Y a-t-il une opposition romaine au
Pape Benoît XVI ? |
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Le 20 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- Au fur et à mesure qu’avance le pontificat de Benoît XVI, on
voit se déployer sa volonté d’établir avec prudence et ténacité la
remise en ordre d’une Église commotionnée depuis près d’un demi-siècle
en toutes ses parties.
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Y a-t-il une opposition romaine au
Pape Benoît XVI ?
Enquête - 1ère partie
Le 20 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Au fur et à mesure qu’avance le pontificat de Benoît XVI, on voit se
déployer sa volonté d’établir avec prudence et ténacité la remise en ordre
d’une Église commotionnée depuis près d’un demi-siècle en toutes ses
parties.
Une remise en ordre, en quels domaines principaux ? Pour demain, beaucoup
espèrent une « réforme de la réforme » liturgique, qu’annonce la qualité des
célébrations pontificales. Ensuite, certains pensent que pourrait intervenir
une « réforme de la réforme » doctrinale des points de Vatican II qui ont
trop souvent donné lieu à une « interprétation de rupture ». Mais dans
l’immédiat, c’est à une « réforme de la réforme » politique à laquelle on
assiste : les hommes « de rupture » sont les uns après les autres remplacés
aux postes de responsabilité par des hommes « de continuité » – pour
reprendre les termes du
Discours de Benoît XVI à la Curie du 22 décembre
2005 –, des prélats dans la ligne du Pape, théologiens, liturgistes,
administrateurs, spécialement sur cet échiquier complexe qu’est la Curie
romaine. Pas assez vite ? C’est que la mise en place de l’« herméneutique »
de Vatican II la plus concrète et la plus efficace qui puisse être, celle
que vont exercer dans les actes des hommes nouveaux en syntonie avec des
prêtres et des fidèles qui voudraient tourner la page d’une période
désastreuse, rencontre des difficultés et des résistances extrêmement
puissantes et déterminées.
Un voyage symbolique
À l’étonnement des médias, qui ont inintelligemment annoncé un fiasco pour
le voyage en
France du Pape « intégriste », puis qui n’ont pas plus finement
su analyser la portée de sa réussite, Benoît XVI a rassemblé autour de lui
un catholicisme nouveau – fait de prêtres « identitaires », de fidèles
majoritairement jeunes, de familles manifestement très pratiquantes –, dans
lequel l’apport de toutes les « forces vives », communautés nouvelles,
traditionalismes de toutes sensibilités, écoles catholiques renaissantes,
scoutismes, était visiblement majoritaire. Il ne faut cependant pas
exagérer son importance numérique – la
messe aux Invalides rassemblait des
prêtres et fidèles venus de la France entière – ni son homogénéité assez
indécise, essentiellement faute de pasteurs diocésains et locaux qui lui
imprimeraient un dessein réformateur, missionnaire et inévitablement
politique. Mais ce catholicisme à visage nouveau montre au moins une
capacité de mobilisation que n’ont plus les autres composantes vieillies et
épuisées du corps chrétien. Compte tenu du poids de la modernité à laquelle
il ne peut échapper, de l’imprégnation d’un individualisme ravageur, d’un
déficit culturel angoissant, de la puissance de la tentation « bourgeoise »
qui s’exerce sur lui, aux sens divers – moral, sociologique, idéologique –
de ce terme, aura-t-il la force de s’engager dans un processus de réforme de
l’Église, dans l’acception traditionnelle de ce mot, avec ses exigences de
retour disciplinaire, ascétique, intellectuel, doctrinal, cultuel et
esthétique, spirituel ?
Une transition douce
La transition qu’opère Benoît XVI pour faire sortir l’Église d’un état d’«
ouverture », c’est-à-dire de dissolution dans le monde (le monde moderne),
et pour lui faire retrouver un état de vraie réforme (d’Ecclesia semper
reformanda), est une transition très douce. Il semble, en effet, compte tenu
de l’état du malade, que la cure ne peut-être qu’homéopathique. Mais ne
sera-t-elle pas trop lente pour aboutir ? En tout cas, présentement, ce
catholicisme-là, avec ses faiblesses et ses attentes, est parfaitement en
phase avec le Pape élu en 2005. Mais cette correspondance est comme un arc
électrique par-dessus la tête de la plupart des élites ecclésiastiques en
place, encore largement enlisées dans les modes de pensée et d’être – ou
plutôt de disparaître – d’une interminable crise post-conciliaire. À Rome
même, une véritable opposition au Pape, un haut personnel ecclésiastique «
de rupture », d’autant plus redoutable qu’il se sent menacé, est toujours
solidement installé. La rapide esquisse que je vais en dresser voudrait
seulement attirer l’attention qu’elle mérite sur une galaxie complexe
(évolutive aussi) et sur les mécaniques
d’obstruction, de frein et d’antagonisme qu’elle utilise.
Abbé Claude BARTHE
Lire la suite prochainement :
(2)
Des personnages de haut rang prétendent
déjà préparer un après Benoît XVI
(3)
Le pape Benoît XVI irrite à la Curie
Sources : H.N.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.01.2009 -
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