Le Motu Proprio de Benoît XVI suit son chemin |
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Le 25 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Le dossier spécial sur le motu proprio nous a valu un abondant
courrier (La Nef). C'est la raison pour laquelle nous publions
exceptionnellement quelques réactions des lecteurs.
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Le livre
de Christophe Geffroy -
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Le Motu Proprio de Benoît XVI suit son chemin
Le 25 novembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Le dossier spécial «
Motu Proprio Summorum Pontificum » nous a valu un abondant
courrier
(sic La Nef). C'est la raison pour laquelle nous publions exceptionnellement
quelques réactions des lecteurs. Nous ne pouvons, bien
sûr, publier toutes les lettres reçues, aussi avons-nous essayé de faire
un choix représentatif de vos réactions. C'est l'occasion de vous
remercier de votre fidèle attachement à La Nef et d'avoir manifesté
ainsi votre intérêt pour ce dossier. -
La Nef.
A l'occasion du débat, souvent à l'emporte pièce, qu'ont suscité
certains passages de votre livre et le dossier de La Nef, les recensions
diverses que j'en ai lu m'ont donné une idée partielle mais
significative de votre position, qui me semble en fait être assez
clairement, et assez naturellement, celle du pape. Je vous vois brocardé
par certains qui se voudraient plus catholiques que le pape, sur la
ligne éditoriale de votre revue : « il y a de nombreuses demeures dans
la maison du Père », sur l'interprétation assez limpide du motu proprio,
et sur le refus très ratzingerien d'une herméneutique de la rupture qui
semble satisfaire deux bords pourtant opposés sur tout le reste. J'ai
entendu alors qualifier votre revue de Pravda, j'ai lu des appels au
boycott ou des avertissements stipulant que vous tourniez mal
(sic) et
j'ai décidé que le moment était venu de m'abonner pour vous soutenir.
[...]
Père G.-M. D. (41)
Parents de 7 enfants et n'ayant pas de messe de rite extraordinaire tout
près, il a bien fallu s'adapter pour ne pas dégoûter nos enfants d'aller
à la messe ! Nous avons pris le parti d'aller dans notre paroisse
(cathédrale de Senlis) où les enfants retrouvent leurs amis scouts et
enfants de chœur et où le jeune curé fait tout pour redonner uns sens à
la liturgie malgré les réticences de certains fidèles. Si nous ne sommes
pas là pour le soutenir lorsqu'il impose à l'équipe liturgique la messe
des anges pour la Fête-Dieu, qui le fera ? [...] Nous pensons modestement
avoir un rôle dans « l'enrichissement réciproque ». Et pourtant, il faut
souvent serrer les dents car les chants et les habitudes des années 70
ont la vie dure ! [...]
Comme nous nous sentons loin de ces laïcs favorisés
(si j'ose de l'ouest
parisien!)
qui surveillent leurs prêtres dans la célébration de la messe
ou que nous retrouvons sur les routes de Chartres tous les ans et qui
souvent ne comprennent même pas que nous ne fassions pas Ih30 de route
tous les dimanches !
Oui ! il faut que la liturgie extraordinaire intègre des choses
nouvelles
(notre fils Foucauld n'aurait pas sa fête !)
sans crispation
et avec générosité !
Comment peut-on affirmer que la forme ordinaire du rite romain est un «
véhicule dangereux », dont il faut savoir se « prémunir » quand on
l'utilise, alors que le pape loue sa « valeur » et sa « sainteté » ? Ce
fut la forme utilisée par Benoît XVI à Paris et à Lourdes, comme celle
de tous les papes depuis Paul VI, et ils n'ont pas fait appel aux soins
préventifs pour célébrer cette messe.
La
lettre de Benoît XVI à l'épiscopat, document normatif pour
l'interprétation du motu proprio, affirme : « Évidemment, pour vivre la
pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l'usage
ancien, ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration
selon les nouveaux livres. L'exclusion totale du nouveau rite ne serait
pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté ».
Ces phrases sont très claires et, pour les comprendre, n'exigent pas de
lumières intellectuelles supplémentaires. Or, on exclut le nouveau rite
quand on ne le célèbre pas, puisque, par définition, le rite connote une
action liturgique.
J'utilise les deux formes de la liturgie eucharistique dont j'apprécie
les avantages respectifs. Que je célèbre selon la
forme ordinaire dans une modeste chambre de maison de retraite, devant
des vieillards, que je célèbre, le lendemain, selon la forme
extraordinaire, face à une assemblée de fidèles fortement dosée de
jeunes, je le fais en tant que ministre du Christ et je me réjouis de
l'atmosphère de prière qui entoure l'autel. C'est le même Christ qui
descend sur l'autel, lors de ces deux messes. Les fidèles doivent être
éduqués en conséquence. [...]
Les traditionalistes, dont il faut respecter l'originalité, n'ont pas à
justifier les fondamentalistes exclusivistes, d'où qu'ils viennent, et
qui nuisent à une réconciliation au sein de l'Église.
Abbé Christian
Dumoulin
(18)
La lecture de votre revue est toujours un plaisir et votre numéro de
septembre sur le motu proprio était spécialement intéressant et
constructif. J'ai très vite lu votre livre Benoît XVI et « la Paix
Liturgique » qui est lui aussi excellent. J'imagine que certains
lecteurs ne vont pas apprécier comme en témoigne le courrier du prieur
de Riaumont que vous avez publié en octobre. Et pourtant, dans la clarté
et la charité, vous transcrivez, motivez, expliquez ce qui est à
l'évidence l'enseignement du pape. [...] Sa comparaison, bien
maladroite, avec « une voiture dangereuse » montre qu'il s'autoproclame
organisme de contrôle et service des mines pour juger de la dangerosité
du véhicule.
Cette réaction est toutefois représentative de celle que peuvent avoir
des catholiques très attachés au rite extraordinaire et qui n'ont pas lu
(ou ne veulent pas retenir) la Lettre
explicative de Benoît XVI qui précède le motu proprio. [...] En effet,
et ce n'est pas une nouveauté, le refus systématique de la forme
ordinaire est pour moi un vrai scandale, et trop de laïcs et de prêtres
attachés au rite de saint Pie V négligent ou encore ironisent sur la «
nouvelle messe » quand ils ont le « malheur » de devoir y assister, ou
d'être en contact avec des prêtres qui la célèbrent, même si ceux-ci
sont solides et transmettent très sérieusement et complètement la
doctrine. [...]
Cette transmission extrême de la tradition est trop souvent un obstacle
à l'accueil des communautés traditionnelles dans les diocèses et les
paroisses. L'attitude de certains « traditionalistes » est parfois de
considérer les autres comme n'étant finalement pas vraiment catholiques!
[...]
Un autre point que je voudrais souligner est la confusion entretenue, de
bonne ou mauvaise foi, entre l'application du motu proprio aux
catholiques restés fidèles au pape et celle qui doit être faite à ceux
qui ont suivi la ligne schismatique de la Fraternité Saint-Pie X. Cette
confusion est entretenue notamment par la lettre de « La Paix liturgique
»
(bien mal nommée) qui revendique le droit à l'application du motu
proprio pour des communautés ou des prêtres fidèles à la Fraternité Saint-Pie X. Mais ce n'est pas le seul fait de cette association. Des
fidèles, peu au fait de ces questions, font la confusion et considèrent
que finalement il est devenu indifférent de fréquenter les messes
célébrées par des prêtres de la Fraternité Saint-Pie X ou des messes
autorisées grâce au motu proprio. Ils considèrent bien rapidement que le
motu proprio a en quelque sorte « réhabilité » tous ceux qui étaient
fidèles à la messe tridentine ! Voilà pour les remarques et merci
encore pour ce numéro et pour votre livre tellement bien argumenté et
construit.
D.T. (mail)
Votre dossier sur le motu proprio me suggère plusieurs réflexions. Tout
d'abord, il est grave d'assimiler les communautés charismatiques ou
autres aux communautés traditionalistes. Attention ! Il ne faut pas se
fermer les yeux. Il faut voir les déviations. [...] Quant aux prêtres
traditionalistes, la charité dont ils font preuve à l'égard d'un monde
où tout s'écroule, c'est de proclamer la vérité à temps et à
contretemps. Par là ils mettent largement la main à la pâte. Ils font
preuve d'un esprit totalement missionnaire en évangélisant leurs
ouailles, en leur offrant l'intégralité et
l'intégrité de la Foi catholique. Bien formés, ces fidèles contribuent à
la vie locale et aux œuvres d'évangélisation et de charité ! J'approuve
le fait qu'ils ne doivent pas s'enfermer dans un « ghetto », mais c'est
un ghetto où évêques, prêtres et fidèles les ont contraints de
s'enfermer depuis les années 70.
C.C. (66)
Des paroisses géographiques pourraient être confiées à des prêtres
célébrant habituellement la forme extraordinaire du rite romain.
Pourquoi pas ? Mais soyons réalistes. Dans quelle mesure un prêtre
peut-il actuellement célébrer la messe selon la forme
ordinaire à la manière de Benoît XVI aux Invalides ou à Lourdes ? Les
autorités diocésaines ont-elles envie de « prendre le risque » de voir
venir dans les paroisses des usages liturgiques
(qui appartiennent en
droit à la forme ordinaire !)
tels que la communion à genoux et dans la
bouche, l'orientation de l'autel, l'offertoire et la prière
eucharistique en latin, etc.? Si la forme ordinaire est libérée de ses
schémas habituels préétablis
(communion dans la main, messe en français,
autel face au peuple, etc.)
alors certains prêtres qui célèbrent
habituellement selon la forme extraordinaire seront prêts à célébrer
aussi dans la forme ordinaire pour aider leurs confrères. Car, si vous
me le pardonnez, il n'est pas aussi onéreux de passer de la forme
ordinaire à la forme extraordinaire que de passer de la forme
extraordinaire à la forme ordinaire
(surtout telle qu'elle est célébrée
habituellement en France)...
Abbé SH (mail)
Bravo pour votre dossier courageux sur le motu proprio. Le point de vue
que vous y défendez ne sera sans doute pas partagé par tous vos
lecteurs... Je pense à votre développement sur la « banalisation » de la
messe tridentine et votre argumentation sur le blocage des prêtres «
tradi » sur le nouvel Ordo. Personnellement, j'adhère à 100 % à votre
point de vue. Vous allez tout à fait dans le sens de ce qu'a écrit Don
Marc Aillet, dans son récent et excellent livre sur le motu proprio, Un
événement liturgique ou le sens d'un motu proprio (Tempora). Merci pour
le témoignage du Père Bruno Bonnet, qui devrait être un modèle pour tous
les prêtres diocésains : c'est vraiment un curé « génération MP ». [...]
La nouvelle maquette est très bien. Un grand merci et beaucoup
d'encouragements.
G.H. (mail)
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Sources : La Nef
-
(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
25.11.2008 -
T/M.P.
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