Sacramentum Caritatis de Benoît XVI:
Les questions disputées |
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ROME, le 29 Mars 2007 -
(E.S.M.) - Après notre lecture d’ensemble de
l’Exhortation Apostolique Sacramentum Caritatis de Benoît XVI, il est
bon de revenir cette semaine sur quelques rappels qui ont
particulièrement ému les médias et le grand public.
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D’ACCORD, MAIS LA COMMUNION
POUR LES DIVORCES REMARIES ?
Sacramentum Caritatis du pape Benoît XVI: Les questions disputées
EXHORTATION APOSTOLIQUE MYSTERIUM CARITATIS (II)
suite
Après notre lecture d’ensemble de l’Exhortation Apostolique
Sacramentum Caritatis (MC) de Benoît XVI, il est bon de revenir cette semaine sur
quelques rappels qui ont particulièrement ému les médias et le grand public,
mais dont le sens apparaît lumineux dès lors qu’on prend la peine de les
placer dans la perspective catholique, où l’Eucharistie est tout à la fois
Mystère, Offrande de soi et Communion de charité. Ainsi…
ON PARLE DU RETOUR DE LA MESSE EN LATIN ?
« Pour mieux exprimer l’unité et l’universalité de l’Église, je voudrais
recommander, souligne le pape Benoît XVI, ce qui a été suggéré par le Synode des Évêques, en harmonie avec
les directives du Concile Vatican II : excepté les lectures, l’homélie et la
prière des fidèles, il est bon que ces célébrations soient en langue latine
; et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la
tradition de l’Église, et éventuellement que soient exécutées des pièces de
chant grégorien. De façon plus générale, je demande que les futurs prêtres,
dès le temps du séminaire, soient préparés à comprendre et à célébrer la
Messe en latin, ainsi qu’à utiliser des textes latins et à utiliser le chant
grégorien ; on ne négligera pas la possibilité d’éduquer les fidèles
eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en latin, ainsi
qu’au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie. »
(MC 62)
La requête du Saint-Père vise avant tout les Messes célébrées à l’occasion
des grands rassemblements, auxquels prennent part des fidèles de cultures et
de langues différentes. On comprendra facilement que l’utilisation du latin,
« langue universelle de l’Église romaine », permette de « mieux exprimer
l’unité et l’universalité de l’Église ». En outre, comme langue cultuelle et
sacrée, le latin est propre à suggérer combien l’Eucharistie est un Mystère
surnaturel.
Ce rappel n’est en aucun cas un « retour en arrière », mais une simple
marque de fidélité aux intentions du concile Vatican II : s’il découle du
bon sens que les lectures, l’homélie et la prière universelle soient
prononcées dans les langues maternelles, « on veillera, écrit Vatican II, à
ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en langue latine les
parties de l’ordinaire de la Messe qui leur reviennent. » Sur ce
point, comme sur celui du chant grégorien, il est vrai que le Concile n’aura
guère été suivi en France, d’où l’émotion suscitée par ce simple rappel de bon
sens !
D’ACCORD, MAIS LA COMMUNION POUR LES DIVORCES REMARIES ?
« Si l’Eucharistie exprime le caractère irréversible de l’amour de Dieu pour
son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation
au sacrement de Mariage, l’indissolubilité à laquelle tout véritable amour
ne peut qu’aspirer. L’attention pastorale que le Synode a réservée aux
situations douloureuses dans lesquelles se trouvent de nombreux fidèles qui,
après avoir célébré le sacrement de Mariage, ont divorcé et contracté une
nouvelle union, est donc plus que justifiée. Il s’agit d’un problème
pastoral épineux et complexe, une vraie plaie du contexte social actuel, qui
touche de manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes. Par amour de
la vérité, les Pasteurs sont obligés de bien discerner les diverses
situations, pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les
fidèles concernés. Le Synode des Évêques a confirmé la pratique de l’Église,
fondée sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12), de ne pas admettre aux
sacrements les divorcés remariés, parce que leur état et leur condition de
vie contredisent objectivement l’union d’amour entre le Christ et l’Église,
qui est signifiée et mise en œuvre dans l’Eucharistie. »
Il y a là une question de cohérence. La vérité de l’Eucharistie, c’est que
ce sacrement signifie le don d’amour total et irréversible que Jésus fait de
son Corps à l’Église. La vérité du mariage chrétien, c’est que, dans ce
sacrement, les époux signifient par le don total qu’ils se font de leur vie
le don total que Dieu fait aux hommes de sa propre vie. Le mariage et
l’Eucharistie signifient donc la même vérité : celle de l’amour absolument
fidèle – et on sait au prix de quelles souffrances ! – que Dieu veut offrir
aux hommes.
Quand, d’une manière qu’il revient à Dieu seul de juger, l’union de deux
époux à été non seulement rompue mais remplacée par une seconde union de
type conjugal, on comprend aisément que cette situation « contredit
objectivement l’union d’amour entre le Christ et l’Église, qui est signifiée
et mise en œuvre dans l’Eucharistie », car l’amour de Dieu pour chacun de
nous est unique, total et définitif. Dans une telle situation, la Communion
eucharistique serait détournée de sa signification.
Si, pour ce motif de cohérence, les personnes divorcées-remariées (comme du
reste tout chrétien dont le cœur serait dans une situation d’infidélité à
l’amour de Dieu) ne peuvent participer à la Communion, elles n’en sont pas
pour autant «excommuniées», comme trop souvent on l’entend dire, et
faussement. Cela est très clairement souligné par le Pape Benoît XVI et par les évêques
qui connaissent de près ces situations complexes et douloureuses :
« Toutefois, les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent
d’appartenir à l’Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant
qu’ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la
participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l’écoute de
la Parole de Dieu, par l’adoration eucharistique et la prière, par la
participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un
prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les
œuvres de pénitence, par l’engagement dans l’éducation de leurs enfants. »
(MC 29)
De quoi, donc, apporter vraiment sa pierre à l’édifice de l’Église !
Thomas Diradourian, vicaire
… ET FINALEMENT, LE CÉLIBAT DES PRÊTRES ?
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Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
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