N'oublions pas le jeûne ! |
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Le 21 février 2009 -
(E.S.M.)
- Chaque année, pour se préparer à accueillir à Pâques la Bonne Nouvelle
de la Résurrection du Christ, les chrétiens vivent un temps de
conversion personnel et communautaire de quarante jours, au cours duquel
ils sont invités à pratiquer plus particulièrement le jeûne, la prière
et le partage.
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Cathédrale saint André, Bordeaux (France) -
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N'oublions pas le jeûne !
Le 21 février 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Or si les deux derniers sont une réalité dont on parle, le
jeûne de nourriture, lui, semble assez déconsidéré pour des raisons tout
à fait objectives : Jésus lui-même dénonce celui qui « se montre avec
une mine défaite pour bien montrer qu’il jeûne »
(Mt 6, 16), ou encore l’orgueil
du pharisien qui se vante de son jeûne tout en critiquant les autres
(Luc 18, 10-12). Les prophètes
eux-mêmes dénonçaient ceux qui jeûnaient tout en exploitant les faibles
(Isaïe 52, 3). De nos jours, une
certaine tiédeur spirituelle peut renforcer cette sensation
d’hypocrisie, lorsque, par exemple, on remplace la viande du vendredi
par un poisson. Enfin, par la bouche du prophète Isaïe, Dieu ne dit-il
pas : « le jeûne que je préfère, c’est ceci : Défaire les chaînes
injustes, partager ton pain avec l’affamé, héberger le pauvre sans
domicile, ne pas te dérober à ton semblable »
(Is 52).
A l’écoute de telles paroles, le sort du jeûne semble bien scellé. Et
pourtant ! S’il nous est proposé à pratiquer, n’a-t-il pas un sens
profond qui serait alors à redécouvrir ? Jésus, tout en rejetant
l’hypocrisie de certains jeûnes, a lui-même jeûné longuement au désert.
St Paul a jeûné, et avec lui, les premiers chrétiens, comme à Antioche
par exemple
(Act 13, 2). Le jeûne de
nourriture fait partie des armes spirituelles des baptisés. Il garde
toute sa valeur pour nous décentrer de nous-mêmes, et de notre soif
effrénée de consommation, et nous ouvrir à la seule vraie nourriture qui
consiste à faire la volonté du Père
(Jean 4, 34).
Dans son
message pour le Carême 2009 « redécouvrir le
sens chrétien de la pratique du jeûne », le Pape Benoît XVI
rappelle que, « par le jeûne, le croyant veut se soumettre à Dieu
avec humilité, en se confiant à sa bonté et à sa miséricorde…Le jeûne
nous aide à mortifier notre égoïsme, et à ouvrir nos cœurs à l’amour de
Dieu et du prochain ».
Mais si nous devons jeûner, ne vaut-il pas mieux modérer notre
consommation de cigarettes pour certains, de MP3, de portable,
d’ordinateur ou de télévision pour d’autres ? Certes, ces privations
peuvent contribuer à un retour à Dieu, mais se priver de nourriture pour
méditer la parole de Dieu demeure un moyen spirituel qui a fait ses
preuves. « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole
qui sort de la bouche de Dieu » nous dit Jésus
(Mt 4, 4).
« Le jeûne est l’âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne
(1) » cite encore Benoît XVI. «
C’est précisément pour maintenir vivante cette attitude d’accueil et
d’attention à l’égard du prochain que j’encourage les paroisses et
toutes les communautés à intensifier pendant le Carême la pratique du
jeûne personnel et communautaire, en cultivant aussi l’écoute de la
parole de Dieu, la prière et l’aumône ».
Concrètement, ces dernières années, des chrétiens ont remis en valeur le
jeûne au pain sec et à l’eau… Ils nous rappellent ainsi que l’expérience
multiséculaire du jeûne de nourriture nous aide à désirer le vrai pain
qu’est le Christ lui-même, et à nous tourner vers le frère dans le
besoin.
+
Jacques Blaquart.
évêque auxiliaire de Bordeaux
(1) Saint Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne, docteur
de l'Église (+ 451) Homélie sur la prière, le jeûne et l’aumône, 43 : PL
52, 320
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Sources : Diocèse de Bordeaux
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(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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21.02.2009 -
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