Benoît XVI a dit oui !!!
Dans les media, ce matin, le ridicule le dispute à l'odieux
Le 21 novembre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
C'est le titre du premier bulletin ce matin sur une station de radio qui ne
parle d'habitude du Pape que pour l'éreinter.
Depuis, le titre revient en boucle tous les quarts d'heure.
Alléluia, Alléluia, réjouissons nous!
Le grand jour est arrivé.
Après des années de torture, les millions, que dis-je les centaines de
millions de malheureux qui jusque là, à cause de l'intransigeance papale
étaient contraints d'infecter leurs partenaires au cours de leurs multiples
expériences sexuelles, vont enfin pouvoir enfiler avec sa bénédiction la
panacée en latex.
C'est une véritable volte-face de la part du Pape, lui qui jusqu'à présent
ne voulait rien savoir, et avait même été jusqu'à prétendre que le port du
préservatif aggravait le problème de sida.
C'est en substance la prose ... inqualifiable que les media déversent
depuis hier soir, et un extra-terrestre débarquant sur notre pauvre planète
pourrait croire que le Pape est un dictateur qui maintient sous sa botte
impitoyable une humanité tremblante de peur, dont il a tout juste décidé de
desserrer un peu les chaînes!
Ils n'ont lu qu'un unique paragraphe du livre de Peter Seewald... même pas
en entier.
C'était à prévoir.
Après avoir tenté la technique de la descente en vol, voici venu le temps de
la pommade. Le but est le même: diviser.
Attendez-vous donc à voir le Saint-Père porté aux nues dans les media, il
aurait déclaré, répondant aux questions de Peter Seewald, que l'usage du
préservatif était licite.
Encore faut-il citer convenablement ses propos.
Le livre ne sortira en France que le mois prochain.
Devant les "indiscrétions" (fuites?) parues dans la presse, l'Osservatore
Romano a jugé utile de publier ses "bonnes feuilles".
Ce que je lis ne contredit en rien les propos dans l'avion vers l'Afrique,
au printemps 2009. Ni les réponses aux questions de Peter Seewald, dans les
livres précédents.
Voici le passage concerné ;
Se concentrer sur le préservatif veut dire banaliser la sexualité, et
cette banalisation représente justement la raison dangereuse pour laquelle
tellement de gens, dans la sexualité, ne voient plus l'expression de leur
amour, mais seulement une sorte de drogue, qu'ils s'administrent. C'est
pourquoi la lutte contre la banalisation de la sexualité fait aussi partie
du grand effort afin que la sexualité soit valorisée de façon positive, et
puisse exercer son effet positif sur l'être humain dans sa totalité.
Il peut exister des cas isolés justifiés, par exemple quand une prostituée
utilise un préservatif, et ceci peut être le premier pas vers une
moralisation, un premier acte de responsabilité pour développer à nouveau la
conscience du fait que tout n'est pas permis, et qu'on ne peut pas faire
tout ce qu'on veut. Toutefois, ceci n'est pas le vrai moyen pour vaincre
l'infection du HIV. Une humanisation de la sexualité est vraiment nécessaire.
*
La première question que je me pose est: son avis compte-t-il tellement sur
ce sujet? Et pourquoi?
Et la seconde: serait-ce la pire manœuvre contre le Saint-Père depuis le
début du pontificat, dont le fameux
Angelus d'août dernier, où il était
censé avoir enjoint à la France d'accueillir toute la misère du monde, était
une répétition.
Une manœuvre habile, symétrique des attaques frontales précédentes. Cette
fois, on le flatte, on donne une résonnance gigantesque à son message... et
l'inversant complètement. Lors de l'affaire du préservatif, on avait isolé
un bout de phrase, cette fois, on en isole un autre, pour donner
l'impression qu'ils se contredisent, alors qu'il n'en est rien.
Le risque (et là, le pire est quasiment certain), en dehors de celui de
faire passer le Saint-Père pour une girouette ("volte-face totale",
"historique", ai-je entendu) est que ce qui parviendra aux oreilles de la
multitude, ce n'est pas ce qu'il a réellement dit, en parfaite continuité,
répétons-le, avec ses
propos dans l'avion vers l'Afrique (respect de la vie,
humanisation de la sexualité), mais la version mensongère et tordue des
media.
Il reste à se consoler en espérant que la conférence de presse de
présentation du livre-interview "livre-interview", prévue le 23 novembre au Vatican, en présence de Mgr Fisichella, de Luigi Accattoli, de Don Costa, le directeur de la LEV, et
bien sûr, de Peter Seewald lui-même, permettra de recadrer un peu cette
indécente interprétation.
Juste une petite remarque - peut-être révélatrice du milieu dont part
l'"offensive" - pour conclure.
Les media parlent de "prostitué mâle", John Allen lui-même utilise
l'expression male prostitute.
Mais sur le site du Vatican, l'OR écrit bien, noir sur blanc, le terme
féminin: prostituta. Y aurait-il une erreur dans la version italienne?
S'agirait-il d'une coquille de l'OR? A suivre!
► Benoît XVI : la lumière du monde - Le Pape, l'Eglise et les signes des temps
***
Plus sérieusement ....
Lumière du monde, le livre-interview
Le Pape, l'Eglise et les signes des temps est le titre du
livre dans la version italienne, publiée par la Libreria Editrice Vaticana
(LEV), qui va tirer pour commencer 50 000 exemplaires pour la première
édition
En feuilletant les 284 pages de la version italienne, on a immédiatement
l'impression que les inquiétudes de la curie sont fondées: chaque chapitre,
chaque sujet est destiné à devenir l'objet de débats. Et, dans certains cas,
aussi de polémique. Le Pape parle de la pédophilie, de l'Islam, du mariage
des prêtres, des divorcés, du contrôle des naissances, de la réforme de la
liturgie de l'Eglise, des relations avec les orthodoxes, de l'autorité du
pape. Il insiste également sur la figure de son prédécesseur, Jean-Paul II.
Les réponses ne sont jamais banales, comme quand il énumère les objectifs
réels de l'Église: "Nous sommes une communauté de personnes vivant dans la
foi. Le devoir n'est pas de créer un produit ou un succès commercial". Et
gare à ceux qui veulent mesurer l'Eglise catholique au nombre de prêtres ou
séminaristes
Benoît XVI a choisi son ami personnel Seewald, grâce aussi à l'intercession
du secrétaire privé du pape, Mgr Georg Gänswein. Ratzinger connaît Seewald
depuis les années où il était archevêque de Munich.
Pendant une semaine, du 26 à 31 Juillet dernier, le pape l'a reçu dans la
résidence d'été de Castel Gandolfo. Le journaliste a enregistré plus de 20
heures de conversation en allemand. Puis, il les a transcrites et renvoyées
au pape, qui a corrigé et intégré le texte. Il s'agit de réponses toujours
brèves et incisives, jamais élusives, sur les thèmes que Seewald a proposées
à Benoît XVI
Paroles de Ratzinger
Les anticipations d'Andrea Tornielli, d'après un site allemand, sur "La luce
del mondo"
"Avez-vous peur d'un attentat?".
"Non".
La réponse de Benoît XVI à la question du journaliste Peter Seewald dans le
livre "Lumière du monde. Le Pape, l'église et les signes des temps" est
sèche et en même temps extrêmement calme. Il s'agit du premier livre-linterviewe
avec un Pape, réalisé en enregistrant six heures de conversation sans
qu'aucune question n'ait été présentée par avance à l'interviewé. Le livre,
publié en Italie par la Libreria Editrice Vaticana, sera distribué à partir
du 24 Novembre.
Hier, un site de langue allemande (www.mafco.ch) a publié quelques extraits
du chapitre intitulé "Habemus Papam", dans lequel Seewald, qui avait déjà
deux fois longuement interrogé le Cardinal Ratzinger en publiant deux livres
célèbres (Le Sel de la la terre, Voici quel est notre Dieu) demande comment
Benoît XVI vit sa tâche de Pape.
Cette tâche à laquelle il a été appelé à 78 ans révolus, après un
conclave-éclair, pour prendre la place de Jean-Paul II. Il rappelle comment
Ratzinger a été "pendant 23 ans aux côtés de Jean-Paul II" et "connaît la
Curie romaine comme personne d'autre", et demande au Pape combien de temps
il a pris pour réaliser la portée de sa nouvelle tâche universelle.
"Que ce soit là une tâche énorme - répond Benoît XVI - vous le comprenez
très vite, si vous savez que lorsque vous êtes aumônier, curé, ou
professeur, vous avez déjà une grande responsabilité, vous pouvez en déduire
combien est grand le fardeau sur les épaules de la personne qui la
responsabilité de toute l'Eglise. Alors bien sûr, vous êtes plus conscient
du fait que vous ne pouvez pas le faire tout seul. Cela se fait pour une
part avec l'aide de Dieu et pour l'autre avec une grande collaboration."
Vatican II, explique Benoît XVI, "nous a fait apprendre que pour la
structure de l'Eglise, la collégialité est constitutive", et donc le Pape
n'est pas "quelqu'un qui agit comme un monarque absolu, prenant des
décisions seul et faisant tout lui-même".
Dans une autre question, Seewald cite les conseils de Bernard de Clairvaux
au Pape Eugène III, lui demandant de surveiller ce qui se passait à la cour
pontificale et surtout la quantité des engagements.
"De consideratione" de Saint-Bernard, répond Ratzinger, "est bien sûr
une lecture obligatoire pour tous les Papes" . Qui fait sien l'un des
avertissements du Saint à son disciple devenu Pape: "N'oublie jamais que tu
n'es pas le successeur de l'empereur Constantin mais le successeur d'un
pêcheur ".
Benoît XVI ajoute ensuite "il ne faut pas se perdre dans l'activisme."
L'intervieweur poursuit: "On a l'impression que le Pape Benoît travaille
sans interruption et ne se concède aucune pause ...". La réponse est simple
"non". Et Ratzinger ajoute que l'important, voire l'essentiel de ses
activités est "la réflexion, la lecture de l'Ecriture Sainte" et la
méditation sur ce que l'Ecriture dit aujourd'hui. "Vous ne pouvez pas
travailler uniquement pour diminuer la pile des papiers qui s'entassent sur
votre bureau".
Seewald cite ensuite une phrase écrite par Paul VI le soir de son élection:
"Je suis dans l'appartement du Pape; impression profonde, de malaise et en
même temps de confiance ... puis c'est la nuit: la prière et le silence.
Non, ce n'est pas le silence, le monde m'observe, il m'assaille. Je dois
apprendre à vraiment l'aimer. L'Eglise comme elle est. Le monde comme il
est". Et il demande: "Vous avez aussi, comme Paul VI, un peu peur d'affronter
les masses de fidèles?".
Le Pape reformule la question ainsi, se l'adressant à lui-même: "Est-il
vraiment juste de dire que le Pape se présente aux foules et se fasse voir
comme une star?". La réponse est simple et directe: les hommes et les femmes
"ont un grand désir de voir le Pape" non pas tant pour le contact avec sa
personne, "mais pour entrer en contact" avec son ministère, avec le
"représentant du sacré", avec le "mystère qu'il existe un successeur de
Pierre", avec le Vicaire du Christ. "En ce sens, il faut l'accepter sans
considérer la liesse de la foule comme un compliment à sa propre personne".
L'interviewer demande également si Ratzinger a peur d'un attentat. "Non",
répond le Pape.
Puis le discours se déplace sur le rôle de l'Eglise, une grande organisation
mondiale, qui pourtant, explique Benoît XVI ne peut jamais être confondue
avec "une entreprise de production"
"Nous ne sommes pas une société qui recherche le profit, nous sommes Eglise.
Cela signifie que nous sommes une communauté d'êtres humains fondée dans la
foi. La tâche n'est pas de produire un produit quelconque ou de réussir dans
la distribution des biens. La tâche est de témoigner de la foi, de la
proclamer". L'Eglise, qui a survécu à des cultures, des nations, des temps,
parce qu'elle est unie au Christ.
Enfin, Seewald demande au Pape, s'il a l'impression d'être enfermé au
Vatican, et s'il est vrai que, parfois, il s'en évade en secret.
"Cela, je ne le fais pas - répond Ratzinger - mais le fait de ne plus faire
de promenade, ne plus rendre visite à des amis ou tout simplement rester à
la maison, comme je pouvais le faire en toute simplicité quand j'habitais à Pentling et que j'allais en ville, avec mon frère, dans quelque restaurant
ou de visiter quelque chose, cela, c'est un vrai manque. Mais plus vous
devenez vieux, plus il vous manque l'initiative et cette l'absence, on la
supporte mieux"
► Benoît XVI : la lumière du monde - Le Pape, l'Eglise et les signes des temps
► Benoît XVI et la question du préservatif : Communiqué officiel du Saint-Siège
Sources : /benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.11.2010 -
T/Brèves
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