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19 Avril 2005
 

Benoît XVI contre la lecture idéologique de Vatican II

 

Rome, le 17 juillet 2007 - (E.S.M.) - Il se confirme que l’initiative de Benoît XVI est tournée contre la lecture idéologique et, au fond, "révolutionnaire" qui a été faite du Concile par des élites théologiques ou pastorales au sein du catholicisme et qui a lentement pénétré dans le clergé et dans les paroisses.

Vatican II  -  Pour agrandir l'image: C'est ici

Benoît XVI contre la lecture idéologique de Vatican II

Liturgie et œcuménisme. Comment appliquer le Concile Vatican II

Pour Benoît XVI, il ne doit pas y avoir une rupture mais une continuité entre le passé et le présent de l'Église. Il en a donné la preuve par ses dernières décisions, qui ont reçu moins de critiques que prévu et beaucoup d'approbations.

Il y a seulement quelques mois, les évêques français étaient très préoccupés par l’annonce que Benoît XVI s’apprêtait à libéraliser l’usage de la célébration de la messe dite de saint Pie V. "Une telle décision risque de mettre en péril l’unité de l’Église", écrivaient les plus inquiets.

Benoît XVI a persisté dans cette direction avec son "Motu Proprio Summorum Pontificum" diffusé le 7 juillet. Mais les évêques français n’ont eu aucune réaction de rejet, pas plus que ceux des pays les plus sensibles: la Suisse, l’Allemagne, la Grande-Bretagne. Au contraire, leurs leaders les plus autorisés ont salué la décision du pape avec des commentaires positifs: du cardinal Karl Lehmann, allemand, au cardinal Cormac Murphy O'Connor, anglais, tous les deux considérés comme progressistes.

Parmi les liturgistes, le plus affligé des contestataires du "motu proprio" pontifical a été Luca Brandolini, évêque de Sora, Aquino et Pontecorvo et membre de la commission liturgique de la conférence épiscopale italienne, qui a déclaré dans une interview au quotidien "la Repubblica":

"Je ne peux pas retenir mes larmes, je vis le moment le plus triste de ma vie d’évêque et d’homme. C’est un jour de deuil non seulement pour moi, mais pour tous ceux, si nombreux, qui ont vécu et travaillé pour le Concile Vatican II. Une réforme pour laquelle ont travaillé, au prix de grands sacrifices, tant de gens animés seulement par le désir de renouveler l’Église a été annulée ".

Parmi les théoriciens qui interprètent Vatican II comme une "rupture" et un "nouveau commencement", les plus opposés aux décisions pontificales ont été le fondateur et prieur du monastère de Bose, Enzo Bianchi, et l’historien du christianisme Alberto Melloni, co-auteur de l’"Histoire du Concile Vatican II" la plus lue dans le monde entier. Pour Melloni, l'objectif de Benoît XVI n’est autre que de "bafouer" et de "mettre à la ferraille" le Concile Vatican II.

En réalité, on le sait, l'objectif très clair de Benoît XVI – il l’a nettement annoncé et expliqué dans son mémorable discours à la Curie Romaine le 22 décembre 2005 – est de libérer le Concile d’une des interprétations particulières qui en ont été faites: précisément celle de la "rupture" et du "nouveau commencement" chère à Bianchi et Melloni.

"L'herméneutique de la discontinuité – avait déclaré le pape dans ce discours – risque de finir par une rupture entre Église préconciliaire et Église post-conciliaire".

En réalité, la bonne interprétation du Concile Vatican II, selon Benoît XVI, est la suivante:

"C'est l'herméneutique de la réforme, du renouveau dans la continuité de l'unique sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné; c'est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l'unique sujet du Peuple de Dieu en marche".

Le "motu proprio" qui libéralise l’usage de l’ancien rite de la messe et le document ultérieur de la congrégation pour la doctrine de la foi sont tous les deux l'application de cette formulation.

Le pape l'a expliqué dans sa Lettre  aux évêques qui a accompagné le "motu proprio". Mais il a aussi eu la courtoisie d'expliquer ses raisons et d'en discuter le 27 juin dix jours avant la publication du "motu proprio", avec un groupe choisi d’évêques de différents pays, parmi lesquels les cardinaux Lehmann, Murphy O'Connor et les français Jean-Pierre Ricard, Philippe Barbarin et André Vingt-Trois. Cette rencontre préliminaire avec le pape a contribué au bon accueil que ces prélats ont ensuite fait à sa décision.

Sandro Magister

Au nombre des participants à cette rencontre se trouvait aussi, pour l'Italie, le cardinal Camillo Ruini. Le 8 juillet, lendemain de la publication du "motu proprio", il a publié dans le quotidien de la conférence épiscopale italienne, "Avvenire", l'éditorial reproduit ci-dessous.

Le souci de l'unité de l’Église

par le cardinal Camillo Ruini

Il y a dix jours, à la fin de la rencontre consacrée au "motu proprio" sur l’utilisation de la liturgie romaine antérieure au Concile Vatican II, Benoît XVI a voulu expliquer personnellement les raisons qui l’ont poussé à promulguer ce texte.

Le pape a indiqué comme premier et principal motif son souci de l’unité de l’église qui existe non seulement dans l’espace mais aussi dans le temps et qui n’est pas compatible avec des fractures et des oppositions entre les différentes phases de son développement historique.

Benoît XVI a donc repris le contenu central de son discours du 22 décembre 2005 à la curie, dans lequel, 40 ans après le Concile, il proposait comme clé d’interprétation de Vatican II non pas “l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture”, mais celle “de la réforme, du renouvellement dans la continuité de l’unique sujet-Eglise”.

Il ne fait donc pas valoir son point de vue personnel ou sa préférence théologique, mais il accomplit le devoir essentiel du successeur de Pierre qui, comme le dit le Concile lui-même (Lumen Gentium, n.23), “est, de manière perpétuelle et visible, le principe et le fondement de l’unité des évêques mais aussi de la multitude des fidèles”.

De même, dans la Lettre aux évêques qui accompagne le "motu proprio" et le met dans leurs mains, Benoît XVI écrit que la raison positive qui l’a poussé à le publier est de parvenir à une réconciliation interne au sein de l’Église. Il rappelle expressément comment, en examinant les divisions qui, au cours des siècles, ont déchiré le Corps du Christ, on a “constamment l’impression que, dans les moments critiques où la division mûrissait, les responsables de l’Église n’ont pas fait ce qu’il fallait pour conserver ou obtenir la réconciliation et l’unité”.

Il en découle pour nous – poursuit le pape – “une obligation: celle de faire tous les efforts pour que tous ceux qui désirent vraiment l’unité puissent rester dans cette unité ou la retrouver”.

Ce n’est qu’en se plaçant sur cette longueur d’onde que l’on peut vraiment comprendre le sens du "motu proprio" et le mettre en pratique de manière positive et féconde.

En réalité, comme le pape l’a expliqué abondamment dans sa lettre, la crainte que l’autorité du Concile soit atteinte, la réforme liturgique mise en doute ou l’œuvre de Paul VI et Jean-Paul II désavouée, n’est pas fondée.

Le missel de Paul VI reste en effet la “forme normale” et “ordinaire” de la liturgie eucharistique, le missel romain antérieur au Concile pouvant être utilisé comme “forme extraordinaire”.

Il ne s’agit pas – précise le pape – de “deux rites”, mais d’un double usage de l’unique et même rite romain. D’ailleurs Jean-Paul II, en 1984 puis en 1988, avait permis l’utilisation du missel préconciliaire, pour les mêmes raisons qui poussent maintenant Benoît XVI à faire un pas de plus dans cette direction.

Ce pas de plus n’est pas, d’ailleurs, à sens unique. Il demande une volonté constructive et un accord sincère avec l’intention qui a guidé Benoît XVI: non seulement à cette très large majorité des prêtres et des fidèles qui se sentent à l’aise avec la réforme liturgique résultant de Vatican II, mais aussi à ceux qui restent profondément attachés à la forme précédente du rite romain.

Concrètement, il est demandé aux premiers de ne pas se permettre, lors des célébrations, ces libertés qui malheureusement ont été nombreuses et qui cachent la richesse spirituelle et la profondeur théologique du missel de Paul VI.

Aux seconds il est demandé de ne pas exclure par principe la célébration selon le nouveau missel et de manifester ainsi, concrètement, que l’on accueille le Concile.

De cette façon on évitera le risque qu’un "motu proprio" conçu pour unir davantage la communauté chrétienne soit au contraire utilisé pour la diviser.

Dans sa lettre le pape, s’adressant aux évêques, souligne que ces nouvelles normes “ne diminuent en aucune façon” leur autorité et leur responsabilité sur la liturgie et sur la pastorale de leurs fidèles.

Comme l’enseigne Vatican II (Sacrosanctum Concilium, n.22), chaque évêque est en effet “le modérateur de la liturgie dans son diocèse”, en communion avec le pape et sous son autorité. Il s’agit là aussi d’un critère de première importance pour que le "motu proprio" puisse porter les beaux fruits pour lesquels il a été écrit.

Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.

Table : Motu Proprio

Texte intégral du Motu Proprio: Publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum"
Motu Proprio Summorum Pontificum (doc. word)

Lettre explicative:
Lettre du pape Benoît XVI aux évêques
Lettre du pape Benoît XVI accompagnant le motu proprio (doc. word)

 

Sources: Avvenire

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 17.07.2007 - BENOÎT XVI - Table Motu Proprio

 

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