
et ne sera jamais mise en danger, ainsi que sa propre identité, et toujours
pour des raisons moralement valides et proportionnées. D'éventuelles
logiques de commerce des organes, tout comme l'adoption de critères
discriminatoires ou utilitaristes, seraient tellement en contradiction avec
le sens implicite du don qu'elles se mettraient elles-mêmes hors jeu, tout
en constituant des actes moralement interdits. Les abus dans les greffes
d'organes et leur trafic, qui touchent souvent des personnes innocentes
comme les enfants, doivent trouver unie dans son refus catégorique la
communauté scientifique et médicale, en tant que pratiques inacceptables.
Aussi doivent-ils être fermement condamnés en tant qu'actes abominables. Le
même principe éthique doit être réaffirmé quand on veut arriver à la
création et à la destruction d'embryons humains destinés à des fins
thérapeutiques. La simple idée de considérer l'embryon comme "un matériel
thérapeutique" contredit les bases culturelles, civiles et éthiques sur
lesquelles repose la dignité de la personne.
Il arrive souvent que la technique de la greffe d'organes s'accomplisse par
un geste d'une gratuité totale de la part des parents des patients dont le
décès a été établi. Dans ces cas-là, le consentement informé est une
condition préalable de liberté, pour que la greffe ait la caractéristique
d'un don et ne soit pas interprétée comme un acte contraint ou comme une
exploitation. Il est utile de rappeler, cependant, que tous les organes
vitaux ne peuvent être prélevés qu'ex cadavere, lequel possède
d'ailleurs une dignité qui doit être respectée. Ces dernières années, la
science a réalisé de nouveaux progrès dans l'établissement de la mort du
patient. Il est donc bon que les résultats obtenus reçoivent le consentement
de toute la communauté scientifique, afin de favoriser la recherche de
solutions qui donnent une certitude à tous. Dans un contexte comme celui-ci,
en effet, il ne peut y avoir le moindre soupçon d'arbitraire et le principe
de précaution doit prévaloir là où l'on n'est encore arrivé à aucune
certitude. Pour cela, il est utile de développer la recherche et la
réflexion interdisciplinaire de telle manière que l'opinion publique
elle-même soit placée devant la vérité la plus transparente sur les
implications anthropologiques, sociales éthiques et juridiques de la
pratique des greffes. Dans ces cas-là, cependant, le critère principal qui
vaut est le respect de la vie du donneur afin que le prélèvement d'organes
soit permis seulement en présence de son décès réel (cf.
Compendium du catéchisme de l'Église catholique, n. 476).
L'acte d'amour qui s'exprime par le don de ses organes demeure un témoignage
authentique de charité qui sait regarder au-delà de la mort pour que la vie
gagne toujours. Celui qui le reçoit devrait être bien conscient de la valeur
de ce geste; il est le destinataire d'un don qui va au-delà du bénéfice
thérapeutique. Ce qu'il reçoit, en effet, avant même d'être un organe est un
témoignage d'amour qui doit susciter une réponse tout aussi généreuse, afin
de développer la culture du don et de la gratuité.
La voie royale à suivre, jusqu'à ce que la science arrive à découvrir
d'éventuelles nouvelles formes de thérapie plus avancées, devra être la
formation et la diffusion d'une culture de la solidarité qui s'ouvre à tous
et n'exclue personne. Une médecine des greffes correspondant à une éthique
du don exige de la part de tous l'engagement d'investir chaque effort
possible dans la formation et dans l'information, afin de sensibiliser
toujours davantage les consciences à une problématique qui concerne
directement la vie de nombreuses personnes. Il sera nécessaire, cependant,
de fuir les préjugés et les malentendus, de dissiper les méfiances et les
peurs pour les remplacer par des certitudes et des garanties, de manière à
permettre le développement chez tous d'une conscience toujours plus étendue
du grand don de la vie.
Avec ces sentiments, tandis que je souhaite à chacun de poursuivre son
engagement avec compétence et professionnalisme, j'invoque l'aide de Dieu
sur les travaux du congrès et je vous donne à tous de tout cœur ma
Bénédiction.
Synthèse du discours ►
Benoît XVI revient sur le respect de la dignité humaine
Texte original du
discours du Saint Père
►
Italien
Regarder
la vidéo en
Italien ou en
Français
Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana - 07.11.08
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.12.2008 -
T/Benoît XVI |