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19 Avril 2005
 

Dans cette page, Benoît XVI nous invite à prendre le parti de Dieu

 

Le 25 novembre 2007 - (E.S.M.) - Benoît XVI nous explique que la tristesse dont parle le Seigneur, est le refus de se conformer au mal, elle est une manière d'aller contre ce que tout le monde fait, contre les modèles de comportement qui s'imposent à l'individu.

Le Christ en croix, Marie et Jean, image de la tristesse salutaire Pour agrandir l'image: C'est ici

Dans cette page, Benoît XVI nous invite à prendre le parti de Dieu

Quatrième chapitre - Le Sermon sur la montagne (p. 85 à 150)
1) De quoi s'agit-il ? Benoît XVI
2) Le renversement des valeurs : Benoît XVI
3) Les pauvres de cœur : Benoît XVI
4) Les doux posséderont la terre : Benoît XVI
5)
Le pays du roi de la paix : Benoît XVI
6) (suite) Le contre-pouvoir au règne du mal

Dans cette page, Benoît XVI propose que nous passions à la troisième Béatitude : « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés » (Mt 5, 5). Est-il bon d'être dans l'affliction et de faire de la tristesse une Béatitude ? Il existe deux sortes de tristesses : une tristesse qui a perdu l'espérance, celle de la perte de confiance dans l'amour comme dans la vérité qui mine l'homme de l'intérieur et le détruit, mais aussi la tristesse qui procède du bouleversement provoqué par la vérité et qui amène l'homme à la conversion, à la résistance au mal. Cette tristesse est salutaire parce qu'elle enseigne à l'homme à espérer et à aimer à nouveau. Celui qui incarne la première forme de tristesse, c'est Judas, qui, frappé de frayeur en songeant à sa chute, n'ose plus espérer et qui se pend, en proie au désespoir. Incarnant la seconde forme de tristesse, il y a Pierre qui, sous le regard du Seigneur, verse des larmes salutaires car elles labourent la terre de son âme. Il prend un nouveau départ et devient un homme nouveau.

Ézéchiel nous livre un témoignage impressionnant de cette forme positive de tristesse, contre-pouvoir au règne du mal (cf. Ez 9, 4). Six hommes, commente Benoît XVI, reçoivent la mission d'exécuter le châtiment de Jérusalem, de ce pays coupable de crimes sanglants, de cette ville emplie de violence (cf. Ez 9, 9). Mais auparavant, un homme vêtu de lin doit dessiner un tau (une sorte de croix) sur le front de tous ceux qui « gémissent et qui pleurent sur toutes les abominations qu'on y commet » (Ez 9, 4), et ceux qui portent cette marque sont exemptés du châtiment. Il s'agit d'hommes qui ne hurlent pas avec les loups, qui ne se laissent pas entraîner à se faire les complices de l'injustice devenue naturelle, mais qui au contraire en souffrent. Même s'il n'est pas en leur pouvoir de changer dans son ensemble cette situation, ils opposent au règne du mal la résistance passive de la souffrance, la tristesse qui assigne une limite au pouvoir du mal.

La tradition nous a légué une autre image de la tristesse salutaire, celle de Marie au pied de la croix en compagnie de sa sœur — femme de Cléophas -, de Marie de Magdala et de Jean. Comme dans la vision d'Ezéchiel, nous rencontrons à nouveau, dans un monde empli de cruauté et de cynisme ou de connivences dictées par la peur, le petit groupe de ceux qui restent fidèles. Ils ne peuvent détourner le malheur, mais, en partageant sa souffrance, ils se placent du côté du condamné, en partageant l'amour, ils prennent le parti de Dieu, qui est amour. Cette compassion rappelle la magnifique parole de saint Bernard de Clairvaux dans son commentaire du Cantique des Cantiques : « impassibilis est Deusy sed non incompassibilis, Dieu est impassible, mais il peut compatir (Bernard de Clairvaux, Sermon 26, n. 5 SERMON XXVI).». C'est au pied de la croix que l'on peut le mieux comprendre cette parole : « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés. » Celui qui n'endurcit pas son cœur devant la souffrance, devant la détresse de l'autre, celui qui, au lieu d'ouvrir son âme au mal, souffre de son pouvoir, donnant par là même raison à la vérité et à Dieu, , expose Benoît XVI, ouvre les fenêtres du monde et fait entrer la lumière. A ceux qui pleurent ainsi, la grande consolation est promise. C'est ce qui relie étroitement la troisième Béatitude à la huitième : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5, 10).

La tristesse dont parle le Seigneur est le refus de se conformer au mal, elle est une manière d'aller contre ce que tout le monde fait, contre les modèles de comportement qui s'imposent à l'individu. Le monde ne supporte pas ce genre de résistance, il exige que l'on fasse comme tout le monde. A ses yeux, la tristesse est accusatrice, elle s'oppose à l'engourdissement des consciences, et c'est effectivement le cas. C'est pourquoi « ceux qui pleurent » deviennent des « persécutés pour la justice ». À ceux qui pleurent, on promet la consolation, à ceux qui sont persécutés, le Royaume de Dieu. Il s'agit de la même promesse que celle faite aux pauvres de cœur, de deux promesses très proches l'une de l'autre : le Royaume de Dieu - être sous la protection du pouvoir de Dieu et dans la sécurité dans son amour -, telle est la véritable consolation.

D'autre part, celui qui souffre ne sera vraiment consolé, ses larmes ne tariront totalement que le jour où plus aucune violence meurtrière ne viendra le menacer, lui et les hommes dépourvus de pouvoir ici-bas, la consolation ne sera achevée que le jour où les souffrances incomprises du passé seront élevées dans la lumière de Dieu et où sa bonté permettra de leur donner un sens porteur de réconciliation. La véritable consolation ne se manifestera que le jour où « le dernier ennemi », la mort (1 Co 15, 26), et tous ses acolytes auront perdu tout pouvoir. Ainsi, la parole relative à la consolation nous aide à comprendre ce qu'il faut entendre par « Royaume de Dieu » (des deux), et réciproquement le « Royaume de Dieu » nous fait entrevoir quelle sorte de consolation le Seigneur tient prête pour tous ceux qui pleurent et qui souffrent ici-bas.

Il nous faut ici insérer une autre remarque : pour Matthieu, pour ses lecteurs et ses auditeurs, la parole relative aux « persécutés pour la justice » avait valeur prophétique. Pour eux, cette affirmation du Seigneur anticipait la situation de l'Église telle qu'ils la vivaient à leur époque. L'Église était devenue l'objet de persécutions, elle était persécutée « pour la justice ». Dans le langage de l'Ancienne Alliance, la « justice » est l'expression de la fidélité à la Torah, de la fidélité à la Parole de Dieu à laquelle les Prophètes n'ont cessé d'exhorter. Il s'agit de persévérer sur le chemin indiqué par Dieu, au centre duquel se trouve le Décalogue. Le concept du Nouveau Testament qui correspond à celui de justice dans l'Ancien Testament est la « foi ». Celui qui a la foi est le « juste » qui « suit les voies de Dieu » (Ps 1 ;Jr 17, 5-8). Car la foi signifie accompagner le Christ, en qui s'accomplit la loi tout entière ; par elle, nous nous unissons à la justice du Christ lui-même.

Les hommes persécutés pour la justice sont ceux qui vivent de la justice divine, de la foi. Parce que les hommes ne cessent d'aspirer à s'émanciper de la volonté de Dieu pour ne suivre qu'eux-mêmes, la foi ne cessera d'apparaître comme contredisant le « monde », c'est-à-dire les pouvoirs établis du moment et, de ce fait, à toutes les périodes de l'histoire, on sera persécuté pour la justice. Cette parole de consolation est un encouragement adressé à l'Église persécutée de tous les temps. Dans son impuissance et ses souffrances, elle sait qu'elle se situe là où advient le Royaume de Dieu.

Si par conséquent, tout comme dans les Béatitudes précédentes, nous sommes en droit de voir dans cette promesse une dimension ecclésiologique, une explication de la nature de l'Église, nous y retrouvons également le fondement christologique : le Christ crucifié est le juste persécuté dont parlent les prophéties de l'Ancien Testament et en particulier les chants du Serviteur de Dieu, et que Platon lui aussi avait déjà pressenti (Platon, La République, II 36le-362a). Et, partant, le Christ est lui-même l'avènement du Royaume de Dieu. Cette Béatitude est une invitation directe adressée à l'individu, comme à l'Église tout entière, à suivre le crucifié.

La Béatitude des persécutés se conclut, à la dernière phrase des « macarismes » (Du grec macarios qui signifie « heureux, béni ». C'est ainsi qu'en terme technique, on nomme les Béatitudes), par une variante qui met au jour un nouvel aspect. Jésus promet joie, allégresse et grande récompense « si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi » (Mt 5, 11). Sa personne, le fait de prendre parti pour lui, est désormais l'aune à laquelle se mesurent la justice et le salut. Si dans les autres Béatitudes la christologie est pour ainsi dire voilée, le message qui définit ici le Christ comme le centre de l'histoire apparaît ouvertement. Jésus attribue à son « je » un caractère de norme dont aucun Maître en Israël ni aucun Docteur de l'Église ne peut se prévaloir. Celui qui parle ainsi n'est plus un prophète au sens traditionnel, détenteur d'un message et d'un mandat conférés par un tiers, il est lui-même le point de référence de la vie juste, il est lui-même fin et centre de toute chose.

Nous verrons en poursuivant nos méditations que le caractère explicite de cette christologie est constitutif du Sermon sur la montagne dans son ensemble. Ce qui n'a fait que transparaître jusqu'ici va se développer au fur et à mesure que nous en suivrons le déroulement.

à suivre... : 7) La quatrième Béatitude

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Sources: www.vatican.va

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 25.11.2007 - BENOÎT XVI - T/J.N.

 

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