ÉDUQUER ENSEMBLE DANS L’ÉCOLE CATHOLIQUE |
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Rome, le 29 novembre 2007 -
(E.S.M.) - La Congrégation pour l’Education
Catholique a publié, le 21 novembre, le document : « Éduquer ensemble
dans l’École catholique, Mission partagée par les personnes consacrées
et les fidèles laïcs». Ce texte entend attirer l'attention sur 3 aspects
fondamentaux : la communion dans la mission éducative, le chemin
nécessaire de formation à la communion pour la mission éducative
partagée, l’ouverture aux autres comme fruit de la communion.
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L'école catholique -
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Document de la Congrégation pour l'éducation catholique : Éduquer
ensemble dans l'école catholique
CONGRÉGATION POUR L’ÉDUCATION CATHOLIQUE
(pour les Séminaires et les Institutions d’Enseignement)
ÉDUQUER ENSEMBLE DANS L’ÉCOLE CATHOLIQUE
MISSION PARTAGÉE PAR LES PERSONNES CONSACRÉES ET
LES FIDÈLES LAÏCS
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
I. LA COMMUNION DANS LA MISSION ÉDUCATIVE
L’Église : mystère de communion et de mission
Éduquer en communion et à la communion
Les personnes consacrées et les fidèles laïcs ensemble dans l’école
II. UN PARCOURS DE FORMATION POUR ÉDUQUER ENSEMBLE
La formation professionnelle
La formation théologique et spirituelle
La contribution des personnes consacrées à la formation partagée
La contribution des laïcs à la formation partagée
La formation à l’esprit de communion pour éduquer
Témoignage et culture de la communion
Communauté éducative et pastorale des vocations
III. LA COMMUNION POUR S’OUVRIR AUX AUTRES
Fondements anthropologiques et théologiques
Bâtisseurs d’une communion ouverte
CONCLUSION
Introduction
1. L’évolution extrêmement rapide et parfois contradictoire de notre temps
suscite, dans le domaine éducatif, des défis qui interpellent le monde de
l’école et l’incitent à trouver des réponses adaptées non seulement au
niveau des contenus et des méthodes didactiques, mais aussi sur le plan de
l’expérience communautaire propre à l’action éducative. L’importance de ces
défis vient du contexte de complexité sociale, culturelle et religieuse dans
lequel grandissent en fait les jeunes générations et qui influe d’une
manière significative sur ce qu’elles vivent. Il s’agit de phénomènes
largement répandus, tels le désintérêt pour les vérités fondamentales de la
vie humaine, l’individualisme, le relativisme moral et l’utilitarisme, qui
imprègnent surtout les sociétés riches et développées. À ces phénomènes
s’ajoutent les mutations structurelles rapides, la mondialisation et
l’application des nouvelles technologies au domaine de l’information, qui
ont toujours davantage de répercussions dans la vie quotidienne et dans les
parcours de formation. De plus, avec le processus du développement, l’écart
entre pays riches et pays pauvres grandit, le phénomène des migrations
s'accroît, accentuant la diversité des identités culturelles sur un même
territoire national avec les conséquences qui en découlent pour
l’intégration. Dans une société à la fois globale et diversifiée, locale et
planétaire, ouverte à des modes divers et conflictuels d’interprétation du
monde et de la vie, les jeunes sont confrontés à toutes sortes de
propositions de valeurs ou contre-valeurs, toujours plus mobilisatrices,
mais également toujours moins partagées. À cela s’ajoutent les difficultés
venant des problèmes de stabilité familiale, des situations de gêne et de
pauvreté, qui créent un sentiment diffus de désarroi sur le plan existentiel
et affectif, à un moment délicat de leur croissance et de leur
épanouissement, les exposant au péril d’être « secoués et menés à la dérive
par tous les courants d’idées » (Ep 4, 14).
2. Dans ce contexte, il devient particulièrement urgent d’offrir aux jeunes
un parcours de formation scolaire qui ne se réduise pas à l’utilisation
individualiste et institutionnelle d’un service qui aurait pour but la seule
obtention d’un diplôme. Outre l’apprentissage des connaissances, il est
nécessaire que les étudiants fassent l’expérience d’un partage approfondi
avec leurs éducateurs. Pour l’heureuse réalisation d’une telle expérience,
les éducateurs eux-mêmes doivent être des interlocuteurs accueillants et
bien préparés, capables de susciter et d’orienter chez les étudiants le
meilleur de leurs énergies, en vue de la recherche de la vérité et du sens
de l’existence, en vue d’une réelle construction de la personne et d’une
approche positive de la vie, dans l’optique d’une formation intégrale. Du
reste « une véritable éducation n’est pas possible […] sans la lumière de la
vérité »1.
3. Cette perspective interpelle toutes les institutions scolaires, mais
encore plus directement l’école catholique, qui prête constamment attention
aux instances de formation de la société, parce que « le problème de
l’instruction a toujours été étroitement lié à la mission de l’Église »2. À
cette mission, l’école catholique participe en tant qu’authentique
protagoniste ecclésial d’un service éducatif vivifié par la vérité de l’Évangile.
En effet, fidèle à sa vocation, l’école catholique se présente « comme lieu
d’éducation intégrale de la personne humaine à travers un projet éducatif
clair qui a son fondement dans le Christ »3, projet destiné à opérer une
synthèse entre la foi, la culture et la vie.
4. Le projet de l’école catholique est convaincant seulement s’il est
réalisé par des personnes profondément motivées, parce que témoins d’une
rencontre vivante avec le Christ, car « le mystère de l’homme ne s’éclaire
vraiment que dans le mystère du Verbe incarné »4. Des personnes qui, par
conséquent, se reconnaissent dans l’adhésion personnelle et communautaire au
Seigneur, choisi comme fondement et référence constante de la relation
inter-personnelle et de la collaboration mutuelle entre l’éducateur et celui
qui doit être éduqué.
5. La réalisation d’une véritable communauté éducative sur la base de
valeurs et de projets partagés représente pour l’école catholique une tâche
importante à accomplir. En effet, la présence, au sein de la communauté,
d’élèves et aussi d’enseignants provenant de contextes culturels et
religieux différents, requiert un engagement de discernement et
d’accompagnement accrus. L’élaboration d’un projet partagé est comme un
appel impérieux qui pousse l’école catholique à se qualifier comme lieu
d’expérience ecclésiale. Sa force de rassemblement et ses capacités de
relations découlent d’un ensemble de valeurs et d’une communion de vie
enracinées dans la même appartenance au Christ et dans la reconnaissance des
valeurs évangéliques, prises comme règles éducatives, comme motivations et,
en définitive, comme buts du parcours scolaire. Certes, le degré de
participation variera en fonction de l’histoire personnelle de chacun, mais
cela exige des éducateurs une disponibilité à un engagement de formation et
d’autoformation permanentes, en considération du choix de valeurs
culturelles et du mode de vie dont la communauté éducative devra témoigner5.
6. La Congrégation pour l’Éducation Catholique, après avoir déjà traité en
deux documents le thème de l’identité et de la mission dans l’école
respectivement du laïc catholique et des personnes consacrées, considère
dans le présent document les aspects pastoraux se rapportant à la
collaboration entre fidèles laïcs et consacrés6 dans la même mission
éducative. Dans cette mission, se rencontrent le choix des fidèles laïcs de
vivre la tâche éducative « comme une vocation personnelle dans l’Église et
pas seulement comme l’exercice d’une profession »7 et le choix des personnes
consacrées, en tant qu’appelées « à vivre les conseils évangéliques et à
porter l’humanisme des béatitudes dans le champ de l’éducation et de l’école
»8.
7. Ce document se situe dans la continuité des textes précédents de la
Congrégation pour l’Éducation Catholique concernant l’éducation et l’école9.
Il tient clairement compte des diverses situations dans lesquelles se
trouvent les institutions scolaires catholiques dans les différentes régions
du monde. Il entend attirer l’attention sur trois aspects fondamentaux qui
regardent la collaboration entre les fidèles laïcs et les personnes
consacrées dans l’école catholique : la communion dans la mission éducative,
le chemin nécessaire de formation à la communion pour la mission éducative
partagée et, enfin, l’ouverture aux autres comme fruit de la communion.
I. La communion dans la mission éducative
8. Tout être humain est appelé à la communion en vertu de sa nature créée à
l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26-27). C’est pourquoi, dans
la perspective de l’anthropologie biblique, l’homme n’est pas un individu
isolé, mais une personne : un être essentiellement relationnel. La communion
à laquelle l’homme est appelé implique toujours une double dimension, à
savoir une dimension verticale (communion avec Dieu) et une dimension
horizontale (communion entre les hommes). Il est essentiel de reconnaître la
communion comme don de Dieu, comme fruit de l’initiative divine accomplie
dans le mystère pascal10.
L'Église : mystère de communion et de mission
9. Le projet initial de Dieu a été compromis par le péché qui a blessé toute
relation : entre l’homme et Dieu, entre l’homme et l’homme. Pourtant, Dieu
n’a pas abandonné l’homme dans sa solitude et, à la plénitude des temps, il
a envoyé son Fils, Jésus-Christ, comme Sauveur11, afin que l’homme puisse
retrouver, dans l’Esprit, la pleine communion avec le Père. À son tour, la
communion avec la Trinité, rendue possible par la rencontre avec le Christ,
unit les hommes entre eux.
10. Quand les chrétiens parlent de communion, ils se réfèrent au mystère
éternel, révélé dans le Christ, de la communion d’amour qui est la vie même
du Dieu-Trinité. Dans le même temps, on dit aussi que le chrétien est
coparticipant de cette communion dans le corps du Christ qui est l’Église (cf.
Ph 1, 7 ; Ap 1, 9). La communion est, par conséquent, « essence » de l’Église,
fondement et source de sa mission d’être dans le monde « la maison et
l’école de la communion »12, pour conduire tous les hommes et toutes les
femmes à entrer toujours plus profondément dans le mystère de la communion
trinitaire et, tous ensemble, à étendre et renforcer les relations à
l’intérieur de la communauté humaine. En ce sens, « l’Église est comme une
famille humaine, mais elle est aussi, en même temps, la grande famille de
Dieu, par laquelle Il forme un espace de communion et d’unité dans tous les
continents, dans toutes les cultures et dans toutes les nations »13.
11. Il en résulte donc que dans l’Église, sous son aspect d’icône de l’amour
incarné de Dieu, « la communion et la mission sont profondément unies entre
elles, elles se compénètrent et s’impliquent mutuellement, au point que la
communion représente la source et tout à la fois le fruit de la mission : la
communion est missionnaire et la mission est pour la communion »14.
Éduquer en communion et à la communion
12. L’éducation, précisément parce qu’elle tend à rendre l’homme plus homme,
ne peut se réaliser authentiquement que dans un contexte relationnel et
communautaire. Ce n’est pas un hasard si, à l’origine, le premier milieu
éducatif est constitué par cette communauté naturelle qu’est la famille15.
L’école, à son tour, se situe aux côtés de la famille comme lieu éducatif
communautaire, voulu et organisé. Elle en soutient la tâche éducative dans
une logique de subsidiarité.
13. L’école catholique, qui se caractérise principalement comme communauté
éducative, se présente comme école de la personne et des personnes. En
effet, elle vise à former la personne dans l’unité intégrale de son être,
intervenant avec les moyens de l’enseignement et de l’apprentissage là où se
forment « les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points
d’intérêt, les lignes de pensée, les sources inspiratrices et les modèles de
vie »16. Mais surtout en l’impliquant dans la dynamique des relations
interpersonnelles qui constituent la communauté scolaire et en sont la sève
vivifiante.
14. D’autre part, cette communauté, en raison de son identité et de sa base
ecclésiale, doit aspirer à se constituer en communauté chrétienne,
c’est-à-dire en communauté de foi, capable de créer des rapports de
communion, éducatifs en eux-mêmes et toujours plus profonds. Et c’est
justement la présence et la vie d’une communauté éducative, dans laquelle
tous les membres participent à une communion fraternelle, nourrie de la
relation vivante avec le Christ et l’Église, qui fait de l’école catholique
le cadre d’une expérience authentiquement ecclésiale.
Les personnes consacrées et les fidèles laïcs ensemble dans l'école
15. « Ces dernières années, la doctrine de l’Église comme communion a permis
notamment de mieux comprendre que ses diverses composantes peuvent et
doivent unir leurs forces, dans un esprit de collaboration et d’échange des
dons, pour participer plus efficacement à la mission ecclésiale. Cela
contribue à donner une image plus juste et plus complète de l’Église, et
surtout à rendre plus vigoureuse la réponse aux grands défis de notre temps,
grâce à l’apport concerté des divers dons »17. Dans ce contexte ecclésial,
la mission de l’école catholique, accomplie par une communauté constituée de
personnes consacrées et de fidèles laïcs, prend une signification toute
particulière et manifeste une richesse qu’il convient de savoir reconnaître
et mettre en valeur. Cette mission exige, de la part de tous les membres de
la communauté éducative, la prise de conscience qu’il revient aux
éducateurs, comme personnes et comme communauté, d’assumer la
responsabilité, à laquelle on ne peut renoncer, de produire la marque
originale d’un style chrétien. Cela requiert de leur part d’être des témoins
de Jésus-Christ et de manifester que la vie chrétienne est porteuse de
lumière et de sens pour tous. De même que la personne consacrée est appelée
à témoigner de sa vocation particulière à la vie de communion dans
l’amour18, pour être dans la communauté scolaire signe, mémoire et annonce
prophétique des valeurs de l’Évangile19, de même est-il demandé à
l’éducateur laïc d’exercer « sa mission dans l’Église en vivant par la foi
sa vocation séculière dans la structure communautaire de l’école »20.
16. Ce qui rend vraiment efficace ce témoignage, c’est la promotion, à
l’intérieur même de la communauté éducative de l’école catholique, de cette
spiritualité de la communion qui a été désignée comme la grande perspective
largement ouverte à l’Église du troisième millénaire. Une spiritualité de la
communion, cela veut dire « la capacité d’être attentif, dans l’unité
profonde du Corps mystique, à son frère dans la foi, le considérant donc
comme "l’un des nôtres" »21 ; cela signifie aussi « la capacité de la
communauté chrétienne de donner une place à tous les dons de l’Esprit »22
dans une relation de réciprocité entre les différentes vocations
ecclésiales. Dans cette expression particulière de l’Église qu’est l’école
catholique, la spiritualité de la communion doit devenir la respiration de
la communauté éducative, le critère pour la pleine valorisation ecclésiale
de ses composantes et le point de référence essentiel pour la mise en œuvre
d’une mission authentiquement partagée.
17. Ainsi, dans les écoles catholiques nées à l’initiative des familles
religieuses, des diocèses, des paroisses ou des fidèles, et où se signale
aujourd’hui la présence de mouvements ecclésiaux, cette spiritualité de
communion devra se traduire par un comportement de grande fraternité
évangélique entre les personnes qui se reconnaissent respectivement dans les
charismes des Instituts de vie consacrée, dans ceux des mouvements ou des
communautés nouvelles, et chez les autres fidèles qui travaillent dans
l’école. De cette manière, la communauté éducative fait place aux dons de l’Esprit
et reconnaît ces diversités comme une richesse. Une authentique maturité
ecclésiale, alimentée par la rencontre du Christ dans les sacrements,
permettra de donner « que ce soit par les formes plus traditionnelles ou par
celles plus nouvelles des mouvements ecclésiaux […] une vivacité qui est un
don de Dieu »23 à toute la communauté scolaire et au parcours éducatif
lui-même.
18. Les associations catholiques catégorielles constituent une autre
instance de « communion », une aide apportée à la mission éducative et elles
sont un espace de dialogue entre les familles, les institutions du
territoire et l’école. Ces associations, par leurs articulations au niveau
local, national et international, sont une richesse qui apporte une
contribution particulièrement féconde au monde éducatif sur le plan des
motivations et du professionnalisme. De nombreuses associations réunissent
des enseignants et des responsables présents tant dans l’école catholique
que dans d’autres réalités scolaires. Grâce au pluralisme des appartenances,
elles peuvent remplir un rôle important dans le dialogue et la coopération
entre des institutions diverses, mais ayant en commun la même visée
éducative. Ces réalités associatives sont appelées à tenir compte du
changement des situations, adaptant ainsi leur structure et leur mode
d’agir, pour continuer à être une présence efficace et incisive dans le
secteur éducatif. Elles doivent également intensifier leur collaboration
réciproque, surtout pour garantir la réalisation des objectifs communs, dans
le plein respect de la valeur et de la spécificité de chaque association.
19. Il est, en outre, d’une importance fondamentale que le service assuré
par les associations se fasse sous l’impulsion d’une entière participation à
l’activité pastorale de l’Église. C’est aux Conférences Épiscopales et à
leurs organismes continentaux qu’est confiée la tâche de promouvoir et de
valoriser les spécificités de chaque association, en favorisant et en
encourageant un travail plus coordonné dans le secteur scolaire.
II. Un parcours de formation pour éduquer ensemble
20. Éduquer les jeunes générations à la communion et dans la communion, dans
l’école catholique, est une tâche sérieuse qui ne s’improvise pas. Elle doit
être préparée et soutenue grâce à un projet de formation initiale et
continue, capable d’accueillir les défis éducatifs du moment présent et de
fournir les instruments les plus efficaces pour pouvoir les affronter, dans
la ligne de la mission partagée. Ceci implique chez les éducateurs une
disponibilité à l’apprentissage et au développement des connaissances, au
renouvellement et à la mise à jour des méthodes d’enseignement, mais aussi à
la formation spirituelle, religieuse et au partage. Dans le contexte actuel,
ceci est particulièrement requis pour répondre aux demandes qui viennent
d’un monde en évolution continuelle et rapide, dans lequel il devient
toujours plus difficile d’éduquer.
La formation professionnelle
21. Une des conditions fondamentales requises de l’éducateur de l’école
catholique est la possession d’une solide formation professionnelle. La
mauvaise qualité de l’enseignement, due à l’insuffisante préparation
professionnelle ou à l’inadaptation des méthodes pédagogiques, se répercute
inévitablement au détriment de l’efficacité de la formation intégrale de
l’élève et du témoignage culturel que doit offrir l’éducateur.
22. La formation professionnelle de l’éducateur implique non seulement un
vaste éventail de compétences culturelles, psychologiques et pédagogiques,
caractérisées par l’autonomie, la capacité de faire des projets et de les
évaluer, la créativité, l’ouverture à l’innovation, l’aptitude à la remise à
jour, à la recherche et à l’expérimentation, mais elle exige aussi la
capacité de faire la synthèse entre compétences professionnelles et
motivations éducatives, avec une attention particulière à la disposition aux
relations humaines demandée aujourd’hui par l’exercice toujours plus
collégial du métier d’enseignant. Du reste, dans les attentes des élèves et
des familles, l’éducateur est perçu et désiré comme un interlocuteur
accueillant et préparé, capable de motiver les jeunes pour une formation
complète, de susciter et orienter le meilleur de leurs énergies en vue d’une
réelle construction de la personne et d’une approche positive de la vie,
d’être un témoin sérieux et crédible de la responsabilité et de l’espérance
dont l’école est débitrice envers la société.
23. La transformation continuelle et accélérée, qui affecte l’homme et la
société de notre temps dans tous les domaines, entraîne le vieillissement
rapide des connaissances acquises et exige de nouvelles aptitudes et de
nouvelles méthodes. Il est demandé à l’éducateur une constante remise à jour
par rapport aux contenus des matières qu’il enseigne et aux méthodes
pédagogiques qu’il utilise. La vocation d’éducateur exige une capacité
prompte et constante de renouvellement et d’adaptation. C’est pourquoi, il
ne suffit pas seulement d’atteindre au début un bon niveau de préparation,
mais il faut le maintenir et l’élever, en un parcours de formation
permanente. De plus, la formation permanente, par la variété des aspects
qu’elle embrasse, exige une constante recherche personnelle et communautaire
de ses formes de réalisation, ainsi qu’un parcours de formation partagé et
alimenté par l’échange et le débat entre éducateurs consacrés et fidèles
laïcs de l’école catholique.
24. La seule préoccupation de la mise à jour professionnelle au sens étroit
n’est pas suffisante. La synthèse entre foi, culture et vie, que les
éducateurs de l’école catholique sont appelés à réaliser, s’opère, en effet,
« par l’assimilation, à la lumière du message évangélique, du savoir humain
contenu dans les diverses disciplines, et par l’acquisition des vertus qui
caractérisent le chrétien »24. Cela exige des éducateurs catholiques le
mûrissement d’une sensibilité particulière à l’égard de la personne à
éduquer pour savoir répondre non seulement à la demande de croissance en
connaissance et en compétence, mais aussi au besoin de grandir en humanité.
Ceci requiert des éducateurs qu’ils se consacrent « à autrui avec des
attentions qui leur viennent du cœur, de manière à ce qu'autrui puisse
éprouver leur richesse d’humanité »25.
25. Pour cela, il est nécessaire pour les éducateurs catholiques « d'avoir
aussi et surtout une "formation du cœur" : il convient de les conduire à la
rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre
leur esprit à autrui », en sorte que leur tâche éducative soit « une
conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l'amour (cf. Ga
5, 6) »26. En effet, même « le soin d’instruire est amour » (Sg 6, 17).
C’est seulement ainsi qu’ils pourront faire de leur enseignement une école
de foi, autrement dit une transmission de l’Évangile, comme cela est requis
par le projet éducatif de l’école catholique.
La formation théologique et spirituelle
26. La transmission du message chrétien par l’enseignement implique la
maîtrise des connaissances des vérités de la foi et des principes de la vie
spirituelle, qui requièrent un continuel perfectionnement. Pour cela, il est
nécessaire que les éducateurs de l’école catholique, consacrés et laïcs,
suivent un parcours approprié de formation théologique27. Ceci aide à mieux
articuler l’intelligence de la foi avec la tâche professionnelle et l’agir
chrétien. Avec la formation théologique il est nécessaire que les éducateurs
cultivent aussi leur formation spirituelle pour faire grandir la relation
avec le Christ-Jésus et se configurer à lui qui est le Maître. En ce sens,
le parcours de formation, tant pour les laïcs que pour les personnes
consacrées, doit s’intégrer dans le parcours de construction de la personne
vers une conformité au Christ toujours plus grande
(cf. Rm 8, 29) et de la
communauté éducative autour du Christ Maître. Du reste, l’école catholique
est consciente que la communauté qu’elle constitue doit s’alimenter
continuellement et se confronter aux sources d’où vient sa raison d’être :
la parole salvifique de Dieu dans la Sainte Écriture, dans la Tradition,
surtout liturgique et sacramentelle, éclairées par le Magistère de
l’Église28.
La contribution des personnes consacrées à la formation partagée
27. Par la profession des conseils évangéliques, les personnes consacrées
montrent qu’elles vivent de Dieu et pour Dieu, devenant un témoignage
concret de l’amour trinitaire, pour que les hommes puissent percevoir
l’attrait de la beauté divine. Ainsi la première contribution originale à la
mission partagée est la radicalité évangélique de la vie des personnes
consacrées. En raison de leur formation à la vie consacrée, elles possèdent
une préparation théologico-spirituelle qui, centrée sur le mystère du Christ
vivant dans l’Église, a besoin de progresser constamment, en union avec l’Église
qui chemine, dans l’histoire, vers « la vérité tout entière » (Jn 16, 13).
Toujours dans cette dynamique typiquement ecclésiale, les personnes
consacrées sont invitées à partager les fruits de leur formation avec les
laïcs, surtout avec ceux qui se sentent appelés « à vivre des aspects et des
moments spécifiques de la spiritualité et de la mission de l’Institut »29.
De cette manière, les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie
apostolique engagés dans l’éducation réussiront à assurer l’indispensable
ouverture à l’Église et à conserver vivant l’esprit des fondatrices et des
fondateurs, renouvelant par-dessus tout un aspect particulièrement précieux
de la tradition de l’école catholique. Dès l’origine, en effet, les
fondatrices et les fondateurs ont donné une attention particulière à la
formation des formateurs et ils ont souvent consacré à celle-ci leurs
meilleures énergies. Cette formation, aujourd’hui comme jadis, cherche non
seulement à consolider les compétences professionnelles, mais surtout à
mettre en relief la dimension vocationnelle de la profession d’enseignant,
en favorisant le mûrissement d’un état d’esprit inspiré par les valeurs
évangéliques, selon les traits spécifiques de la mission de l’Institut. Pour
cette raison « il est très profitable d’établir des programmes de formation,
comportant des cycles d’étude et de réflexion priante sur le fondateur, le
charisme et les constitutions »30.
28. En de nombreux instituts religieux, le partage de la mission éducative
avec les laïcs existe depuis longtemps, ce partage étant né avec la
communauté religieuse présente dans l’école. Le développement des « familles
spirituelles », des groupes de « laïcs associés » ou d’autres formes qui
permettent aux fidèles laïcs de puiser leur fécondité spirituelle et
apostolique au charisme d’origine, apparaît comme un élément positif et
plein d’espérance pour l’avenir de la mission éducative catholique.
29. Il est quasi superflu d’observer que, dans la perspective de l’Église-communion,
ces programmes de formation au partage de la mission et de la vie avec les
laïcs, à la lumière du charisme propre, sont pensés et réalisés également là
où les vocations à la vie consacrée sont nombreuses.
La contribution des laïcs à la formation partagée
30. Les laïcs aussi, alors qu’ils sont invités à approfondir leur vocation
d’éducateurs dans l’école catholique, en communion avec les consacrés, sont
appelés à donner au parcours de formation commun la contribution originale
et irremplaçable de leur pleine appartenance ecclésiale. Cela comporte,
avant tout, qu’ils découvrent et vivent dans leur « vie laïque […] leur
vocation spécifique "admirable" à l’intérieur de l’Église »31 : la vocation
à « chercher le règne de Dieu à travers la gérance des choses temporelles
qu’ils ordonnent selon Dieu »32. En tant qu’éducateurs, ils sont appelés à
vivre « par la foi leur vocation séculière dans la structure communautaire
de l’école, avec la plus grande qualité professionnelle possible et avec un
projet apostolique inspiré de cette foi dans la formation intégrale de
l’homme »33.
31. Il est utile de souligner que la contribution particulière que les
éducateurs laïcs peuvent apporter au parcours de formation découle
précisément de leur caractère séculier, qui les rend particulièrement
capable de percevoir « les signes des temps »34. Vivant, en effet, leur foi
dans les conditions ordinaires de la famille et de la société, ils peuvent
aider toute la communauté éducative à distinguer avec plus de précision les
valeurs évangéliques et les contre-valeurs que ces signes contiennent.
32. Par le mûrissement progressif de leur vocation ecclésiale, les laïcs
sont rendus toujours plus conscients de participer à la mission éducatrice
de l’Église. En même temps, ils sont encouragés à jouer un rôle actif dans
l’animation spirituelle de la communauté qu’ils construisent avec les
personnes consacrées. « La communion et la réciprocité dans l’Église ne sont
jamais à sens unique »35. Si, en effet, en d’autres temps ce sont surtout
les prêtres et les religieux qui ont nourri spirituellement les laïcs et les
ont dirigés, aujourd’hui, il peut arriver que ce soient « les fidèles laïcs
eux-mêmes qui peuvent et doivent aider les prêtres et les religieux dans
leur cheminement spirituel et pastoral »36.
33. Dans la perspective de la formation, les fidèles laïcs et les personnes
consacrées, partageant la vie de prière et, selon les formes appropriées, la
vie de communauté, nourriront leur réflexion, le sens de la fraternité et du
don généreux de soi. Sur ce commun cheminement de formation catéchétique,
théologique et spirituel, nous pouvons voir le visage d’une Église, qui
présente celui du Christ, priant, écoutant, apprenant, enseignant dans la
communion fraternelle.
La formation à l'esprit de communion pour éduquer
34. Par sa nature même, l’école catholique requiert la présence et
l’implication d’éducateurs qui soient non seulement formés culturellement et
spirituellement, mais animés aussi par la volonté de faire grandir leur
engagement éducatif communautaire dans un authentique esprit de communion
ecclésiale.
35. Les éducateurs sont appelés, grâce également au parcours de formation, à
construire leurs relations, tant sur le plan professionnel que personnel et
spirituel, selon l’esprit de communion. Ceci comporte, pour chacun,
l’engagement à des attitudes de disponibilité, d’accueil et d’échange
profond, de convivialité et de vie fraternelle à l’intérieur de la
communauté éducative elle-même. La parabole des talents (Mt 25, 14-30) peut
aider à comprendre comment chacun est appelé à faire fructifier ses dons
personnels et à accueillir les richesses des autres dans la mission
éducative partagée.
36. Du reste, la mission partagée est enrichie par les différences dont sont
porteuses les personnes consacrées et les laïcs, là où convergent dans
l’unité les expressions de divers charismes. Ces charismes ne sont pas autre
chose que les différents dons par lesquels le même Esprit enrichit l’Église
et le monde37. Dans l’école catholique, par conséquent, « la complémentarité
des vocations, en évitant aussi bien l’opposition que l’uniformisation, est
une perspective particulièrement féconde pour enrichir la dimension
ecclésiale de la communauté éducative. Dans cette communauté, les diverses
vocations […] sont des chemins différents, mais complémentaires, qui
contribuent à la pleine réalisation du charisme des charismes : la charité
»38.
37. Articulée sur la diversité des personnes et des vocations, mais vivifiée
par le même esprit de communion, la communauté éducative de l’école
catholique vise à créer des rapports de communion, par eux-mêmes éducatifs,
toujours plus profonds. Et, précisément en cela, elle « exprime la variété
et la beauté des diverses vocations, ainsi que leur fécondité, sur le plan
éducatif et pédagogique, pour la vie de l’institution scolaire »39.
Témoignage et culture de la communion
38. Cette fécondité s’exprime, avant tout, dans le témoignage même offert
par la communauté éducative. Dans l’école, assurément, l’éducation se
déploie de manière achevée par l’enseignement, qui est le véhicule grâce
auquel se communiquent idées et convictions ; en ce sens, « la parole est la
voie royale de l’éducation des esprits »40. Ceci ne supprime pas le fait,
pourtant, que l’éducation se réalise également dans d’autres situations de
la vie scolaire. Ainsi, comme toute personne qui vit et travaille dans un
cadre scolaire, les enseignants éduquent, ou peuvent aussi contre-éduquer,
par leur comportement en paroles ou en actes. « Au centre de l'œuvre
éducative, et en particulier dans l'éducation à la foi, qui est le sommet de
la formation de la personne et son horizon le plus adapté, se trouve de
manière concrète la figure du témoin »41. « Cela exige, plus que jamais, que
le témoignage, nourri par la prière, constitue le cadre de toute école
catholique. Les enseignants, en tant que témoins, répondent de l’espérance
qui nourrit leur vie (cf. 1 P 3, 15)
en vivant la vérité qu’ils proposent à
leurs élèves, toujours en référence à celui qu’ils ont rencontré et dont ils
ont éprouvé avec joie la bonté certaine. C’est pourquoi, avec saint
Augustin, ils disent: "Nous qui parlons et vous qui écoutez nous nous
reconnaissons comme disciples d’un même enseignant"
(Sermons, 23, 2). »42.
Dans la communauté éducative, par conséquent, le style de vie a une grande
influence, surtout si les personnes consacrées et les laïcs travaillent
ensemble, partageant pleinement l’engagement à construire, dans l’école, «
une atmosphère animée d’un esprit évangélique de liberté et de charité »43.
Ceci requiert de chacun qu’il apporte le don spécifique de sa propre
vocation pour construire une famille guidée par la charité et l’esprit des
béatitudes.
39. Donnant un témoignage de communion, la communauté éducative catholique
est en mesure de former à la communion. Celle-ci, comme don qui vient d’en-haut,
anime le projet de formation à la vie en commun et à l’accueil. Non
seulement elle cultive chez les élèves les valeurs culturelles qui découlent
de la vision chrétienne de la réalité, mais elle engage chacun d’eux à la
vie de la communauté, où les valeurs sont communiquées par les rapports
interpersonnels authentiques entre les divers membres qui la composent et
par l’adhésion individuelle et communautaire à ces valeurs. De cette
manière, la vie de communion de la communauté éducative prend valeur de
principe éducatif, de paradigme qui oriente son action de formation, comme
service pour la réalisation d’une culture de la communion. C’est pourquoi la
communauté scolaire catholique, par les instruments que sont l’enseignement
et l’apprentissage, « ne transmet pas la culture comme un moyen de puissance
et de domination, mais comme un moyen de communion et d’écoute de la voix
des hommes, des événements, des choses »44. Ce principe informe toute
activité scolaire, la pédagogie, mais aussi toutes les activités
extra-scolaires telles que le sport, le théâtre et l’engagement dans le
social, activités qui favorisent l’apport créatif des élèves et leur
socialisation.
Communauté éducative et pastorale des vocations
40. La mission partagée vécue par une communauté éducative de laïcs et de
consacrés, où chacun a une vive conscience de sa vocation propre, fait de
l’école catholique un lieu pédagogique favorable à la pastorale des
vocations. Par sa composition même, en effet, la communauté éducative de
l’école catholique met en relief la diversité et la complémentarité des
vocations dans l’Église45, dont elle est elle-même l’expression. En ce sens,
la dynamique communautaire de l’expérience de la formation devient l’horizon
dans lequel le jeune peut expérimenter ce que signifie être membre de la
plus grande communauté qu’est l’Église. Et faire l’expérience de l’Église
signifie rencontrer personnellement le Christ vivant en elle. Et « c’est
seulement dans la mesure où il fait une expérience personnelle du Christ que
le jeune peut comprendre en vérité sa volonté, et donc sa propre vocation
»46. En ce sens, l’école catholique se sent engagée à conduire les élèves
dans la connaissance d’eux-mêmes, de leurs aptitudes et de leurs ressources
intérieures, pour les éduquer à vivre leur vie avec le sens de la
responsabilité, comme une réponse quotidienne à l’appel de Dieu. Ce faisant,
l’école catholique accompagne les élèves à faire des choix de vie conscients
: répondre à la vocation au sacerdoce ou à une consécration particulière,
réaliser sa vocation chrétienne dans la vie familiale, professionnelle et
sociale.
41. En effet, le dialogue quotidien comme l’échange avec les éducateurs,
laïcs et personnes consacrées, qui offrent un témoignage joyeux de leur
propre appel, orientera avec plus de facilité le jeune en formation à
considérer sa vie comme une vocation, comme un chemin à vivre ensemble,
accueillant les signes par lesquels Dieu conduit à la plénitude de
l’existence. D’une manière semblable, il leur fera comprendre la nécessité
de savoir écouter, intérioriser les valeurs, apprendre à assumer les tâches
et à faire des choix de vie.
42. De cette manière, l’expérience de formation de l’école catholique
constitue un frein puissant à l’influence d’une mentalité diffuse qui
conduit, surtout les plus jeunes, « à considérer sa propre vie comme un
ensemble de sensations à expérimenter et non comme une œuvre à accomplir
»47. Et, en même temps, elle contribue à « former des personnalités
suffisamment autonomes et responsables pour résister au relativisme
débilitant et pour mettre leur vie en accord avec les exigences du baptême
»48.
III. La communion pour s’ouvrir aux autres
43. La communion vécue par les éducateurs de l’école catholique contribue à
faire en sorte que l’ensemble du cadre éducatif soit le lieu d’une communion
ouverte à la réalité extérieure et non repliée sur elle-même. Éduquer en
communion et à la communion signifie orienter les élèves à grandir
authentiquement comme personnes, « capables de s’ouvrir progressivement à la
réalité et de se faire une conception de vie déterminée »49, qui les aide à
élargir leur regard et leur cœur au monde qui les entoure, par une capacité
de lecture critique, un sens de la co-responsabilité et la volonté d’un
engagement constructif. Deux ordres de motivations, anthropologiques et
théologiques, fondent cette ouverture sur le monde.
Fondements anthropologiques et théologiques
44. L’être humain, en tant que personne, est une unité de l’âme et du corps
qui se réalise dynamiquement grâce à l’ouverture à l’autre. L’être-avec et
l’être-pour les autres, qui se réalise dans l’amour, est constitutif de la
personne humaine. C’est précisément l’amour qui pousse la personne à
développer progressivement le réseau de ses relations au-delà de la sphère
de la vie privée et des affections familiales, jusqu’à s’ouvrir à
l’universel et à embrasser – au moins comme désir - l’humanité tout entière.
Et, dans ce même élan, il y a une forte exigence de formation : l’exigence
d’apprendre à lire l’inter-dépendance d’un monde qui est toujours plus
assailli par les mêmes problèmes de caractère global, comme un signal
éthique fort pour l’homme de notre temps, comme un appel à sortir de cette
vision de l’homme qui tend à concevoir chacun comme un individu isolé. Il
s’agit de l’exigence de former l’homme comme personne : un sujet qui, dans
l’amour, construit sa propre identité historique, culturelle, spirituelle,
religieuse, la mettant en dialogue avec d’autres personnes, dans une
dynamique de dons réciproquement offerts et reçus. Dans le contexte de la
mondialisation, il convient de former des sujets capables de respecter
l’identité, la culture, l’histoire, la religion et surtout les souffrances
et les besoins des autres, dans la conscience que « tous, nous sommes
vraiment responsables de tous »50.
45. Cette exigence revêt une autre importance et une autre urgence, dans la
perspective de la foi catholique, vécue dans la charité de la communion
ecclésiale. Dans l’Église, en effet, lieu de communion à l’image de l’amour
trinitaire, « vit la dynamique de l’amour suscité par l’Esprit du Christ
»51. L’Esprit agit comme « puissance intérieure » qui harmonise le cœur des
croyants avec le cœur du Christ et « transforme le cœur de la Communauté
ecclésiale, afin qu’elle soit, dans le monde, témoin de l’amour du Père »52.
C’est pourquoi, « à partir de la communion intra-ecclésiale, la charité
s’ouvre par nature au service universel, nous lançant dans l’engagement d’un
amour actif et concret envers tout être humain »53. En ce sens, l’Église
n’est pas sa propre fin, elle existe pour montrer Dieu au monde ; elle
existe pour les autres.
46. De la même manière, en tant que sujet ecclésial, l’école catholique se
présente comme un levain chrétien dans le monde : l’élève y apprend à
dépasser l’individualisme et à découvrir, à la lumière de la foi, qu’il est
appelé à vivre de manière responsable une vocation particulière à l’amitié
avec le Christ et en solidarité avec les autres hommes. En définitive,
l’école est appelée à être témoignage vivant de l’amour de Dieu parmi les
hommes. Par ailleurs, elle peut devenir un moyen grâce auquel il est
possible de discerner, à la lumière de l’Évangile, ce qu’il y a de positif
dans le monde, ce qu’il convient de transformer, mais aussi les injustices
qu’il faut vaincre. De même, l’accueil vigilant des contributions du monde
dans la vie de l’école nourrit et favorise une communion ouverte, en
particulier dans certains domaines éducatifs, comme l’éducation à la paix,
au vivre ensemble, à la justice et à la fraternité.
Bâtisseurs d'une communion ouverte
47. Le partage de la même mission éducative dans la diversité des personnes,
des vocations et des états de vie est certainement un point fort de l’école
catholique dans sa participation à la dynamique missionnaire de l’Église, à
l’ouverture au monde de la communion ecclésiale. Dans cette optique, un
premier apport appréciable vient de la communion entre laïcs et personnes
consacrées dans l’école.
Les laïcs qui, en raison de leurs relations familiales et sociales, vivent
immergés dans le monde, peuvent favoriser l’ouverture de la communauté
éducative à un rapport constructif avec les institutions culturelles,
civiles et politiques, avec les diverses associations sociales – des plus
informelles aux plus organisées – présentes sur le terrain. L’école
catholique assure aussi sa présence sur le terrain par la collaboration
active avec les autres institutions éducatives, en premier lieu avec les
centres catholiques d’études supérieures, avec lesquels elle partage un lien
ecclésial spécial, avec les organismes locaux et les diverses structures
sociales. Dans ce cadre, fidèle à sa propre inspiration, elle contribue à
construire un réseau de relations qui aide les élèves à mûrir un sentiment
d’appartenance et qui aide la société elle-même à grandir et à se développer
de manière solidaire.
De même, les personnes consacrées participent, comme « signe authentique du
Christ dans le monde »54, à cette ouverture vers l’extérieur pour partager
les biens dont elles sont porteuses. Il leur revient, en particulier, de
montrer que la consécration religieuse peut dire beaucoup à chaque culture,
en tant qu’elle aide à révéler la vérité de l’être humain. Leur témoignage
de vie évangélique doit faire apparaître que « la sainteté est la
proposition de l’humanisation la plus haute de l’homme et de l’histoire :
c’est un projet que chacun sur cette terre peut faire sien »55.
48. Un autre pilier de la communion ouverte est constitué par la relation
entre l’école catholique et les familles qui l’ont choisie pour l’éducation
de leurs enfants. Cette relation se veut pleine participation des parents à
la vie de la communauté éducative, non seulement en raison de leur
responsabilité première dans l’éducation de leurs enfants, mais aussi en
vertu du partage de l’identité et du projet qui caractérisent l’école
catholique et qu’ils doivent connaître et partager, avec une disponibilité
intérieure. Dans ce but, la communauté éducative trouve un lieu décisif de
collaboration entre école et famille dans le projet éducatif, qu’il
conviendra de faire connaître et de mettre en œuvre dans un esprit de
communion, avec la contribution de tous, en distinguant les responsabilités,
les rôles et les compétences. Aux parents, d’une manière particulière, il
revient d’enrichir la communion autour de ce projet, en rendant vivant et
explicite le climat familial qui doit caractériser la communauté éducative.
Pour cette raison, l’école catholique, accueillant volontiers la
collaboration des parents, considère aussi comme un élément essentiel de sa
mission un service structuré de formation permanente offert aux familles,
pour les soutenir dans leur tâche éducative et pour promouvoir une cohérence
toujours plus étroite entre les valeurs proposées par l’école et celles
proposées en famille.
49. Les associations et les groupes d’inspiration chrétienne qui réunissent
les parents des écoles catholiques forment un autre pont entre la communauté
éducative et la réalité environnante. Ces associations et ces groupes
peuvent renforcer le lien de réciprocité entre école et société, en
maintenant la communauté éducative ouverte à la communauté sociale la plus
large et, en même temps, en développant une action de sensibilisation de la
société et de ses institutions par rapport à la présence et à l’action de
l’école catholique sur le terrain.
50. De même, sur le plan ecclésial, la communion vécue à l’intérieur de
l’école catholique peut et doit s’ouvrir à un échange enrichissant dans une
communion plus large avec la paroisse, le diocèse, les mouvements ecclésiaux
et l’Église universelle. Ceci implique que les laïcs (éducateurs et parents)
et les personnes consacrées appartenant à la communauté éducative prennent
part d’une manière significative, même en dehors des murs de l’école
catholique, à la vie de l’Église locale. Les membres du clergé diocésain et
les laïcs de la communauté chrétienne locale, qui n’ont pas toujours une
juste connaissance de l’école catholique, doivent la redécouvrir comme école
de la communauté chrétienne, une vivante expression de la même Église du
Christ à laquelle ils appartiennent.
51. La dimension ecclésiale de la communauté éducative de l’école
catholique, si elle est vécue authentiquement et profondément, ne peut se
limiter au rapport avec la communauté chrétienne locale. Presque par
extension naturelle, elle tend à s’ouvrir aux horizons de l’Église
universelle. Dans cette perspective, la dimension internationale de
nombreuses familles religieuses offre aux personnes consacrées la richesse
de la communion avec ceux qui partagent la même mission dans les régions du
monde les plus diverses. En même temps, elle offre le témoignage de la force
vive d’un charisme qui unit au-delà des différences. Les laïcs aussi
(éducateurs et parents) qui, dans le respect de leur état de vie, partagent
la mission éducative de ces charismes, peuvent et doivent eux-aussi prendre
part à la richesse de cette communion dans l’Église universelle, par exemple
à l’occasion de formations et de rencontres de niveau régional ou mondial.
52. L’école catholique se présente ainsi comme une communauté éducative dans
laquelle la communion ecclésiale et missionnaire mûrit en profondeur et
grandit en extension. Elle peut être le lieu où se vit une communion qui
devient un témoignage efficace de la présence du Christ, vivant dans la
communauté éducative réunie en son nom (cf. Mt 18, 20)
et qui, précisément
pour cela, ouvre à une compréhension plus profonde de la réalité et à un
engagement plus convaincu au renouvellement du monde. En effet, « si nous
pensons et si nous vivons dans la communion avec le Christ, alors nos yeux
s’ouvriront »56, et nous comprendrons que « c’est seulement de Dieu que
vient la véritable révolution, le changement décisif du monde »57.
53. La communion vécue dans la communauté éducative, animée et soutenue par
les laïcs et les personnes consacrées pleinement unis dans la même mission,
fait de l’école catholique un milieu communautaire imprégné par l’esprit de
l’Évangile. Ce milieu communautaire se veut un lieu privilégié pour la
formation des jeunes générations à la construction d’un monde fondé sur le
dialogue et la recherche de la communion, plus que sur la confrontation ;
sur la mise en commun des différences, plus que sur leur opposition. De
cette manière, l’école catholique, en s’inspirant pour son projet éducatif
de la communion ecclésiale et de la civilisation de l’amour, peut contribuer
de manière notable à éclairer les esprits de beaucoup, alors « surgiront des
hommes vraiment nouveaux, artisans de l’humanité nouvelle »58.
Conclusion
54. « Dans un monde où le premier défi, le plus provocant et le plus lourd
de conséquences est le défi culturel »59, l’école catholique est consciente
des lourdes tâches qu’elle est appelée à affronter et conserve la plus
grande importance dans les circonstances présentes.
55. Quand elle est animée par des personnes laïques et consacrées qui vivent
dans une véritable unité la même mission éducative, l’école catholique
montre le visage d’une communauté qui tend vers une communion toujours plus
profonde. Cette communion sait se faire accueillante aux personnes en
croissance, leur faisant expérimenter, par la sollicitude maternelle de l’Église,
que Dieu porte dans son cœur la vie de chacun de ses fils. Elle sait
impliquer les jeunes dans une expérience de formation globale, pour orienter
et accompagner, à la lumière de la Bonne Nouvelle, la recherche de sens
qu’ils vivent, sous des formes inédites et souvent sinueuses, mais avec une
urgence inquiétante. Une communion, enfin, qui, se fondant sur le Christ, le
reconnaît et l’annonce à tous et à chacun, comme l’unique et vrai Maître
(cf.
Mt 23, 8).
56. En adressant ce présent document à tous ceux qui vivent la mission
éducative dans l’Église, nous confions à la Vierge Marie, mère et éducatrice
du Christ et des hommes, toutes les écoles catholiques, afin que, comme les
serviteurs aux noces de Cana, elles suivent docilement son invitation
aimante : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5)
et soient ainsi, avec
toute l’Église, « la maison et l’école de la communion »60 pour les hommes
de notre temps.
Au cours de l’audience accordée au Préfet soussigné, le Saint-Père a
approuvé le présent document et il en a autorisé la publication.
Rome, le 8 septembre 2007, fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge
Marie.
Zenon Card. Grocholewski
Préfet
Mgr Angelo Vincenzo Zani
Sous-Secrétaire
Notes :
1 Benoît XVI, Discours d’ouverture du congrès ecclésial du
diocèse de Rome sur famille et communauté chrétienne (6 juin 2005) : AAS
97 (2005), 816.
2 Jean-Paul II, Allocution à l’UNESCO (2 juin 1980), n. 18 : AAS 72
(1980), 747.
3 Congrégation pour l'Éducation Catholique, L'école catholique au seuil
du troisième millénaire (28 décembre 1997), n. 4.
4 Concile Œcuménique Vatican II, Constitution pastorale sur l’Église
dans le monde de ce temps Gaudium et spes (7 décembre 1965), n. 22 : AAS
58 (1966), 1042.
5 Cf. Sacrée Congrégation pour l’Éducation Catholique, L’école
catholique (19 mars 1977), n. 32.
6 Dans le présent document on se réfère aux prêtres, religieux,
religieuses et aux personnes qui, sous diverses formes de consécration,
choisissent de suivre le Christ pour se consacrer à Lui avec un cœur
sans partage (Cf. Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale
Vita consecrata [25 mars 1996], nn. 1-12 : AAS 88 (1996), 377-385).
7 Sacrée Congrégation pour l'Éducation Catholique, Le laïc catholique
témoin de la foi dans l’école (15 octobre 1982), n. 37.
8 Congrégation pour l'Éducation Catholique, Les personnes consacrées et
leur mission dans l’école, n. 6 ; Cf. Jean-Paul II, Exhortation
apostolique post-synodale Vita consecrata, n. 96 : AAS 88 (1996),
471-472.
9 L’école catholique (19 mars 1977) ; Le laïc catholique témoin de la
foi dans l’école (15 octobre 1982) ; Orientations éducatives sur l’amour
humain. Traits d’éducation sexuelle (1er novembre 1983) ; Dimension
religieuse de l’éducation dans l’école catholique (7 avril 1988) ;
L’école catholique au seuil du troisième millénaire (28 décembre 1997) ;
Les personnes consacrées et leur mission dans l’école. Réflexions et
orientations (28 octobre 2002).
10 Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux Évêques de
l’Église Catholique Communionis Notio (28 mai 1992), n. 3b : AAS 85
(1993), 836.
11 Cf. Missel Romain, Prière Eucharistique IV.
12 Jean-Paul II, Lettre apostolique Novo millennio ineunte (6 janvier
2001), n. 43 : AAS 93 (2001), 297.
13 Benoît XVI, Homélie de la veillée de prière à Marienfeld (20 août
2005) : AAS 97 (2005), 886.
14 Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Christifideles
laici (30 décembre 1988), n. 32 : AAS 81 (1989), 451-452.
15 Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Déclaration sur l’éducation
chrétienne Gravissimum educationis (28 octobre 1965), n. 3 : AAS 58
(1966), 731 ; C.I.C., cann. 793 et 1136.
16 Paul VI, Exhortation apostolique post-synodale Evangelii nuntiandi (8
décembre 1975), n. 19 : AAS 68 (1976), 18.
17 Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Vita consecrata,
n. 54 : AAS 88 (1996), 426-427. Pour la collaboration entre les fidèles
laïcs et les personnes consacrées voir aussi les nn. 54-56 : AAS 88
(1996), 426-429.
18 Cf. Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés
de Vie Apostolique, Repartir du Christ (14 juin 2002), n. 28.
19 Cf. Congrégation pour l’Éducation Catholique, Les personnes
consacrées et leur mission dans l’école, n. 20.
20 Sacrée Congrégation pour l’Éducation Catholique, Le laïc catholique
témoin de la foi dans l’école, n. 24.
21 Jean-Paul II, Lettre apostolique Novo millennio ineunte, n. 43 : AAS
93 (2001), 297.
22 Ibid., n. 46 : 299.
23 Ibid., n. 46 : 300.
24 Sacrée Congrégation pour l'Éducation Catholique, L'école catholique,
n. 37.
25 Benoît XVI, Lettre encyclique Deus caritas est (25 décembre 2005), n.
31 : AAS 98 (2006), 244.
26 Ibid.
27 Cf. Sacrée Congrégation pour l’Éducation Catholique, Le laïc
catholique témoin de la foi dans l’école, n. 60.
28 Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur la
Révélation divine Dei Verbum (18 novembre 1965), n. 10 : AAS 58 (1966),
822.
29 Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de
Vie Apostolique, Repartir du Christ, n. 31.
30 Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de
Vie Apostolique, La vie fraternelle en communauté (2 février 1994), n.
45.
31 Sacrée Congrégation pour l’Éducation Catholique, Le laïc catholique
témoin de la foi dans l’école, n. 7.
32 Concile Œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Église
Lumen gentium (21 novembre 1964), n. 31 : AAS 57 (1965), 37.
33 Sacrée Congrégation pour l’Éducation Catholique, Le laïc catholique
témoin de la foi dans l’école, n. 24.
34 Concile Œcuménique Vatican II, Constitution pastorale sur l’Église
dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n. 4 : AAS 58 (1966), 1027.
35 Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de
Vie Apostolique, Repartir du Christ, n. 31.
36 Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Christifideles
laici, n. 61 : AAS 81 (1989), 514.
37 Cf. Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés
de Vie Apostolique, La vie fraternelle en communauté (2 février 1994),
n. 45.
38 Congrégation pour l’Éducation Catholique, Les personnes consacrées et
leur mission dans l’école, n. 21.
39 Ibid., n. 43.
40 Benoît XVI, Discours aux représentants de plusieurs communautés
musulmanes (20 août 2005) : AAS 97 (2005), 918.
41 Benoît XVI, Discours d’ouverture du congrès ecclésial du diocèse de
Rome sur famille et communauté chrétienne (6 juin 2005) : AAS 97 (2005),
815.
42 Benoît XVI, Discours aux Évêques de l’Ontario, Canada, à l'occasion
de leur visite ad limina Apostolorum (8 septembre 2006) : L’Osservatore
Romano (9 septembre 2006), 9.
43 Concile Œcuménique Vatican II, Dèclaration sur l’éducation chrétienne
Gravissimum educationis, n. 8 : AAS 58 (1966), 734.
44 Sacrée Congrégation pour l’Éducation Catholique, L'école catholique,
n. 56.
45 Cf. Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale
Christifideles laici, n. 20 : AAS 81 (1989), 425.
46 Benoît XVI, Discours aux séminaristes (19 août 2005) : AAS 97 (2005),
880.
47 Jean-Paul II, Lettre encyclique Centesimus annus (1er mai 1991), n.
39 : AAS 83 (1991), 842.
48 Sacrée Congrégation pour l’Éducation Catholique, L'école catholique,
n. 12.
49Ibid., n. 31.
50 Jean-Paul II, Lettre encyclique Sollicitudo rei socialis (30 décembre
1987), n. 38 : AAS 80 (1988), 566.
51 Benoît XVI, Lettre encyclique Deus caritas est, n. 28b : AAS 98
(2006), 240.
52 Ibid., n. 19 : 233.
53 Jean-Paul II, Lettre apostolique Novo millennio ineunte, n. 49 : AAS
93 (2001), 302.
54 Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Vita consecrata,
n. 25 : AAS 88 (1996), 398.
55 Congrégation pour l’Éducation Catholique, Les personnes consacrées et
leur mission dans l’école, n. 12.
56 Benoît XVI, Homélie au cours de la célébration eucharistique à
Marienfeld (21 août 2005) : AAS 97 (2005), 892.
57 Benoît XVI, Homélie de la veillée de prière à Marienfeld (20 août
2005) : AAS 97 (2005), 885
58 Concile Œcuménique Vatican II, Constitution pastorale sur l'Église
dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n. 30 : AAS 58 (1966), 1050.
59 Jean-Paul II, Discours aux parents, aux étudiants et aux enseignants
des écoles catholiques (23 novembre 1991), n. 6 : AAS 84 (1992), 1136.
60 Jean-Paul II, Lettre apostolique Novo millennio ineunte, n. 43 : AAS
93 (2001), 296.
Téléchargez le
document intégral sur le site de l’enseignement
catholique
Sources: www.vatican.va
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.11.2007 - BENOÎT XVI
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