Vingt-cinq ans après, L’esprit
d’Assise |
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Le 28 janvier 2011
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(E.S.M.)
- Le blog Eschaton a mis en ligne une remarquable analyse de Jean Madiran dans le numéro de Présent daté du 28 janvier.
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Vingt-cinq ans après, L’esprit d’Assise
Le 28 janvier 2011 - E.
S. M. -
Jean Madiran développe ici un parallèle entre le faux esprit du concile
Vatican II, dénoncé en décembre 2005 par Benoît XVI, et le faux esprit
d'Assise laissant entendre que toutes les religions sont des voies d'accès à
Dieu. Dans l'attente et l'espoir que le Saint Père dissipe toute confusion
au sujet de ce genre de réunion, Madiran dégage quelques pistes pour nous
permettre d'en faire une réception correcte.
- Une délégation catholique conduite par le patriarche d’Antioche vient de
porter au ministre égyptien des affaires religieuses une traduction
authentique, en arabe, du discours prononcé le 10 janvier par Benoît XVI
devant le corps diplomatique.
Ce discours avait été suivi d’une rupture, par Al Azhar, de son dialogue
avec le Vatican.
La démarche officielle du patriarche d’Antioche a, selon La Croix, exprimé
au ministre égyptien l’espoir qu’Al Azhar « se rendra bien à Assise, en
octobre, à l’invitation de Benoît XVI pour commémorer les 25 années de la
première rencontre ».
- Il y a donc peu de chance que cette commémoration d’octobre puisse être
annulée. L’annonce a été faite, les invitations sont arrivées, le
Saint-Siège y voit même une occasion et un argument pour la reprise du
dialogue avec l’islam. La supplique à Benoît XVI pour une annulation ne sera
pas exaucée, mais elle aura posé des questions, suggéré des réflexions, et
peut-être fait avancer le débat.
- Cette supplique est celle de plusieurs laïcs italiens, universitaires,
journalistes, intellectuels : Francis Agnoli, Lorenzo Bertochi, Roberto de
Mattei, Corrado Gnerre, Alessandro Gnocchi, Camilio Langone, Mario Palmaro,
premiers signataires. Leur inquiétude est de voir se maintenir un esprit
d’Assise qui – pour le dire en résumé – ne tient pas compte de la
différence, pourtant énoncée il y a vingt-cinq ans, entre « prier ensemble »
et « être ensemble pour prier ».
- A vrai dire, la différence énoncée n’a jamais été expliquée. On voit bien
la différence verbale, qui rassure : il y a donc une différence, c’est bien.
Mais on voit mal, ou pas du tout, en quoi cette différence consiste. Quand
il se trouve que c’est dans une église que l’on est « ensemble pour prier »,
cela ressemble beaucoup à « prier ensemble »…
- Il n’y aurait pas cette difficulté si l’on considérait la réunion d’Assise
il y a vingt-cinq ans et bientôt sa réitération non pas comme une démarche
religieuse, mais comme une démarche diplomatique en vue de la paix dans le
monde. D’ailleurs il s’agit là de la paix temporelle, problème politique, et
non pas de la paix des âmes (qui, chez les saints, demeure même en pleine
guerre). S’il est clair que c’est une politique du Saint-Siège qui est en
question, il va de soi que ses aspects et conséquences discutables puissent
être discutés. Si c’est une pastorale religieuse (et missionnaire ?), cela
devient plus délicat.
- C’est le Pape qui a réalisé Assise, c’est encore un pape qui va le
recommencer, le Souverain Pontife est donc le rassembleur des religions, il
se trouve en quelque sorte à leur tête, il est un chef d’orchestre. La
défaillance mondiale des pouvoirs temporels, leur impuissance devant les
féodalités financières internationales, leur refus de toute loi divine
supérieure à la conscience humaine les frappent d’une disqualification
morale aussi radicale que leur nuisance politique. Rendez à César…, mais le
Saint-Siège ne trouve plus en face de lui un César digne de ce nom. C’est
une situation d’exception.
- De même qu’il y a eu un « esprit du Concile » terriblement ravageur en ce
qu’il rejetait tout ce qui lui était antérieur, de même on distingue un «
esprit d’Assise » niveleur en ce qu’il incite à croire que toutes les
religions sont de même nature et convergent également vers le bien. Pour que
la parole soit enfin officiellement libérée en décembre 2005 sur l’« esprit
du Concile », il a fallu que passent et s’estompent quarante années et trois
papes. Pour qu’elle soit officiellement libérée sur l’« esprit d’Assise »,
il faudra peut-être beaucoup moins. Ce pourrait être, pourquoi pas,
l’inattendu d’octobre.
JEAN MADIRAN
Sources : Présent
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.01.2011 - T/Brèves
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