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Le cadeau d'adieu de
Benoît XVI
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Le 29 mars 2013 -
(E.S.M.)
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Le jour du Samedi saint, il a autorisé une ostension télévisée du
Linceul de Turin. Rappel de sa méditation le 3 mai 2010, devant le
Linceul.
Le 3 mai 2010, Benoît XVI s'était rendu à Turin pour vénérer le
Saint-Suaire.
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Le pape Benoît XVI -
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Le cadeau d'adieu de
Benoît XVI
Le 29 mars 2013 - E.
S. M. -
Le jour du Samedi saint, il a autorisé une ostension télévisée du Linceul de
Turin. Rappel de sa méditation le 3 mai 2010, devant le Linceul.
Lu sur le blog de Jeanne Smits (leblogdejeannesmits.blogspot.fr)
Par l'un des derniers actes de son pontificat, Benoît XVI a autorisé une
ostension exceptionnelle du Saint Suaire le samedi 30 mars prochain, Samedi
Saint et donc « le » jour du Linceul qui a contenu le Corps de notre Sauveur
entre le moment de sa sépulture et sa Résurrection. Ce sera une « ostension
technologique » puisque le linge sera déployé sur le lieu de sa conservation
la cathédrale Saint-Jean de Turin et présenté à la télévision pendant une
heure à la veille de Pâques. C'est la RAI Uno qui assurera la retransmission
mais celle-ci sera probablement reprise par de nombreuses télévisions du
monde entier et se fera également par internet.
[L'ostension sera visible de 17h10 à 18h40 sur Rai Uno. Le Pape François a
envoyé un message video].
Le 3 mai 2010, Benoît XVI s'était rendu à Turin pour vénérer le
Saint-Suaire.
J'avais à l'époque évoqué la (énième) et inévitable polémique attachée à
chaque action du Saint-Père. Tandis que certains relançaient le débat sur
l'authenticité du Linceul, d'autres lui reprochaient, dans l'intense
méditation prononcée devant le Saint-Suaire, de n'avoir pas une seule fois
prononcé le mot "relique", lui préférant le mot "icône", qu'il utilise à
quatre reprises (lire ici:
http://benoit-et-moi.fr/2010-I/0455009cf20864101/0455009d6d0ece601.html)
Méditation de Benoît XVI devant le Saint-Suaire
Chers amis,
C'est pour moi un moment très attendu. En diverses autres occasions, je me
suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et
cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années
qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire
Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que
Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l'Eglise, et même
toute l'humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et
également pour l'occasion de partager avec vous une brève méditation qui m'a
été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: "Le mystère
du Samedi Saint".
On peut dire que le Saint-Suaire est l'Icône de ce mystère, l'Icône du
Samedi Saint. En effet, il s'agit d'un linceul qui a enveloppé la dépouille
d'un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous
rapportent de Jésus, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de
l'après-midi. Le soir venu, comme c'était la Parascève, c'est-à-dire la
veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d'Arimathie, un riche et
influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de
pouvoir enterrer Jésus dans son tombeau neuf, qu'il avait fait creuser dans
le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l'autorisation, il acheta
un linceul et, ayant descendu le corps de Jésus de la croix, l'enveloppa
dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15,
42-46). C'est ce que rapporte l'Evangile de saint Marc, et les
autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, Jésus
demeura dans le sépulcre jusqu'à l'aube du jour après le sabbat, et le
Saint-Suaire de Turin nous offre l'image de ce qu'était son corps étendu
dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève
(environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et
sa signification.
Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une
ancienne Homélie: "Que se passe-t-il? Aujourd'hui, un grand silence
enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence
parce que le Roi dort... Dieu s'est endormi dans la chair, et il réveille
ceux qui étaient dans les enfers" (Homélie pour le Samedi
Saint, PG 43, 439). Dans le Credo, nous professons que Jésus
Christ "a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est
descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts".
Chers frères et sœurs, à notre époque, en particulier après avoir traversé
le siècle dernier, l'humanité est devenue particulièrement sensible au
mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de
l'homme contemporain, de façon existentielle, presque inconsciente, comme un
vide dans le cœur qui s'est élargi toujours plus. Vers la fin du xix siècle,
Nietzsche écrivait: "Dieu est mort! Et c'est nous qui l'avons tué!".
Cette célèbre expression est, si nous regardons bien, prise presque à la
lettre par la tradition chrétienne, nous la répétons souvent dans la Via
Crucis, peut-être sans nous rendre pleinement compte de ce que nous disons.
Après les deux guerres mondiales, les lager et les goulag, Hiroshima et
Nagasaki, notre époque est devenue dans une mesure toujours plus grande un
Samedi Saint: l'obscurité de ce jour interpelle tous ceux qui s'interrogent
sur la vie, et de façon particulière nous interpelle, nous croyants. Nous
aussi nous avons affaire avec cette obscurité.
Et toutefois, la mort du Fils de Dieu, de Jésus de Nazareth a un aspect
opposé, totalement positif, source de réconfort et d'espérance. Et cela me
fait penser au fait que le Saint-Suaire se présente comme un document
"photographique", doté d'un "positif" et d'un "négatif". Et en effet, c'est
précisément le cas: le mystère le plus obscur de la foi est dans le même
temps le signe le plus lumineux d'une espérance qui ne connaît pas de
limite. Le Samedi Saint est une "terre qui n'appartient à personne" entre la
mort et la résurrection, mais dans cette "terre qui n'appartient à personne"
est entré l'Un, l'Unique qui l'a traversée avec les signes de sa Passion
pour l'homme: "Passio Christi. Passio hominis". Et le Saint-Suaire
nous parle exactement de ce moment, il témoigne précisément de l'intervalle
unique et qu'on ne peut répéter dans l'histoire de l'humanité et de
l'univers, dans lequel Dieu, dans Jésus Christ, a partagé non seulement
notre mort, mais également le fait que nous demeurions dans la mort. La
solidarité la plus radicale.
Dans ce "temps-au-delà-du temps", Jésus Christ "est descendu aux
enfers". Que signifie cette expression? Elle signifie que Dieu, s'étant fait
homme, est arrivé au point d'entrer dans la solitude extrême et absolue de
l'homme, où n'arrive aucun rayon d'amour, où règne l'abandon total sans
aucune parole de réconfort: "les enfers". Jésus Christ, demeurant dans la
mort, a franchi la porte de cette ultime solitude pour nous guider également
à la franchir avec Lui. Nous avons tous parfois ressenti une terrible
sensation d'abandon, et ce qui nous fait le plus peur dans la mort, est
précisément cela, comme des enfants, nous avons peur de rester seuls dans
l'obscurité, et seule la présence d'une personne qui nous aime peut nous
rassurer. Voilà, c'est précisément ce qui est arrivé le jour du Samedi
Saint: dans le royaume de la mort a retenti la voix de Dieu. L'impensable a
eu lieu: c'est-à-dire que l'Amour a pénétré "dans les enfers": dans
l'obscurité extrême de la solitude humaine la plus absolue également, nous
pouvons écouter une voix qui nous appelle et trouver une main qui nous prend
et nous conduit au dehors. L'être humain vit pour le fait qu'il est aimé et
qu'il peut aimer; et si dans l'espace de la mort également, a pénétré
l'amour, alors là aussi est arrivée la vie. A l'heure de la solitude
extrême, nous ne serons jamais seuls: "Passio Christi. Passio hominis".
Tel est le mystère du Samedi Saint! Précisément de là, de l'obscurité de la
mort du Fils de Dieu est apparue la lumière d'une espérance nouvelle: la
lumière de la Résurrection. Et bien, il me semble qu'en regardant ce saint
linceul avec les yeux de la foi, on perçoit quelque chose de cette lumière.
En effet, le Saint-Suaire a été immergé dans cette obscurité profonde, mais
il est dans le même temps lumineux; et je pense que si des milliers et des
milliers de personnes viennent le vénérer, sans compter celles qui le
contemplent à travers les images - c'est parce qu'en lui, elles ne voient
pas seulement l'obscurité, mais également la lumière; pas tant l'échec de la
vie et de l'amour, mais plutôt la victoire, la victoire de la vie sur la
mort, de l'amour sur la haine; elles voient bien la mort de Jésus, mais
elles entrevoient sa Résurrection; au sein de la mort bat à présent la vie,
car l'amour y habite. Tel est le pouvoir du Saint-Suaire: du visage de cet "Homme
des douleurs", qui porte sur lui la passion de l'homme de tout temps et
de tout lieu, nos passions, nos souffrances, nos difficultés, nos péchés
également - "Passio Christi. Passio hominis" - de ce visage émane une
majesté solennelle, une grandeur paradoxale. Ce visage, ces mains et ces
pieds, ce côté, tout ce corps parle, il est lui-même une parole que nous
pouvons écouter dans le silence. Que nous dit le Saint-Suaire? Il parle avec
le sang, et le sang est la vie! Le Saint-Suaire est une Icône écrite avec le
sang; le sang d'un homme flagellé, couronné d'épines, crucifié et transpercé
au côté droit. L'image imprimée sur le Saint-Suaire est celle d'un mort,
mais le sang parle de sa vie. Chaque trace de sang parle d'amour et de vie.
En particulier cette tâche abondante à proximité du flanc, faite de sang et
d'eau ayant coulé avec abondance par une large blessure procurée par un coup
de lance romaine, ce sang et cette eau parlent de vie. C'est comme une
source qui murmure dans le silence, et nous, nous pouvons l'entendre, nous
pouvons l'écouter, dans le silence du Samedi Saint.
Chers amis, rendons toujours gloire au Seigneur pour son amour fidèle et
miséricordieux. En partant de ce lieu saint, portons dans les yeux l'image
du Saint-Suaire, portons dans le cœur cette parole d'amour, et louons Dieu
avec une vie pleine de foi, d'espérance et de charité. Merci.
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la vidéo ►
Vénération du Saint Suaire
Sources :
benoit-et-moi.
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.03.2013 - T/Benoît XVI
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