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Homélies de carême. Anthologie d'un grand auteur : Benoît XVI
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Le 20 février 2015 -
(E.S.M.)
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Des exercices de prédication liturgique pour le mercredi des
cendres et pour les cinq dimanches de préparation à
Pâques. Provenant des archives de Benoît XVI.
Conformément à la volonté du pape François.
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Homélies de carême. Anthologie d'un grand auteur : Benoît XVI
par Sandro Magister
Le 20 février 2015 - E.
S. M. -
Il a promulgué, il y a huit jours, un "Directoire homilétique" afin
de redonner au clergé du monde entier une formation en matière de
prédication :
►Direttorio
omiletico
►Homiletic
Directory
Et jeudi 19 février c’est précisément à l’art de prêcher qu’il va consacrer
la traditionnelle rencontre de début de Carême avec les prêtres de son
diocèse de Rome.
Le pape François attache une très grande importance aux homélies. Dans
l'exhortation apostolique "Evangelii
Gaudium", document qui constitue le programme de son pontificat, il leur
consacre une partie qui comporte plusieurs pages. Et, à travers les homélies
qu’il prononce chaque jour à la Maison Sainte-Marthe, il propose lui-même un
modèle concret de prédication. Très efficace au point de vue de la
communication, si l’on en juge par l'attention qu’il suscite.
En cela, François est en parfaite continuité avec l’Église de toujours. Les
œuvres des Pères de l’Église sont constituées, dans une large mesure,
d’homélies liturgiques. Et le retour aux sources bibliques et patristiques
qui a abouti au concile Vatican II a grandement contribué à restituer à
l’homélie son caractère spécifique, en tant que partie de l’action
liturgique, ou plutôt en tant que liturgie elle-même, parole de Dieu qui se
fait chair, "et Verbum caro factum est".
On trouvera ci-dessous les références correspondant aux prédications de
carême dues à un pape grand auteur d’homélies et
grand liturgiste, peut-être le plus grand du siècle dernier à cet égard :
Benoît XVI.
La série commence par une homélie pour le mercredi des cendres - jour qui,
dans le rite romain, marque le début du carême - choisie parmi les huit
prononcées par ce même pape, année après année, pour cette même
circonstance, et dont on trouvera, en tout cas, toutes les références
ci-dessous.
Viennent ensuite trois homélies et deux "Angélus" pour chacun des cinq
dimanches de carême de l’année B du lectionnaire liturgique, celle qui est
utilisée cette année pour toutes les messes en rite romain partout dans le
monde.
Les "Angélus" sont ces brèves homélies – parfois de véritables bijoux
– adressées par Benoît XVI mais aussi par son successeur François aux
fidèles et aux pèlerins présents sur la place Saint-Pierre, le dimanche à
midi, dans lesquelles ils commentent les lectures de la messe du jour, à
chaque fois qu’ils ne célèbrent pas en public.
Pour le IVe dimanche de carême de l’année B, en plus de l’"Angélus" de 2012,
on trouvera également ici les références de l'homélie prononcée par Benoît
XVI lors de la messe de ce même dimanche pendant le voyage qu’il a fait en
Angola en 2009, homélie qui est caractérisée par de nombreuses allusions au
contexte local.
Les homélies de carême de l’année B ne représentent pas le sommet de la
prédication de Benoît XVI, contrairement à celles des périodes de Noël et de
Pâques.
Mais les huit homélies suggestives du mercredi des cendres méritent à elles
seules d’être relues, afin de bien pénétrer le sens profond du Carême, que
chacune d’elles explique sous un angle différent et parfois imprévu.
►HOMÉLIE
DU MERCREDI DES CENDRES
22 février 2012
Joël 2, 12-18
2 Corinthiens 5,20 - 6, 2
Matthieu 6, 1-6.16-18
… Le signe de la cendre nous reconduit à la grande fresque de la création,
où il est dit que l’être humain est une unité de matière et de souffle divin
particulière, à travers la glaise du sol modelée par Dieu et animée par son
haleine insufflée dans les narines de la nouvelle créature… Lorsqu’Il dit à
l’homme : "Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise", avec la juste
punition il entend également annoncer une voie de salut, qui passera
précisément à travers la terre, à travers cette "glaise", cette "chair" qui
sera assumée par le Verbe…
Mais voir aussi :
►1er
mars 2006
►21
février 2007
►6
février 2008
►25
février 2009
►17
février 2010
►5
février 2011
►09
mars 2011
►13
février 2013
►"ANGÉLUS"
DU Ier DIMANCHE DE CARÊME - ANNÉE B
1er mars 2009
Genèse 9, 8-15
1 Pierre 3, 18-22
Marc 1, 12-15
… Dans le désert la réalité de la "kenosis", du Christ qui s'est laissé
vider, qui s'est dépouillé de la condition de Dieu, apparaît de manière
dramatique. Lui, qui n'a pas péché et ne peut pécher, se soumet à l'épreuve
et peut donc compatir à notre infirmité. Il se laisse tenter par Satan,
l'adversaire, qui dès le départ s'est opposé au dessein salvifique de Dieu
en faveur des hommes. Face à cette figure obscure et ténébreuse qui ose
tenter le Seigneur, apparaissent, à peine entrevus, dans la brièveté du
récit, les anges, figures lumineuses et mystérieuses… Les anges servent
Jésus, qui est assurément supérieur à eux, et sa dignité est ici, dans
l'Évangile, proclamée de manière claire, bien que discrète. En effet, même
dans une situation d'extrême pauvreté et d'humilité, quand il est tenté par
Satan, Il reste le Fils de Dieu, le Messie, le Seigneur…
►HOMÉLIE
DU IIe DIMANCHE DE CARÊME - ANNÉE B
4 mars 2012
Genèse 22, 1-18
Romains 8, 31-34
Marc 9, 2-10
… Jésus emmène les trois disciples avec lui pour les aider à comprendre que
la voie pour parvenir à la gloire, la voie de l’amour lumineux qui vainc les
ténèbres, passe à travers le don total de soi, passe à travers le scandale
de la Croix. Et le Seigneur doit toujours à nouveau nous emmener nous aussi
avec lui, au moins pour commencer à comprendre que cela est le chemin
nécessaire. La Transfiguration est un moment anticipé de lumière qui nous
aide également à considérer la passion de Jésus avec le regard de la foi.
Celle-ci est en effet un mystère de souffrance, mais elle est également la
«passion bienheureuse» car elle est – en son cœur – un mystère d’amour
extraordinaire de Dieu ; elle est l’exode définitif qui nous ouvre la porte
vers la liberté et la nouveauté de la Résurrection, qui nous sauve du mal.
Nous en avons besoin sur notre chemin quotidien, souvent marqué également
par l’obscurité du mal…
►HOMÉLIE
DU IIIe DIMANCHE DE CARÊME - ANNÉE B
19 mars 2006
Exode 20, 1-17
I Corinthiens 1, 22-25
Jean 2, 13-25
… Face à la demande des responsables religieux, qui prétendent un signe de
son autorité, à la stupéfaction des personnes présentes, il affirme :
"Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai". Une parole
mystérieuse, incompréhensible à ce moment-là, mais que Jean reformule pour
ses lecteurs chrétiens, en observant que : "Lui parlait du sanctuaire de son
corps". Ce "sanctuaire", ses adversaires allaient le détruire, mais après
trois jours, il l'aurait reconstruit à travers la résurrection. La
douloureuse et "scandaleuse" mort du Christ allait être couronnée par le
triomphe de sa glorieuse résurrection. Alors qu'en ce temps de Carême, nous
nous préparons à revivre dans le triduum pascal cet événement central de
notre salut, notre regard est déjà tourné vers le Crucifié, en entrevoyant
en Lui le rayonnement du Ressuscité…
►"ANGÉLUS"
DU IVe DIMANCHE DE CARÊME - ANNÉE B
18 mars 2012
2 Chroniques 36, 14-23
Éphésiens 2, 4-10
Jean 3, 14-21
… Si l’amour miséricordieux de Dieu, qui est allé jusqu’à donner son Fils
unique en rançon pour notre vie, est infini, notre responsabilité, elle
aussi, est grande : chacun, en effet, doit reconnaître qu’il est malade,
pour pouvoir être guéri ; chacun doit confesser son péché, afin que le
pardon de Dieu, déjà donné sur la Croix, puisse avoir un effet dans son cœur
et dans sa vie. Saint Augustin écrit : "Dieu accuse tes péchés ; si tu en
fais autant, tu te joins à lui […] quand ce que tu as fait commencera à te
déplaire, alors tu commenceras à faire le bien, puisque tu accuses tes
mauvaises œuvres"…
Mais voir aussi :
►22
mars 2009, Luanda, Angola
►HOMÉLIE
DU Ve DIMANCHE DE CARÊME - ANNÉE B
29 mars 2009
Jérémie 31, 31-34
Hébreux 5, 7-9
Jean 12, 20-33
… Tel est le grand événement du Mont des Oliviers, le parcours qui devrait
se réaliser fondamentalement dans chacune de nos prières : transformer,
laisser la grâce transformer notre volonté égoïste et l'ouvrir à se
conformer à la volonté divine. Les mêmes sentiments apparaissent dans le
passage de la Lettre aux Hébreux proclamé dans la seconde lecture. Prostré
par une angoisse extrême en raison de la mort imminente, Jésus offre à Dieu
des prières et des suppliques "avec une violente clameur et des larmes". Il
invoque l'aide de Celui qui peut le libérer, en s'abandonnant cependant
toujours aux mains du Père. Et précisément grâce à sa confiance filiale à
l'égard de Dieu - note l'auteur - il est exaucé, dans le sens où il est
ressuscité, il a reçu la vie nouvelle et définitive. La Lettre aux Hébreux
nous fait comprendre que ces prières insistantes de Jésus, avec des larmes
et des cris, étaient le véritable acte du prêtre suprême, par lequel il
s'offrait lui-même ainsi que l'humanité au Père, transformant ainsi le
monde…
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou,
Paris, France.
Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.02.2015
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