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Bergoglio ou François... Ce que dit Messori

Le 25 décembre 2014 - (E.S.M.) - Il dit avoir des "doutes". Ses mots, quoique mesurés, ont évidemment un certain poids. D'ailleurs, peut-il dire davantage - ou autre chose?

Bergoglio, évêque de Rome

Bergoglio ou François... Ce que dit Messori

Bergoglio est imprévisible pour un catholique non progressiste. Il suscite un large intérêt, mais sincère dans quelle mesure?

Le 25 décembre 2014 - E. S. M. - La veille de Noël , celui que l'on définit souvent comme "l'intervieweur" de deux papes, s'exprime dans une tribune, sur Il Corriere della Sera. Non sans une (compréhensible) réticence.
Il réagit selon son tempérament - avec une indéniable sagesse, qu'on peut ne pas suivre, mais qui est celle de son âge et de sa connaissance de l'Eglise.
Article ici: www.corriere.it/ - Traduction Benoit et moi

Vittorio Messori
CORRIERE DELL SERA

Je pense qu'il est honnête de l'admettre d'emblée: abusant, peut-être, de l'espace qui m'est alloué, ce que je propose ici, plus d'un article, est une réflexion personnelle. Plutôt, une sorte de confession que j'aurais volontiers reportée, si on ne me l'avait pas demandée. Mais oui, reportée parce que mon évaluation (et pas seulement la mienne) de cette papauté oscille continuellement entre l'adhésion et la perplexité, c'est un jugement variable selon les moments, les occasions, les thèmes. Un pape pas imprévu: pour ce que cela vaut, j'étais parmi ceux qui s'attendaient à un Sud-Américain et un homme de pastorale, d'expérience quotidienne de gouvernement, comme pour équilibrer un admirable professeur, un théologien trop raffiné pour certains palais, comme le bien-aimé Joseph Ratzinger. Un pape pas imprévu, donc, mais qui tout de suite, dès ce tout premier «buona sera», s'est révélé imprévisible, au point de faire progressivement changer d'avis même à certains cardinaux qui avaient été parmi ses électeurs.

Une imprévisibilité qui continue, perturbant la tranquillité du catholique moyen, habitué à éviter de penser par lui-même en ce qui concerne la foi et la morale, et exhorté à simplement «suivre le pape».

Certes, mais quel Pape?
Celui de certaines homélies matinales à Santa Marta, des sermons de curé à l'ancienne, avec de bons conseils et de sages dictons, et même avec des avertissements insistants à ne pas tomber dans les pièges que nous tend le diable? Ou celui qui téléphone à Giacinto Marco Pannella, engagé dans un énième, jeûne sans danger et lui souhaitant «bon travail», quand pendant des décennies, le «travail» du leader radical a consisté et consiste à prêcher que la vraie charité consiste à se battre pour le divorce, l'avortement, l'euthanasie, l'homosexualité pour tous, la théorie du genre et ainsi de suite?
Le Pape qui, dans le discours de ces jours-ci à la Curie romaine, s'est référé avec conviction à Pie XII (mais, en vérité, à Saint Paul lui-même) définissant l'Eglise «corps mystique du Christ»? Ou celui qui, dans la première interview avec Eugenio Scalfari, a ridiculisé ceux qui pensaient que «Dieu est catholique», comme si la Ecclesia, une, sainte, apostolique, romaine était une option, un accessoire à accrocher ou non, en fonction de son goût personnel, à la Trinité divine?
Le Pape Argentin, conscient par expérience directe, du drame de l'Amérique latine qui est en passe de devenir un continent ex-catholique, avec le passage en masse de ces peuples au protestantisme pentecôtiste? Ou le pape qui prend l'avion pour embrasser et souhaiter un bon succès à un ami très cher, un pasteur précisément d'une des communautés qui vident celle catholique et précisément avec le prosélytisme qu'il condamne durement chez les siens?

On pourrait continuer, bien sûr, avec ces aspects qui semblent - et peut-être sont effectivement - contradictoires. On pourrait, mais ce ne serait pas correct pour un croyant. Ce dernier sait qu'on ne regarde pas un pontife comme un président élu de la République ou comme un roi, héritier fortuit d'un autre roi. Bien sûr, dans le conclave, ces instruments de l'Esprit Saint que sont, selon la foi, les cardinaux électeurs partagent les limites, les erreurs, peut-être les péchés qui marquent l'humanité toute entière. Mais la tête (le chef) unique et vraie de l'Eglise est ce Christ omnipotent et omniscient, qui sait un peu mieux que nous quel est le meilleur choix, pour son représentant terrestre temporaire. Un choix qui peut sembler déconcertant à la vue limitée des contemporains mais qui ensuite, dans la perspective historique, révèle ses raisons.
Quiconque connaît vraiment l'histoire est surpris et songeur en découvrant que - dans la perspective millénaire, qui est celle de la Catholica - chaque pape, qu'il en soit conscient ou non, a joué son rôle idoine et, à la fin, qui s'est révélé nécessaire.
C'est précisément à cause de cette conscience que j'ai choisi, en ce qui me concerne, d'observer, écouter, réfléchir, sans me hasarder dans des opinions intempestives sinon téméraires. Pour nous référer à une question qui n'a été que trop mentionnée en dehors du contexte: «Qui suis-je pour juger?». Moi qui - à l'instar de tous les autres, à l'exception d'un seul - ne suis certes pas aidé par le «charisme pontifical», l'aide promise par le Paraclet. Et à ceux qui voudraient juger, l'approbation pleine et entière, plusieurs fois répétée - verbalement et par écrit - de l'activité de François de la part de ce «Pape émérite» pourtant si différent par le style, par la formation, et même par le programme - cette approbation ne dit-elle rien? (ndt: en effet, il faut se rendre à l'évidence, Benoît XVI ne dira jamais rien contre son successeur auquel il a promis solennellement obéissance et loyauté, ce qui ne signifie pas qu'il l'approuve)

Terrible est la responsabilité de celui qui, aujourd'hui, est appelé à répondre à la question: «Comment annoncer l'Evangile aux contemporains? Comment montrer que le Christ n'est pas un fantasme décoloré et passé, mais le visage humain de ce Dieu créateur et sauveur qui à tous peut et veut donner un sens à la vie et à la mort?». Nombreuses sont les réponses, souvent contradictoires.

Pour le peu que cela compte, après des décennies d'expérience ecclésiale, moi aussi j'aurais les miennes, de réponses. Je dis bien «j'aurais», le conditionnel est de rigueur parce que rien ni personne ne m'assure d'avoir entrevu la voie appropriée. Ne risquerais-je pas d'être comme l'aveugle de l'Évangile, celui qui veut guider d'autres aveugles, finissant tous dans la fosse? Ainsi, certains choix pastoraux de l'«évêque de Rome», comme il préfère qu'on l'appelle, me convainquent; mais d'autres me laisseraient perplexe, me sembleraient peu opportuns, peut-être suspects d'un populisme capable d'obtenir un intérêt aussi vaste que superficiel et éphémère. J'aurais à observer certaines choses à propos de priorités et de contenus, dans l'espoir d'un apostolat plus fécond.
J'aurais, je penserais: au conditionnel, je le répète, comme l'exige une perspective de foi où n'importe qui, même un laïque (le code canonique le rappelle) peut exprimer sa pensée, à condition qu'elle soit calme et motivée, sur les tactiques de l'évangélisation. Laissant toutefois à l'homme qui est sorti vêtu de blanc du Conclave la stratégie générale et, surtout, la garde du «depositum fidei».
Dans tous les cas, n'oubliant pas ce que François lui-même a rappelé précisément dans le dur discours à sa Curie: il est facile, a-t-il dit, de critiquer les prêtres, mais combien prient pour eux? Voulant aussi rappeler que lui, sur la Terre, est le «premier» parmi les prêtres. Et, par conséquent, demandant à ceux qui critiquent, ces prières dont le monde rit, mais qui conduisent, en secret, le sort de l'Eglise et du monde entier.

* * *
(*) "La svolta": dans le contexte, il faut peut-être comprendre le cours du Pontificat.

Sources : Trad. benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 25.22.2014

 

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