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19 Avril 2005
 

Un compatriote de Benoit XVI à la tête de la banque du Vatican, dans l'ombre de Bertone

Le 22 février 2013 - (E.S.M.) - Un compatriote du pape Benoit XVI à la tête de la banque du Vatican. Mais Nicora quitte la commission cardinalice de contrôle, où entre un protégé du secrétaire d'état. La nomination du prélat reportée au prochain pontificat

La banque du Vatican

Un compatriote de Benoit XVI à la tête de la banque du Vatican, dans l'ombre de Bertone

par Sandro Magister

Le 22 février 2013 - E. S. M. - Parmi les derniers actes de gouvernement de Benoît XVI, les nominations concernant l’Institut pour les Œuvres de Religion [IOR] - l’organisme financier ayant son siège au Vatican où sont conservés, pour le compte de 20 772 clients, des dépôts qui s’élevaient, au mois de novembre 2011, à 6,3 milliards d’euros - ont eu un impact médiatique notable.

Pour commencer, le bureau de presse du Vatican a communiqué, le 15 février, le nom du nouveau président du conseil de surveillance de I’IOR.

Il s’agit de l’Allemand Ernst von Freyberg, qui prend ainsi la succession d’Ettore Gotti Tedeschi. Celui-ci a occupé ce poste de septembre 2009 à mai 2012, date à laquelle il a été brusquement évincé par ses collègues du conseil.

Cette nomination a été annoncée par un communiqué du bureau de presse du Vatican qui a été également publié à la page 2 de "L'Osservatore Romano" daté du 16 février.

"La commission cardinalice de contrôle de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) – indique ce document – a procédé à la nomination, conformément aux statuts, du nouveau président du conseil de surveillance en la personne d’Ernst von Freyberg. Les quatre autres membres du conseil de surveillance conservent leur poste".

En vertu de l’article 8 des statuts de l’IOR de 1990, en effet, c’est à la commission cardinalice qu’il incombe de nommer et de révoquer les membres laïcs du conseil de surveillance.

Les quatre membres maintenus à leur poste sont l’Allemand Ronaldo Hermann Schmitz, l'Américain Carl Albert Anderson, l’Espagnol Manuel Soto Serrano et l'Italien Antonio Maria Marocco.?

"Cette décision – poursuit le communiqué – est le résultat d’une évaluation en profondeur et de nombreux entretiens menés par la commission cardinalice, toujours avec l’appui du conseil de surveillance. Cette démarche méticuleuse et structurée a duré plusieurs mois et elle a permis d’évaluer de nombreux candidats d’un haut niveau professionnel et moral, avec l’assistance d’un cabinet international indépendant, leader de la sélection de hauts dirigeants d’entreprise. Le Saint-Père, qui a suivi de près tout le processus de sélection et de choix du nouveau président du conseil de surveillance de l’IOR, a exprimé son plein accord quant à la décision prise par la commission cardinalice".?

S’entretenant avec les journalistes, le père Federico Lombardi, directeur du bureau de presse, a précisé que la décision avait été prise "à l’unanimité" par les cardinaux dans la matinée du 13 février et que le pape en avait été informé dans l’après-midi du 14, rappelant que, de toute façon, il ne s’agissait pas en soi d’une nomination pontificale.

"La procédure de recherche du nouveau président de l’IOR a été lancée au cours de l’été dernier", a expliqué Lombardi, avant d’ajouter : "C’est le cabinet Spencer Stuart qui en a été chargé et la commission cardinalice lui a donné mandat pour agir de cette façon".

"Le personnel du cabinet a traité cette mission d’une manière remarquable" a continué le père Lombardi, qui a expliqué que "le cabinet a présenté quarante candidats. La sélection a réduit ce nombre tout d’abord à six et ensuite à trois candidats. Ceux-ci ont eu des entretiens avec la commission cardinalice, les deux cardinaux qui résident hors de Rome [Scherer et Toppo - ndlr] étant informés par téléphone".

Allemand, âgé de 55 ans, marié, von Freyberg est chevalier de l’ordre de Malte et codirigeant de l’Association pour les pèlerinages à Lourdes du diocèse de Berlin. Mais c’est un autre élément de son curriculum vitae qui a déchaîné l’attention des médias.

En effet le nouveau président laïc de l’IOR est également président des chantiers navals Blohm & Voss Group de Hambourg, dont "l’activité fondamentale – a précisé Lombardi – est aujourd’hui la transformation et la réparation de bateaux de croisière, l’activité concernant l’industrie offshore, et la construction de yachts. Cette société fait également partie d’un consortium qui construit quatre frégates pour la marine militaire allemande".

Le porte-parole du groupe de chantiers navals a expliqué qu’il s’agissait de bateaux qui étaient destinés à aider l’Allemagne et l’OTAN à combattre les terroristes et les pirates et que, de toute façon, c’était la dernière commande de ce genre que le groupe exécuterait, après quoi Blohm & Voss ne s’occuperait plus de fournitures militaires.

*

Le lendemain du jour où la nomination de von Freyberg a été annoncée, on a également appris que la commission cardinalice qui préside l’IOR avait été renouvelée.

En effet, le 16 février, le bureau de presse a diffusé un communiqué, également publié dans "L'Osservatore Romano" daté du jour suivant, par lequel on a appris que Benoît XVI "a renouvelé pour une période de cinq ans" la commission cardinalice de l’IOR.

Concrètement, le souverain pontife a confirmé dans leurs fonctions le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’état, qui reste donc président de la commission, ainsi que les cardinaux Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Odilo P. Scherer, archevêque de São Paulo au Brésil, et Telesphore P. Toppo, archevêque de Ranchi en Inde.

Le seul membre de la commission qui ait été remplacé a été le cardinal Attilio Nicora, président de l'Autorité d’Information Financière, l’AIF, à la place de qui le pape a nommé le cardinal Domenico Calcagno, président de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, l’APSA.

Ce changement n’a en soi rien de surprenant. En effet, dans le rapport qu’ils ont rédigé, au mois de juillet dernier, à propos de l’entrée du Saint-Siège dans le groupe des pays vertueux en matière de lutte contre le terrorisme et contre le blanchiment de l’argent sale, les experts de Moneyval avaient demandé qu’il soit mis fin au conflit d’intérêts créé par la présence de Nicora à la fois au sein de l’organisme contrôleur, l'AIF, et au sein d’un organisme contrôlé, l’IOR.

Toujours le 16 février, le père Lombardi a expliqué qu’il était prévu que le conseil laïc, c’est-à-dire le conseil de surveillance de l’IOR, y compris son nouveau président, von Freyberg, resterait en place jusqu’en 2015.

Le double changement survenu à la tête de l’IOR a provoqué une vague de commentaires dans la presse ainsi que dans le monde ecclésiastique, cardinaux compris.

D’aucuns se sont en effet demandé s’il était vraiment nécessaire de nommer le nouveau président laïc du conseil de surveillance et, surtout, de procéder au renouvellement des membres de la commission cardinalice précisément au lendemain de l’annonce de la démission de Benoît XVI et à quelques jours du début de la vacance du Saint-Siège. C’est-à-dire sans attendre l’élection du nouveau pape, qui aura de toute façon, s’il le désire, le pouvoir de modifier à son gré la composition de la commission cardinalice.

En vertu des statuts de 1990, en effet, le pape intervient dans la governance de l’IOR uniquement en ce qui concerne la nomination des cinq cardinaux membres de la commission. En revanche, toutes les autres nominations se font “en cascade”, c’est-à-dire qu’elles n’impliquent pas une intervention directe du souverain pontife.

En effet le président de la commission cardinalice – qui a pour mission de veiller "sur la fidélité de l’Institut aux normes statutaires" – "est désigné par les membres de la commission elle-même". Le conseil de surveillance composé de cinq professionnels laïcs – qui a la responsabilité de l’administration et de la gestion de l’IOR, ainsi que celle de la surveillance et de la supervision de ses activités sur le plan financier – est, quant à lui, nommé par les cardinaux membres de la commission. Ensuite le conseil de surveillance lui-même, après avoir obtenu l’approbation de la commission cardinalice, nomme le directeur général et l’adjoint de celui-ci, qui assurent la direction opérationnelle de l’Institut et qui sont, depuis 2007, Paolo Cipriani et Massimo Tulli.

Il n’existe, par ailleurs, aucune règle indiquant que le secrétaire d’état est également président de la commission cardinalice de l’IOR. En effet, si Jean Villot a dirigé la commission jusqu’à sa mort en 1979, son successeur, Agostino Casaroli, bien qu’il ait été membre de la commission de 1979 à 1994, n’en est jamais devenu le président. Angelo Sodano, nommé secrétaire d’état à la fin de 1990, a succédé à Casaroli en 1994 et il est devenu immédiatement président de la commission. Tarcisio Bertone, pour sa part, a commencé à faire partie de la commission cardinalice au mois d’octobre 2006, un mois après avoir été nommé secrétaire d’état, mais il en est devenu président seulement à la fin de 2007, après que Sodano eut quitté la commission.

De plus l’IOR, bien qu’il soit qualifié d’"organisme central" de l’Église catholique, ne fait pas partie de la curie romaine et il est donc partiellement dégagé des règles qui régissent la vie du Saint-Siège.

On le constate, par exemple, en ce qui concerne les limites d’âge. Dans de nombreux cas, en effet, lorsque les cardinaux membres de la commission sont parvenus à l’âge de 80 ans, ils ont dû renoncer aux autres fonctions qu’ils exerçaient à la curie, mais pas à celle de membre de l’IOR. C’est ce qui s’est passé pour le cardinal Maximilien de Fürstenberg, qui a conservé cette fonction jusqu’à sa mort, survenue en 1988, alors qu’il avait 84 ans, ou pour Jozef Tomko, qui l’a conservée jusqu’en 2006, date à laquelle il a eu 82 ans. Les cardinaux Casaroli, John J. O'Connor, Carlo Furno, Rosalio José Castillo Lara ont également été remplacés après avoir atteint l’âge de 80 ans.

Reste en suspens la question du prélat, personnage prévu par les statuts comme charnière entre la commission cardinalice et le conseil de surveillance laïc. Jusqu’en 1993, ce poste était occupé par Mgr Donato De Bonis qui, antérieurement, à l’époque où les anciens statuts étaient en vigueur, avait été le secrétaire du service administratif de l’IOR dont le président était l’évêque Paul C. Marcinkus. De Bonis a quitté ces fonctions en 1993 pour devenir prélat de l’Ordre de Malte et, depuis lors, le poste de prélat de l’IOR est resté vacant, même si, dans les faits, la fonction était exercée par le secrétaire particulier du secrétaire d’état.

Le poste de prélat fut même supprimé à la page de l’Annuaire pontifical 2000 consacrée à l’IOR. Mais pas dans les statuts. C’est ainsi que, au cours de l’été 2006, la commission cardinalice présidée par le cardinal Sodano (qui allait devoir abandonner sa charge de secrétaire d’état au mois de septembre) nomma un nouveau prélat en la personne de Mgr Piero Pioppo, qui était le secrétaire particulier de Sodano.

Au mois de janvier 2010, Pioppo a été fait archevêque et envoyé comme nonce apostolique au Cameroun et en Guinée Équatoriale. Cela a eu comme conséquence que le poste de prélat s’est trouvé vacant. En 2012, les inspecteurs de Moneyval ont indiqué dans leur rapport qu’ils avaient appris, à l’occasion des entretiens qu’ils avaient eus au Vatican, qu’un nouveau prélat avait déjà été nommé. Mais il ne s’est rien passé.

Et lorsque Lombardi a présenté aux journalistes les toutes dernières nominations à l’IOR, il a aussi déclaré que, en ce qui concernait la nomination du prélat, il faudrait patienter encore. Il sera donc nécessaire, au moins dans ce cas, d’attendre le prochain pontificat.

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 22.02.2013- T/International

 

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