Jean Paul II : l'homme prend
conscience d'être une personne |
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Cité du Vatican, le 27 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Dans la précédente méditation, le pape Jean Paul II a commencé
une analyse sur le sens de la solitude originelle de l'homme.
Le concept de solitude originelle implique aussi bien le concept d'autoconscience
que celui d'autodétermination.
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Jean Paul II : l'homme prend conscience d'être une personne
Pages précédentes :
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Réflexions sur l'origine de la famille
►
La frontière qui sépare l'innocence primitive
de l'homme du péché originel
►
L'arbre de la connaissance du bien et du mal
►
Le sens de la solitude de l'homme à l'origine
Le 27 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Dans la dernière méditation, le pape Jean Paul II a commencé d'analyser la
signification de la solitude originelle de l'homme. Nous nous sommes
inspirés du texte yahviste, et en particulier des paroles suivantes :
Il n'est pas bon pour l'homme d'être seul : je
veux lui faire une aide qui lui soit accordée (Gn 2, 18).
Cette analyse nous a portés à des conclusions surprenantes en ce qui
concerne l'anthropologie, c'est-à-dire la science fondamentale de l'homme,
renfermée dans ce livre. En effet, en quelques phrases, le texte biblique
décrit l’homme comme une personne dotée d'une subjectivité qui le
caractérise.
L'homme créé à l'image de Dieu
A ce premier homme, Dieu donne un ordre concernant tous les arbres du
paradis terrestre et spécialement l'arbre de la connaissance du bien et du
mal. Aux traits de l'homme, décrits plus haut, vient se joindre alors
l'élément du choix et de l'autodétermination, c'est-à-dire de la volonté
libre. Ainsi l'image de l'homme nous apparaît dans son intégrité.
Le concept de solitude originelle implique aussi bien le concept d'autoconscience
que celui d'autodétermination. Sans avoir bien saisi le sens de la solitude
de l'homme, nous ne saurions comprendre les paroles qui suivent, prélude de
la création de la première femme : Je veux lui faire une aide. Sans avoir
bien saisi le sens profond de la solitude de l'homme, on ne saurait bien
comprendre et correctement interpréter la situation de l'homme créé à
l'image de Dieu qui apparaît dans le second récit comme le sujet de
l'alliance ; il apparaît comme une personne, comme un
partenaire de l'absolu, en tant qu'il doit en pleine conscience choisir
entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. En effet, le
premier ordre de Dieu exprime la dépendance de l'homme-créature par rapport
à son créateur. L'homme est seul ; en même temps, il se trouve dans une
relation unique avec Dieu lui-même. La définition anthropologique de l'homme
contenue dans le texte yahviste se rapproche du contenu de la définition
théologique de l'homme dans le premier récit de la création
(Faisons l'homme à notre image et ressemblance),
(Gn 1, 26).
L'homme et le monde visible
Ainsi formé, poursuit Jean Paul II, l'homme appartient au monde visible, c'est un corps parmi les
corps. Reprenant la signification de la solitude original de l'homme, nous
l'appliquons à l'homme considéré dans son intégrité. Le corps, qui fait
participer l'homme à la création visible, lui fait prendre conscience de sa
solitude. Autrement l'homme eût été incapable d'arriver à cette conviction
(cf. Gn 2, 20), il fallait que son corps rende
la chose évidente. La conscience de la solitude aurait pu se briser
précisément à cause du corps. En se basant sur l'expérience de son corps,
l'homme Adam aurait pu arriver à la conclusion qu'il était substantiellement
semblable aux autres êtres vivants (animalia).
Nous lisons au contraire qu'il n'est pas arrivé à cette conclusion, mais
qu'il est arrivé à la conviction d'être seul. Le texte yahviste ne parle
jamais directement du corps ; même lorsqu'il dit que le Seigneur modela
l'homme avec de la poussière prise du sol, il parle de l'homme et non du
corps. L'ensemble du récit nous offre des fondements suffisants pour
comprendre cet homme, créé dans le monde visible comme un corps parmi les
corps.
L’homme et le travail.
L'analyse du texte yahviste nous permet en outre d'établir un lien entre
la solitude originelle de l'homme et la conscience du
corps. Cette conscience distingue l'homme de tous les êtres vivants
et le sépare d'eux, elle fait aussi de lui une personne. On peut affirmer
avec certitude que cet homme ainsi formé a en même temps la sensation et la
conscience de son propre corps, et cela à partir de l'expérience de sa
solitude originelle.
Tout cela est contenu implicitement dans le second récit de la création de
l'homme. Et l'analyse du texte nous permet d'amples développements.
Lorsqu'au début du texte yahviste, avant même qu'on parle de la création de
l'homme avec de la poussière prise du sol, nous lisons qu'il n'y avait pas
d'homme pour cultiver le sol et faire monter de la terre l'eau des canaux
pour irriguer toute la surface du sol (Gn 2, 5-6),
nous associons justement ce passage à celui du premier récit, où se trouve
exprimé l'ordre de Dieu : remplissez la terre et dominez-la
(Gn 1, 28). Le second récit parle explicitement du
travail de l'homme pour cultiver la terre. Le premier moyen fondamental pour
dominer la terre se trouve dans l'homme lui-même.
L'homme peut dominer la terre parce que lui seul - et aucun autre être
vivant - est capable de la cultiver et de la transformer selon ses propres
besoins (il faisait monter de la terre l'eau des canaux
pour irriguer toute la surface du sol). Voilà que cette première
ébauche d'une activité spécifiquement humaine semble faire partie de la
définition de l'homme, comme cela ressort de l'analyse du texte yahviste. On
peut donc affirmer ceci : cette ébauche est inhérente à la signification de
la solitude originelle et elle appartient à la dimension de solitude à
travers laquelle l'homme, dès le début, est dans le monde visible comme un
corps parmi les corps et découvre le sens de sa corporalité.
Ce sera là l'objet d'une prochaine méditation de Jean Paul II.
(à suivre) :
L'ALTERNATIVE ENTRE LA MORT ET L'IMMORTALITE
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.10.2008 -
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