Benoît XVI est en quelque sorte le
garant de Vatican II |
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ROME, le 17 Avril 2007 -
(E.S.M.) - A propos du Motu proprio. Le pape
Benoît XVI peut se montrer favorable à une cohabitation - selon des
modalités qu'il précisera - entre les deux formes (l'ancienne et
l'actuelle) du rite romain, précise le Père von Gemmingen.
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Sainte
Liturgie -
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Benoît XVI est en quelque sorte le garant du Concile Vatican II
MOTU PROPRIO: L'AVIS DU PERE VON GEMMINGEN
Le Père Eberhard von Gemmingen, responsable des émissions en allemand de
Radio Vatican, a abordé la question du Motu propio destiné à libéraliser la
forme ancienne de la liturgie romaine. Le Père von Gemmingen se montre très
confiant et serein. Selon lui, il n'y aurait, dans cet acte de Benoît XVI,
ni volonté de restauration absolue d'une pratique ancienne, ni volonté de
tourner le dos au concile Vatican II. "Bien au contraire - précise le Père
von Gemmingen, le pape est en quelque sorte le garant du Concile".
En s'engageant pourtant pour le retour (prochain, selon le responsable de
Radio Vatican) de la liturgie dite "tridentine", le Souverain Pontife
poursuit deux buts bien concrets: d'une part, il souhaite aller au devant
des catholiques qui se sentent attachés à l'ancienne messe. Et d'autre part
il souhaite montrer qu'il n'existe aucune raison historique d'abandonner la
forme d'un rite considérée comme traditionnelle. Les rites n'évoluent pas
par voie de destruction, mais par voie de développement. Voilà pourquoi
Benoît XVI peut se montrer favorable à une cohabitation - selon des
modalités qu'il précisera - entre les deux formes (l'ancienne et l'actuelle)
du rite romain.
POURQUOI NOUS ATTENDONS LE MOTU PROPRIO.
"On" attend le fameux motu proprio qui doit en principe libéraliser la forme
"ancienne" (et non "traditionnelle") de la liturgie romaine.
Qui "on"? Les traditionalistes ? Pas seulement. Ceux qui sont fidèles à
Vatican II l'attendent aussi. Car le motu proprio, lorsqu'il paraîtra, ne
sera pas qu'un texte autorisant l'usage des livres liturgiques anciens.
Selon le Cardinal Bertone, il donnera les raisons de cette autorisation et
expliquera un certain nombre de points touchant à la liturgie de l'Eglise.
Le motu proprio s'adressera aux traditionalistes et
leur demandera de clarifier leurs positions concernant Vatican II,
c'est-à-dire d'accepter le Concile sans la moindre arrière pensée.
Les mouvements et communautés traditionalistes devront donc régler un
certain nombre de problèmes internes en se posant des bonnes questions et en
apportant les justes réponses. Il leur deviendra difficile, en effet, de se
prétendre fidèles au pape uniquement dans le cadre des accords concernant
l'ancienne liturgie.
Le motu proprio s'adressera aux fidèles qui se disent attachés à Vatican II
mais qui, en fait, n'ont jamais cherché à appliquer les décisions
conciliaires. Et parmi ces fidèles, les premiers concernés pourraient bien
être les évêques de France. Le Saint-Père Benoît XVI pourrait bien leur
rappeler - avec toute la délicatesse qui le caractérise - que si la
publication d'un motu proprio a été nécessaire, c'est parce que depuis plus
de 40 ans, il ne s'est trouvé, en France, que peu d'évêques pour appliquer
et faire appliquer les décisions de Vatican II en matière de liturgie, et
aussi parce que toutes les légitimes doléances des fidèles touchant à la
restauration de la liturgie se sont heurtées à des fins de non-recevoir de
la part des pasteurs diocésains.
Le motu proprio pourrait bien en embarrasser plus d'un, parmi ceux qui
auraient tendance à créer victoire un peu trop vite, ou parmi ceux qui
seraient enclins à penser que le Saint-Père souhaite amoindrir la portée des
enseignements de Vatican II. Il se pourrait bien que le document que nous
laissera Benoît XVI soit davantage un outil de réflexion qu'une réponse
toute faite. C'est d'ailleurs ce qu'avait déjà dit Jean-Paul II dans le motu
proprio "Ecclesia
Dei adflictai" du 2 juillet 1988 dont voici quelques extraits:
"A la racine de cet acte schismatique [de Mgr Lefebvre] on trouve une notion
incomplète et contradictoire de la Tradition. Incomplète parce qu'elle ne
tient pas suffisamment compte du caractère vivant de la Tradition qui, comme
l'a enseigné clairement le Concile Vatican II, "tire son origine des
apôtres, se poursuit dans l'Eglise sous l'assistance de l'Esprit-Saint: en
effet, la perception des choses aussi bien que des paroles transmises
s'accroît, soit par la contemplation et l'étude des croyants qui les
méditent en leur coeur, soit par l'intelligence intérieure qu'ils éprouvent
des choses spirituelles, soit par la prédication de ceux qui, avec la
succession épiscopale, reçurent un charisme certain de vérité".
Mais c'est surtout une notion de la Tradition, qui
s'oppose au Magistère universel de l'Eglise lequel appartient à l'évêque de
Rome et au corps des évêques, qui est contradictoire.
Personne ne peut rester fidèle à la Tradition en rompant le lien ecclésial
avec celui à qui le Christ, en la personne de l'apôtre
Pierre, a confié le ministère de l'unité dans son Eglise. Devant une
telle situation, précise Jean-Paul II, j'ai le devoir d'attirer l'attention
de tous les fidèles catholiques sur quelques points que cette triste
circonstance met en lumière.
a) Le résultat auquel a abouti le mouvement promu par Mgr. Lefebvre peut et
doit être une occasion pour tous les fidèles
catholiques de réfléchir sincèrement sur leur propre fidélité à la Tradition
de l'Eglise, authentiquement interprétée par le Magistère
ecclésiastique, ordinaire et extraordinaire, spécialement dans les Conciles
oecuméniques, depuis Nicée jusqu'à Vatican II. De cette réflexion, tous
doivent retirer une conviction renouvelée et effective de la nécessité
d'approfondir encore leur fidélité à cette Tradition en refusant toutes les
interprétations erronées et les applications arbitraires et abusives en
matière doctrinale, liturgique et disciplinaire. C'est en premier lieu aux
évêques, à cause de leur mission pastorale propre, que revient le grave
devoir d'exercer une vigilance clairvoyante, pleine de charité et de
fermeté, afin qu'une telle fidélité soit partout sauvegardée.
b) Je voudrais en outre attirer l'attention des théologiens et des autres
experts en science ecclésiastique afin qu'ils se sentent interpellés eux
aussi par les circonstances présentes. En effet, l'ampleur et la profondeur
des enseignements du concile Vatican II requièrent un effort renouvelé
d'approfondissement qui permettra de mettre en lumière la continuité du
Concile avec la Tradition, spécialement sur des points de doctrine qui,
peut-être à cause de leur nouveauté, n'ont pas encore été bien compris dans
certains secteurs de l'Eglise."
Il conviendrait de méditer ces paroles: il se pourrait bien qu'elles soient
celles que Benoît XVI aura développé dans le motu proprio qu'il lui plaira
de nous donner. Grand théologien, le pape pourrait nous rappeler ce qu'est
la vraie notion de tradition. Car jusqu'à présent, il ne s'est trouvé aucun
évêque français, aucun théologien, pour répondre à la demande qu'avait
formulée Jean-Paul II "de mettre en lumière la
continuité du Concile avec la Tradition qui va de Nicée à Vatican
II, et qui est authentiquement interprétée par le Magistère auquel
appartient l'évêque de Rome."
Rien n'interdit de penser qu'en se basant sur ces paroles de Jean-Paul II et
en les développant, Benoît XVI pourrait mettre tous les fidèles devant leurs
responsabilités, et faire comprendre en premier lieu à une grande majorité
des évêques de France qu'il ne leur sert à rien de se montrer inquiets ou
indignés dès qu'ils entendent parler d'un motu proprio, tant qu'ils n'auront
pas exprimé la moindre volonté de faire appliquer Vatican II dans leurs
diocèses respectifs.
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Sources:
PRO LITURGIA -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.04.2007 - BENOÎT XVI -
LITURGIE - EGLISE |