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Prenez garde pape François, la guerre civile catholique a commencé
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Le 10 novembre 2014 -
(E.S.M.)
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Constatant la confusion qui règne actuellement parmi les
catholiques, Damian Thompson conclut : «C'est une chose terrible
à dire, mais nous pourrions voir Jorge Bergoglio se transformer en
Barak Obama».
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Damian Thompson,
commentateur britannique catholique conservateur
Prenez garde pape François, la guerre civile catholique a commencé
L'incertitude sur le nombre de réformes voulues par François divise son
église en factions.
Le 10 novembre 2014 - E.
S. M. - Damian Thompson est un acteur influent de la
blogosphère catholique anglo-saxonne. Il tient une
rubrique dans le quotidien conservateur britannique "The Telegraph"("Holy
Smoke").
Il collabore également à autre journal conservateur "The Spectator", dont
est tiré l'article ci-dessous.
Son point de vue n'est donc pas celui d'un extrémiste, mais plutôt celui
d'un observateur relativement équilibré, et lucide.
« En ce moment très critique, il y a un fort sentiment que l'église est
comme un navire sans gouvernail», a affirmé la semaine dernière un éminent
catholique conservateur. Ce n'est pas grave, pourriez-vous penser. Pendant
des mois les opposants au Pape François ont mis en doute ses capacités de
leadership - et en particulier après le Synode d'octobre sur la Famille au
Vatican, où des cardinaux libéraux ont annoncé préventivement un
adoucissement dans l'attitude de l'Eglise à l'égard de l'homosexualité et
des deuxièmes mariages, rien que pour voir leurs propositions
démontées par leurs collègues.
Et néanmoins, c'est très grave. La remarque du «sans gouvernail» n'est
pas venue de quelque malveillant blogueur traditionaliste mais du Cardinal
Raymond Burke, préfet de la Signature Apostolique, c'est à dire le président
du suprême Tribunal du Vatican. Il se trouve que le pape François entend
virer Burke, dont l'habitude de s'habiller comme un arbre de Noël lors des
Messes Latines l'exaspère. Mais il n' est pas encore parvenu à le faire
(l'article précède de quelques heures la décision papale, cf.
La défenestration de deux ratzinguériens). Voici donc le plus important des cardinaux
américains à Rome mettant publiquement en doute la gestion du Saint Père,
peut-être avec l'approbation tacite du Pape Emérite Benoît XVI.
Rien de pareil ne s'était produit depuis les coups bas du Concile Vatican II
il y a 50 ans. Cela soulève la question: est-ce que l'Eglise catholique est
au début d'une guerre civile entre libéraux et conservateurs, combattue non
pas sur des subtilités liturgiques (source de querelles relativement
inoffensives sous Jean-Paul II et Benoît XVI) mais sur des questions
fondamentales de morale sexuelle.
Le Synode d'Octobre a été un désastre pour le Pape François.
Avant qu'il commence, il avait peaufiné avec succès la musique d'ambiance
catholique au sujet des divorcés et des gays. La réplique «Qui suis-je pour
juger?», livrée avec un affable haussement d'épaules sur l'avion papal, a
provoqué des gros titres amicaux sans engager l'Eglise dans des changements
doctrinaux. Les conservateurs s'alarmèrent mais durent prendre acte de la
ruse de François. «Rappelez-vous qu'il est un Jésuite», disaient-ils.
Et puis, François a fait quelque chose de pas très rusé. En ouvrant le
Synode, ce qui serait normalement plutôt une affaire de routine, il a
encouragé les cardinaux et évêques à «parler avec audace». Ce qu'ils firent,
mais pas de la façon qu'il entendait.
La première erreur du Pape fut d'inviter le Cardinal Walter Kasper, âgé de
81 ans, chef à la retraite de l'oecuménisme du Vatican, à établir le
programme du synode en s'adressant en février aux cardinaux. Kasper leur dit
que l'Eglise devait réfléchir à donner la Sainte Communion aux catholiques
remariés.
Même si François soutient l'idée - et personne ne le sait - son choix de
Kasper a été une maladresse parce que le cardinal, en plus d'être un aimable
(!!) et éminent savant, est le chef d'une faction menée par les allemands
qui représente, en termes catholiques, l'extrême gauche de l'éventail
théologique. En 1993 Kasper, alors évêque de Rottenburg-Stuttgard, signa
avec les évêques allemand une lettre demandant qu'aux catholiques vivant
«dans une union canoniquement invalide» il fallait permettre de décider par
eux mêmes s'ils pouvaient recevoir l'Eucharistie. L'Eglise allemande a ses
propres règles: bien que ses célébrations soient désertes, elle est riche,
grâce à la taxe d'état de l'Eglise, et arrogante. Pour faire court,
cette
faction, qui avait impitoyablement sapé l'autorité de Benoît XVI quand il
était pape, a essayé de pirater le synode.
Ils ont fini par tout gâcher. L'évêque italien Bruno Forte, «secrétaire
spécial» du synode, a écrit une 'relatio' de mi-synode laissant supposer que
les participants entendaient reconnaître l'aspect vertueux des unions gay.
Ce faisant, Forte, une personnalité encore plus radicale, a trop tiré sur la
corde. La majorité des pères synodaux ne voulaient pas une chose pareille;
le Cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi et le Cardinal George Pell, chef des finances du Vatican, on été
horrifiés. Ils ont fait en sorte que le rapport final mette de côté la
question de la communion aux divorcés et ne mentionne même pas les relations
homosexuelles. «Le Synode repousse François sur les gays», ont rapporté les
médias: la dernière chose que le Pape voulait entendre.
Pour empirer les choses, Kasper a donné une interview dans laquelle il a
affirmé que les catholiques africains anti-gay «ne devraient pas nous dire
ce que nous devons faire». A ce point le Cardinal Burke lui a donné du
raciste (?). Kasper a réagi furieusement et raconte maintenant à qui veut
l'entendre que l'Eglise va bientôt changer drastiquement les règles d'accès
à la Communion. Ce ne sont que des voeux pieux.
Et maintenant une autre voix se fait entendre.
Le dernier pape n'est ni mort ni sénile ni aussi silencieux que nous
pensions qu'il allait être. Le mois dernier, Benoît XVI a écrit aux anciens
Anglicans de l'Ordinariat de ND de Walsingham exprimant sa joie qu'ils
célèbrent le culte dans l'ancienne chapelle bavaroise de Warwick street à
Londres; à l'Université Pontificale Urbanienne, il s'est exprimé sur les
dangers du relativisme; et, plus important encore, il a dit aux partisans de
l'ancienne liturgie: «Je suis très heureux que l'usus antiquus (la
Messe Latine traditionnelle) vive maintenant dans la pleine paix de
l'Eglise, même chez les jeunes, soutenue et célébrée par de grands
cardinaux». En effet, très peu de cardinaux célèbrent dans l'ancien rite.
Sauf un qui est Raymond Burke. «Benoît est bien conscient de cela»
affirme un fidèle de Ratzinger. «Il n'est pas dans l'illusion d'être encore
Pape, mais il est horrifié à la vue de Kasper saccageant son héritage et
manifeste clairement son mécontentement».
Où François en est-il, dans tout cela ? Ressemblant un peu au «Pape
hamlétique» Paul VI qu'il a béatifié. Il soutient quelque sorte de réforme,
mais l'incertitude brise l'Eglise en une multitude de factions qui
rappellent la Communion Anglicane. Les vieux ennemis de Benoît comptent
pouvoir persuader François de sélectionner le collège des cardinaux en leur
faveur. Cependant, Burke a émergé comme le leader des traditionalistes durs.
«Il ne voulait pas ce rôle, mais peut-être qu'il se voit dans la figure de
Saint John Fisher», déclare une source vaticane- une comparaison qui
donne au successeur de Pierre le rôle de Henry VIII.
Ce qui devrait préoccuper François, c'est que les catholiques conservateurs
modérés perdent confiance en lui. Le chroniqueur du New York Times Ross
Douthat, pense
que «ce pape peut être préservé de l'erreur seulement si l'Eglise elle-même
lui résiste». Cristina Odone, ancienne rédactrice en chef de Catholic News,
affirme que «François a fait des miracles avec ses remarques pleines
d'humanité et de spontanéité, qui ont détoxifié la 'marque de fabrique
catholique'. Il personnifie l'optimisme, mais lorsqu'il essaye de
transformer cela en politique, il ne maitrise pas les procédures et les
détails. Le résultat est la confusion».
Tout cela suggère une analogie bien plus proche que celle avec Henry VIII.
Il y a un autre leader mondial, élu dans un immense enthousiasme, qui a
surpris et déçu les fidèles en se montrant désengagé et même impuissant
dans les moments de crise. C'est une chose terrible à dire, mais nous
pourrions voir Jorge Bergoglio se transformer en Barak Obama.
Sources :www.spectator.co.uk,
traduction benoit-et-moi
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.11.2014
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