Sainte Faustine -
Héléna Kolwaska
Le Petit Journal
édition numérique
301. O Amour éternel, je désire que toutes les âmes, que Vous avez créées,
vous connaissent. Je désirerais devenir prêtre, je parlerais sans cesse de
Votre Miséricorde aux âmes pécheresses plongées dans le désespoir. Je
désirerais être missionnaire et porter la lumière de la foi dans les pays
sauvages, pour Vous faire connaître des âmes et m’immoler entièrement pour
elles, mourir martyre comme Vous êtes mort pour moi et pour elles. O Jésus,
je sais parfaitement que, en m’anéantissant totalement et en me renonçant
complètement à moi-même, pour l’amour de Vous, Jésus, et pour celui des âmes
immortelles, je peux être prêtre, missionnaire, prédicateur, et mourir
martyre.
302. Un grand amour peut transformer les petites choses en grandes. Ce n’est
que l’amour qui donne de la valeur à nos actions. Plus notre amour deviendra
pur, plus le feu de la souffrance se consumera en nous, et plus la
souffrance cessera d’être pour nous une souffrance : elle deviendra un
délice ! Par la grâce de Dieu, j’ai maintenant reçu cette disposition du
cœur qui fait que jamais je ne suis aussi heureuse que lorsque je souffre
pour Jésus, que j’aime par chaque battement de mon cœur.
Un jour, éprouvant une grande souffrance, j’ai abandonné mon emploi pour
aller chez Jésus et Le prier de me donner Sa force. Après une très courte
prière, je suis revenue à mon travail, pleine d’ardeur et de joie.
Une des Sœurs me dit : " Vous devez avoir aujourd’hui beaucoup de
consolations, ma Sœur, car vous êtes si radieuse. Dieu ne vous envoie
sûrement aucune souffrance, mais seulement des consolations. " - " Vous vous
trompez bien, ma Sœur, répondis-je, car c’est justement quand je souffre
beaucoup, que ma joie est la plus grande, et quand je souffre moins, ma joie
est moindre aussi. " Cependant cette âme me laissa entendre qu’elle ne me
comprenait pas.
J’ai taché de lui expliquer que, quand nous souffrons beaucoup nous avons
une merveilleuse occasion de témoigner notre amour à Dieu. Tandis que quand
nous souffrons peu, nous n’avons qu’une petite occasion de Lui témoigner
notre amour. Et quand nous ne souffrons pas du tout, alors . . . c’est que
notre amour n’est ni grand, ni pur. Nous pouvons, par la grâce de Dieu
parvenir à ce que la souffrance se change en nous en délice, car l’amour est
capable d’accomplir de telles choses dans les âmes pures.
303. O mon Jésus, mon seul espoir, je Vous remercie pour ce livre que Vous
avez ouvert aux yeux de mon âme. Ce livre, c’est Votre Passion que Vous avez
endurée par amour pour moi. C’est là que j’ai appris comment aimer Dieu et
les âmes. Ce récit renferme, pour nous des trésors inépuisables. O Jésus,
peu d’âmes Vous comprennent dans Votre martyre d’amour. Oh ! qu’il est grand
le feu du plus pur amour qui brûle dans Votre Sacré Cœur ! Heureuse l’âme
qui a compris l’amour du Cœur de Jésus !
304. C’est mon plus grand désir que les âmes sachent que Vous êtes leur
bonheur éternel, qu’elles croient en Votre bonté et glorifient Votre infinie
miséricorde.
305. J’ai prié Dieu de m’accorder la grâce d’être résistante et forte contre
les influences qui veulent parfois me détourner de l’esprit de la règle et
des menues observances, car ce sont des petits vers rongeurs, qui peuvent
détruire la vie intérieure. Et ils la détruiront si l’âme est consciente de
ces fautes légères et les méprise parce que ce sont de petites choses. Pour
moi, je ne vois rien de petit dans la vie religieuse. Peu importe si parfois
je m’expose à des ennuis, et à des allusions malicieuses, pourvu que mon
esprit soit en harmonie avec l’esprit des règles, de vœux et des statuts
religieux.
O Jésus, délice de mon cœur, Vous connaissez mes désirs, je voudrais me
cacher aux regards humains pour que vivante, je sois comme si je ne vivais
pas. Je veux vivre pure, comme une fleur des champs. Je veux que mon amour
soit toujours une fleur des champs. Je veux que mon amour soit toujours
tourné vers Vous, comme une fleur qui se tourne toujours vers le soleil. Je
désire que le parfum et la fraîcheur de la fleur de mon cœur Vous soient
toujours exclusivement réservés. Je veux vivre sous Votre divin regard, car
Vous seul me suffisez. Je n’ai peur de rien, quand je suis avec Vous, Ô
Jésus, car rien ne peux me nuire.
306. 1934. Une fois, pendant le carême, je vis au dessus de notre chapelle
une grande clarté et une profonde obscurité. J’ai vu le combat de ces deux
puissances. . .
307. 1934. Jeudi Saint, Jésus me dit : " Je désire que tu fasses une
offrande de toi-même pour les pécheurs et en particulier pour les âmes qui
ont perdu confiance en la Miséricorde divine. "
308. Dieu et l’âme – Acte d’offrande
En présence du ciel et de la terre, en présence de tous les chœurs
angéliques, en présence de la Très Sainte Vierge Marie, en présence de
toutes les Puissances célestes, je déclare au Dieu Unique en la Sainte
Trinité, qu’aujourd’hui, en union avec Jésus Christ, Sauveur des âmes, je
m’offre volontairement pour la conversion des pécheurs et en particulier,
pour ceux qui ont perdu espoir en la Miséricorde divine.
Cette offrande consiste à accepter avec une entière soumission à la volonté
divine toutes les souffrances, les peurs, les frayeurs dont les pécheurs
sont remplis. En revanche, je leur donne toutes mes consolations, qui
découlent de mon intimité avec Dieu. En un mot, j’offre tout pour eux : les
Saintes Messes, les Saintes communions, les pénitences, les mortifications,
les prières. Je n’ai pas peur des coups – des coups de la justice divine,
car je suis unie à Jésus.
O mon Dieu, je désire de cette manière, faire réparation pour les âmes qui
ne croient pas à Votre bonté. J’ai confiance contre tout espoir en
l’immensité de votre Miséricorde. Mon Seigneur et mon Dieu, ma part – ma
part pour l’éternité, je fais cet acte d’offrande en comptant non pas sur
mes forces, mais sur la puissance qui découle des mérites de Jésus-Christ.
Je vais répéter chaque jour cet acte d’offrande, en récitant la prière
suivante que Vous-Même , Jésus, m’avez apprise : " O Sang et Eau, qui avez
jailli du Cœur de Jésus comme Source de Miséricorde pour nous, j’ai
confiance en vous ! "
Sœur Marie Faustine du Très Saint Sacrement
Jeudi Saint pendant la Sainte Messe, 29.3.1934.
309. " Je te donne part à la Rédemption du genre humain. Tu es Mon
soulagement au moment de Mon agonie. "
310. Quand j’ai reçu de mon confesseur la permission de faire cet acte
d’offrande, j’ai vite compris qu’il était agréable à Dieu, car j’ai commencé
tout de suite à en expérimenter les effets. En un instant mon âme devint
comme un rocher : sèche, pleine de tourments et d’inquiétudes. Toutes sortes
de blasphèmes et de malédictions se pressèrent à mes oreilles. La méfiance
et le désespoir s’installèrent dans mon cœur. Voilà l’état des pauvres que
j’ai pris sur moi .. Au premier moment j’ai eu peur de ces horreurs. Mais à
la première confession j’ai été tranquillisée.
311. Un jour que j’étais sortie pour me confesser, mon confesseur était
justement en train de célébrer la Sainte Messe. J’aperçu l’ Enfant Jésus sur
l’autel. Il tendait tendrement et joyeusement Ses petites mains vers lui.
Alors, ce prêtre prit ce bel Enfant, Le cassa et Le mangea tout vivant. Au
premier instant, je pris ce prêtre en aversion pour avoir agi de la sorte
envers Jésus. Mais je fus aussitôt éclairée et je compris que ce prêtre
était très agréable à Dieu.
312. Une fois j’étais chez le peintre, chargé de peindre cette image. Comme
j’ai été peinée en voyant qu’elle n’est pas aussi belle que l’est Jésus.
Mais j’ai caché ma déception profondément dans mon cœur. En sortant de chez
le peintre, la Mère Supérieure resta en ville, pour diverses affaires, et
moi je suis revenue seule à la maison. Je suis allée aussitôt à la chapelle
où j’ai beaucoup pleuré. J’ai dit au Seigneur " Qui Vous peindra aussi beau
que Vous l’êtes ? " Soudain j’ai entendu ces paroles : " Ce n’est ni dans la
beauté des couleurs, ni dans celle du coup de pinceau, que réside la
grandeur de cette image, mais dans ma grâce. "
313. Un après midi, je me rendis au jardin, mon Ange gardien me dit : " Prie
pour les agonisants. " Alors j’ai tout de suite commencé à réciter le
rosaire avec les jardinières. Après le rosaire nous avons récité diverses
petites prières pour les agonisants. Les prières terminées, les élèves
commencèrent à causer gaiement.
Malgré le bruit qu’elles faisaient, j’entendis en mon âme ces mots " Prie
pour moi ! " Mais je ne pouvais pas bien comprendre ces mots. Je me suis
éloignée de quelques pas de mes élèves, en me demandant qui pouvait bien me
demander des prières. Soudain j’entendis ces mots : " Je suis Sœur . . . "
Cette Sœur était à Varsovie, et moi à Wilno maintenant. " Prie pour moi
jusqu’à ce que je te dise de cesser. Je suis en agonie ! " Sur le champs, je
recommençai à prier ardemment pour elle et sans relâche, je priai ainsi de
trois heures à cinq heures.
A cinq heures j’entendis le mot : " Merci " - J’ai compris qu’elle avait
expiré. Cependant le lendemain à la Sainte Messe j’ai prié pour son âme avec
ferveur. Dans l’après midi est arrivée une carte postale annonçant que Sœur
. . . était morte à telle heure. C’était l’heure où elle me disait " Prie
pour moi. "
314. " Mère de Dieu, votre âme était plongée dans une mer d’amertume,
regardez votre enfant et enseignez-lui à souffrir et à aimer en souffrant.
Fortifiez mon âme pour que la douleur ne la brise pas. Mère de grâce,
apprenez-moi à vivre de Dieu. "
Un jour, Notre-Dame m’a rendu visite. Elle était triste et tenait les yeux
baissés. Elle me fit comprendre qu’ Elle avait quelque chose à me dire et,
d’un autre côté, il me semblait qu’elle ne voulait pas me le dire. Lorsque
je l’ai compris, j’ai commencé à la prier de me parler et de me regarder.
315. Un moment après, Marie me regarda avec un affectueux sourire et me dit
: " Tu vas éprouver certaines souffrances du fait de la maladie et des
médecins. Beaucoup de souffrances te viendront aussi à cause de cette image,
mais ne crains rien. "
Le lendemain, je tombai malade, et je souffris beaucoup, ainsi que me
l’avais dit la Mère de Dieu. Mais mon âme était prête à endurer des
souffrances. La souffrance est la fidèle compagne de ma vie.
316. O mon Dieu, mon unique espoir, j’ai mis toute ma confiance en Vous et
je sais que je ne serai pas déçue.
317. Je sens maintenant, après la Sainte Communion, d’une manière singulière
et sensible, la présence de Dieu. Je sais que Dieu est dans mon cœur. Et
cela ne me dérange pas dans l’accomplissement de mes devoirs.
►
Paragraphes N°310-318
►
Retour Table des matières
|