Le Seigneur, souligne Benoît XVI, éclaire
sa propre origine avec la plus grande netteté |
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Le 18 mars 2008 -
(E.S.M.) - Quand Jésus dit « Je suis », expose Benoît XVI, il
adopte cette histoire et la rapporte à lui-même. Il manifeste son
unicité. En lui, c'est le mystère du Dieu unique qui est personnellement
présent.
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Avant
qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS -
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C'est ici
Abraham et les trois anges,
LAIRESSE Gérard, 1641 liège (Belgique)
Le renvoi des interlocuteurs de Jésus au-delà d'Abraham, jusqu'à la
paternité de Dieu, donne l'occasion au Seigneur d'éclairer une fois encore
sa propre origine avec la plus grande netteté.
Chapitre 10, les affirmations de
Jésus sur Lui-même (pages 347 à 383)
1) Les titres attribués à Jésus
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Benoît XVI
2) Le Fils de l'homme (1er partie)
►
Benoît XVI
3)
Il n'y a qu'un
seul Fils de l'homme et c'est Jésus
►
Benoît XVI
4) Le troisième groupe
de paroles sur le Fils de l'homme ►
Benoît XVI
5) Il
ne faut pas confondre le titre de « Fils de Dieu » et celui de « Fils »
►
Foi et pouvoir politique
6) Jésus est l'Unique
►
Notre volonté doit devenir volonté du Fils
7)
«Je suis »
►
L'unicité et la singularité indescriptibles de Dieu
8)
Avant qu'Abraham ait existé,
moi, JE SUIS
Quand Jésus dit « Je suis », il adopte cette histoire et la rapporte à
lui-même. Il manifeste son unicité. En lui, c'est le mystère du Dieu unique
qui est personnellement présent.
« Moi et le Père sommes un » Heinrich Zimmermann souligne à juste titre
qu'avec ce « Je suis », Jésus ne se situe pas à côté du Je du Père, mais
qu'il renvoie au Père
(H. Zimmermann, TThZ 69, p. 6). Or c'est justement comme cela qu'il parle aussi de
lui-même. Il s'agit précisément du fait que, le Père et le Fils sont
indissociables. Parce qu'il est le Fils, il peut reprendre à son compte la
présentation que le Père fait de lui-même : « Celui qui m'a vu a vu le Père
» (Jn 14, 9). Parce qu'il en est ainsi,
nous confie Benoît XVI, il peut reprendre à son compte en
tant que Fils la parole de révélation du Père.
Toute la discussion dans laquelle s'insère ce verset tourne justement autour
de l'unité du Père et du Fils. Pour bien comprendre, nous devons avant tout
nous souvenir de ce que nous avons observé à propos du titre « le Fils », de
son ancrage dans le dialogue entre le Père et le Fils. Nous avions vu que
Jésus est entièrement « relationnel », qu'il n'est, dans tout son être, que
relation au Père. C'est à partir de cette nature relationnelle qu'il faut
comprendre la formulation du Buisson ardent et d'Isaïe. Le « Je suis » se
situe totalement dans la nature relationnelle entre le Père et le Fils.
À la suite de la question des Juifs, qui est aussi la nôtre, indique Benoît
XVI, « Qui es-tu ?
», Jésus commence par se référer à celui qui l'a envoyé et au nom duquel il
s'adresse au monde. Il répète une fois encore la formule de la Révélation,
le « Je suis », qu'il étend maintenant à l'histoire future. « Quand vous
aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi,
JE SUIS » (Jn
8, 28). Sur la croix, on peut reconnaître sa condition de Fils, et son unité
avec le Père. La croix est le vrai « sommet
». C'est le sommet de l'amour «
jusqu'au bout » (Jn 13, 1). Sur la croix, Jésus est « au sommet », à la même
hauteur que Dieu qui est amour. C'est là qu'on peut le « connaître », qu'on
peut comprendre le « Je Suis ».
Le Buisson ardent, c'est la croix. La plus haute prétention de révélation,
le « Je Suis » et la croix de Jésus sont indissociables. Il ne s'agit pas
ici de spéculation métaphysique, souligne Benoît XVI, car ce qui se manifeste, c'est la réalité
de Dieu au cœur de l'histoire, pour nous. « Alors vous comprendrez que moi,
Je Suis » - quand cet « alors » sera-t-il réalisé ? Il ne cesse de se
réaliser dans l'histoire, et pour commencer au jour de la Pentecôte, où les
Juifs furent bouleversés en entendant le discours de Pierre (cf. Ac 2, 37),
si bien que, selon le récit des Actes, trois mille personnes se firent
baptiser et rejoignirent la communauté (cf. Ac 2, 4l). Ce dont parle le
voyant de l'Apocalypse se réalisera pleinement à la fin de l'histoire : « Et
tous les hommes le verront, même ceux qui l'ont transpercé » (Ap 1,7).
À la fin de la discussion du chapitre 8, examine Benoît XVI, apparaît encore une fois le « Je
suis » de Jésus, élargi et interprété cette fois dans une autre direction.
On est toujours en présence de la question « Qui es-tu ? », qui implique en
même temps la question « D'où viens-tu ? ». Du coup, on en vient à parler de
la descendance des Juifs à partir d'Abraham, et pour finir de la paternité
de Dieu lui-même : « Notre père c'est Abraham... Nous ne sommes pas des
enfants illégitimes ! Nous n'avons qu'un seul Père, qui est Dieu »
(Jn 8,
39. 41).
Le renvoi des interlocuteurs de Jésus au-delà d'Abraham, jusqu'à la
paternité de Dieu, donne l'occasion au Seigneur d'éclairer une fois encore
sa propre origine avec la plus grande netteté. En effet, dans cette origine
s'accomplit pleinement le mystère d'Israël, auquel les Juifs eux-mêmes ont
fait allusion en allant au-delà de la descendance d'Abraham en direction de
la descendance de Dieu lui-même.
Abraham, nous indique Jésus, ne renvoie pas seulement au-delà de lui-même en
direction de Dieu le Père, il renvoie surtout vers l'avenir, vers Jésus, le
Fils : « Abraham votre père a tressailli d'allégresse dans l'espoir de voir
mon Jour. Il l'a vu, et il a été dans la joie »
(Jn 8, 56). L'objection des
Juifs disant que Jésus n'a certainement pas pu voir Abraham s'attire la
réponse suivante : « Avant qu'Abraham ait existé, moi,
JE SUIS » (Jn 8, 58).
« Je suis », examine Benoît XVI, tel est de nouveau mis en valeur mystérieusement le simple « Je
suis », mais il est maintenant défini par l'opposition au « ait existé »
d'Abraham. Au monde des choses qui adviennent et qui disparaissent, qui
surviennent et qui déclinent, s'oppose le « Je suis » de Jésus. Schnackenburg fait remarquer à juste titre qu'il ne s'agit pas seulement
d'une catégorie temporelle, mais d'une « différence ontologique fondamentale
». « La prétention de Jésus à une façon d'être absolument unique, dépassant
toute catégorie humaine
(R. Schnackenburg, Das Johannesevangelium, II, p. 6l, voir bibliographie,
p. 404) », est clairement formulée.
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"Jésus de Nazareth"
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.03.2008 -
T/J.N. |