Benoît XVI souhaite que tout se
déroule dans la paix et la sérénité |
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Rome, le 10 juillet 2007 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI, faisant suite
aux « prières insistantes de ces fidèles », longtemps soupesées déjà par
Jean-Paul II, et après avoir écouté les Cardinaux au Consistoire du 22
mars 2006, a décidé de publier le Motu Proprio « Summorum Pontificum »,
qui contient une série de dispositions.
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Le pape Benoît XVI à
son bureau
Lettre Apostolique du Saint-Père Benoît XVI, sous forme de Motu
proprio, « Summorum Pontificum », sur l’usage de la Liturgie Romaine
antérieure à la Réforme de 1970
Synthèse de l'Agence Fides
En date du 7 juillet 2007, a été publiée La
Lettre Apostolique, sous forme de ‘Motu proprio’ du Saint-Père Benoît XVI,
intitulée «
Summorum Pontificum », sur l’usage de la Liturgie Romaine
antérieure à la Réforme effectuée en 1970.
Le texte, en latin, rappelle que tous les souverains pontifes ont toujours
eu soin que l’Église du Christ offre à la Majesté Divine un culte digne, « à
la louange et à la gloire de son nom » et « pour l’utilité de toute sa
Sainte Église ». Il rappelle en particulier Saint Grégoire le Grand, « qui
s’est efforcé de transmettre aux nouveaux peuples de l’Europe autant la foi
catholique que les trésors du culte et de la culture accumulés par les
Romains au cours des siècles précédents ». D’autre part, la figure de Saint
Pie V domine, lui qui, animé d’un grand zèle pastoral, suite à l’exhortation
du Concile de Trente, « a renouvelé tout le culte de l’Église, soigné
l’édition des livres liturgiques, amendés et ‘renouvelés selon la norme des
Pères’ et les a donnés en usage à l’Église latine ». Un engagement
particulier dans le domaine de la liturgie doit aussi être attribué à
Clément VIII, Urbain VIII, Saint Pie X, Benoît XV, Pie XII, et au
Bienheureux Jean XXIII. Sur la lancée du renouvellement et de la nécessité
d’adapter les rites aux besoins de l’époque contemporaine générée par le
Concile Vatican II, le Pape Paul VI, en 1970, a approuvé les livres
liturgiques réformés et en partie renouvelés. Jean-Paul II a procédé à la
troisième édition typique du Missel Romain.
Le Motu proprio poursuit en soulignant que « dans certaines régions un bon
nombre de fidèles ont adhéré et continuent à adhérer avec beaucoup d’amour
et d’affection aux formes liturgiques précédentes ». Le Souverain Pontife
Jean-Paul II, mû par le souci pastoral à l’égard de ces fidèles, a accordé
en 1984, par l’indult “Quattuor abhinc annos”, émis par la
Congrégation pour le Culte Divin, la possibilité d’utiliser le Missel Romain édité par le
Bienheureux Jean XXIII en 1962. Toujours Jean-Paul II, en 1988, par la
Lettre Apostolique «
Ecclesia Dei », sous forme de Motu Proprio, « a exhorté
les évêques à utiliser largement et généreusement cette possibilité en
faveur de tous les fidèles qui le demandaient ». Puis le pape Benoît XVI,
faisant suite aux « prières insistantes de ces fidèles », longtemps
soupesées déjà par Jean-Paul II, et après avoir écouté les Cardinaux au
Consistoire du 22 mars 2006, a décidé de publier le Motu Proprio « Summorum
Pontificum », qui contient une série de dispositions.
Dans le premier des 12 articles, on lit : « Le nouveau Missel promulgué par
Paul VI est l’expression ordinaire de la ‘lex orandi’ de l’Église catholique
de rite latin. Cependant le Missel Romain promulgué par Saint Pie V, et de
nouveau édité par le Bienheureux Jean XXIII, doit être considéré comme
l’expression extraordinaire de la même ‘lex orandi’ et doit être considéré
avec l’honneur qui lui est dû pour son usage vénérable et ancien. Ces deux
expressions de la ‘lex orandi’ de l’Eglise ne conduiront d’aucune façon à
une division de la ‘lex credendi’ de l’Église ; ce sont en effet deux usages
de l’unique rite romain ».
Dans les messes célébrées sans le peuple, tout prêtre catholique de rite
latin, séculier ou religieux, peut utiliser soit le Missel Romain édité en
1962 soit le Missel Romain promulgué en 1970, n’importe quel jour, sauf
pendant le Triduum Sacré. Pour cette célébration selon l’un ou l’autre
missel, le prêtre n’a besoin d’aucune permission. Les fidèles qui le
demandent de leur volonté spontanée peuvent être admis aux célébrations de
la messe.
Les communautés des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie
apostolique, autant de droit pontifical que diocésain, qui désirent célébrer
la messe selon l’édition du Missel Romain promulgué en 1962, peuvent le
faire.
Dans les paroisses où sont établis des groupes de fidèles adhérents à la
tradition liturgique précédente, que le prêtre « accueille volontiers leurs
demandes pour la célébration de la Sainte Messe selon le rite du Missel
Romain édité en 1962. Qu’il pourvoie à ce que le bien de ces
fidèles s’harmonise avec le soin pastoral ordinaire de la paroisse, sous la
direction de l’évêque selon la norme du canon 392, évitant la discorde et
favorisant l’unité de toute l’Église » !
Dans les messes célébrées avec le peuple selon le missel du Bienheureux Jean
XXIII, les lectures peuvent être proclamées aussi en langue vernaculaire,
dans des éditions reconnues par le Siège apostolique.
Le prêtre peut accorder la permission d’utiliser le rituel plus ancien pour
l’administration des sacrements du Baptême, du Mariage, de la Pénitence et
de l’Onction des malades, « si cela favorise le bien des âmes ». Aux
Ordinaires est accordée la possibilité de célébrer le sacrement de la
Confirmation en utilisant l’ancien Pontifical Romain, si celui-ci favorise
le bien des âmes. Pour les clercs, l’usage du Bréviaire Romain promulgué par
Jean XXIII en 1962 est licite.
Parmi les autres dispositions contenues dans le Motu proprio de Benoît XVI, il est
souligné que les fidèles qui n’auraient pas obtenu satisfaction à leurs
demandes de la part du prêtre, doivent en informer l’évêque diocésain, qui
est vivement prié d’exaucer leur désir. Si lui ne peut pourvoir à cette
célébration, il doit en référer à la Commission Pontificale « Ecclesia Dei
», érigée par Jean-Paul II en 1988, qui est appelée à offrir un conseil et
une aide et à veiller sur l’observance et sur les applications de ces
dispositions.
Lettre du Saint-Père Benoît XVI aux évêques du
monde entier pour présenter le « Motu proprio » sur l’usage de la Liturgie
Romaine antérieure à la Réforme de 1970
Le Saint-Père Benoît XVI a envoyé une
Lettre
aux évêques du monde entier pour accompagner la publication du Motu
proprio « Summorum Pontificum », qui a été publiée en date du 7 juillet
2007. Dans le texte, le pape met entre les mains des évêques «
avec beaucoup de confiance et d’espérance
» le nouveau Motu proprio, « fruit de longues
réflexions, de multiples consultations et de prière ». Pour répondre
à la confusion qui s’est créée à la suite de la diffusion de « nouvelles et
de jugements faits sans information suffisante » et qui ont suscité des
réactions très divergentes entre elles, allant « d’une acceptation joyeuse à
une opposition dure », le Saint-Père affronte deux « craintes » qui
s’opposaient à la publication du document.
« En premier lieu, il y a la crainte que soit diminuée l’autorité du Concile
Vatican II et que l’une des ses décisions essentielles - la réforme
liturgique - soit mise en doute. Cette crainte n’est pas fondée. A ce sujet
il faut avant tout dire que le Missel, publié par Paul VI et ensuite réédité
à deux reprises par Jean-Paul II, est et demeure évidemment la forme normale
- la Forma ordinaria - de la Liturgie Eucharistique. La dernière version du
Missale Romanum, antérieure au Concile, qui a été publiée avec l’autorité du
Pape Jean XXIII en 1962 et qui a été utilisée pendant le Concile, pourra, au
contraire, être utilisée comme une Forme extraordinaria de la Célébration
liturgique. Il n’est pas convenable de parler de ces deux rédactions du
Missel Romain comme s’il y avait « deux rites ». Il s’agit plutôt d’un
double usage de l’unique et même Rite ». Le pape souligne ensuite que le
Missel de 1962 « n’a jamais été juridiquement abrogé et, par conséquent, en
principe, est toujours resté autorisé ».
« En second lieu, au cours les discussions sur ce Motu Proprio attendu, a
été exprimée la crainte qu’une plus large possibilité d’utiliser du Missel
de 1962 conduirait à des désordres ou même à des fractures dans les
communautés paroissiales. Cette crainte ne me semble pas non plus réellement
fondée. L’usage de l’ancien Missel présuppose un minimum de formation
liturgique et un accès à la langue latine ; ni l’un ni l’autre ne se sont
tellement fréquemment utilisés. De ces présupposés concrets, l’on voit clairement que
le nouveau Missel restera certainement la forme ordinaire du Rite Romain,
non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi à cause de la
situation réelle dans laquelle se trouvent les communautés de fidèles ».
Benoît XVI souligne ensuite en être arrivé à la décision d’actualiser, par
ce Motu Proprio, celui de 1988, pour « arriver à une réconciliation interne
au sein de l’Église ». Le regard vers les déchirements du passé imposent
aujourd’hui une obligation : « faire tous les efforts afin que tous ceux qui
ont vraiment le désir de l’unité aient la possibilité de rester dans cette
unité ou de la retrouver à nouveau… Il n’y a aucune contradiction entre
l’une et l’autre édition du Missale Romanum. L’histoire de la Liturgie est
faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré
pour les générations précédentes, pour nous aussi reste sacré et grand, et
ne peut pas à l’improviste, être totalement interdit, ou même jugé
néfaste. Il est bon pour tous de conserver les richesses qui ont grandi dans
la foi et dans la prière de l’Église, et de leur donner leur juste place.
Évidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés
adhérant à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la
célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne
serait en effet pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa
sainteté ».
S’adressant aux évêques ses confrères, le pape Benoît XVI souligne que « ces
nouvelles normes ne diminuent d’aucune façon » leur autorité et leur
responsabilité, ni sur la liturgie ni sur la pastorale de leurs fidèles.
L’évêque reste « le modérateur de la liturgie dans son diocèse » et devra
continuer à veiller « à ce que tout se déroule dans la paix et la sérénité
». Pour cela chaque évêque est invité à écrire au Saint-Siège un compte
rendu sur son expérience, trois ans après l’entrée en vigueur du Motu
proprio, de sorte que, si de sérieuses difficultés étaient apparues, « on
puisse chercher des voies pour y remédier ».
Table :
►
Motu Proprio
Texte intégral du Motu
Proprio: ►
Publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum"
Motu Proprio Summorum Pontificum
(doc. word)
Lettre explicative: ►
Lettre du pape Benoît XVI aux évêques
Lettre du pape Benoît XVI accompagnant le motu proprio
(doc. word)
Sources: Agence Fides -
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.07.2007 - BENOÎT XVI -
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