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19 Avril 2005
 

Mgr Vingt-Trois et le motu proprio du pape Benoît XVI

 

Le 11 septembre 2008  - (E.S.M.) -  Dans le "talk" du Figaro (10 sep. 2008), Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris a livré quelques impressions, notamment sur la venue du Pape à Paris et sur le fichier Edvige. Puis le journaliste l'a interrogé sur la question du Motu proprio de Benoît XVI sur la forme extraordinaire du rite de la messe. Voici ce court échange, que nous commentons. (HERMAS)

Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris

Mgr Vingt-Trois et le motu proprio de 2007

Le 11 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Dans le "talk" du Figaro (10 sep. 2008), Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris a livré quelques impressions, notamment sur la venue du Pape à Paris et sur le fichier Edvige. Puis le journaliste l'a interrogé sur la question du Motu proprio de Benoît XVI sur la forme extraordinaire du rite de la messe. Voici ce court échange, que nous commentons.

Le Figaro - Très rapidement, on a eu beaucoup de questions d'internautes sur les questions liturgiques. Vous savez qu'en France c'est un sujet toujours sensible. Il y a deux questions très différentes : l'une sur l'autorisation renforcée par Benoît XVI de permettre la célébration de la messe suivant le missel ancien et certains internautes, c'est le cas de Luc, par exemple, qui reproche aux évêques de France de traîner les pieds pour appliquer le motu proprio ?

Mgr Vingt-Trois - Je ne crois pas. Je crois que le Motu Proprio tel que j'ai compris l'intention du pape, c'est une mesure en faveur de la communion de l'Église. C'est une dimension fondamentale du ministère de Benoît XVI tel qu'il l'exerce. Il se sent responsable de faire progresser l'unité entre les chrétiens. Faire progresser l'unité entre les chrétiens, ça veut déjà dire de la faire progresser entre les catholiques. Ce n'est pas par hasard s'il a signé le motu proprio sur la liturgie dans la même période où il signait la lettre aux catholiques chinois, c'est-à-dire qu'il y a dans notre Église, pour différentes raisons historiques que je ne vais pas détailler ici, des clivages qui se sont mis en place et le pape essaie d'éviter que ces clivages ne deviennent des abîmes infranchissables. Il prend des mesures pour aider à recomposer la communion et la développer.

La réponse de Mgr Vingt-Trois à la question posée se borne à ceci : "Je ne crois pas" [que les évêques de France traînent les pieds dans l'application du Motu proprio]. Force est cependant de constater que ce n'est pas l'impression des catholiques attachés à la forme extraordinaire, en de nombreux endroits.

Par ailleurs, il est réducteur de dire que les "clivages qui se sont mis en place" sont dus à de simples "raisons historiques". Le Pape lui-même a relevé que ce qui était en cause était bien la relation entre la loi de la prière et la loi de la foi, mainte fois compromise en maints endroits. Rappelons ici ses propres paroles :


« Beaucoup de personnes qui acceptaient clairement le caractère contraignant du Concile Vatican II, et qui étaient fidèles au Pape et aux Évêques, désiraient cependant retrouver également la forme de la sainte liturgie qui leur était chère ; cela s'est produit avant tout parce qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel ; au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité ; cette créativité a souvent porté à des déformations de la liturgie à la limite du supportable. Je parle d'expérience, parce que j'ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j'ai constaté combien les déformations arbitraires de la liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l'Église » (Lettre du 7 juillet 2007).

Enfin, s'il est exact que le Motu proprio du 7 juillet 2007 est presque concomitant à la lettre aux catholiques chinois (27 mai 2007), il l'est plus directement à une autre lettre, écrite celle-là aux Évêques de France à l'occasion du Motu proprio dont il est question. Dans cette lettre, le Pape leur a explicitement écrit, et publiquement, qu'il considérait que les membres de la hiérarchie avaient "leur part de culpabilité" dans les "clivages" évoqués par Mgr Vingt-Trois, en évoquant avec saint Paul - dans un passage sévère - leur "étroitesse de coeur". Voici ce texte, qu'il faut aussi rappeler :

« En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l'impression qu'aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l'Église n'ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l'unité ; on a l'impression que les omissions dans l'Église ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. Ce regard vers le passé nous impose aujourd'hui une obligation: faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l'unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau. Il me vient à l'esprit une phrase de la seconde Épître aux Corinthiens, où Saint Paul écrit : "Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens; notre coeur s'est grand ouvert. Vous n'êtes pas à l'étroit chez nous ; c'est dans vos coeurs que vous êtes à l'étroit. Payez-nous donc de retour; (...) ouvrez tout grand votre coeur, vous aussi !" Paul le dit évidemment dans un autre contexte, mais son invitation peut et doit aussi nous toucher, précisément sur ce thème. Ouvrons généreusement notre cœur et laissons entrer tout ce à quoi la foi elle-même fait place. » (Lettre du 7 juillet 2007).

Le Figaro - Et sur la liturgie telle qu'elle est pratiquée depuis le concile, il a lui-même parlé de réforme de la réforme. Nous allons peut-être voir samedi comment il le conçoit. Une réforme de la réforme liturgique est-elle nécessaire à vos yeux ?

Mgr Vingt-Trois - Je crois que ce qui est surtout nécessaire c'est la réforme des cœurs, c'est-à-dire qu'on ne va pas à la messe comme on va au spectacle. On va à la messe pour participer au sacrifice du Christ et pour s'unir au sacrifice du Christ. Si je vais à la messe pour voir représenter ce que je pense, je ne crois pas que je sois dans les bonnes dispositions. J'essaie, quand je célèbre l'eucharistie, de me mettre dans une disposition d'accueil et de disponibilité. C'est ce que le pape fait et c'est ce qu'il va faire samedi, en célébrant avec nous, selon la liturgie unique de l'Église, comme il célébrera à Lourdes avec tous les évêques de France selon la liturgie de l'Église.

Force est encore de constater que cette réponse n'en est pas une. Que la réforme des coeurs soit nécessaire, nul ne le nie, et pour les deux côtés. Le Pape y a d'ailleurs invité en particulier les évêques français - on vient de le voir - pour accueillir ceux qui ont été marginalisés pendant trente ans hors de leurs paroisses, contre toute justice, et auxquels a été refusée l'application, notamment, du Motu Proprio de 1988, malgré la demande explicite du Pape Jean-Paul II d'en faire (déjà) une "application large et généreuse" [ICI]..

Que la sainte Eucharistie ne soit pas un spectacle, ce ne sont pas les personnes attachées à la forme extraordinaire du rite qui le nieront, et cette forme n'a jamais prêté à le croire. La question est : pourquoi la forme ordinaire a-t-elle pu être considérée comme telle par de nombreux prêtres ou fidèles ? "L'accueil et la disponibilité" n'ont ici rien à voir. Il s'agit, comme nos frères orientaux l'ont exprimé eux-mêmes, de la question du sens. Du sens du sacré, de l'adoration, du mystère, de la transcendance, de la liturgie et du chant, de la Présence réelle et physique du Christ, du Sacrifice rédempteur.

C'est cela qui est, et qui a toujours été au coeur des débats, au "spectacle", oui, de prêtres qui se montrent en ce domaine si souvent nonchalants aujourd'hui encore, dans leur tenue, leur "inventivité", leur comportement, leurs propos. Pourquoi la réforme liturgique s'est-elle prêtée à un tel déficit en la matière, et pourquoi de jeunes prêtres diocésains, qui n'ont pas connu les batailles de jadis, sont-ils aujourd'hui attirés par les richesses de la forme ordinaire du rite ? Ces questions ne sont pas vaines, ni abstraites, et Joseph Ratzinger les a posées, comme Cardinal de l'Église, et comme Pape. Qui a lu ses écrits ne peut l'ignorer ni faire mine de croire qu'il n'y aurait pas de difficulté en la matière qui ne doive se corriger que par une "réforme du coeur". Chacun appréciera enfin la finale du propos. Il serait amusant de savoir ce qu'elle aurait été si le Saint-Père avait décidé, à Lourdes, de célébrer les Saints Mystères selon la forme extraordinaire - laquelle, selon le Motu proprio de 2007, exprime, elle aussi, "la liturgie unique de l'Église"...

 

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Sources : HERMAS
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité) - 11.09.2008 - T/Église

 

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