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19 Avril 2005
 


Sainte Faustine - Héléna Kolwaska
Le Petit Journal


édition numérique

Cahier II
 

604. A ce  moment je vis aussi une certaine personne et en partie l’état de son âme et les grandes épreuves que Dieu envoyait à cette âme. Ses souffrances concernaient sa mentalité et sous une forme tellement aigue que j’eus pitié d’elle et je dis au Seigneur : « Pourquoi agissez-Vous ainsi avec elle ? »  Et le Seigneur me répondit : « Pour sa triple couronne. » Et le Seigneur me fit connaître quelle gloire inouïe attend l’âme qui ressemble à Jésus souffrant, ici bas sur terre. Cette âme ressemblera au Christ dans Sa gloire.  Le Père Céleste glorifiera et reconnaîtra nos âmes dans la mesure où Il verra en nous la ressemblance avec Son Fils. J’ai compris que cette assimilation à Jésus nous est donnée ici-bas sur terre. Je vois des âmes pures et innocentes sur lesquelles Dieu exerça Sa justice. .Ces âmes sont des victimes qui soutiennent le monde et qui complètent ce qui manquait à la Passion de Jésus. Ces âmes ne sont pas nombreuses. Je me réjouis profondément que Dieu m’ait permis de connaître de telles âmes.

605. O Sainte Trinité, Dieu Eternel, je Vous remercie de m’avoir fait connaître la grandeur et les divers degrés de gloire que les âmes peuvent atteindre. Quelle grande différence il y a entre deux degrés de profonde connaissance de Dieu. Oh ! si les âmes pouvaient le savoir ! O mon Dieu si je pouvais en gagner une de plus, je supporterais volontiers toutes les souffrances que tous les martyrs on endurés.

Vraiment, toutes ces souffrances  ne me paraissent rien en comparaison de la gloire qui nous attend durant toute l’éternité. O Seigneur, plongez mon âme dans l’océan de Votre divinité et accordez-moi la grâce de Vous mieux connaître. Car plus je Vous connais, plus ardemment je Vous désire et plus mon amour pour Vous s’accroît. Mon âme est un gouffre insondable que Dieu seul peut remplir. Je me dissous en Lui comme une goutte d’eau dans l’océan. Le Seigneur S’est abaissé vers ma misère comme un rayon de soleil vers une terre déserte et rocailleuse. Et ainsi, sous l’influence de Ses rayons, mon âme s’est couverte de verdure, de fleurs, et de fruits. Et elle est devenue un beau jardin pour Son repos.

606.  Mon Jésus, malgré Vos grâces je sens cependant, et je vois toute ma misère. Je commence ma journée par la lutte et je l’achève dans la lutte. A peine ais-je fini avec une difficulté que j’en ai dix autres à combattre. Mais je ne m’en afflige pas, car je sais bien que c’est le temps de la lutte et non du repos. Et quand le poids de la lutte dépasse mes forces, je me jette comme un enfant dans les bras du Père Eternel, et j’espère que je ne périrai pas. O Jésus, je suis très encline au mal et ceci me force à veiller continuellement sur moi. Mais rien ne me rebute. J’espère en la grâce de Dieu qui abonde dans la plus grande misère.

607. Dans les plus grandes difficultés et contrariétés je ne perd pas la paix intérieure, ni l’équilibre extérieur. Et ceci amène les adversaires au découragement. La patience dans les contrariétés donne de la force à l’âme.

608. 2 février 1936.
Ce matin quand je me suis éveillée au son de la cloche, une telle somnolence s’est emparée de moi que ne pouvant me réveiller, je m’aspergeai d’eau froide et au bout de deux minutes la somnolence me quitta. Quand j’arrivai à la méditation, tout un essaim de pensées absurdes se pressait dans ma tête, de sorte que j’ai dû lutter durant toute l’oraison. Il en fut de même pendant la prière. Mais quand la messe a commencé un étrange silence et une grande joie se sont emparés de mon âme. Je vis alors la Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus et Saint Joseph qui était debout derrière la Sainte Vierge. La très Sainte Mère me dit : « Tiens mon trésor le plus précieux. » Et   elle 608. me tendit l’Enfant Jésus. Quand je Le pris dans mes bras, la Sainte Vierge  et Saint Joseph disparurent et je restais seule avec l’Enfant Jésus.

609. Je Lui dis: «  Je sais que Vous êtes mon Seigneur et mon Créateur quoique Vous soyez si petit. » Jésus tendit Ses petites mains et me regarda avec un sourire. Mon esprit était rempli d’une joie incomparable.

Et soudain Jésus disparut : c’était le moment de la Sainte Communion. Je m’approchai avec les autres Sœurs de la Sainte Table. Après la Sainte Communion j’entendis dans mon âme ces paroles : « Je suis dans ton cœur, Moi que tu as tenu dans tes bras. »  Alors je priai le Seigneur pour une âme pour qu’Il lui donne la grâce pour la lutte et éloigne d’elle cette épreuve. « Il en sera selon ta prière mais son mérite n’en sera pas diminué. » Cela me causa une grande joie. Dieu est si bon et si miséricordieux. Il exauce tout ce que nous Lui demandons avec confiance.

610. Chaque conversation avec le Seigneur fortifie singulièrement mon âme. Il me donne tant de courage que je ne crains rien au monde. J’éprouve seulement la peur d’attrister Jésus.

611. O mon Jésus, je Vous supplie par la bonté de Votre très doux Cœur, apaisez votre colère et montrez-nous Votre miséricorde. Que Vos blessures soient pour nous un abri devant la justice de Votre Père. Je Vous ai connu, ô Dieu, comme source de miséricorde qu apaise la soif de mon âme et lui donne la vie. Oh ! que la miséricorde  du Seigneur est grande. Elle surpasse toutes Ses qualités. La miséricorde est le plus grand attribut de Dieu. Tout ce qui m’entoure m’en parle. Sa miséricorde  est la vie des âmes, Sa pitié est inépuisable. O Seigneur regardez-nous t agissez avec nous selon Votre grande miséricorde.

612. A un certain moment un doute survint en moi : ce qui m’était arrivé, n’avait-il pas profondément offensé le Seigneur Jésus ?  Comme je ne pouvais le résoudre, j’ai décidé de ne pas aller communier avant de m’être confessée, bien que je me sois immédiatement repentie, car j’ai l’habitude, au moindre manquement de demander pardon. Pendant les jours où je ne m’approchais pas de la Sainte Communion je ne sentais pas la présence de Dieu et j’en souffrais extrêmement. Mais je supportais cela comme une punition pour mon péché. Cependant à la sainte Confession, je reçus un blâme pour avoir manqué la Sainte Communion car ce qui m’était arrivé n’était pas un empêchement pour aller communier. Après la confession je reçus la Sainte Communion et je is le Seigneur Jésus qui me dit ces paroles : « Sache, Ma fille, que tu Me faisais une plus grande peine en ne t’unissant pas à Moi dans la Sainte Communion que par ce petit manquement.

613. Un jour j’eus la vision de la petite chapelle : six Sœurs y recevaient la Sainte Communion, de la main de notre confesseur, revêtu d’un surplis et d’une étole. Dans la chapelle il n’y avait ni décoration ni prie-Dieu. Après la Sainte Communion je vis Jésus tel qu’Il est représenté sur l’image. Jésus marchait, et moi j’ai appelé : « Comment pouvez-vous, Seigneur, passer sans rien me dire ?  Je ne ferai rien seule sans Vous. Vous devez rester avec Moi et me bénir ainsi que cette Congrégation et ma Patrie. » Jésus fit le signe de la croix et dit : « Ne crains rien, Je suis toujours avec toi. »

614. Les deux derniers jours précédent le Carême nous eûmes avec nos élèves une heure d’adoration réparatrice. Pendant les deux heures, je vis le Seigneur Jésus comme après la flagellation. Une douleur tellement grande m’enserra l’âme qu’il me sembla que j’éprouvais tous les supplices en mon cœur et en mon âme.

615. 1 mars 1936.  
Ce jour-là durant la messe, j’éprouvais une étrange force et une impulsion à exécuter les volontés de Dieu. Il me venait une si claire compréhension de ces choses que le Seigneur attendait de moi que si j’avais dit ne pas en comprendre une partie j’aurais commis un mensonge. Car le Seigneur me laisse connaître Sa volonté distinctement et clairement et en cela je n’ai plus l’ombre d’un doute. Et je compris que ce serait une grande ingratitude que de retarder plus longtemps cette œuvre que Dieu veut mener à bonne fin pour Sa gloire et pour le profit d’un grand nombre d’âmes.
Il m’emploie comme un misérable instrument par lequel Il veut mener à bonne fin Ses plans éternels de miséricorde. Comme mon âme serait ingrate si elle résistait plus longtemps à la volonté de Dieu. Rien ne me retiendra plus, ni les persécutions, ni les souffrances, ni les dérisions, ni les menaces, ni les pétitions, ni la faim, ni le froid, ni les flatteries, ni les amitiés, ni les contrariétés, ni les amis, ni les ennemis, ni ces choses que je traverse, ni les choses futures, ni la haine infernale, rien ne me détournera de l’accomplissement de la volonté de Dieu.

Je ne m’appuie pas sur mes propres forces, mais sur Sa toute-Puissance, car, s’il me donne la grâce de connaître Sa sainte volonté, Il me donnera aussi la grâce de l’accomplir. Je ne peux pas ne pas mentionner que dans cette disposition j’éprouve une certaine résistance de la part de ma  nature inférieure qui s’élève avec ses exigences. Et il en résulte une lutte intime aussi grande que celle de Jésus au Jardin des Oliviers. Moi aussi je di à Dieu le Père Eternel : « S’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme Tu veux. » Ce que j’aurai à passer n’est pas un mystère pour moi. Mais en pleine connaissance de cause j’accepte tout ce que Vous m’enverrez ô Seigneur. J’ai confiance en Vous Dieu miséricordieux et je désire, moi la première, Vous témoigner cette confiance que Vous exigez des âmes. Vérité éternelle, aidez-moi et éclairez-moi sur les chemins de la vie et faites qu’en moi s’accomplisse Votre Volonté.

Mon Dieu je ne désire rien d’autre que faire Votre volonté, Seigneur. Peu importe la facilité ou la difficulté, je sens qu’une force étrange me pousse à l’action. Une seule chose me retient : la sainte obéissance. O mon Jésus, Vous me pressez, Vous me soutenez, et d’autre part Vous me retenez. En cela aussi, que Votre volonté soit faite. Je demeurai plusieurs jours dans cet état, mes forces physiques diminuaient. Je n’en parlai à personne. Cependant la Mère Supérieure remarqua mes souffrances et dit que j’étais changée et palie. Elle me recommanda d’aller me reposer plus tôt et de dormir plus longtemps. Et le soir elle me faisait apporter une tasse de lait chaud. Avec un cœur plein de sollicitude, un vrai cœur de mère, elle voulait m’aider. Cependant quand il s’agit d’épreuves spirituelles, les choses extérieures n’ont pas d’influence et n’apportent pas beaucoup de soulagement.
Et c’est au confessionnal que je puisais la force et la consolation d’apprendre que je n’allais plus attendre longtemps pour passer à l’action.

616. Le jeudi alors que je regagnais ma cellule je vis au-dessus moi la Sainte Eucharistie dans une grande clarté. Soudain j’entendis une voix qui me semblait venir d’au-dessus  de l’Hostie : « En elle est ta force. Elle va te défendre. » Après ces mots, la vision disparut, mais une force étrange pénétra mon âme et une étrange lumière : notre amour de Dieu consiste en l’accomplissement de Sa volonté.

617. O Sainte Trinité, Dieu Eternel, je désire briller dans la couronne de Votre miséricorde, comme une petite pierre dont la beauté dépend de votre rayon de lumière et d’inconcevable miséricorde. Tout ce qui est beau dans mon âme est Vôtre, ô Dieu. De moi-même je ne suis rien.

618. Au début du Carême, je priai mon confesseur de me donner une mortification pour le temps du jeûne. Mais il me dit de ne rien retrancher de mes repas. Mais quand je vais manger, me rappeler que Jésus accepta le vinaigre avec le fiel. Ce sera ma mortification. Je ne savais pas que j’allais y trouver un grand avantage pour mon âme : Celui de méditer constamment Sa douloureuse Passion. Et ainsi pendant les repas, je ne pense pas à ce que je mange, mais je suis préoccupée de la mort de mon Seigneur.

619. J’ai aussi demandé au commencement du Carême de changer mon examen particulier et de faire tout ce que je devais faire avec une intention purement réparatrice pour les pécheurs.
Ceci me permet de vivre continuellement en union ave Dieu. Et cette intention perfectionne mes actions, car tout ce que je fais, je le fais pour les âmes immortelles. Toutes les peines et les fatigues ne me sont rien, quand je pense qu’elles  réconcilient les âmes des pécheurs avec Dieu.

620. Marie, ma Maîtresse, m’enseigne toujours comment vivre pour Dieu. Mon esprit s’épanouit dans Votre douceur et Votre humilité, ô Marie.

621. A un certain moment, je suis entrée à la chapelle pour cinq minutes d’adoration, et je priais pour une certaine âme. J’ai compris alors que Dieu n’accepte pas toujours nos prières pour les âmes pour lesquelles nous prions, mais les destine à d’autres âmes. Et nous ne leur apportons pas toujours de soulagement, quand elles souffrent dans le feu du Purgatoire. Cependant notre prière n’est pas perdue.

622.Union intime de l’âme avec Dieu
Dieu s’unit à l’âme d’une façon particulière : visible seulement pour Dieu et pour l’âme. Personne ne percevra cette mystérieuse union. Dans cette union domine l’amour et tout est fait uniquement par amour. Jésus se donne à l’âme  d’une manière pleine de douceur et dans ses profondeurs elle est en paix. Jésus lui accorde beaucoup de grâces et la rend capable de partager Ses pensées éternelles et découvre parfois à l’âme Ses intentions divines.

623. L Père Andraz me dit qu’il serait bien que dans l’Eglise de Dieu existât un groupe d’âmes qui implorerait la miséricorde divine, car nous avons tous besoin de cette miséricorde. Après ces mots une étrange lumière entra dans mon âme. Oh ! que Dieu est bon !

624. 18 mars 1936.
A un certain moment je priai le Seigneur Jésus de faire les premiers pas, par un changement quelconque ou par un acte extérieur, ou par mon renvoi, car je ne suis pas en état de quitter de moi-même cette Congrégation. Je priai de la sorte pendant plus de trois heures. Je ne pouvais pas prier, mais je soumettais ma volonté à la volonté de Dieu. Le jour suivant, la Mère Supérieure me dit que la Mère Générale me prenait à Varsovie. Je répondis à la Mère que peut-être je n’irai pas, mais que je quitterai tout de suite le couvent d’ici. J’ai pensé que c’étais le signe extérieur que j’avais demandé à Dieu. La Mère Supérieure répondit à cela. Mais après un instant, elle me rappela encore et me dit « Savez-vous, ma Sœur, allez-y quand même, même si vous deviez revenir tout se suite.. Ne tenez pas compte de la dépense du voyage. » J’ai répondu que j’irai, quoiqe une douleur me déchirai le cœur, car je savais que par ce départ, l’affaire se prolongerait. Cependant je tâche toujours d’être obéissante malgré tout.

625. Le soir quand je priais, la Vierge Marie me dit : « Ta vie doit être semblable à la mienne : douce, cachée, union incessante à Dieu, intercéder pour l’humanité et préparer le monde à la seconde venue de Dieu. »

626. Le soir, pendant la bénédiction, durant un instant mon âme se trouva en présence de Dieu le Père . Je sentis que j’étais dans Sa main comme une enfant et j’entendis dans mon âme ces mots : « N’aie peur de rien, Ma fille, tous les adversaires se briseront à mes pieds. » Après ces mots, mon âme se trouva dans une profonde tranquillité et un grand silence intérieur.

627. Je me plaignis au Seigneur de ce qu’Il me retirait Son aide et qu’étant seule je ne saurais que faire. J’entendis ces mots : « N’aie pas peur. Je suis toujours avec toi. » A ces mots de nouveau une profonde paix entra dans mon âme. Sa présence me pénétrait de façon sensible. Mon esprit était inondé d’une lumière qui atteignait aussi mon corps.

628. Le dernier soir de mon séjour à Vilnius, une Sœur, déjà âgée, me découvrit l’état de son âme. Elle me dit que depuis plusieurs années elle souffrait intérieurement, qu’il lui semblait que toutes confessions  étaient mauvaises et qu’elle avait des doutes sur le pardon du Seigneur Jésus. Je lui ai demandé si elle en avait jamais parlé à son confesseur. Elle me répondit que bien des fois elle en avait parlé aux confesseurs et que toujours tous les confesseurs lui disaient d’être tranquille. Cependant elle souffrait beaucoup et rien ne lui apportait de soulagement. Et il lui semblait tout le temps que Dieu ne lui avait pas pardonné. Je lui répondis : « Ma Sœur, écoutez votre confesseur et soyez tout à fait tranquille, car c’est sûrement une tentation. » Mais elle me supplia, les larmes aux yeux, de demander au Seigneur Jésus s’Il lui avait pardonné et si ses confessions étaient bonnes ou non. Je lui répondit énergiquement : « Ma Sœur, demandez-Le vous-même, si vous ne croyez pas vos confesseurs. » Elle cependant, saisit ma main, ne voulant pas me laisser aller. Et elle me demanda de prier  pour elle et de lui dire ce que le Seigneur Jésus me dirait d’elle. Pleurant amèrement elle me dit : « Je sais que le Seigneur Jésus vous parle. » Et comme je ne pouvais pas m’arracher à elle, car elle me tenait par les mains, je lui promis de prier pour elle. Or le soir, pendant la bénédiction, j’entendis dans mon âme ces paroles : « Dis-lui que Mon Cœur est plus blessé par son incrédulité, que par les péchés qu’elle a commis. » Quand je le lui ait dis, elle fondit en larmes comme un enfant et une grande joie entra dans son âme. Je compris alors que Dieu voulait consoler cette âme par moi. Quoique cela m’ait beaucoup coûté, j’avais accompli le désir de Dieu.

629. Quand j’entrai pour un instant dans la chapelle, ce même soir, afin de remercier Dieu pour toutes les grâces qu’Il m’avait accordées dans cette maison, tout à coup, la présence de Dieu s’empara de moi. Je me sentis comme un enfant entre les mains du meilleur des pères et j’entendis ces paroles : « N’aie peur de rien. Je suis toujours avec toi. » Son amour me transperça. Je sentais que j’entrais avec Lui dans une familiarité  629. tellement étroite que je n’ai pas de mots pour l’exprimer.

630. Soudain je vis près de moi un des sept esprits, rayonnant comme autrefois sous une forme lumineuse. Je le voyais constamment auprès de moi. Je l’ai vu dans le train. Je voyais sur chacune des églises que nous rencontrions, un ange debout, mais environné d’une lumière plus pâle que celle de l’esprit qui m’accompagnait dans le voyage. Et chacun des esprits qui gardait les églises, s’inclinait devant celui qui était auprès de moi.
Comme j’entrais par la porte du couvent, à Varsovie, cet esprit disparut. Je remerciai Dieu pour Sa bonté de nous donner des anges comme compagnons. Oh combien peu de gens ont conscience d’avoir toujours près d’eux de tels visiteurs en même temps que témoins de leurs actions ! Pécheurs, souvenez-vous que vous avez un témoin de vos actes.

631. O mon Jésus, Votre bonté dépasse toute compréhension et personne n’épuisera Votre miséricorde.
La perdition est pour l’âme qui veut se perdre. Mais celui qui désire le salut, trouve la mer inépuisable de la miséricorde du Seigneur. Comment un petit vase peut-il contenir en soi une mer insondable ?

632. En prenant congé des Sœurs, au moment du départ, l’une d’elles me demanda pardon de m’avoir si peu aidée dans mes emplois et d’avoir toujours essayé de me les rendre difficiles. Cependant moi, en mon âme, je la considérais comme une grande bienfaitrice, car elle m’a exercée à la patience, à tel point qu’une des Sœurs plus âgée disait qu’il fallait que Sœur Faustine fût très bête ou très sainte, car vraiment une personne ordinaire ne souffrirait pas qu’on lui fasse toujours quelque chose par dépit.
Cependant je m’approchais toujours d’elle avec bienveillance. Cette Sœur tâchait de me rendre difficile le travail dans mes emplois, au point que, malgré mes efforts elle parvenait parfois à gâcher quelque chose de ce qui avait été bien fait, comme elle-même me l’avoua en me demandant bien pardon. Je ne voulais pas chercher à pénétrer ses intentions, mais je considérais cela comme une épreuve de Dieu.

633. Je m’étonne énormément que l’on puisse ressentir une telle jalousie. Pour moi, lorsque je considère le bien d’autrui, je m’en réjouis comme si je le possédais moi-même. La joie des autres est ma joie comme leur souffrance est ma souffrance. Car autrement je n’oserais pas me présenter devant le Seigneur Jésus. L’esprit de Jésus est toujours simple,  doux et sincère. Toute malignité, jalousie, manque de bienveillance, sous le couvert d’un sourire aimable ne sont que ruses du Malin. Un mot sévère, mais inspiré par un amour sincère ne blesse pas le cœur.

634.  22 mars 1936.
Arrivée à Varsovie, je suis entrée un instant dans la petite chapelle afin de remercier le Seigneur de mon heureux voyage et de Le prier de m’obtenir l’aide et la grâce dans tout ce qui m’attend ici. Je me soumis en tout à Sa Sainte volonté. J’entendis ces paroles : « N’aie peur de rien. Toutes les difficultés serviront à ce que Ma volonté se réalise. »

635. 25 mars.
Pendant la méditation du matin, la présence de Dieu m’a enveloppée d’une façon spéciale, en voyant la grandeur incommensurable de Dieu et en même temps Son abaissement jusqu’à la créature. Soudain je vis la Mère de Dieu qui me dit : « Que l’âme, qui suit fidèlement le souffle de la grâce est agréable à Dieu ! J’ai donné au monde le Sauveur. Et toi tu dois parler au monde de Sa miséricorde et préparer le monde à la seconde venue de Celui qui viendra, non comme Sauveur Miséricordieux, mais comme Juste Juge. Oh ! Comme ce jour est terrible ! Le Jour de la Justice a été décidé, le jour de la colère de Dieu. Les anges tremblent devant lui. Parle aux âmes de cette grande miséricorde, tant que c’est le temps de la pitié. Si tu te tais maintenant, tu répondra pour cela en ce jour terrible, pour un grand nombre d’âmes. N’aie peur de rien, Sois fidèle jusqu’à la fin. J’ai compassion de toi. »

636. A mon arrivée à Valendov une des Sœurs me souhaita ainsi la bienvenue : « C’est bien que vous soyez venue chez nous, ma Sœur maintenant tout ira bien. » Je lui dit : « Pourquoi me le dites-vous, ma Sœur ? » Elle me répondit qu’elle le ressentait ainsi dans son âme. Cette âme est pleine de simplicité, et très agréable au Cœur de Jésus. Cette maison était dans des besoins exceptionnels … Je ne vais pas rappeler tout cela ici.

637. La confession : Alors que je me préparais à la confession je dis à Jésus-Christ caché dans le Saint Sacrement : « Jésus, je Vous en supplie, parlez-moi par la bouche de ce prêtre. Et la preuve en sera pour moi qu’il ne sait pas que Vous exigez de moi cette fondation de la miséricorde. Qu’il me dise quelque chose de cette miséricorde. » Quand je me suis approchée du confessionnal et que j’ai commencé la confession, le prêtre m’interrompit et se mit à me parler de la grande miséricorde de Dieu avec une très grande force et me demanda: « Savez-vous que la miséricorde du Seigneur est supérieure à toutes Ses œuvres, que c’est le couronnement de toutes Ses œuvres ? » Je prêtais une oreille attentive à ces mots que me disait le Seigneur par la bouche de ce prêtre. Quoique je croie que Dieu parle toujours par la bouche du prêtre, cependant ici je le ressentais d’une façon particulière. Je m’accusai seulement des manquements. Quoique je ne découvrisse rien de la vie de Dieu qui est dans mon âme, cependant ce prêtre lui-même me dit beaucoup de ce qui se passait dans mon âme et m’invita à la fidélité aux inspirations de Dieu. Il me dit : « Vous allez par la vie avec la Sainte Vierge qui répondait fidèlement à chaque inspiration divine. » O Jésus, qui comprendra Votre bonté ?

638. Jésus, écartez de moi ces pensées qui ne s’accordent pas avec Votre volonté. Je reconnais que déjà plus rien ne me retiens ici-bas, sinon cette œuvre de miséricorde.

639.  Jeudi.
Pendant l’adoration du soir, je vis le Seigneur Jésus, flagellé et martyrisé, qui me dit : « Ma fille, Je désire que dans les moindres choses tu t’en remettes  à ton confesseur. Tes plus grands sacrifices ne me plaisent pas, si tu les accomplis sans sa permission. Et d’autre part, le plus petit sacrifice à Mes yeux, s’il est fait avec la permission du confesseur. Les plus grandes œuvres sont à Mes yeux sans signification si  elles sont faites de façon arbitraire et souvent elles ne sont pas en accord avec Ma volonté.  Elles méritent plutôt une punition qu’une récompense. Et d’autre part, le plus petit acte que tu fais avec la permission du confesseur, est agréable à Mes yeux et M’est extrêmement cher. Veille sans cesse, car l’enfer entier fait un grand effort contre toi à cause de cette œuvre. Car beaucoup d’âmes reviendront des portes de l’enfer et adoreront Ma miséricorde. Mais n’aie peur de rien. Je suis avec toi. Sache que, de toi-même tu ne peux rien. »

640. Ce premier vendredi du mois avant la Sainte Communion je vis un ciboire contenant des hosties consacrées. Une main posa ce ciboire devant moi, je le pris dans ma main et il y avait dedans mille hosties vivantes. Soudain j’entendis une voix : « Ces hosties ont été reçues par des âmes pour lesquelles tu as obtenu la grâce d’une conversion sincère durant ce Carême. »  Et c’était une semaine avant le Vendredi Saint.. Je passai ce jour 640. dans le recueillement intérieur m’anéantissant au profit des âmes.

641. Oh! Quelle joie de s’anéantir au profit des âmes immortelles. O Jésus, je veux. être cachée de l’extérieur Le grain de froment ne doit-il pas pour devenir nourriture, être broyé entre des pierres ? Même moi, pour être utile à l’Eglise et aux âmes, je dois être broyée, quoique à l’extérieur personne ne puisse remarquer mon sacrifice. O Jésus, je veux être cachée de l’extérieur comme ce pain azyme dans lequel l’œil ne remarquera rien. Je suis une hostie qui Vous est consacrée.

642. Dimanche des Rameaux : En ce dimanche, je vécus d’une façon particulière, les sentiments do Cœur de Jésus. Mon âme était là où était Jésus. Je vis Jésus-Christ assis sur un ânon et Ses disciples et une grande multitude qui l’accompagnaient. Les uns portaient dans les mains des branches pour l’acclamer, les autres les jetaient sous Ses pieds et d’autres les brandissaient en l’air, gambadant devant Jésus et ne savaient comment manifester leur joie. Et je vis une seconde foule qui sortit aussi à la rencontre de Jésus avec des visages réjouis, des branches en main et qui ne cessait de crier de joie. Il y avait aussi de petits enfants. Mais Jésus était très sérieux. Et le Seigneur me fit connaître combien Il souffrait pendant ce temps. Et à ce moment je ne voyais plus rien, seulement Jésus qui avait le cœur saturé par le manque de reconnaissance.

643. Confession trimestrielle. Le Père Bukowski. De nouveau une force intérieure me pressait de ne plus remettre cette affaire. Je dis au confesseur, le Père Bukowski, que je ne pouvais attendre plus longtemps. Le Père me répondit : « Ma Sœur, c’est une illusion, le Seigneur Jésus ne peut pas exiger cela. Vous avez prononcé vos vœux perpétuels. Tout cela est une illusion. Vous inventez ma Sœur, c’est une hérésie. » Et il criait presque. J’ai demandé si tout était illusion, il me répondit : « Tout.» -«  Alors comment dois-je agir ? Veuillez me le dire. » Et bien vous ne devez suivre aucune inspiration. Vous devez être dissipée, ne pas faire attention à ce que vous entendez dans votre âme et tâcher de bien accomplir vos devoirs extérieurs. Ne pensez plus à rien de ces choses, vivez dans une complète dissipation. »
Je répondis: « Bien. Jusqu’à présent, j’agissais toujours selon ma propre conscience et maintenant puisque vous m’ordonnez, mon Père, de ne pad faire attention à ma vie intérieure, alors je vais vous obéir. » Il me dit : « Si le Seigneur Jésus vous dit de nouveau quelque chose, dites-le moi, mais il vous est interdit de le faire. » J’ai répondu : « Bien. Je vais essayer d’être obéissante. » Je ne sais où le Père a trouvé cette sévérité.

644. Quand je m’éloignai du confessionnal, tout un essaim de pensées oppressa mon âme : pourquoi être sincère ? Ce que j’ai dit ne sont pas des péchés et je n’ai pas le devoir d’en parler au confesseur ! D’autre part, comme c’est bien, que je n’aie plus besoin de faire attention  à ma propre vie intérieure, pourvu qu’à l’extérieur tout soit bien. Je n’ai pas besoin de faire attention à rien, ni de suivre ces voix intérieures qui souvent me causent tant d’humiliations. Maintenant je serai libre.
De nouveau un mal étrange m’enserra l’âme, alors que je ne peux plus communiquer avec Celui que je désire si ardemment ? Qui est toute la force de mon âme ? J’ai commencé à appeler : « A qui irai-je, ô Jésus ? » Mais dès le moment de l’interdiction de mon confesseur, de profondes ténèbres tombèrent sur mon âme. J’ai peur d’entendre quelques voix intérieures, par lesquelles je transgresserais  les ordres de mon confesseur, et de nouveau je me meurs de langueur envers Dieu. Je suis déchirée intérieurement n’ayant plus de volonté propre, mais m’en étant complètement remise à la volonté de Dieu. C’était le Mercredi Saint.

Ma souffrance augmenta encore le Jeudi Saint. Quand je suis venue faire la méditation, je suis entrée dans une sorte d’agonie. Je ne sentais pas la présence de Dieu, mais toute la justice de Dieu pesait sur moi. Je me voyais comme  accablée par les péchés du monde. Satan se mit à me railler. : « Vois-tu maintenant, tu ne vas plus t’occuper des âmes. Tu vois quel payement tu as reçu.. Personne ne va plus croire que Jésus exige cela de toi. Vois ce que tu souffres déjà et ce que tu vas souffrir encore. Ton confesseur t’a libérée de tout cela. »

Maintenant je peux vivre comme il me plaît, pourvu qu’à l’extérieur tout soit bien. Ces terribles pensées me tourmentèrent pendant toute une heure. L’heure de la Sainte Messe approchait, une douleur me serra le cœur : dois-je alors quitter la congrégation ? Et puisque le Père m’a dit que c’était une sorte d’hérésie, est ce que je dois me détacher de l’Eglise ? J’appelai d’une voix intérieure et douloureuse le Seigneur Jésus : « Sauvez-moi ». Cependant pas un rayon de lumière n’entrait dans mon âme et je sentais que mes forces me délaissaient comme si le corps se séparait de l’âme. Je me soumettais à la volonté de Dieu et je répétais : « Qu’il m’advienne ô Dieu selon ce que Vous avez décidé ! En moi plus rien n’est à moi. » Soudain la présence de Dieu m’environna et me pénétra jusqu’à la moelle.

C’était le moment de l Sainte Communion. Un moment après je perdis la notion de tout ce qui m’entourait et de l’endroit où j’étais.

645. Soudain je vis Jésus-Christ tel qu’il est peint sur cette image et Il me dit « Dis au confesseur, que cette œuvre est mienne et que je t’emploie comme infime instrument. » Et je dis : « Jésus, je ne peux faire ce que vous m’ordonnez, car mon confesseur a dit que tout cela est illusion et il m’est interdit d’écouter aucun de vos ordres. Je ne dois rien faire de ce que Vous me recommanderez. Je Vous en demande  pardon Seigneur, rien ne m’est permis. Je dois obéir au confesseur. Jésus, je Voue en demande bien pardon. Vous savez que je souffre pour cette raison, mais c’est difficile. Le confesseur ne m’a pas permis de suivre Vos ordres. » Jésus écoutait gracieusement et avec contentement mes explications et mes griefs.

Je pensais que cela offenserait beaucoup le Seigneur Jésus, mais au contraire, Il était content et me dit gracieusement : « Parle toujours au confesseur de tout ce que Je te recommande et de ce que Je te dis. Et fais seulement ce pourquoi tu obtiendras la permission. Ne t’inquiète pas et n’aie peur de rien. Je suis avec toi. » Mon âme fut remplie de joie et toutes les pensées qui m’inquiétaient se sont dispersées. L’assurance et le courage sont entrés dans mon âme.

646.   Cependant, après un instant,  je duis entrée dans les souffrances que Jésus a subies au Jardin des Oliviers. Cela a duré jusqu’à Vendredi matin. Vendredi, j’ai vécu la Passion de Jésus, mais déjà d’une autre manière. Ce jour-là, le Père Bukowski vint chez nous de Derdy. Une force étrange me poussa à aller me confesser et à dire tout ce qui m’était arrivé et ce que Jésus m’avait dit. Quand j’ai dit cela au Père,le Père était tout autre et me dit :
« Ma Sœur, n’ayez pas peur. Rien de mauvais ne vous arrivera, car le Seigneur Jésus ne le permettra pas. Si vous êtes obéissante et dans une telle disposition, je vous prie de ne vous affliger de rien. Dieu trouvera le moyen de mener à bien Son œuvre. Je vous prie d’avoir toujours une telle simplicité et une telle sincérité et de tout dire à la Mère Générale. Ce que j’avais dit c’était pour vous avertir. Car il y a des illusions, même chez de saintes personnes et à cela peuvent se joindre des insinuations de Satan. Et parfois cela vient de nous même. Donc il faut être sur ses gardes. Continuez donc d’agir comme jusqu’à présent. Vous voyez, Sœur, que Jésus n’est pas fâché. Ma Sœur, vous pouvez répéter maintenant certaines choses qui sont advenues à votre confesseur ordinaire.
 
647. A partir de là j’ai compris une chose, que je dois beaucoup prier pour chaque confesseur, afin qu’il obtienne la lumière du  Saint-Esprit. Car quand je m’approchais du confessionnal, autrefois je ne priais pas ardemment et le confesseur ne comprenait pas beaucoup. Le Père m’encouragea à une ardente prière, pour que Dieu fasse mieux connaître et comprendre ces choses qu’Il exige de moi. – « Ma Sœur, faites neuvaine après neuvaine, et Dieu ne vous refusera pas cette grâce. »

648. Vendredi Saint.
A trois heures, je vis le Seigneur Jésus crucifié, qui me regarda et dit : « J’ai soif ». Soudain je vis sortir de son côté deux rayons, tels qu’ils sont sur cette image. Alors je sentis dans mon âme le désir du salut des âmes, et du sacrifice de moi-même au profit des pauvres pécheurs. Je m’offris avec Jésus agonisant au Père Eternel pour le salut du monde. Avec Jésus, par Jésus et en Jésus, telle est mon union avec Vous, Père Eternel. Le  Vendredi Saint, Jésus souffrait en Son âme autrement que le Jeudi Saint.

649. 12 avril 1936. Messe de la  Résurrection. 
Quand je suis entrée à la chapelle, mon esprit se perdit en Dieu, mon unique trésor. Sa présence absorba mon âme.

650. O Jésus mon maître, et mon directeur, fortifiez-moi, illuminez-moi dans ces moments difficiles de ma vie ! Je n’attends pas d’aide de la part des hommes. En Vous est tout mon espoir. Je sens que je suis seule face à Vos exigences, Seigneur. Malgré les peurs et les aversions de ma nature, je veux réaliser Votre Sainte volonté et je désire le faire le plus fidèlement possible durant toute la vie et à ma mort. Jésus, avec Vous je puis tout, faites de moi ce qu’il Vous plaira. Donnez-moi seulement Votre Cœur miséricordieux  et cela me suffit.
O mon Jésus, mon Seigneur, aidez-moi. Qu’advienne ce que Vous avez décidé avant les siècles ! Je suis prête à chaque signe de Votre Sainte volonté. Donnez-moi la lumière pour que je puisse connaître Votre volonté. O Dieu qui pénétrez mon âme, Vous savez que je ne veux rien d’autre que Votre gloire.
O volonté divine, Vous êtes le délice de mon cœur, la nourriture de mon âme, la lumière de mon esprit, la force toute-puissante de ma volonté. Car, quand je m’unis à Votre volonté, Seigneur, Votre force agit par  moi et prend la place de ma faible volonté. Chaque jour je tâche d’accomplir les désirs divins.

651. O Dieu inconcevable, comme Votre miséricorde est grande ! Elle dépasse toute la compréhension des hommes et des anges réunis.
Tous les anges et tous les hommes sont sortis des entrailles de Votre miséricorde. La miséricorde est la fleur de l’amour. Dieu est amour, et la miséricorde est Son acte. La miséricorde se conçoit dans l’amour. L’amour apparaît dans la miséricorde. Tout ce que je vois me parle de la miséricorde. Même la justice de Dieu me parle de Son insondable miséricorde,  car la justice dérive de l’amour.

652. Je fais attention à une chose, elle m’est tout. Je vis d’elle et avec elle je meurs, et c’est la Sainte volonté de Dieu. Elle est pour moi une nourriture quotidienne. Toute mon âme prête attention aux désirs de Dieu, quoique plus d’une fois ma nature tremble et sente que leur grandeur dépasse mes forces. Je fais toujours ce que Dieu veut de moi. Je sais ce que je suis de moi-même, mais je sais bien ce qu’est la grâce de Dieu qui me porte.

653. 25 avril 1936.
Valendov. La souffrance de mon âme était plus lourde que jamais, ce jour là. Dès le matin je sentais comme une séparation de mon corps et de mon âme. Je sens la pénétration de Dieu tout au travers de moi, je sens toute la justice divine en moi. Je sens que je suis seule vis-à-vis de Dieu. Je sens qu’un mot de mon directeur me tranquilliserait tout à fait. Mais que faire ?  Il n’est pas ici. Cependant j’ai décidé de chercher la lumière dans la Sainte Confession.

Quand je lui ai découvert mon âme, ce prêtre eut peur d’écouter plus longtemps ma confession et cela me conduisit à des souffrances plus grandes encore. En voyant la crainte de quelques prêtres alors que je n’éprouve aucune tranquillité intérieure, aussi j’ai pris la décision de ne découvrir mon âme qu’à mon directeur, en tout depuis la plus grande jusqu’à la plus petite chose, et d’observer strictement ses indications.

654. Maintenant je comprends que la confession n’est que la confession des péchés et que la direction est tout autre chose. Mais ce n’est pas ce que je veux dire. Je veux dire une chose étrange qui m’est arrivée la première fois : quand le confesseur a commencé à me parler, je ne comprenais pas un seul mot. Puis soudain je vis le Seigneur Jésus crucifié qui me dit : « Dans Ma Passion, cherche la force et la lumière. »  Après la confession je méditais la terrible Passion de Jésus et je compris que ce que je souffre n’est rien en comparaison de la Passion du Sauveur, et que même la plus petite imperfection était la cause de cette terrible souffrance. Alors mon âme fut saisie d’un si grand repentir que je compris que j’étais plongée dans l’insondable miséricorde de Dieu. Oh ! Que j’ai peu de mots pour exprimer ce que j’endure. Je sens que je suis comme une goutte d’eau engloutie dans les profondeurs d’un océan de miséricorde sans fond.

655. Le 11 mai 1936.
Je suis venue à Cracovie. Je m’en réjouis car maintenant, je pourrai faire tout ce que le Seigneur Jésus désire.

A un certain moment, quand je parlais avec le Père A… et qu j’avais déjà tout dit, je reçu la réponse suivante : « Ma Sœur, priez jusqu’au jour de la fête du Sacré-Cœur et joignez-y quelques mortifications. Et le jour du Sacré-Cœur je vous donnerai une réponse. » Cependant un certain jour j’entendis dans l’âme cette voix : « N’aie peur de rien, Je suis avec toi.» Et après ces mots il me vint dans l’âme, une impulsion si grande que sans attendre la fête du Sacré-Cœur, je déclarai pendant la confession que je quittais la Congrégation. Le Père me répondit : « Ma Sœur, si vous décidez de vous-même, et si vous en prenez la responsabilité pour vous-même : allez. » Je me réjouis de partir.

Le lendemain matin, tout à coup la présence de Dieu me quitta et de grandes ténèbres s’emparèrent de mon âme. Je ne pouvais plus prier, par suite de cette soudaine absence de Dieu. J’ai décidé de remettre encore un peu la chose jusqu’à ce que j’en parle encore au Père. Le Père Andrasz me répondit que de tels changements arrivent souvent dans l’âme, et que ce n’est pas un empêchement pour agir.

656. La Mère supérieure : Quand je lui ai parlé de tout ce qui m’est arrivé, elle me répondit : « Ma Sœur, je vous enferme dans le tabernacle avec le Seigneur Jésus : où que vous alliez, ce sera la volonté de Dieu. »

657. 19 juin.
Nous sommes allées chez les Jésuites pour participer à la procession du Sacré-Cœur. Au cours des vêpres, je vis ces mêmes rayons sortant de la Sainte Hostie, tels qu’ils sont peints sur l’image. Un grand désir de Dieu s’est emparé de mon âme.

658. Juin 1936.
Conversation avec le Père A. « Sachez que ces choses sont difficiles et compliquées. Votre principal directeur est le Saint-Esprit. Nous pouvons seulement diriger Ses inspirations. Mais votre véritable directeur c’est le Saint-Esprit. Si vous avez décidé vous-même, ma Sœur, votre sortie, alors moi,  je ne défends ni n’ordonne. Ici vous en prenez vous-même la responsabilité. Je vous dis, ma Sœur, que vous pouvez commencer à agir. Vous en avez la force, donc vous le pouvez. Ce sont des choses probables. Tout ce que vous m’avez dit maintenant et auparavant parle en faveur de l’action. Mais maintenant il faut être très circonspect et beaucoup prier et demander la lumière pour moi. »

659. Pendant la Messe célébrée par le Père Andrasz, je vis le petit Enfant Jésus  qui me dit que tout va dépendre de lui : « Aucune action personnelle, même si tu y mettais beaucoup d’efforts, ne Me plait. » Je compris cette dépendance.

660. O mon Jésus, ô juste juge, mais aussi mon Epoux, au jour du Jugement Dernier Vous exigerez que je Vous rende compte de cette œuvre de miséricorde. Aidez-moi à faire Votre sainte volonté, ô divine vertu de Miséricorde.
O Cœur très miséricordieux de Jésus, mon Epoux, rendez mon cœur semblable au Vôtre.

661. 16 juillet.
J’ai passé toute cette nuit en prière. Je méditais la Passion et mon âme était écrasée par la justice divine. La main du Seigneur était sur moi.

662. 17 juillet. O mon Jésus, Vous savez qu’elles grandes contrariétés je rencontre en cette matière, que de reproches je dois supporter, combien de sourires ironiques je dois recevoir avec égalité d’humeur. Seule, je ne le pourrais pas, mais avec Vous je peux tout, mon Maître. Oh ! Qu’un sourire ironique blesse douloureusement quand on parle en toute sincérité.

663. 22 juillet. Je sais que c’est l’acte et non la parole, ni le sentiment qui témoigne de la grandeur de l’homme. Ce sont les œuvres qui proviennent de nous, qui parleront pour nous. Mon Jésus, ne me permettez pas de rêver, mais donnez-moi le courage et la force de réaliser Votre sainte volonté.
Jésus, si Vous voulez me laisser dans l’incertitude, même jusqu’à la fin de ma vie, qu’en cela Votre nom soit béni.

664. O mon Jésus, comme je me réjouis quand Vous me faites comprendre que cette Congrégation existera. De cela je n’ai même pas l’ombre d’un doute. Et je vois qu’elle grande gloire elle rendra à Dieu. Elle réfléchira sur le monde le plus grand attribut qu’il y ait en Dieu, c'est-à-dire la Miséricorde Divine. Sans cesse je vais implorer la Miséricorde Divine pour moi et pour le monde entier. Chaque acte de miséricorde va découler de l’amour divin dont ces religieuses seront emplies à déborder. Elles vont s’efforcer de faire leur ce grand attribut de Dieu, d’en vivre et tâcher de faire connaître la bonté divine aux autres. Cette Congrégation de la Miséricorde Divine sera dans l’Eglise de Dieu, comme une ruche, dans un magnifique jardin. Cachées, silencieuses, les Sœurs, à l’instar des abeilles, vont travailler pour nourrir de miel les âmes du prochain, et la cire brûlera pour la gloire de Dieu..

665. 29 juin 1937.
Le Père Andrasz m’a demandé de faire une neuvaine pour mieux connaître la volonté Divine. Je priai ardemment, y joignant certaines mortifications corporelles. Vers la fin de la neuvaine, je reçus une lumière intérieure et l’assurance que la Congrégation existera et qu’elle est agréable à Dieu.
Malgré les difficultés et les contrariétés, une paix totale entra dans mon âme, ainsi qu’une force d’en haut. Je compris que rien ne résistera à la volonté de Dieu ni ne l’annulera. J’ai compris que je devais accomplir la volonté de Dieu malgré les contrariétés, les persécutions et les souffrances de toutes sortes, malgré les répugnances et les peurs de ma nature.

666. J’ai compris que toute tendance à la perfection, et toute sainteté consistent à accomplir la volonté de Dieu. Le parfait accomplissement de la volonté divine c’est la maturité dans la sainteté, ici il n’y a place pour aucun doute. Recevoir la lumière de Dieu, savoir ce que Dieu veut de nous et ne pas le faire, est un grand outrage envers la Majesté Divine. L’âme qui fait cela mérite que Dieu l’abandonne complètement. Elle ressemble à Lucifer, qui avait une grande lumière mais ne faisait pas la volonté de Dieu. Une étrange paix entra dans mon âme, quand je constatai que, malgré de grandes difficultés, je suis toujours restée fidèle à la volonté de Dieu
O Jésus, donnez-moi la grâce de transformer en actes ce que j’ai connu de Votre volonté.

667. 14 juillet.
A trois heures j’ai reçu une lettre. O Jésus, Vous seul savez ce que je souffre. Mais je veux me taire, je n’en dirai rien à aucune créature, car je sais que rien ne me consolera. Vous êtes tout pour moi, ô Dieu, et Votre sainte volonté est pour moi une nourriture. Je vis maintenant de ce dont je vivrai dans l’éternité.
J’ai un grand culte pour l’Archange Saint Michel. Il n’avait pas d’exemple pour accomplir la volonté de Dieu. Cependant il a fidèlement rempli les désirs divins.

668. 15 juillet. Pendant la Sainte Messe, je me suis offerte au Père céleste par le très doux Cœur de Jésus. Qu’Il fasse de moi tout ce qu’Il Lui plaît. De moi-même je ne suis rien, et dans ma misère je n’ai rien qui soit digne. Je me jette donc dans l’océan de Votre miséricorde, ô Seigneur.

669. 16 juillet. J’apprends à être bonne comme Jésus, qui est la bonté même, pour pouvoir être appelée fille du Père Céleste. Aujourd‘hui, ce matin, j’éprouvais une forte contrariété. Dans cette souffrance, je tâchais d’unir ma volonté à la Volonté Divine, et j’adorais Dieu par mon silence. L’après-midi, j’ai été faire cinq minutes d’adoration, quand tout à coup, je vis le petit crucifix que je portais, vivant. Jésus me dit : « Ma fille, la souffrance sera pour toi un signe que Je suis avec toi. » Après ces mots une grande émotion remplit mon âme.

670. O Jésus, mon Maître et mon Directeur, avec Vous seul je sais parler. Avec personne la conversation n’est aussi facile qu’avec Vous, mon Dieu.

671. Dans la vie spirituelle je vais toujours tenir la main du prêtre. Je parlerai de la vie de mon âme et de ses besoins seulement avec le confesseur.

672. 4 août 1936.
Plus de deux heures d’agonie de souffrances intérieure. Soudain la présence de Dieu me pénètre : je sens que je passe sous le pouvoir du Dieu juste. Cette justice me pénètre jusqu’à la moelle. Extérieurement je perds forces et connaissance. Tout à coup, je reconnais la grande sainteté de Dieu, et ma grande misère. Dans mon âme se forme une terrible souffrance. L’âme voit toutes ses actions non sans défauts. Mais soudain dans mon âme s’éveille la force de l’espoir. De toute ma force je m’élance vers Dieu et vis-à-vis d’une telle sainteté, ô pauvre âme ! Je vois combien je suis misérable et combien tout ce qui m’entoure est vain.

673. 13 août.
Pendant toute la journée, j’ai été tourmentée par de terribles tentations. Les blasphèmes se pressaient sur mes lèvres et j’éprouvais une aversion envers tout ce qui est saint et divin. Cependant je luttai toute la journée et le soir mon esprit était accablé. En parlerai-je au confesseur ?
Il en rira. Aversion et découragement étreignirent mon âme et il me sembla que dans ces conditions je ne pourrais en aucune façon aller communier. A la pensée que je ne devais pas aller communier, une telle douleur étreignit mon âme  que j’ai failli crier dans la chapelle. Cependant, je me suis aperçue qu’il y avait des Sœurs et j’ai décidé d’aller me cacher au jardin pour pouvoir  au moins y pleurer tout haut.

674. Soudain Jésus m’apparut et me dit : « Où as-tu l’intention d’aller ? » Je ne Lui répondis rien, mais j’ai déversé devant Lui toute ma douleur, et toutes les tentations de Satan prirent la fuite. Jésus me dit : « La paix intérieure qu tu as est une grâce. » Et soudain Il disparut. Vraiment Jésus seul peut obtenir qu’une telle paix puisse m’envahir en un instant.

675. 7 août 1936.
Quand je reçus cet article sur la Miséricorde Divine, avec cette image, je fus étrangement pénétrée de la présence Divine. Je me plongeai dans la prière d’action de grâce et soudain je vis Jésus dans une grande clarté, comme Il est peint et, à Ses pieds, je vis le Père Andrasz et l’abbé Sopocko. Tous deux tenaient une plume en main et du bout de chaque plume sortaient des étincelles et des éclairs de feu qui frappaient une grande foule de gens courant je ne sais où. Quand ils étaient touchés de ces rayons les gens se détournaient de la foule et tendaient leurs mains vers Jésus. Les uns revenaient avec grande joie, d’autres avec une grande douleur et à regret. Jésus les regardait tous très gracieusement. Après un instant je restai seule avec Jésus et dis : « Jésus, prenez-moi, car Votre volonté est déjà accomplie. » Jésus me répondit : « Ma volonté n’est pas encore tout à fait accomplie en toi. Tu vas encore beaucoup souffrir. Mais Je suis avec toi, n’aie pas peur. »

676. Je parlais beaucoup avec le Seigneur du Père Andrasz et de l’abbé Sopocko et je sais que le Seigneur ne me refusera pas ce que je demande.. Il leur donnera ce pourquoi je prie. J’ai senti et je sais combien le Seigneur les aime. Je ne le décris pas en détail, mais je le sais et j’en suis profondément heureuse.

677. 15 août 1936. Pendant la Sainte Messe que disait le Père Andrasz, un moment avant l’élévation, la présence de Dieu pénétra mon âme qui fut attirée vers l’autel. Je vis alors la Très Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus qui tenait Sa Mère par la main. En un instant l’Enfant Jésus courut avec joie vers le milieu de l’autel et la Vierge me dit: « Vois avec quelle assurance je remets Jésus en ses mains. Ainsi dois-tu lui confier ton âme et être comme un enfant envers lui. » Après ces paroles, mon âme fut remplie d’une étrange confiance. La Sainte Vierge était habillée d’une robe blanche, translucide. Elle portait sur ses épaules un manteau bleu, limpide comme le ciel, la tête découverte, les cheveux libres, inexprimablement belle. Elle regardait le Père très gracieusement. Mais après un instant le Père cassa ce ravissant Enfant et il en sortit de sang vivant. Le Père se pencha et reçut en lui ce Jésus vivant et véritable. Est ce qu’il  L’a mangé ?  Je ne sais comment cela se passe. Jésus, Jésus, je ne peux pas Vous suivre car en un moment Vous me devenez incompréhensible !

678. La substance des vertus est la volonté Divine. Celui qui accomplit fidèlement la volonté Divine s’exerce à toutes les vertus. Dans tous les cas et dans toutes les circonstances de la vie, j’adore et je bénis la Sainte Volonté de Dieu qui est l’objet de mon amour.

Dans les plus secrètes profondeurs de mon âme, je vis de Sa volonté et j’agis à l’extérieur selon ce que je reconnais intérieurement être la volonté Divine. Je préfère les tourments de la souffrance, les persécutions et les contrariétés de toutes sortes, provenant de la volonté Divine aux succès, louanges et estime provenant de ma propre volonté.

679. Mon Jésus, bonne nuit. La cloche m’appelle au sommeil. Mon Jésus, Vous voyez que je meurs du désir de sauver les âmes. Bonne nuit, mon Epoux je me réjouis d’être plus proche de l’éternité. Si Vous me permettez de m’éveiller demain, je commencerai un nouvel hymne à Votre gloire.

680. 13 juillet.
Aujourd’hui au cours de la méditation, l’intuition m’est venue de ne jamais parler de mes propres épreuves intérieures, mais de n’en rien cacher à mon directeur.
Je dois demander à Dieu la lumière pour mon directeur et attacher plus d’importance à ses paroles qu’à toutes les illuminations que je reçois de l’intérieur.

681. Dans les plus cruels tourments, je fixe le regard de mon âme sur Jésus crucifié. Je n’attends pas l’aide des hommes, mais j’ai confiance en mon Dieu et en Sa miséricorde inépuisable.

682. Plus je sens que Dieu me transsubstantie plus je désire me plonger dans le silence. L’amour de Dieu accomplit son œuvre dans la profondeur de mon âme, je vois que la mission que Dieu m’a confiée commence.

683. Un jour, je priais ardemment les Saints Jésuites. Tout à coup, je vis mon Ange Gardien qui me conduisit devant le trône de Dieu. Je passai à travers de nombreuses légions de saints. J’en reconnus beaucoup que je connaissais par leurs tableaux. Je vis beaucoup de Jésuites qui me demandèrent à quelle Congrégation j’appartenais.. Quand ils me demandèrent: « Qui est votre directeur ? Je répondis : « Le Père A… » Ils voulaient parler davantage, mon Ange Gardien me fit signe de me taire et je passai devant le trône Divin. Je vis une grande clarté inaccessible. Je vis la place qui m’était réservée, proche de Dieu. Mais comment est-elle ? Je ne sais pas car une nuée la couvrait. Mais mon Ange Gardien me dit : « Voici ton trône pour ta fidélité dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. »

684. Jeudi. Heure Sainte.
En cette heure de prière Jésus me permit d’entrer dans le Cénacle et j’assistai à ce qui s’y passait. Je fus très émue quand, avant la consécration, Jésus leva les yeux au ciel et entra dans une mystérieuse conversation avec Son Père. Ce n’est que dans l’éternité que nous comprendrons ce moment-là.. Ses yeux étaient comme deux flammes, Son visage rayonnant, blanc comme la neige,  toute Sa personne empreinte de majesté. Son âme pleine de lassitude, se reposa au moment de la consécration : l’amour était assouvi, le sacrifice pleinement accompli. Maintenant il ne restait plus que la cérémonie extérieure de la mort à accomplir, la destruction extérieure. L’essence est au Cénacle. De toute ma vie je n’ai jamais éprouvé une si profonde connaissance de ce mystère, comme durant cette heure d’adoration. Oh ! que je désire ardemment que le monde entier connaisse cet insondable mystère !

685. L’heure finie, j’allai dans ma cellule, et soudain j’ai compris combien Dieu était offensé par une personne proche de mon cœur. A cette vue la douleur me transperça l’âme et je me jetai dans la poussière devant le Seigneur et j’implorai Sa miséricorde. Deux heures durant, par mes larmes, ma prière et la flagellation, je m’opposai au péché et je reconnus que la miséricorde divine s’était emparée de cette âme. Oh ! ce que coûte un seul péché !

686. Septembre. Premier Vendredi. Le soir je vis la Sainte Vierge, le cœur apparent, transpercé par un glaive. Elle pleurait à chaudes larmes et nous protégeait  de la terrible punition divine. Dieu veut nous punir, mais il ne le peut pas, car Sa Mère nous protège. Une frayeur terrible s’empara de mon âme. Je priai pour la Pologne, ma chère Pologne, qui est si peu reconnaissante à la Sainte Vierge. Sans Elle, nos efforts ne serviraient pas à grand-chose. Je multipliai mes efforts en prières et en sacrifices pour ma chère Patrie. Mais qu’est-ce qu’une goutte d’eau face à la vague du mal ?  Comment une goutte d’eau peut-elle arrêter une vague ? Mais si ! Une goutte n’est rien en elle-même, mais avec Vous Jésus, je m’opposerai hardiment à toute  la vague du mal et même à l’enfer entier. Votre puissance peut tout.

687. A un certain moment, passant par le corridor conduisant à la cuisine, j’entendis dans l’âme ces paroles : «  Dis constamment ce chapelet que Je t’ai enseigné. Celui qui le dira sera l’objet d’une grande miséricorde à l’heure de sa mort, fût-il le pécheur le plus endurci. S’il dit une seule fois ce chapelet, il recevra la grâce de Mon infinie miséricorde. Je désire que le monde entier connaisse Ma miséricorde. Je veux répandre Mes grâces sur les âmes, qui ont confiance en Ma miséricorde. »

688. Jésus, Vie et Vérité, mon Maître, dirigez chaque pas de ma vie pour que j’agisse selon Votre Sainte Volonté.

689. A un certain moment j’ai vu le Siège de l’Agneau de Dieu et devant Son trône trois Saints : Stanislas Kosta, André Bobola et le prince Casimir, qui intercédaient pour la Pologne. Je vis aussi un grand livre placé devant le Siège et on me le donna pour que je lise. Ce livre était écrit de sang. Cependant je ne pouvais rien lire, sauf le nom de Jésus. Tout à coup, j’entendis une voix, qui me dit :: « Ton heure n’est pas encore venue. »  On me prit le livre et j’entendis ces mots : « Tu vas témoigner de mon infinie miséricorde. Dans ce livre sont  inscrites les âmes qui ont adoré Ma miséricorde. » Une grande joie s’empara de moi devant une si grande bonté de Dieu.

690. Une autre fois, je connus l’état de deux Sœurs religieuses qui murmuraient intérieurement contre un ordre qu’elles avaient reçu de leur Supérieure. Et à cause de cela Dieu leur avait retiré beaucoup de grâces particulières.
Une douleur me serra le cœur  à cette vue. Si nous sommes nous-mêmes cause de la perte de grâces, comme c’est triste !

691. Jeudi.
Aujourd’hui, quoique je sois très fatiguée, j’ai résolu d’aller à l’Heure Sainte. Je ne pouvais pas prier, je ne pouvais pas non plus rester agenouillée. Mais je suis restée en prière une heure entière et je me joignis en esprit aux âmes, qui adorent déjà Dieu d’une façon parfaite. Cependant vers la fin de l’heure je vis soudain Jésus, qui m’a regardée profondément et avec une ineffable douceur. Il m’a dit : « Ta prière m’est extrêmement agréable. » Et à ces mots une étrange force et une joie spirituelle entrèrent dans mon âme. La présence de Dieu la pénétra. Aucune plume n’a exprimé ni n’exprimera jamais ce qui se passe dans l’âme qui se rencontre face à face avec le Seigneur…

692. O Jésus, je comprends que Votre miséricorde est inconcevable! Je Vous en prie rendez mon cœur assez grand pour pouvoir embrasser les nécessités de toutes les âmes qui vivent sur le globe terrestre. O Jésus, mon amour s’étend au-delà du monde jusqu’au âmes qui souffrent dans le Purgatoire, et envers elles je veux pratiquer la Miséricorde à l’aide de prières indulgenciées. La miséricorde divine est aussi insondable et inépuisable que Dieu est insondable. Quoique j’emploie les mots les plus forts pour exprimer cette miséricorde de Dieu, cela n’est rien à côté de la réalité qu’elle est. O Jésus, rendez mon cœur sensible à toutes les souffrances du corps et de l’âme de mon prochain. O mon Jésus, je sais que Vous agissez avec nous de la même manière que nous agissons avec le prochain.
Mon Jésus, rendez mon cœur semblable à Votre cœur miséricordieux.. Jésus, aidez-moi à passer ma vie à faire du bien à chacun.

693. 14 septembre 1936. Notre Archevêque de Vilnius est venu chez nous, et quoiqu’il soit resté si peu de temps, j’ai pu lui parler de l’œuvre de miséricorde. Il a montré beaucoup de bienveillance pour cette cause de la miséricorde : « Ma Sœur, soyez tout à fait tranquille. Si c’est le dessein de la Providence Divine cela sera. En attendant, priez pour que nous ayons un signe extérieur plus visible. Que le Seigneur Jésus le fasse connaître plus nettement. Je vous prie d’attendre encore un peu. Le Seigneur Jésus arrangera les circonstances, et tout ira bien. »

694. 19 septembre 1936.
Quand nous sommes sorties de chez le médecin et que nous sommes entrées dans la petite chapelle de ce sanatorium, j’entendis ces paroles : « Mon enfant, encore quelques gouttes dans le calice. »
La joie inonda mon âme, voici le premier appel de mon Epoux et Maître. Mon cœur s’attendrit et il y eut un moment où mon âme plongea toute dans l’océan de la miséricorde divine. J’ai ressentit que ma mission commençait en plénitude. La mort ne détruit rien de ce qui est bon. Je prie surtout pour les âmes qui ressentent des souffrances intérieures.

695. A un certain moment, je reçus une lumière au sujet de deux Sœurs. J’ai compris qu’on ne peut pas agir avec tout le monde de la même façon.  C’est étrange comme il y a des personnes qui savent entrer en amitié. Et sous prétexte d’aide, en tant qu’amies, elles vous font parler. Et par la suite elles emploieront vos propres paroles pour vous causer du désagrément. Mon Jésus, que la faiblesse humaine est étrange ! Votre amour, Jésus, donne à l’âme cette grande prudence dans ses rapports avec les autres.

696. 24 septembre 1936.
La Mère Supérieure m’a recommandé de ne méditer qu’un seul mystère du rosaire à la place de tous les autres exercices et d’aller tout de suite me coucher. Quand je me suis couchée, je m’endormis tout de suite car j’étais très fatiguée. Cependant, après un instant, la souffrance me réveilla. C’était une si grande souffrance qu’elle ne me permettait pas de faire le moindre mouvement, ni même d’avaler ma salive. Cela dura trois heures environ. Je pensais éveiller la Sœur novice avec laquelle j’habite, mais je réfléchis qu’elle ne m’apporterait aucune aide. Il valait donc mieux qu’elle dorme, c’était dommage de l’éveiller. Je me suis complètement abandonnée à la volonté de Dieu et je pensais que déjà venait pour moi le jour de la mort, ce jour que le désire. J’avais la possibilité de m’unir à Jésus souffrant sur la Croix, à part cela, je ne pouvais prier.

Quand la souffrance s’éloigna, je me suis mise à transpirer, cependant je ne pouvais faire aucun mouvement comme auparavant. Le matin je me sentis très fatiguée, mai je ne souffrais plus physiquement. Cependant je ne pus me lever pour la Messe. Je pensais que, si après de telles souffrances la mort ne venait pas, combien les souffrances mortelles devaient être grandes.

697. Jésus, vous savez que j’aime la souffrance et que je désire boire le calice des souffrances jusqu’à la dernière goutte ; cependant ma nature éprouve un léger frisson et une certaine peur. Mais tout de suite ma confiance dans l’infinie miséricorde divine se réveilla dans toute sa force. Et tout du céder devant elle, comme l’ombre se la nuit devant les rayons du soleil. O Jésus, que votre bonté est grande, cette infinie bonté que je connais bien, qui me permet de regarder hardiment en face la elle-même ! Je sais que rien ne m’arrivera sans la permission de Dieu. Je désire louer Votre infinie miséricorde durant ma vie, à l’heure de ma mort, à la Résurrection et dans l’éternité.

Mon Jésus, ma force, ma paix et mon repos, mon âme baigne chaque jour dans les rayons de Votre miséricorde. Je ne connais pas de moment dans ma vie, dans lequel je n’ai pas éprouvé Votre miséricorde. O Dieu, je ne compte sur rien dans toute ma vie, seulement sur Votre infinie miséricorde, Seigneur. Elle dirige ma vie, mon âme est pleine de la miséricorde de Dieu.

698. O comme Jésus est blessé par l’ingratitude de l’âme choisie ! Son indicible miséricorde en subit le martyre. Dieu nous aime de tout Son Etre infini, et voici qu’une misérable poussière dédaigne Son amour. Mon cœur se fend de douleur quand j’en arrive à penser à cette ingratitude.

699. A un certain moment, j’entendis ces paroles : « Ma fille, parle au monde entier de Mon inconcevable miséricorde. Je désire que la Sainte Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les écluses de Ma miséricorde sont ouvertes. Je déverse tout un océan de grâces sur les âmes, qui s’approcheront de la source de Ma miséricorde. Toute âme qui s’approchera de la confession et de la Sainte Communion recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition. En ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoule la grâce. Qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de Moi, même si ses péchés sont comme l ‘écarlate. Ma miséricorde est si grande que, pendant toute l’éternité, aucun esprit, ni humain ni angélique ne saurait approfondir tout ce qui est sorti des profondeurs de Ma miséricorde. Chaque âme en relation avec Moi, méditera Mon amour et Ma miséricorde durant toute l’éternité. La fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles.
Je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de Ma Miséricorde. »

Paragraphes N°700- 750
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