Motu proprio : pourquoi certains
l'accueillent mal en France |
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Le 19 juillet 2007 -
(E.S.M.) - Dans Le Monde du 17 juillet, un
assez bref article se présente comme une « enquête » sur la façon dont
les « prêtres de base » (?) perçoivent le Motu proprio.
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« Vous
ferez ceci en mémoire de moi »
Motu proprio : pourquoi certains l'accueillent mal en France
En fait, ce n'est pas lui qui est visé. Explication :
Dans Le Monde du 17 juillet, un assez bref article se présente comme une «
enquête » sur la façon dont les « prêtres de base » (?) perçoivent le Motu
proprio.
Occasion, pour l'un des interviewés, de ressortir le vieux slogan des années
1970 : s'intéresser au problème liturgique, ce serait donner l'impression
que l'Église « s'occupe plus d'elle-même que du monde ».
Venant d'un prêtre, cette affirmation est insolite.
QU'Y AURAIT-IL DE PLUS IMPORTANT ?
Le prêtre catholique existe essentiellement (sinon exclusivement) PAR et
POUR l'eucharistie: « Vous ferez ceci en mémoire de moi ».
L'eucharistie s'exprime dans une liturgie.
S'intéresser au liturgique, c'est donc s'intéresser au coeur de la foi
chrétienne (et du sacerdoce). On ne peut pas dire qu'en s'intéressant au
liturgique, le prêtre « de base » (?) perdrait son temps et manquerait ainsi
quelque chose - on ne sait quoi – de plus important.
Et pourtant, certains ont l'air de le dire...
Ils prolongent ainsi une lourde erreur, née dans les années 1970 et qui
parasita la réforme liturgique. Une erreur si grave que Josef Ratzinger (et
d'autres théologiens de Vatican II) l'ont dénoncée dès cette époque-là.
Cette erreur fut à l'origine de déraillements dans les Églises d'Europe
occidentale – notamment en France. Parmi ces déraillements : la
désacralisation (la perte de sens manifesté) de liturgies paroissiales, dans
de trop nombreux endroits, pendant trente ans.
UN NOUVEAU MOUVEMENT LITURGIQUE
C'est pour remédier à cette perte de sens (manifesté) que Josef Ratzinger
appelait à un nouveau mouvement liturgique : perspective bien plus vaste que
le Motu proprio du 7 juillet 2007, qui n'en est qu'un élément.
Les paroles de colère et d'aigreur contre cet élément, entendues en France,
ont en fait une autre cible que le Motu proprio.
Elles s'opposent à l'idée du nouveau mouvement liturgique.
Elles affirment que tout va très bien ici sur le plan de la liturgie.
Elles disent à demi-mot que le pape Benoît XVI n'y entend rien ; ce qui est
assez ridicule de leur part.
Car tout ne va pas très bien en France sur le plan liturgique !
Je participais l'autre dimanche à une messe paroissiale en Bretagne Nord :
c'était très sympathique et plein d'énergie ; les paroles des chants étaient
irréprochables. D'ailleurs on a chanté tout le temps. On a tellement chanté,
que l'action liturgique – celle du vénérable vieux prêtre à l'autel – était
reléguée au second plan. Notre participatio était tellement actuosa que
l'essentiel finissait par être noyé sous nos chants, comme dans un office
anglican genre Barnaby... Pas une minute de recueillement.
Mais on sortait de là tout gaillard et content de soi.
C'est là le piège : une certaine façon de déformer la « forme ordinaire du
rite », qui fait disparaître le rite et sa forme ; donc son sens.
Cette dissolution se fait sans erreurs théologiques exprimées. Sans
attitudes déplacées. Mais en y réfléchissant après coup, on se rend compte
d'une perte de substance pour les fidèles. Et si l'on en discute avec eux,
on s'aperçoit qu'un bon nombre n'a qu'une notion très vague de ce qu'est
l'eucharistie. Que ce soit avant ou après le concile Vatican II, la messe
catholique semble avoir été - et être encore – fort mal comprise par les
catholiques !
On voit l'urgence de ressaisir l'essentiel, et de cesser de raconter aux
journalistes que ces questions sont sans importance
Le Motu Proprio
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Le texte officiel et tous les commentaires
Sources:
Patrice
de Plunkett
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.07.2007 - BENOÎT XVI -
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