Le mariage dans l’Église catholique |
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Le 27 mai 2008 -
(E.S.M.) - Des réponses claires et concises aux principales
questions que se posent les jeunes relativement au mariage. Dans un
contexte social et culturel exigeant, découvrez la grandeur et l’immense
dignité du mariage : un appel divin, une réelle vocation, un chemin de
sainteté !
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Pourquoi se marier pour
la vie ? -
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Le mariage dans l’Église catholique
(1er partie)
Ce survol de la vision catholique du mariage rejoindra toutes les personnes
qui désirent découvrir ou approfondir la vérité sur le mariage en tant
qu’institution naturelle voulue par le Créateur, et en tant que sacrement
institué par le Christ. Une publication qui sera particulièrement appréciée
des jeunes, des éducateurs, des responsables de la préparation au mariage et
de la pastorale jeunesse, ainsi que des familles catholique.
INTRODUCTION
Le mariage est un appel divin par lequel un homme et une femme se donnent
l’un à l’autre dans une alliance pour toute la vie. C’est une opportunité
d’expérimenter la beauté de l’amour humain, un amour qui reflète l’amour de
Dieu. C’est un chemin qui mène à la sainteté - à devenir des saints. La
plupart des gens conservent aujourd’hui encore un idéal très élevé du
mariage et espèrent y trouver leur propre bonheur. L’avenir de notre société
et de notre Église - et de toute l’humanité - dépend en fait de la santé de
notre vie familiale et conjugale. À l’heure actuelle, pourtant, le mariage
est souvent incompris ou sous-estimé. Bien des relations qui n’en sont pas
sont appelées mariages. Et bien des gens tardent trop à se marier. Ils
n’expriment pas leur amour conjugal en bâtissant une famille avec Dieu. Ils
saisissent mal la signification et la place de la sexualité dans leur vie,
avant et après le mariage. De nombreux mariages vivent des tensions et
certains éclatent. Il est donc impératif de redécouvrir la signification du
mariage.
Dieu nous aime d’un amour si grand qu’Il ne peut le comparer qu’à un bon
mariage (Os 2, 21). Il veut nous élever pour
nous faire partager sa propre vie divine et son amour ; pour y arriver Il
est venu parmi nous en tant qu’homme, Jésus Christ (2 P
1,4; Vatican II,
Lumen
Gentium no 2). Comme le disaient les premiers chrétiens : «
Le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire Dieu » (Catéchisme
de l'Église catholique - CEC, no 460). Et pour que nous
commencions tout de suite à vivre cette vie divine, Il nous a donné sa
vérité dans les Écritures, dans l’Église vivante qui nous enseigne et,
par-dessus tout, dans la personne de Jésus Christ. Voilà la vérité qui nous
rend libres (Jn 8, 32) - une vérité qui est
aussi sagesse divine à propos du mariage, de la sexualité et de la vie
familiale.
LE MARIAGE C'EST IMPORTANT
1. Pourquoi le mariage est-il si important pour l’Église ?
C’est parce que le mariage est très important pour les êtres humains, qu’il
l’est aussi pour l’Église. Jésus a établi l’Église comme son intime, son
unique, son épouse (cf. Ep 5, 25). L’Église, pour sa part, désire partager
avec le monde ce qu’elle a appris à propos de l’amour. En aimant bien -
comme Jésus a aimé (Jn 15, 12) - nous pouvons ressembler davantage à Dieu le
Père, le Fils et l’Esprit Saint, qui se donnent totalement l’un à l’autre
sans réserve, devenant ainsi don pour les autres. Lorsque, par ailleurs,
nous aimons mal, lorsque nous péchons au plan sexuel ou manquons à notre
engagement conjugal, nous obscurcissons l’image de Dieu en nous. Nous
abusons des dons que sont notre corps et notre liberté, ignorant alors la
vérité sur l’amour, la vie, notre sexualité et notre avenir. Nous blessons
l’autre et nous nous blessons nous-même. La bonne nouvelle c’est que Jésus
nous apporte pardon et guérison. Il nous offre un nouveau départ et une
nouvelle direction. Il a le pouvoir de nous transformer en enfants de
lumière et d’amour, en personnes qui aiment comme aiment les Personnes de la
Trinité.
L’Église veut aider les couples à apprécier pleinement la signification du
mariage. Entre chrétiens, le mariage est une réalité sacrée, un « sacrement
», un signe efficace de l’amour et de la fidélité de Dieu, qui divinise
l’union naturelle du mariage. C’est aussi le début d’une famille, la cellule
de base de la société et de la communauté chrétienne (une « église
domestique »). L’Église cherche donc à proclamer la vérité et la
signification de l’amour conjugal telles que révélées par le Christ. Comme «
experte en humanité », elle cherche à appuyer les couples pour qu’ils vivent
un mariage heureux. Et comme « épouse du Christ », elle cherche à être un
reflet de cet amour engagé, fidèle et fécond en action.
LE SEXE
L'Église croit-elle vraiment que le sexe est une
bonne chose ?
Oui ! La Bible affirme, dès ses premières pages, que la sexualité humaine
est une bonne chose. Homme et femme, nous sommes créés « à l’image de Dieu
». Notre vocation est inscrite directement dans nos natures corporelles -
appel à nous unir pour ne devenir « qu’une seule chair », à être « féconds »
et à se « multiplier » (Gn 1, 2).
Notre sexualité humaine en temps qu’homme et femme s’exprime de mille et une
manières : dans nos corps et nos personnalités, nos perceptions et nos
réactions, nos gestes et nos activités, notre amour et nos amitiés. Mais
l’expression la plus intense de la sexualité humaine est l’union corporelle
des époux. L’ « acte conjugal » exprime l’intimité d’esprit et de corps,
l’unité de deux personnes qui se donnent et se reçoivent mutuellement, et la
promesse de fidélité à ce don. Il a le pouvoir de « dire l’amour » et de «
faire l’amour ». Il a aussi le pouvoir de « dire la vie » et de « faire la
vie ». De nouveaux êtres humains viennent ainsi à la vie au cœur de
l’étreinte amoureuse de leurs parents et dans la sécurité de cet engagement.
L’Église encourage le « bon sexe », c’est-à-dire l’intimité sexuelle qui
unit un homme et une femme en tant qu’amants fidèles et parents potentiels,
et qui, pour cette raison, présuppose un engagement pour la vie dans le
mariage (cf.
CEC,
no 1604). Dans le contexte du mariage, l’acte sexuel réalise et
célèbre maintes et maintes fois la sainteté de l’alliance conjugale.
3. Pourquoi tant de gens aujourd’hui tardent-ils à
se marier ?
Bien des couples vivent aujourd’hui une relation qui fait place au rapport
sexuel sans s’engager dans le mariage. Cela s’explique de plusieurs façons :
les opportunités et les exigences des études, du travail et des voyages ;
une réticence à embrasser tout parcours de vie qui exigerait des sacrifices
; la crainte de prendre un engagement de toute la vie envers une autre
personne et la crainte des responsabilités parentales ; les pressions
économiques et sociales ; une vision purement séculière qui considère le
mariage comme un simple contrat plutôt que d’y voir une vocation donnée par
Dieu, etc. Même des chrétiens parlent parfois de « mariage à l’essai » et «
vivent ensemble » pour un certain temps, peut-être même des années, avant de
« plonger ».
Mais plus la cohabitation gagne en popularité, plus il devient évident
qu’elle réduit les chances de réussite d’un éventuel mariage. Ceux qui
suggèrent aux couples de reporter à plus tard leur réponse à l’appel de la
nature et de la grâce les trompent. En évitant toujours de dire « je le veux
», les amoureux s’habituent au non engagement. Et si jamais ils développent
le désir de l’engagement, ils sont confrontés au problème de s’y être
refusés pendant des années. Comme ils étaient toujours habités par une
arrière-pensée : « Je peux toujours m’en sortir si les choses ne tournent
pas à mon goût », il leur faut maintenant réapprendre à aimer vraiment. La
liberté imaginaire de vivre « sans attache » limite en fait leur liberté de
se donner réellement et de bâtir leur vrai bonheur. Car Jésus l’a dit : « Il
n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis »
(Jn 15, 13).
PROMESSE
4. Mais le mariage ajoute-t-il réellement quelque
chose ?
« L’amour conjugal comporte une totalité où entrent toutes les composantes
de la personne - appel du corps et de l’instinct, force du sentiment et de
l’affectivité, aspiration de l’esprit et de la volonté - ; il vise une unité
profondément personnelle, celle qui, au-delà de l’union en une seule chair,
conduit à ne faire qu’un cœur et qu’une âme ; il exige l’indissolubilité et
la fidélité dans la donation réciproque définitive ; et il s’ouvre sur la
fécondité » (CEC, no 1643).
Lorsque les époux déclarent publiquement partager ces idéaux en se
promettant de s’aimer et de se respecter pour la vie en tant que mari et
femme, ils s’engagent dans un certain projet de vie. Leur déclaration
élimine toute anxiété et toute ambiguïté liée à la cohabitation. Elle
appelle la famille et les amis présents, ainsi que toute la communauté, à
reconnaître et à soutenir ce mariage. En prononçant cette déclaration devant
Dieu et son Église, dans le cadre d’un mariage sacramentel, les époux
demandent la grâce surnaturelle dont ils ont besoin pour vivre fidèlement
leur vocation. Ils professent publiquement non seulement leur amour, mais
aussi leur foi et leur espérance.
POURQUOI ATTENDRE ?
5. Les couples devraient-ils vraiment attendre le
mariage pour avoir des relations sexuelles ?
Dire ce qu’on pense et penser ce qu’on dit : voilà ce qui devrait guider nos
gestes sexuels. Or, le sexe parle de mariage. La relation sexuelle est le
langage du corps qui accompagne et exprime, encore et encore, les
engagements du mariage. C’est le langage du don total. La personne ou les
personnes qui ne sont pas encore prêtes à dire : « Je te donne tout de
moi-même, y compris mon corps » et « j’accepte de toi le don total de
toi-même, y compris ton corps », ne sont pas prêtes à avoir des rapports
sexuels. Si un homme et une femme n’ont pas peur de devenir don l’un pour
l’autre, ils ne devraient pas craindre le mariage.
En dehors du mariage, la relation sexuelle est contraire aux Commandements
de Dieu et aux clairs enseignements de la Bible (Ex 20, 14
; Dt 5, 18 ; Mt 15, 19 ; 19, 18 ; Rm 13, 9 ; Col 3, 5 ; Ep 5, 3)
et de la tradition catholique. Un tel geste librement choisi en toute
connaissance de cause est une faute grave. Les Commandements ne sont pas
arbitraires. Ils protègent ce qu’il y a de plus important : notre corps, notre
sexualité, notre personnalité, notre amour et notre vie de famille.
Certaines personnes craignent de devenir « inhibées », « immatures » ou «
inexpérimentées » si elles évitent l’activité sexuelle avant le mariage.
Mais, comme nous le prouve l’histoire d’Adam et Ève, il n’y a rien à gagner
en sagesse pour qui choisit de pécher. Il n’en découle que confusion, honte
et dépendance.
L’Église connaît la réalité de la tentation. Elle comprend la faiblesse
humaine. C’est pourquoi, en plus de proclamer la vérité sur la volonté de
Dieu pour l’humanité, elle offre la miséricorde de Dieu à ceux et celles qui
tombent. Le Christ a offert son pardon aux personnes qui ont le plus
gravement péché au plan sexuel (Jn 4 ; 8, 1-11).
Mais Il les a aussi invitées à « ne plus pécher ». L’Évangile nous appelle
toujours à vivre plus et mieux. Il nous appelle à une vie nouvelle. « Or, on
sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche (….)
; ceux qui commettent ces fautes-là n’hériteront pas du Royaume de Dieu.
Mais le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité,
serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi :
contre de telles choses il n’y a pas de loi. Or ceux qui appartiennent au
Christ Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises »
(Ga 5, 19-24).
6. Que dirait alors l’Église aux couples qui
cohabitent ?
L’Église reconnaît la bonne volonté profonde et la fidélité de bien des
couples qui cohabitent, mais elle s’inquiète aussi beaucoup pour eux. Une
relation « qui ne va nulle part » et qui n’est pas fondée sur la vérité au
sujet de l’homme et de la femme peut nuire aux couples. Ces couples passent
à côté d’une réalité beaucoup plus épanouissante - le sacrement du mariage -
et voient diminuer leurs chances de bâtir et de réussir un tel mariage dans
l’avenir. Rien ne prouve que la cohabitation est une bonne préparation au
mariage, bien au contraire. La « fidélité » vécue dans une succession de
courtes relations ou dans une relation plus longue, mais dont l’issue reste
incertaine, ne prépare pas à la fidélité exclusive et permanente vécue à
l’intérieur du mariage.
Les couples qui cohabitent devraient repenser aux attentes qu’ils
nourrissaient lorsqu’ils ont décidé de vivre ensemble et à l’évolution de
ces attentes. Que dit leur décision de reporter le mariage au sujet de leur
relation ou d’eux-mêmes ? Partagent-ils réellement leurs vies ? Que se
disent-ils (ou ne se disent-ils pas !) dans leur intimité sexuelle ?
Sont-ils vraiment sincères l’un envers l’autre ? Quelle place donnent-ils à
Dieu dans leurs vies ?
Les couples devraient aussi éviter de se marier dans le but de régler
certains problèmes ou certaines incertitudes dans leur relation. Le mariage
ne résout pas les tensions sous-jacentes ou les sources de discorde. Les
couples qui cohabitent devraient considérer la possibilité de vivre
séparément pendant quelque temps avant le mariage, afin de mieux goûter la
signification de ce sacrement dans leur vie. Ils devraient au moins se
préparer spirituellement au mariage en vivant un temps d’abstinence sexuelle
et en s’approchant du sacrement de la réconciliation avant d’échanger leurs
vœux.
« La sollicitude pastorale de l’Église ne se limitera pas seulement aux
familles chrétiennes les plus proches mais, en élargissant ses propres
horizons à la mesure du Cœur du Christ, elle se montrera encore plus active
pour l’ensemble des familles en général et pour celles, en particulier, qui
se trouvent dans des situations difficiles ou irrégulières. Pour toutes,
l’Église aura une parole de vérité, de bonté, de compréhension, d’espérance,
de participation profonde à leurs difficultés parfois dramatiques; à toutes,
elle offrira son aide désintéressée afin qu’elles puissent se rapprocher du
modèle de famille que le Créateur a voulu dès le «commencement» et que le
Créateur a voulu dès le «commencement» et que le Christ a rénové par sa
grâce rédemptrice.
» (Jean-Paul II, sous-jacentes ou les sources de
Familiaris Consortio no 65).
7. Pourquoi se marier pour la vie ?
L’être humain ne peut pas se donner vraiment lui-même s’il croit toujours
pouvoir retirer ce don et l’offrir à quelqu’un d’autre. Nous sommes des
êtres temporels, « historiques » : ce sont nos choix qui, dans le temps, de
notre naissance à notre mort, sculptent notre vie tandis que nous vivons,
croissons et changeons. Dieu nous a fait cadeau de la liberté, de
l’opportunité de faire non seulement de petits choix quotidiens, mais aussi
le choix majeur de nous donner complètement à une autre personne comme époux
ou parent, ou à Dieu et à son peuple comme prêtre, religieux ou religieuse.
Comme l’a bien dit le Concile Vatican II, l’être humain « ne peut pleinement
se trouver que par le don désintéressé de lui-même » (Gaudium
et Spes, no 24). Pour l’être humain, créature temporelle et
mortelle, la seule façon de s’engager inconditionnellement vis-à-vis d’une
autre personne, c’est de prendre un engagement pour toute la vie. Seul un
engagement stable dans le mariage, pour la vie, peut véritablement protéger
l’intégrité de l’intimité sexuelle et affective d’un couple, permettant à
leur amitié de s’approfondir à travers les défis de la vie familiale.
De plus, Dieu a révélé sa volonté concernant le mariage : un engagement de
toute une vie. Que deux ne deviennent qu’un, dans un don total
(Gn 2, 24 ; Mt 19, 3-9 ; Ep 5, 31). En s’alliant
au peuple choisi tel un époux à son épouse, Dieu révèle dans l’Ancien
Testament non seulement la profondeur de son amour qui se donne gratuitement
et de sa fidélité à Israël, mais aussi son idéal élevé pour le mariage
(Ml 2, 16).
Et quand le Christ s’est lié à son Église en tant qu’Époux, Il a révélé que
c’est précisément pour se donner dans un amour gratuit - consommé dans son
cas sur la Croix (Jn 19, 30 ; 15, 13) - que
l’homme et la femme ont été créés. Cet exemple illustre un autre
enseignement du Concile Vatican II, à savoir que « le mystère de l’homme ne
s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné »
(Gaudium et
Spes,, no 22). Jésus a donc proclamé par ses paroles et par
ses gestes que « ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer »
(Mt 19, 6). De même que jamais le Christ
n’abandonnera son Église, les époux doivent s’aimer pour la vie : « Maris,
aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église : il s’est livré pour elle,
afin de la sanctifier (…). Voici donc que l’homme quittera son père et sa
mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair :
ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et
à l’Église » (Ep 5, 25-26, 31-32).
Par conséquent, l’Église s’oppose au cynisme parfois rencontré dans notre
culture et proclame que le plan de Dieu sur le mariage constitue la vérité à
laquelle nous devons nous attacher. La perfection du mariage doit être
respectée par ceux qui s’y engagent, comme par toute la société. Tandis que
certaines personnes s’empressent de dénigrer le bonheur trouvé dans le
mariage et d’en pointer du doigt les échecs, bien des « gens ordinaires »
s’épanouissent dans des mariages qui durent toute la vie et transmettent
ainsi à leurs enfants un exemple de fidélité et de service.
(à suivre)
Sources : © Organisme catholique pour la vie et la famille (OCVF) -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.05.08 -
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