Sainte Faustine -
Héléna Kolwaska
Le Petit Journal
édition numérique
278 (suite)
.Jésus m’a accordé la grâce de me connaître moi-même. Dans cette lumière
divine j’ai vu mon défaut dominant : c’est l’orgueil qui a pris la forme du
repliement sur moi-même, et du manque de simplicité envers la Mère
Supérieure.
La seconde lumière concerne la parole. Il m’arrive de trop parler. Je passe
trop de temps à régler des affaires pour lesquelles deux ou trois mots
suffiraient. Et Jésus voudrait que je passe ce temps à réciter de petites
prières pour les âmes souffrantes du purgatoire. Et le Seigneur dit que
chaque mot sera pesé au jour du jugement.
La troisième lumière concerne notre règlement. J’évite trop peu les
occasions qui mènent à l’enfreindre, surtout la règle du silence. Désormais,
j’agirai comme si la règle n’était écrire que pour moi. La façon dont les
autres agissent ne me regarde pas, pourvu que moi j’agisse comme Dieu le
désire.
Résolution. Quand il s’agit de choses extérieures, j’irai immédiatement
dire aux Supérieures tout ce que Jésus exige de moi. Et dans mes relations
avec ka Supérieure, je tacherai d’être franche et sincère comme un enfant.
1.
Jésus aime les âmes cachées. La fleur cachée renferme le plus de parfum.
M’efforcer de créer à l’intérieur de mon âme un endroit retiré pour le cœur
de Jésus. Dans les moments pénibles et douloureux, je fredonnerai pour Vous,
ô mon Créateur, un hymne de confiance. Car le gouffre de ma confiance envers
Vous, envers Votre Miséricorde, est sans borne.
2.
Depuis que je me suis mise à aimer la souffrance, elle a cessé d’être
souffrance. C’est la nourriture quotidienne de mon âme.
3.
Je n’irai pas parler avec telle personne, car je sais que cela déplaît à
Jésus, et elle n’en tire aucun profit.
4.
Aux pieds du Seigneur. Jésus caché, Amour éternel, notre vie, Vous oubliant
Vous-même, Vous ne voyez que nous. Avant de créer le ciel et la terre, Vous
nous portiez déjà dans Votre Cœur. O Amour, ô profondeur de Votre
abaissement, ô mystère du bonheur, pourquoi si peu d’âmes Vous
connaissent-elles ? Pourquoi ne trouvez-Vous pas de réciprocité ? O Divin
Amour, pourquoi cachez-Vous votre beauté ? O Inconcevable et Infini, plus je
Vous connais, moins je Vous comprends. Mais parce que je ne puis Vous
comprendre, je conçois mieux Votre grandeur. Je n’envie pas leur feu aux
Séraphins, car un don plus grand est déposé en mon cœur. En extase, eux Vous
admirent, mais Votre Sang s’unit au mien. L’amour c’est le ciel qui nous est
déjà donné ici sur la terre. Oh ! pourquoi Vous cachez-Vous dans la foi ? L’
Amour déchire le voile. Il n’y a pas de voile devant le regard de mon âme.
Car Vous-même m’avez attirée au sein du mystérieux amour pour l’éternité.
Gloire et louange à Vous, ô indivisible Trinité, Dieu unique pour tous les
siècles !
279.
Dieu m’a fait comprendre en quoi consiste l’amour et Il m’a accordé la
lumière pour que je sache comment je dois Lui témoigner en pratique.
Le véritable amour de Dieu consiste à accomplir la volonté divine. Pour
manifester l’amour de Dieu dans nos actions, il faut que toutes, même les
plus petites, découlent de notre amour pour Dieu. Et le Seigneur me dit : "
Mon enfant, tu Me plais davantage par la souffrance. Dans les souffrances
physiques, comme dans les souffrances morales. Ne cherche pas, Ma fille, de
compassion auprès des créatures. Je veux que le parfum de tes souffrances
soit pur et sans mélange. J’exige que tu te détaches, non seulement des
créatures, mais aussi de toi-même. Ma fille, Je veux Me désaltérer à l’amour
de ton cœur, un amour pur, virginal, immaculé et sans aucune éclipse. Plus
tu aimeras la souffrance, Ma fille, plus pur sera ton amour envers Moi. "
280.
Jésus me donne l’ordre de célébrer la fête de la Miséricorde Divine, le
premier dimanche après Pâques. Avec un grand recueillement intérieur,
portant la ceinture pendant, en guise de mortification extérieure, je n’ai
cessé de prier pour les pécheurs, et pour obtenir la miséricorde divine dans
le monde entier. Alors Jésus me dit : " Mon regard repose aujourd’hui avec
plaisir sur cette maison. "
281.
Je sens bien que ma mission ne finira pas à ma mort, mais qu’elle commencera
alors. O vous, âmes qui doutez, j’écarterai pour vous le voile qui vous
cache le Ciel, afin de vous convaincre de la bonté de Dieu, pour que votre
incrédulité ne blesse plus le doux Cœur de Jésus. Dieu est Amour et
Miséricorde.
282.
Une fois le Seigneur me dit : " Mon Cœur s’est ému d’une grande miséricorde
envers toi, Mon enfant très chère, quand Je t’ai vu réduite en lambeaux à
cause de la grande douleur que tu as endurée, en te repentant de tes péchés.
Je vois ton amour si pur et si sincère que Je te donne la primauté entre les
vierges. Tu es l’honneur et la gloire de Ma Passion. Je vois chaque
abaissement de ton âme, et rien n’échappe à Mon attention. J’élève les
humbles jusqu’à Mon trône, car Je le veux ainsi. "
283. Dieu unique en la sainte Trinité
Je désire vous aimer plus que personne ne vous a jamais aimé. Et malgré ma
misère et ma petitesse, j’ai ancré ma confiance à une grande profondeur dans
le gouffre de Votre miséricorde, mon Dieu et mon Créateur ! Malgré ma grande
misère, je n’ai peur de rien, mais je garde l’espoir de chanter
éternellement mon chant de louange. Que nulle âme ne doute, même si elle est
la plus misérable, et tant qu’elle est en vie, de pouvoir devenir une grande
sainte. Car grande est la puissance de la grâce divine. C’est à nous de ne
pas résister à l’action divine.
284.
O Jésus, si je pouvais devenir un brouillard devant Vous pour couvrir la
terre, afin que Votre regard n’en voit pas les horribles crimes ! Jésus,
lorsque je regarde le monde et son indifférence envers Vous, cela fait
jaillir les larmes de mes yeux, mais quand je vois la froideur chez une âme
religieuse, alors mon cœur saigne.
285.
1934. Un jour en arrivant dans ma cellule, j’étais si fatiguée que j’ai du
me reposer un instant avant de me déshabiller. Lorsque je fus déshabillée,
une des Sœurs vint me demander de lui apporter de l’eau chaude. Malgré ma
fatigue, je m’habillai rapidement et lui apportai l’eau quelle désirait,
bien qu’il y eu une bonne distance entre la cuisine, et qu’on eût de la boue
jusqu’au chevilles.
En rentrant dans ma cellule, j’aperçus le ciboire avec le Saint sacrement et
j’entendis : " Prends ce ciboire et transporte-le au Tabernacle. " J’hésitai
un moment, mais lorsque je me suis approchée et que j’ai touché le ciboire,
j’entendis ces mots : " Approche-toi de chacune des Sœurs, avec le même
amour que tu as pour Moi, et tout ce que tu leur fais, fais-le pour Moi. "
Après un instant je m’aperçus que j’étais seule.
286.
Un jour, après une adoration faite à l’intention de notre Patrie, une
douleur m’enserra l’âme, et je me mis à prier ainsi : " Très Miséricordieux
Jésus, je vous supplie de bénir ma Patrie. Je vous le demande par
l’intercession de Vos Saints, et surtout de Votre Très Aimable Mère, qui
Vous a élevé depuis Votre Enfance. Jésus, ne regardez pas nos péchés, mais
les larmes des petits enfants, la faim et le froid dont ils souffrent.
Jésus, à cause de ces êtres innocents, accordez-moi la grâce que je vous
demande pour ma Patrie. " A ce moment, je vis Jésus, les yeux pleins de
larmes, qui me dit : " Vois, Ma fille, comme j’ai pitié d’eux. Sache que ce
sont eux qui maintiennent le monde. "
287.
Mon Jésus, lorsque j’observe la vie des âmes, je vois que beaucoup Vous
servent avec défiance. Et à certains moments surtout, lorsqu’elles en ont
l’occasion de montrer leur amour envers Dieu, comme elles quittent alors le
champ de bataille ! Et Jésus me dit à ce moment ; " Veux-tu toi aussi, mon
enfant, agir ainsi ? " - J’ai répondu : " Oh ! non, non Jésus, je ne
déserterai pas le champ de bataille. Quand même une sueur mortelle
inonderait mon front, ma main ne lâchera pas le glaive, jusqu’à ce que je
repose aux pieds de la Sainte Trinité. " Quoi que je fasse, je ne compte pas
sur mes forces, mais sur la grâce de Dieu. Avec la grâce de Dieu l’âme peut
triompher des plus grandes difficultés.
288.
Une fois je parlai très longtemps avec Jésus de nos élèves ; encouragée par
Sa bonté, j’ai demandé : " Avez-Vous parmi nos élèves parmi nos élèves des
âmes qui pourraient être une consolation pour Votre Cœur ? " - Le Seigneur
me répondit : " Il y en a mais leur amour est faible, c’est pourquoi Je les
mets sous ta protection particulière, prie pour elles. "
O grand Dieu, j’admire Votre bonté. Vous ^tes le seigneur des armées
célestes, et Vous Vous abaissez jusqu’à la plus misérable créature. Oh !
comme je désire Vous aimer ardemment par chaque battement de mon cœur.
L’étendue de la terre ne me suffit pas, le ciel est trop petit, les espaces
ne sont rien, Vous seul me suffisez, Dieu Eternel ! Vous seul pouvez remplir
la profondeur de mon âme.
289.
Mes heures les plus heureuses sont celles où je reste en tête-à-tête avec
mon Seigneur. Pendant ces moments je découvre la grandeur de Dieu et ma
propre misère.
Une autre fois, Jésus me dit : " Ne t’étonne pas d’être plus d’une fois
injustement soupçonnée. C’est Moi qui le premier ai bu ce calice des
souffrances injustes, par amour pour toi. "
290.
Un jour que j’étais impressionnée par l’éternité et ses mystères, mon âme
commença à se troubler. Comme je continuais ma méditation pendant un moment,
diverses incertitudes commencèrent à me tourmenter. Soudain Jésus me dit : "
Mon enfant, n’aie pas peur de la maison de ton Père. Laisse les vaines
recherches aux sages de ce monde. Je veux te voir toujours petit enfant.
Demande tout avec simplicité à ton confesseur, Je te répondrai par sa
bouche. "
291. Une fois, je fis la connaissance d’une personne qui avait l’intention de
commettre un péché mortel. J’ai alors prié le Seigneur de m’envoyer les plus
grands tourments pour que cette âme soit sauvée.
Tout à coup je sentis les cruelles douleurs de la couronne d’épine sur ma
tête. Cela dura assez longtemps, mais cette personne conserva la grâce de
Dieu.
O mon Jésus, comme il est facile de se sanctifier, il faut seulement un
petit peu de bonne volonté. Et si Jésus découvre ce minimum de bonne volonté
dans l’âme, Il se hâte de Se donner à elle. Et rien ne peut L’arrêter, ni
les fautes, ni les chutes, absolument rien. Jésus est pressé d’aider cette
âme et si l’âme est fidèle à cette grâce de Dieu, elle pourra en peu de
temps, parvenir à la plus haute sainteté qu’une créature puisse atteindre
ici bas. Dieu est très généreux et ne refuse Sa grâce à personne. Il donne
même plus que nous ne demandons. La voie la plus courte, c’est la fidélité
aux inspirations de l’ Esprit-Saint .
292.
Quand l’âme aime sincèrement Dieu, elle ne doit avoir peur de rien dans sa
vie spirituelle. Qu’elle se laisse influencer par la grâce et qu’elle ne
réduise pas son union avec le Seigneur.
293.
Lorsque Jésus m’a ravie par Sa beauté et m’a attirée à Lui, j’ai vu, alors
ce qui Lui déplaisait en mon âme et j’ai résolu de l’écarter coûte que
coûte. Et, avec la grâce de Dieu, je l’ai fait. Cette détermination a plu au
Seigneur et depuis ce temps, Il a commencé à m’accorder de plus grandes
grâces. Je ne raisonne pas dans ma vie intérieure et je n’analyse pas par
quelles voies l’ Esprit de Dieu me conduit. Il me suffit de savoir que je
suis aimée et que j’aime. L’amour pur me fait connaître Dieu et comprendre
beaucoup de mystères. Mon confesseur est un oracle pour moi, sa parole est
sainte à mes yeux. Je parle ici de mon directeur de conscience.
294.
Une fois le Seigneur me dit : " Agis comme un mendiant qui ne refuse pas
d’accepter une plus grande aumône, il remercie seulement plus
affectueusement. Ainsi ne refuse pas d’accepter, à cause de ton indignité,
de plus grandes grâces lorsque Je te les donne. Je sais que tu en es
indigne. Mais réjouis-toi plutôt et prends autant de trésors de Mon Cœur que
tu peux en porter.
C’est ainsi que tu Me plais davantage. J’ajouterai encore quelque chose :
Prends ces grâces, non seulement pour toi, mais aussi pour les autres.
C’est-à-dire, encourage les âmes avec lesquelles tu es en contact, à la
confiance en mon infinie Miséricorde. Oh ! comme j’aime les âmes qui ont une
entière confiance en Moi. Je ferai tout pour elles. "
295.
A ce moment Jésus m’a demandé : " Mon enfant, comment vas ta retraite ? " -
J’ai répondu : " Jésus, Vous le savez. " -" Oui, Je le sais, mais Je veux
l’entendre de ta bouche et de ton cœur. " - " O mon Maître, lorsque Vous me
conduisez, tout va facilement. Je Vous en prie, Seigneur, ne me quittez
jamais. "
Jésus me dit : " Oui, Je serai toujours près de toi si tu restes toujours un
petit enfant sans crainte. Comme Je suis ici ton commencement, Je serai
aussi ta fin. Ne te fie pas aux créatures, même dans les plus petites
choses, car cela ne me plaît pas. Je veux être Seul dans ton âme. Je
fortifierai ton âme et Je t’éclairerai par la bouche de mon remplaçant. Tu
apprendras que Je suis en toi, et ton inquiétude se dissipera comme le
brouillard devant les rayons du soleil. "
296 . Mon Bien suprême, je désire Vous aimer comme personne ne Vous a encore
aimé sur terre. Je désire Vous louer à chaque moment de ma vie et conformer
étroitement ma volonté à Votre Sainte Volonté. Ma vie n’est ni monotone, ni
grise, mais elle aussi variée qu’un jardin de fleurs parfumées. Je ne sais
quelle fleur cueillir : le lys des souffrances, les roses de l’amour du
prochain, ou la violette de l’humilité. Je ne vais pas énumérer ces trésors,
j’en ai en abondance pour chaque jour. C’est une grande chose que de savoir
tirer profit du moment présent.
297. Jésus, Lumière Eternelle, accordez-moi la grâce de Vous connaître,
pénétrez de Votre lumière mon âme assombrie et remplissez de Vous-même le
gouffre de mon âme car seul vous-même. . .
298. O mon Jésus, Vie, Voie et Vérité, je Vous en prie, gardez-moi près de
Vous, comme une mère tient son enfant tout contre elle, car je ne suis pas
seulement un enfant impuissant, mais un amas de misère et de néant.
299. Le secret de l’âme Vilnius, 1934
Mon confesseur m’ayant dit, un jour de demander à Jésus ce que signifiait
ces deux rayons, qui sont sur cette image, je répondis : " Bien, je vais le
demander au Seigneur. "
Pendant l’oraison j’entendis intérieurement ces paroles : " Ces deux rayons
indiquent le Sang et l’ Eau : le rayon pâle signifie l’ Eau , qui purifie
les âmes ; le rayon rouge signifie le Sang, qui est la vie des âmes. . .
Ces deux rayons jaillirent des entrailles de ma Miséricorde, alors que Mon
Cœur, agonisant sur la croix, fut ouvert par la lance.
Ces rayons protègent les âmes de la colère de Mon Père. Heureux est celui
qui vivra dans leur lumière, car la Main du Dieu Juste ne l’atteindra pas.
Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la
Miséricorde.
300. Demande à Mon fidèle serviteur, de proclamer en ce jour, Ma grande
miséricorde au monde entier. Qui s’approchera, ce jour-là, de la Source de
vie obtiendra la rémission de ses fautes et de leurs châtiments.
L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas avec
confiance vers Ma miséricorde.
Oh ! comme l’incrédulité de l’âme Me blesse. Cette âme confesse que Je suis
Saint et juste, et ne croit pas que Je suis la Miséricorde ! Mais elle se
méfie de Mon amour. Les démons aussi croient en Ma justice, mais ne croient
pas en Ma bonté. Mon cœur se réjouit de ce titre de Miséricordieux. Proclame
que la Miséricorde est le plus grand attribut de Dieu. Toutes les œuvres de
mes Mains sont couronnées de Miséricorde. "
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Paragraphes N°301-310
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