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19 Avril 2005
 

Le document de la doctrine de la Foi exprime totalement la pensée de Benoît XVI

 

Rome, le 16 juillet 2007 - (E.S.M.) - Interview de l'archevêque Angelo Amato, secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi suite à la publication du document concernant certains aspects de la doctrine de l'Église catholique.
 

Le cardinal Ratzinger et Mgr Amato

Le document de la doctrine de la Foi exprime totalement la pensée de Benoît XVI

Interview de l'archevêque secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi, Angelo Amato, co-auteur du document diffusé la veille. Il y répond à certaines critiques adressées aux deux dernières décisions pontificales, dont celle qui concerne la prière pour la conversion des juifs dans le rite du vendredi saint du missel dit de saint Pie V. L'interview, parue dans "Avvenire" le 11 juillet, a été réalisée par Gianni Cardinale.

Très peu de réprobations au sujet du document diffusé le 10 juillet par la congrégation pour la doctrine de la foi, qui définit certains certains aspects de la doctrine sur l'Eglise. Rien de comparable aux critiques exprimées à l’été 2000, y compris par des ecclésiastiques de premier plan, contre la déclaration "Dominus Jesus" signée par celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger, désormais notre pape Benoît XVI et qui traitait, pour une bonne part, des mêmes points de doctrine. Le cardinal Walter Kasper, l’un des critiques de 2000, a cette fois appuyé de manière décidée le document publié par le Vatican: "Exprimer clairement ses positions ne limite pas le dialogue œcuménique mais le favorise". De Moscou, le métropolite Kirill de Smolenk, président du département des relations extérieures du patriarcat orthodoxe russe, a défini le texte comme "une déclaration honnête, parce que, pour dialoguer avec sincérité, il faut avoir une vision claire des positions respectives".
Bien entendu, il y a eu des critiques contre l'un et l'autre texte, de l’intérieur et de l’extérieur de l’Église, notamment des protestants et des juifs. Mais, dans le camp catholique, les protestations se sont limitées à des secteurs bien délimités, généralement italiens: celui des liturgistes et celui des intellectuels qui interprètent le Concile Vatican II comme une "rupture" et un "nouveau commencement".

Savoir qui on est, favorise le dialogue

Interview de l'archevêque Angelo Amato, secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi

Q. – Excellence, la première des "responsa" publiées par la congrégation pour la doctrine de la foi réaffirme que le Concile Vatican II n’a pas modifié la précédente doctrine sur l’Église. Cela ne devrait-il pas être une évidence ?

R. – En effet. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Des interprétations venant de parties opposées voudraient qu’avec le dernier Concile, il y ait eu une rupture avec la tradition de l’Église catholique. Les uns considèrent cette prétendue rupture comme une gloire du Concile lui-même, les autres comme une catastrophe. Ce n’est pas vrai. Il était opportun de le réaffirmer de manière claire et sans équivoque. En rappelant notamment ce que le bienheureux Jean XXIII avait affirmé avec netteté dans son allocution du 11 septembre 1962, au début du Concile: "le Concile… veut transmettre la doctrine catholique pure et intacte, sans atténuations ou déformations…". Il faut que cette doctrine sûre et immuable, qui mérite un respect fidèle, soit étudiée et présentée de manière adaptée à notre époque. Le contenu du "depositum fidei", c’est-à-dire les vérités qui sont contenues dans notre vénérable doctrine, est une chose ; la manière de les présenter, sans jamais en changer le sens et la signification, en est une autre.

Q. – La deuxième réponse – elle est centrale – aborde de front la question du "subsistit in". Comment doit-on interpréter l’affirmation du Concile selon laquelle l’Église du Christ subsiste dans l’Église catholique ?

R. – Cette affirmation a en effet connu diverses interprétations et toutes ne sont pas en cohérence avec la doctrine conciliaire sur l’Église. La réponse de la congrégation – fondée sur les textes du Concile ainsi que sur les actes des travaux du Concile lui-même, qui sont cités en note – réaffirme que le fait de subsister indique la continuité historique sans interruption et la permanence de tous les éléments institués par le Christ dans l’Église catholique, où se trouve concrètement l’Église du Christ sur cette terre. Il est donc erroné de penser que l’Église du Christ n’existerait plus aujourd’hui nulle part ou qu’elle existerait seulement de manière idéale ou "in fieri", en devenir, dans une future convergence ou réunification des différentes Églises sœurs, souhaitée ou favorisée par le dialogue œcuménique. Non. L’Église du Christ, une, sainte, catholique et apostolique, existe dans l’histoire dans l’Église catholique.

Q. – Mais alors pourquoi – et c’est l’objet de la troisième réponse – le Concile n’a-t-il pas justement affirmé que l’Église catholique "est" l’Église du Christ et pourquoi a-t-il en revanche utilisé le terme "subsiste" ?

R. – Ce changement de terme n’est pas et ne peut pas être interprété comme une rupture avec le passé. En latin, "subsistit in" renforce "est". Le fait de subsister de manière continue implique une substantielle identité d’essence entre Église du Christ et Église catholique. Avec l’expression "subsistit in", le Concile a voulu indiquer que la l’Église du Christ était unique et non multipliable. L’Église existe en tant qu’objet unique dans la réalité historique. Mais en même temps, le "subsistit in" exprime aussi le fait que, hors de l’ensemble formé par l’Église catholique, il n’y a pas un vide ecclésial absolu, mais que l’on peut trouver "de nombreux éléments de sanctification et de vérité  qui en tant que dons propres à l’Église du Christ favorisent l’unité catholique".

Q. – La quatrième réponse concerne les implications œcuméniques de ce qui a été dit jusqu’à présent. Et elle fait comprendre pourquoi le Concile Vatican II a attribué le nom d’"Église" aux Églises orientales, orthodoxes et préchalcédoniennes, séparées de la pleine communion avec Rome.

R. – La réponse est claire. Ces Églises, bien qu’elles soient séparées de Rome, ont de vrais sacrements et surtout, sur la base de la succession apostolique, le sacerdoce et l’Eucharistie. C’est pour cela qu’elles méritent le titre d’Églises particulières ou locales et qu’elles sont appelées sœurs des Églises particulières catholiques. Il faut cependant ajouter à cela que ces Églises sœurs souffrent d’une carence, d’un "vulnus", dans la mesure où elles ne sont pas en communion avec le chef visible de l’unique Église catholique qui est le pape, successeur de Pierre. Et ce n’est pas un fait accessoire, mais un des principes constitutifs internes à chaque Église particulière.

Q. – La dernière réponse réaffirme que l’on ne peut pas attribuer le titre d’"Église" aux communautés chrétiennes issues de la Réforme du XVIe siècle.

R. – C’est douloureux, je le comprends mais, comme l’affirme le Concile, ces communautés n’ont pas conservé la succession apostolique dans le sacrement de l’Ordre, se privant ainsi de l’un des éléments essentiels qui constituent une Église. En raison de l’absence du sacerdoce ministériel, ces communautés n’ont donc pas conservé la substance authentique et entière du mystère eucharistique. Pour cette raison, selon la doctrine catholique, elles ne peuvent pas être appelées "Églises" au sens propre.

Q. – Cela vaut aussi pour la communion anglicane ?

R. – Oui.

Q. – Excellence, quelle est la valeur de ces "responsa" ?

R. – Elles ont un caractère théologique digne de foi et faisant autorité. Elles sont une explication, formulée par notre Congrégation et approuvée expressément par le Pape Benoît XVI, des données du concile.

Q. – Ces textes sont publiés quelques jours après le "motu proprio" qui libéralise l’usage de la messe dite de saint Pie V. On pourrait penser qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence mais d’une stratégie précise…

R. – Il ne s’agit pas de stratégie ecclésiastique ou médiatique. Nos documents sont publiés quand ils sont prêts, un point c’est tout. Sinon, si nous devions être attentifs à ce genre de problèmes qui ne nous appartiennent pas, nous risquerions, pour une raison ou une autre, de ne jamais parvenir à publier ces textes qu’attendent les évêques et de nombreux fidèles.

Q. – En tout cas, ces deux faits ont été interprétés – par certains – comme une offensive menée contre le Concile Vatican II.

R. – Ce n’est pas le cas. Dans les deux cas, il s’agit d’un développement faisant autorité et orthodoxe, dans le sens catholique bien sûr, du Concile. Le Saint Père, et notre congrégation avec lui, n’utilise pas l’herméneutique de la rupture, de l’opposition entre ce qui est pré-conciliaire et ce qui est post-conciliaire. Pour le pape comme pour nous, ce qui a de la valeur, c’est l’herméneutique de la continuité et du développement dans la tradition. Il faudrait arrêter de considérer le second millénaire de la vie de l’Église catholique comme une parenthèse malheureuse que le Concile Vatican II, ou mieux son esprit, a annulé d’un seul coup.

Q. – Il reste pourtant la crainte que ces actes portent préjudice au dialogue œcuménique.

R. – Ce qui est affirmé dans ces "responsa" a déjà été dit par le Concile lui-même et a été repris par plusieurs documents post-conciliaires, en particulier par la déclaration "Dominus Jesus". On ne fait pratiquement que redire ce qu’est l’identité catholique pour pouvoir ensuite travailler sereinement et plus efficacement au dialogue œcuménique. Quand votre interlocuteur connaît votre identité, il a tendance à dialoguer de manière plus sincère et sans créer de confusions supplémentaires.

Q. – Excellence, le motu proprio "Summorum Pontificum" a été accusé par certains d’être anticonciliaire parce qu’il donne pleinement droit de cité à un missel dans lequel on prie pour la conversion des juifs. Est-il vraiment contraire à la lettre et à l’esprit du Concile de dire cette prière ?

R. – Sûrement pas. A la messe, nous catholiques prions toujours, et en premier, pour notre conversion. Et nous nous frappons la poitrine à cause de nos péchés. Ensuite, nous prions pour la conversion de tous les chrétiens et de tous les non-chrétiens. L’Évangile est pour tous.

Q. – Mais on objecte que la prière pour la conversion des juifs a été rendue définitivement dépassée par celle dans laquelle on invoque le Seigneur afin qu’il les aide à progresser dans la fidélité à son alliance.

R. – C’est Jésus lui-même qui affirme, dans l’Évangile selon saint Marc: "Convertissez-vous et croyez à l’Évangile" et ses premiers interlocuteurs étaient ses concitoyens juifs. Nous chrétiens ne pouvons pas faire autre chose que proposer à notre tour ce que Jésus nous a enseigné. Dans la liberté et sans rien imposer, évidemment, mais également sans autocensure.

Q. – Il y a quelque temps, vous aviez annoncé la publication d’une instruction mise à jour, une seconde "Donum Vitae", sur les sujets les plus brûlants liés à la bioéthique et aux biotechnologies. A quel point en est-elle ?

R. – Il s’agit d’un document très délicat, qui demande beaucoup de soin. Je crois qu’il faudra encore beaucoup de travail avant qu’il puisse être publié.

Q. – Et l’autre document annoncé, celui qui porte sur la loi naturelle ?

R. – Nous sommes encore en train de rassembler les matériaux provenant de différents colloques internationaux sur ce sujet, qui se sont tenus, sur notre proposition, dans différentes universités pontificales et institutions catholiques dans le monde.

Q. – Alors nous allons rester un bon moment sans nouveaux documents émanant de votre congrégation ?

R. – Non, car deux textes vont bientôt être publiés, le premier sur une question spécifique ayant trait à la bioéthique, l’autre concernant un problème à caractère missionnaire. Mais il serait prématuré d’en dire plus.

Le quotidien de la conférence épiscopale italienne qui a publié l'éditorial du cardinal Ruini et l'interview de Mgr Amato : Avvenire

Table : Doctrine catholique sur l'Église

Congrégation pour la Doctrine de la Foi: Réponses à des interrogations concernant certains aspects de la doctrine sur l'Eglise
Commentaire aux Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur l'Église : Rappel explicite de la doctrine catholique sur l'Église - 10.07.07
 

Sources:  Avvenire et La chiesa.it- E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 16.07.2007 - BENOÎT XVI - Table œcuménisme

 

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