Le Motu proprio de Benoît XVI, réponse aux
commentaires |
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Le 17 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- Nous avons reproduit, il y a deux
jours, un article réfléchi du site Hermas.info. Aujourd'hui nous vous
proposons la réponse, de l'auteur de cet éditorial, suite aux commentaires
qu'il n'a pas manqué de recevoir. Il nous est rappelé que le pape Benoît
XVI, par le Motu proprio, veut aider à la réconciliation de l'Église.
Cela devrait être clair pour un catholique.
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LA SAINTE
LITURGIE DE L’ÉGLISE ROMAINE -
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Le Motu proprio de Benoît XVI, réponse aux commentaires
Source : HERMAS
- L'article précédent :
Le Motu proprio - applications et ambiguïtés - 15.11.07
Nous remercions nos lecteurs pour l'intérêt qu'ils ont bien voulu porter à
l'article relatif au motu proprio. Les réactions exprimées manifestent bien
la complexité et les ambiguïtés du sujet.
Il y est beaucoup question du FC. Disons-le tout de suite : notre propos
n'était pas d'en faire le procès. C'était un exemple, rien de plus, pour
lequel nous avons été clairs : le meilleur y voisine avec le pire. Nous
prenons acte, d'ailleurs, de la mise en garde, signalée par un commentaire,
du directeur du FC pour mettre un terme à ce dernier. (Coups
de balai)
Ce "pire" est symptomatique d'un désordre objectif. Celui-ci, qu'on
l'admette ou non, joue un grand rôle dans les débats actuels, tout autant
que le progressisme. En quoi consiste-t-il ? Nous l'avons dit : volontarisme
forcené, idéologie, fanatisme, libre-examen, ignorance. Ceux qui habillent
tout cela en héroïsme et sainteté ne font que confirmer le diagnostic.
Ce pire est souvent associé à l'image que donnent les traditionalistes
d'eux-mêmes auprès des autres. A tort ? Pour certains, il est évident que
l'image est fausse, comme certains commentaires le soulignent, parce qu'avec
le temps ils ont évolué, se sont apaisés et ouverts, et qu'ils donnent
l'exemple de vertus manifestes. Pour d'autres, elle est malheureusement
juste. Invoquer ce que tous ont subi permet de comprendre les positions des
plus radicaux, voire de comprendre que sans les violences subies de la part
d'un fanatisme progressiste destructeur, ce radicalisme n'existerait pas.
Cela ne justifie cependant pas l'intégrisme qui constitue le fond
psychologique d'un grand nombre.
Il en résulte, pour les évêques, une image brouillée, incertaine, qui
demande à être clarifiée, et qui explique aussi des réactions de défiance ou
d'hostilité. Sans méconnaître que certains puissent eux-mêmes être, en
certains cas, affectés d'une sorte de haine du passé qui rend difficile tout
effort de réconciliation.
Certains des commentaires prétendent que la critique de notre article n'a
porté que sur les seuls traditionalistes. Un peu moins de passion dans la
lecture suffirait pourtant à convaincre du contraire. Là aussi, nous avons
été clairs : certains évêques en prennent à leur aise à l'égard du motu
proprio de Benoît XVI comme ils l'ont fait à l'égard de celui de Jean-Paul
II. Ne pas parvenir à voir ce que nous avons écrit confirme l'état d'esprit
que nous décrivons.
Dans l'ensemble, le mouvement traditionaliste s'est caractérisé par son
rejet du concile et de la nouvelle messe. Aujourd'hui, sur la question de la
messe, une avancée décisive a été faite par le pape. On
nous dit : "Laissons faire le pape". Mais le pape a parlé, a agi, et
clairement. Il ouvre à chacun la possibilité d'accéder à ce qui est
désormais appelé la forme extraordinaire du rite latin,
principalement dans le cadre naturel de la catholicité qu'est la paroisse.
En même temps, il a rappelé qu'il allait de soi que cette possibilité
offerte supposait une acceptation de la forme ordinaire. Rappelons
ses propres termes :
"Évidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui
adhèrent à l'usage ancien ne peuvent pas (...), par principe, exclure la
célébration selon les nouveaux livres. L'exclusion totale du nouveau rite ne
serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté".
C'est le pape qui parle, et qui indique cette réserve comme une "évidence".
Ce n'est pas nous qui assignons, comme il nous est reproché, des
"conditions" à ce qu'il propose. Et cette réserve va très loin - du point de
vue traditionaliste - puisqu'elle indique explicitement que le prêtre
traditionaliste qui entend bénéficier de ces dispositions ne peut pas
exclure de célébrer lui-même la messe selon l'ordo de Paul VI. Que chacun y
réfléchisse.
Qu'on puisse lire notre article en n'y voyant qu'une critique exclusivement
dirigée contre les traditionalistes, passe encore. Qu'on puisse en revanche
se dire attentif à la volonté du pape, et un fidèle
serviteur, critiquer les évêques pour leur mauvais accueil et faire
totalement l'impasse sur cette réserve capitale et explicite, comme si elle
n'existait pas, pour ne voir que la faculté de célébrer librement l'ancienne
forme liturgique, c'est une toute autre affaire. Le
moins qu'on puisse en dire est que cela ne procède pas d'une lecture
objective et d'une approche loyale de la question. Quand, de
surcroît, des fidèles ou des prêtres se réclament du motu proprio pour
exiger de pouvoir bénéficier de ses dispositions tout en se réservant de
mettre toujours en cause la "valeur et la sainteté"
[l'expression, rappelons-le, est du pape lui-même] de la nouvelle forme
liturgique, ou de condamner des prêtres traditionalistes qui célèbrent
désormais selon cette forme, voilà qui est insupportable.
Nous l'avons écrit : le pape, par ce texte, veut aider
à la réconciliation de l'Église, il l'a écrit explicitement. Personne n'est
obligé d'entrer dans ce projet. Ceux qui veulent le faire, qu'ils le fassent
selon son intention, pas selon l'étroitesse de leurs vues ou selon les
intérêts de leurs chapelles ou de leurs clientèles.
Il est totalement inopérant, sur ce point, de rappeler que les
traditionalistes ont eu à souffrir de beaucoup d'injustices, et qu'ils en
souffrent encore - ce qui est parfaitement exact. Il s'agit ici d'honnêteté
intellectuelle, de loyauté tant à l'égard du motu proprio, de l'intention
manifestée de son auteur et de l'Église même.
Comme l'un des commentaires le souligne à raison, on
ne sortira pas de cette crise si tout le monde n'y met pas du sien.
Cela suppose des sacrifices, des remises en cause, des réflexions, beaucoup
de prière, éventuellement du courage pour les prêtres, par rapport à des
fidèles qui ne poussent pas nécessairement dans le sens de l'unité.
Ceux qui biaisent, qui trichent, qui manipulent ces
textes ou s'aveuglent sur leur sens, d'un côté ou de l'autre, contribuent
objectivement à ce que cette crise se poursuive durablement.
Aucun argument ne permet de le justifier.
Le Motu
Proprio ►
Le texte officiel et tous les commentaires
Sources: www.vatican.va
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.11.2007 - BENOÎT XVI
- T/M.P. |