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19 Avril 2005
 

L'Esprit saint est l'acteur premier du sacrement du mariage

 

Le 30 août 2008  - (E.S.M.) - La bénédiction nuptiale « consacre » en opérant un décentrement, une dépossession des époux eux-mêmes, et d'eux-mêmes l'un à l'égard de l'autre. Seul le souffle sanctifiant de l'Esprit-Saint saura donner à leur histoire d'alliance sa respiration pascale : donner sa vie pour ceux qu'on aime.

Le mariage, la consécration de nos existences

L'Esprit saint est l'acteur premier du sacrement du mariage

VIVRE UN MYSTÈRE DE CONSÉCRATION DANS LE MARIAGE

Lors d'une rencontre de couples, à Paris, nous avons essayé d'approfondir une articulation qui nous tient à cœur : « Notre vie dans le mariage et son mystère de consécration ». Avouons d'emblée que l'affaire est délicate, surtout en raison de toutes les résonances diversement reçues du mot même de « consécration » : résonances évidemment religieuses : nous pensons à la Vie Consacrée et religieuse sous toutes ses formes ; résonances liturgiques, quand nous évoquons par exemple le moment de la consécration dans la célébration de la messe ; résonances canoniques et ecclésiologiques, quand sont distingués les divers états de vie.

Dans le dictionnaire Larousse, au mot « consécration », d'autres propositions de sens sont indiquées : rite par lequel on consacre ; approbation, reconnaissance publique qui confère la notoriété ; achèvement ou sommet d'un exploit.

D'un autre côté, nous savons combien l'expression du Livre de Vie (n° 408) : « Consécration séculière » a pu surprendre... « Les deux mots semblent s'exclure, mais les réalités, dans le mouvement de l'Évangile, s'appellent l'une l'autre. Le même Esprit nous pousse à vivre au milieu des hommes et à suivre le Christ de plus près : il y va de l'identité de notre institut. » Et dans la fiche de formation n° 10, la sécularité, p. 9 : « Ce mot séculier qualifie notre consécration non pas de manière accidentelle, mais de manière fondamentale. » Cela laisse entendre, au départ de notre réflexion, combien, dans la foi chrétienne et selon l'Évangile, la distinction profane-sacré - qui est séparatrice - doit être convertie en terme de consécration, comme a pu l'écrire le Père Gongar : « Dans une perspective chrétienne, il n'y a ni profane ni sacré : tout est consacré. »

La réflexion qui suit n'est qu'une simple invitation à approfondir le sens de notre consécration. « La consécration, une notion en question(s) ? (1) », l'interrogation nous invite à l'ouverture, à la recherche, au partage entre nous !

(1) Benoît Malvaux s.j. a des pages excellentes dans : « Vie religieuse et Vie consacrée aujourd'hui. » N°5/2007, numéros 17 à 22

Le titre de cet article porte le mot « VIVRE ». J'insiste sur ce mot « vie » et vie « dans » le mariage, pour bien souligner la dimension du vécu dans une histoire, dans une histoire personnelle et singulière menée à deux. Vivre dans le mariage n'est pas statique. Se marier engendre une histoire. Quand nous disons que nous allons à un mariage, en réalité nous allons vers des personnes qui, à un moment marqué, inaugurent une histoire en s'y engageant totalement. Le mystère du sacrement de mariage ne peut être réduit au seul moment de sa célébration. Sinon, le moment marqué, sans l'histoire qu'il engendre, ne serait qu'un "non-lieu". Le mariage, c'est une histoire et c'est un faire-histoire.

Quand nous disons de quelqu'un qu'il « a consacré sa vie à... », nous entendons fortement cette détermination à donner du temps au temps, à épouser le temps, à ne pas faire l'économie du temps. Non seulement il a « consacré du temps à... pour... », mais le temps a donné chair et réalité à la consécration de sa vie à...

La consécration est donc à envisager de façon dynamique, comme une marche qui prend du temps, comme un chemin d'Emmaüs, comme une longue maturation. Un travail est en cours et se fait... « Il n'y a pas d'arrêt sur image ! »

Jésus dit, dans son discours d'ultime adieu : « Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde. Et pour eux, je me consacre moi-même, afin qu'ils soient eux aussi consacrés dans la vérité. » Comment ne pas penser à toute l'existence même de Jésus, à son chemin d'homme et de Fils, à son chemin réel et unique, à sa manière d'être et de vivre, à sa détermination dans ses choix Il faut... Il fallait... Ne fallait-il pas... ») pour être fidèle jusqu'au bout... ? Jusqu'au bout de sa confiance en son Père ?

Sous cet angle, vivre un mystère de consécration dans le mariage, c'est faire histoire. Un de mes anciens collègues soulignait volontiers que beaucoup de mots de la langue française qui se terminent par « ...ation » (évangélis-ation, réconcili-ation, confirm-ation...) indiquent qu'il faut du temps pour en vivre et les vivre ! Le sens de la consécration s'entend bien dans cette détermination à faire histoire, avec tout ce que cela implique, d'engagement, de fidélité, d'évolution, de mort à soi-même pour l'autre, de réciprocité sans cesse reprise, de liberté. La consécration a quelque chose à voir avec la patine du temps !

Évidemment, la consécration n'a pas pour but d'apposer le sceau de la « perfection », que ce soit sur le mariage ou tout autre état de vie.. .Elle est plutôt l'appel radical à vivre son état comme le lieu même de la sanctification. Mais cette dernière est-elle notre œuvre ? Nous y reviendrons un peu plus loin...

Certes, nos états de vie nous distinguent comme membres divers de l'unique Peuple de Dieu. Mais la consécration, entendue comme grâce de sanctification, nous unit dans notre diversité - nous « conjoint » - dans un même Corps et dans la même Demeure qui n'est autre que celle du Cœur de Dieu, afin que « son Nom soit sanctifié » dans le chemin particulier et unique qui est le nôtre, consacré dans la/sa vérité d'être enfants du Père.

Au terme de cette première proposition de réflexion, je me demande s'il ne faudrait pas s'abstenir de réclamer « une consécration » qui n'irait que trop dans le sens d'une « sacralisation » d'un état de vie, qui prendrait le risque de hiérarchiser le don de la sanctification, « consécration » qui serait oublieuse que « c'est en fait le baptême qui opère la consécration fondamentale. » (Benoît Malvaux s.j. cf. document déjà cité)

Faisons un autre pas... Mieux, accueillons une nouveauté récente, précisément à propos du sacrement de mariage, dans sa célébration elle-même.

Depuis le renouveau liturgique conciliaire, nous avons remarqué, non sans attention, que les prières eucharistiques comportent désormais une prière d'épiclèse, (Prière pour qu'advienne l'Esprit-Saint) que ce soit sur le pain et la coupe, que ce soit sur l'assemblée célébrante elle-même. Prononcée par le président de la célébration, il convient tout à fait - et tellement - qu'elle soit également chantée par toute l'assemblée elle-même. Cette remise en valeur de l'épiclèse opère un réel déplacement quant au sens même de la consécration eucharistique, isolée qu'elle pouvait être dans le seul récit de l'institution.

Déplacement ! D'une part, c'est toute la prière eucharistique qui est prière d'action de grâce et de consécration, d'autre part, l'œuvre de consécration n'est pas de notre fait : elle est l'œuvre de l'Esprit Saint, au cœur même d'une assemblée présidée qui célèbre et qui prie.

L'épiclèse délivre donc le rite de toute tentation ou prétention magique et chosifiante. Le devenir eucharistique du pain et du vin (Corps et Sang du Christ), et notre advenir comme Corps-du-Christ sont l'œuvre de l'Esprit Saint.

Le sens - ainsi nommé - de la consécration au cœur du mystère eucharistique est la référence : la manière dont nous célébrons (lex orandi : ce qui doit être prié) révèle la foi que nous confessons (lex credendi : ce qui doit être cru)... et en conséquence, indique le chemin de vie que nous avons à prendre (lex vivendi : ce qui doit être vécu) dans la consécration de nos existences.

Cette nouveauté - la prière d'épiclèse - a été introduite dans le nouveau rituel de la célébration du mariage, depuis 2005. Absente depuis longtemps, sinon depuis toujours, la prière d'épiclèse donne une perspective radicalement nouvelle et fondamentale à la théologie du mariage. Intimement liée à l'échange des consentements - la parole des époux -, gestuée par une imposition des mains au-dessus des époux, la bénédiction nuptiale a valeur d'épiclèse. Le rituel précise que ce rite ne sera jamais omis, et qu'ainsi l'échange habituel des consentements ne suffit plus pour qu'il y ait sacrement : l'Esprit Saint est l'acteur premier du sacrement de mariage, le sanctificateur, le « consécrateur » du lien nuptial et de l'histoire qu'il engendre. Les époux qui sont au centre ne sont pas le centre. La bénédiction nuptiale « consacre » en opérant un décentrement, une dépossession des époux eux-mêmes, et d'eux-mêmes l'un à l'égard de l'autre, ce qui, dans le réel de leur vie, sera le long voyage de leur histoire d'être deux en alliance. Seul le souffle sanctifiant de l'Esprit-Saint saura donner à leur histoire d'alliance sa respiration pascale : donner sa vie pour ceux qu'on aime.

Alors, faut-il chercher une « autre consécration » ? Faut-il chercher une « consécration en plus » ? Le mariage ne vient-il pas mettre en œuvre - dans la forme particulière de l'amour conjugal - la consécration fondamentale du baptême et de la vie baptismale, à la manière dont Saint Paul en parle dans Romains 6/4 « Par le baptême, en sa mort, nous avons été ensevelis avec le Christ, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions nous aussi une vie nouvelle », en nourrissant cette vie de l'Eucharistie, « afin que notre vie ne soit plus à nous-mêmes, mais à Lui qui est mort et ressuscité pour nous, lui qui a envoyé comme premier don fait aux croyants l'Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification...Que rassemblés par l'Esprit, nous soyons nous-mêmes, dans le Christ, une vivante offrande à la louange de sa gloire... » ?

Au risque de surprendre ou d'heureusement étonner, ces lignes de la prière eucharistique ne sont-elles pas la meilleure référence pour une intelligence de ce que nous appelons dans les textes de l'Institut « la consécration séculière », dans nos états de vie, quels qu'ils soient. Être consacré en vérité !

La consécration ne saurait être un « supplément » ou une nouvelle vêture ou sur-vêture. Nous la vivons dans le chemin même de notre conversion, œuvre de l'Esprit-Saint en nous. Telle est notre vocation baptismale... et c'est sans doute, dans ce creuset de consécration que peut scintiller une fraternité évangélique et prophétique entre tous et pour tous.

Marcel AUBRÉE
Prêtre. S.V.E. - Diocèse de Rennes


Table : La famille fondée sur le mariage
 

Sources : Cor Unum -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 30.08.2008 - T/Famille

 

 

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