Discours de Benoît XVI au corps
diplomatique accrédité près le Saint-Siège |
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Le 10 janvier 2011
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(E.S.M.)
- Comme à l'accoutumé après l'Epiphanie, à l'occasion de l'échange des vœux de bonne année, le pape Benoît XVI a reçu ce matin le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège.
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Le pape Benoît XVI
Discours de Benoît XVI au corps
diplomatique accrédité près le Saint-Siège
Le 10 janvier 2011 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Comme à l'accoutumé après l'Epiphanie, à l'occasion de l'échange des vœux
de bonne année, le pape Benoît XVI a reçu ce matin le corps diplomatique
accrédité près le Saint-Siège. Le Saint-Siège est Observateur permanent à
l'ONU, Membre de 7 de ses agences, Membre ou Observateur près 15 autres
organismes internationaux ou régionaux. Après l'intervention du Doyen du
corps diplomatique, l'Ambassadeur du Honduras, au nom des 181 délégations
(178 états, plus UE, Ordre de Malte et OLP), Benoît XVI s'est adressé à ses
hôtes.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir pour cette rencontre qui, chaque année,
vous réunit autour du Successeur de Pierre, illustres Représentants de si
nombreux pays. Elle revêt une haute signification, car elle est une image en
même temps qu’une illustration du rôle de l’Eglise et du Saint-Siège dans la
communauté internationale. J’adresse à chacun de vous des salutations et des
vœux cordiaux, en particulier à ceux qui sont ici pour la première fois. Je
vous suis reconnaissant pour l’engagement et l’attention avec lesquels, dans
l’exercice de vos délicates fonctions, vous suivez mes activités, celles de
la Curie romaine et, ainsi, d’une certaine façon, la vie de l’Eglise
catholique partout dans le monde. Votre Doyen, l’Ambassadeur Alejandro
Valladares Lanza, s’est fait l’interprète de vos sentiments, et je le
remercie pour les souhaits qu’il m’a exprimés au nom de tous. Sachant
combien votre communauté est unie, je suis sûr qu’est présente aujourd’hui
dans votre pensée l’Ambassadrice du Royaume des Pays-Bas, la Baronne van
Lynden-Leijten, retournée il y a quelques semaines à la maison du Père. Je
m’associe dans la prière à votre émotion.
Alors que commence une année nouvelle, en nos cœurs et dans le monde entier
résonne encore l’écho de la joyeuse annonce qui a éclaté voici vingt siècles
dans la nuit de Bethléem, nuit qui symbolise la condition de l’humanité,
dans son besoin de lumière, d’amour et de paix. Aux hommes d’alors comme à
ceux d’aujourd’hui, les armées célestes ont apporté la bonne nouvelle de
l’avènement du Sauveur : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu
se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre,
une lumière a resplendi » (Is.
9, 1). Le Mystère du Fils de Dieu qui devient fils d’homme
dépasse assurément toute attente humaine. Dans sa gratuité absolue, cet
événement de salut est la réponse authentique et complète au désir profond
du cœur. La vérité, le bien, le bonheur, la vie en plénitude que chaque
homme recherche consciemment ou inconsciemment lui sont donnés par Dieu. En
aspirant à ces bienfaits, toute personne est à la recherche de son Créateur,
parce que « seul Dieu répond à la soif qui est dans le cœur de tout homme
» (Exhortation Apostolique post-synodale
Verbum Domini, n. 23). L’humanité, dans toute son histoire, à
travers ses croyances et ses rites, montre une incessante recherche de Dieu
et « ces formes d’expression sont tellement universelles que l’on peut
appeler l’homme un être religieux »
(Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 28). La dimension
religieuse est une caractéristique indéniable et incoercible de l’être et de
l’agir de l’homme, la mesure de la réalisation de son destin et de la
construction de la communauté à laquelle il appartient. Par conséquent,
quand l’individu lui-même ou ceux qui l’entourent négligent ou nient cet
aspect fondamental, se créent des déséquilibres et des conflits à tous les
niveaux, aussi bien au plan personnel qu’au plan interpersonnel.
C’est dans cette vérité première et fondamentale que se trouve la raison
pour laquelle j’ai indiqué la liberté religieuse comme la voie fondamentale
pour la construction de la paix, dans le Message pour la célébration de la
Journée Mondiale de la Paix de cette année. La paix, de fait, se construit
et se conserve seulement quand l’homme peut librement chercher et servir
Dieu dans son cœur, dans sa vie et dans ses relations avec les autres.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, votre présence en cette circonstance
solennelle est une invitation à accomplir un tour d’horizon sur tous les
pays que vous représentez et sur le monde entier. Dans ce panorama, n’y
a-t-il pas de nombreuses situations, dans lesquelles, malheureusement, le
droit à la liberté religieuse est lésé ou nié ? Ce droit de l’homme, qui est
en réalité le premier des droits, parce que, historiquement, il a été
affirmé en premier, et que, d’autre part, il a comme objet la dimension
constitutive de l’homme, c’est à dire sa relation avec son Créateur,
n’est-il pas trop souvent mis en discussion ou violé ? Il me semble que la
société, ses responsables et l’opinion publique se rendent compte
aujourd’hui davantage, même si ce n’est pas toujours de façon exacte, de
cette grave blessure portée contre la dignité et la liberté de l’homo
religiosus, sur laquelle j’ai tenu, à de nombreuses reprises, à attirer
l’attention de tous.
Je l’ai fait durant mes voyages apostoliques de l’année dernière, à Malte et
au Portugal, à Chypre, au Royaume Uni et en Espagne. Au-delà des
caractéristiques diverses de ces pays, je conserve de tous un souvenir plein
de gratitude pour l’accueil qu’ils m’ont réservé. L’Assemblée spéciale du
Synode des Evêques pour le Moyen-Orient, qui s’est déroulée au Vatican au
cours du mois d’octobre, a été un moment de prière et de réflexion, durant
lequel la pensée s’est dirigée avec insistance vers les communautés
chrétiennes de cette région du monde, si éprouvées à cause de leur adhésion
au Christ et à l’Eglise.
Oui, regardant vers l’Orient, les attentats qui ont semé mort, douleur et
désarroi parmi les chrétiens d’Iraq, au point de les inciter à quitter la
terre où leurs pères ont vécu pendant des siècles, nous ont profondément
accablés. Je renouvelle aux Autorités de ce pays et aux chefs religieux
musulmans mon appel anxieux à œuvrer afin que leurs concitoyens chrétiens
puissent vivre en sécurité et continuer à apporter leur contribution à la
société dont ils sont membres à plein titre. En Egypte aussi, à Alexandrie,
le terrorisme a frappé brutalement des fidèles en prière dans une église.
Cette succession d’attaques est un signe de plus de l’urgente nécessité pour
les Gouvernements de la Région d’adopter, malgré les difficultés et les
menaces, des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses.
Faut-il encore une fois le dire ? Au Moyen-Orient, « les chrétiens sont
des citoyens originels et authentiques, loyaux à leurs patries et
s’acquittant de tous leurs devoirs nationaux. Il est naturel qu’ils puissent
jouir de tous les droits de la citoyenneté, de la liberté de conscience et
de culte, de la liberté dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement
et dans l’usage des moyens de communication. » (Message
au peuple de Dieu de l’Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient du Synode
des Evêques, n. 10). A cet égard, j’apprécie l’attention pour les
droits des plus faibles et la clairvoyance politique dont certains pays
d’Europe ont fait preuve ces derniers jours, en demandant une réponse
concertée de l’Union Européenne afin que les chrétiens soient défendus au
Moyen-Orient. Je voudrais rappeler enfin que le droit à la liberté
religieuse n’est pas pleinement appliqué là où est garantie seulement la
liberté de culte, qui plus est, avec des limitations. En outre, j’encourage
à accompagner la pleine sauvegarde de la liberté religieuse et des autres
droits humains par des programmes qui, depuis l’école primaire et dans le
cadre de l’enseignement religieux, éduquent au respect de tous les frères en
humanité. Pour ce qui concerne les Etats de la Péninsule Arabique, où vivent
de nombreux travailleurs immigrés chrétiens, je souhaite que l’Eglise
catholique puisse disposer des structures pastorales appropriées.
Parmi les normes qui lèsent le droit des personnes à la liberté religieuse,
une mention particulière doit être faite de la loi contre le blasphème au
Pakistan: j’encourage à nouveau les Autorités de ce pays à faire les efforts
nécessaires pour l’abroger, d’autant plus qu’il est évident qu’elle sert de
prétexte pour provoquer injustices et violences contre les minorités
religieuses. Le tragique assassinat du Gouverneur du Pendjab montre combien
il est urgent de procéder dans ce sens : la vénération à l’égard de Dieu
promeut la fraternité et l’amour, et non pas la haine et la division.
D’autres situations préoccupantes, avec parfois des actes de violence,
peuvent être mentionnées dans le Sud et Sud-est du continent asiatique, dans
des pays qui ont pourtant une tradition de rapports sociaux pacifiques. Le
poids particulier d’une religion déterminée dans une nation ne devrait
jamais impliquer que les citoyens appartenant à une autre confession soient
discriminés dans la vie sociale ou, pire encore, que soit tolérée la
violence à leur encontre. A cet égard, il est important que le dialogue
interreligieux favorise un engagement commun à reconnaître et promouvoir la
liberté religieuse de toute personne et de toute communauté. Enfin, comme je
l’ai déjà rappelé, la violence contre les chrétiens n’épargne pas l’Afrique.
Les attaques contre des lieux de culte au Nigeria, alors même que l’on
célébrait la Nativité du Christ, en sont un autre triste témoignage.
Dans divers pays, d’autre part, la Constitution reconnaît une certaine
liberté religieuse, mais, de fait, la vie des communautés religieuses est
rendue difficile et parfois même précaire (cf. Concile
Vatican II, Déclaration
Dignitatis Humanae, n. 15) parce que l’ordonnancement
juridique ou social s’inspire de systèmes philosophiques et politiques qui
postulent un strict contrôle, pour ne pas dire un monopole, de l’Etat sur la
société. Il faut que cessent de telles ambiguïtés, de manière à ce que les
croyants ne se trouvent pas tiraillés entre la fidélité à Dieu et la loyauté
à leur patrie. Je demande en particulier que soit garantie partout aux
communautés catholiques la pleine autonomie d’organisation et la liberté
d’accomplir leur mission, conformément aux normes et standards
internationaux en ce domaine.
En ce moment, ma pensée se tourne à nouveau vers la communauté catholique de
la Chine continentale et ses Pasteurs, qui vivent un moment de difficulté et
d’épreuve. Par ailleurs, je voudrais adresser une parole d’encouragement aux
Autorités de Cuba, pays qui a célébré en 2010 soixante-quinze ans de
relations diplomatiques ininterrompues avec le Saint-Siège, afin que le
dialogue qui s’est heureusement instauré avec l’Eglise se renforce encore et
s’élargisse.
Déplaçant notre regard de l’Orient à l’Occident, nous nous trouvons face à
d’autres types de menaces contre le plein exercice de la liberté religieuse.
Je pense, en premier lieu, à des pays dans lesquels on accorde une grande
importance au pluralisme et à la tolérance, mais où la religion subit une
croissante marginalisation. On tend à considérer la religion, toute
religion, comme un facteur sans importance, étranger à la société moderne ou
même déstabilisant et l’on cherche par divers moyens à en empêcher toute
influence dans la vie sociale. On en arrive ainsi à exiger que les chrétiens
agissent dans l’exercice de leur profession sans référence à leurs
convictions religieuses et morales, et même en contradiction avec celles-ci,
comme, par exemple, là où sont en vigueur des lois qui limitent le droit à
l’objection de conscience des professionnels de la santé ou de certains
praticiens du droit.
Dans ce contexte, on ne peut que se réjouir de l’adoption par le Conseil de
l’Europe, au mois d’octobre dernier, d’une Résolution qui protège le droit
du personnel médical à l’objection de conscience face à certains actes qui
lèsent gravement le droit à la vie, comme l’avortement.
Une autre manifestation de la marginalisation de la religion, et, en
particulier, du christianisme, consiste dans le bannissement de la vie
publique des fêtes et des symboles religieux, au nom du respect à l’égard de
ceux qui appartiennent à d’autres religions ou de ceux qui ne croient pas.
En agissant ainsi, non seulement on limite le droit des croyants à
l’expression publique de leur foi, mais on se coupe aussi des racines
culturelles qui alimentent l’identité profonde et la cohésion sociale de
nombreuses nations. L’année dernière, certains pays européens se sont
associés au recours du Gouvernement italien dans la cause bien connue
concernant l’exposition du crucifix dans les lieux publics. Je désire
exprimer ma gratitude aux Autorités de ces nations, ainsi qu’à tous ceux qui
se sont engagés dans ce sens, Episcopats, Organisations et associations
civiles ou religieuses, en particulier le Patriarcat de Moscou et les autres
représentants de la hiérarchie orthodoxe, ainsi qu’à toutes les personnes -
croyants mais aussi non-croyants - qui ont tenu à manifester leur
attachement à ce symbole porteur de valeurs universelles.
Reconnaître la liberté religieuse signifie, en outre, garantir que les
communautés religieuses puissent opérer librement dans la société, par des
initiatives dans les secteurs social, caritatif ou éducatif. Partout dans le
monde, d’ailleurs, on peut constater la fécondité des œuvres de l’Eglise
catholique en ces domaines. Il est préoccupant que ce service que les
communautés religieuses rendent à toute la société, en particulier pour
l’éducation des jeunes générations, soit compromis ou entravé par des
projets de loi qui risquent de créer une sorte de monopole étatique en
matière scolaire, comme on le constate par exemple dans certains pays
d’Amérique Latine. Alors que plusieurs d’entre eux célèbrent le deuxième
centenaire de leur indépendance, occasion propice pour se souvenir de la
contribution de l’Eglise catholique à la formation de l’identité nationale,
j’exhorte tous les Gouvernements à promouvoir des systèmes éducatifs qui
respectent le droit primordial des familles à décider de l’éducation des
enfants et qui s’inspirent du principe de subsidiarité, fondamental pour
organiser une société juste.
Poursuivant ma réflexion, je ne puis passer sous silence une autre atteinte
à la liberté religieuse des familles dans certains pays européens, là où est
imposée la participation à des cours d’éducation sexuelle ou civique
véhiculant des conceptions de la personne et de la vie prétendument neutres,
mais qui en réalité reflètent une anthropologie contraire à la foi et à la
juste raison.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
En cette circonstance solennelle, permettez-moi d’expliciter quelques
principes dont le Saint-Siège, avec toute l’Eglise catholique, s’inspire
dans son activité auprès des Organisations Internationales
intergouvernementales, afin de promouvoir le plein respect de la liberté
religieuse pour tous. En premier lieu, c’est la conviction que l’on ne peut
créer une sorte d’échelle dans la gravité de l’intolérance envers les
religions. Malheureusement, une telle attitude est fréquente, et ce sont
précisément les actes discriminatoires contre les chrétiens qui sont
considérés comme moins graves, moins dignes d’attention de la part des
gouvernements et de l’opinion publique. En même temps, on doit aussi refuser
le contraste périlleux que certains veulent instaurer entre le droit à la
liberté religieuse et les autres droits de l’homme, oubliant ou niant ainsi
le rôle central du respect de la liberté religieuse dans la défense et la
protection de la haute dignité de l’homme. Moins justifiables encore sont
les tentatives d’opposer au droit à la liberté religieuse de prétendus
nouveaux droits, activement promus par certains secteurs de la société et
insérés dans des législations nationales ou dans des directives
internationales, mais qui ne sont, en réalité, que l’expression de désirs
égoïstes et ne trouvent pas leur fondement dans l’authentique nature
humaine. Enfin, il faut affirmer qu’une proclamation abstraite de la liberté
religieuse n’est pas suffisante : cette norme fondamentale de la vie sociale
doit trouver application et respect à tous les niveaux et dans tous les
domaines; autrement, malgré de justes affirmations de principe, on risque de
commettre de profondes injustices à l’égard des citoyens qui souhaitent
professer et pratiquer librement leur foi.
La promotion d’une pleine liberté religieuse des communautés catholiques est
aussi le but que recherche le Saint-Siège quand il conclut des Concordats ou
autres Accords. Je me réjouis que des Etats de diverses régions du monde et
de diverses traditions religieuses, culturelles et juridiques choisissent le
moyen de Conventions internationales pour organiser les rapports entre la
communauté politique et l’Eglise catholique, établissant par le dialogue le
cadre d’une collaboration dans le respect des compétences réciproques.
L’année dernière, a été conclu et est entré en vigueur un Accord pour
l’assistance religieuse des fidèles catholiques des forces armées en
Bosnie-Herzégovine, et des négociations sont actuellement en cours dans
divers pays. Nous en espérons une issue positive, assurant des solutions
respectueuses de la nature et de la liberté de l’Eglise pour le bien de
toute la société.
L’activité des Représentants Pontificaux auprès des Etats et des
Organisations internationales est également au service de la liberté
religieuse. Je voudrais relever avec satisfaction que les Autorités
vietnamiennes ont accepté que je désigne un Représentant, qui exprimera par
ses visites à la chère communauté catholique de ce pays la sollicitude du
Successeur de Pierre. Je voudrais également rappeler que, durant l’année
dernière, le réseau diplomatique du Saint-Siège s’est encore renforcé en
Afrique, une présence stable étant désormais assurée dans trois pays où le
Nonce n’est pas résident. S’il plaît à Dieu, je me rendrai encore dans ce
continent, au Bénin, en novembre prochain, pour remettre l’Exhortation
Apostolique qui recueillera les fruits des travaux de la deuxième Assemblée
Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques.
Devant cet illustre auditoire, je voudrais enfin redire avec force que la
religion ne constitue pas pour la société un problème, qu’elle n’est pas un
facteur de trouble ou de conflit. Je voudrais répéter que l’Eglise ne
recherche pas de privilèges, ni ne veut intervenir dans des domaines
étrangers à sa mission, mais simplement exercer celle-ci avec liberté.
J’invite chacun à reconnaître la grande leçon de l’histoire : « Comment
nier la contribution des grandes religions du monde au développement de la
civilisation ? La recherche sincère de Dieu a conduit à un plus grand
respect de la dignité de l’homme. Les communautés chrétiennes, avec leur
patrimoine de valeurs et de principes, ont fortement contribué à la prise de
conscience de la part des personnes et des peuples, de leur identité et de
leur dignité, de même qu’à la conquête d’institutions démocratiques et à
l’affirmation des droits de l’homme ainsi que des devoirs correspondants.
Aujourd’hui encore, dans une société toujours plus mondialisée, les
chrétiens sont appelés, non seulement à un engagement civil, économique et
politique responsable, mais aussi au témoignage de leur charité et de leur
foi, à offrir une contribution précieuse à l’engagement rude et exaltant
pour la justice, le développement humain intégral et le juste ordonnancement
des réalités humaines » (Message
pour la célébration de la Journée pour la Paix, 1er janvier 2011, n. 7).
Emblématique, à cet égard, est la figure de la Bienheureuse Mère Teresa de
Calcutta : le centenaire de sa naissance a été célébré à Tirana, à Skopje et
à Pristina comme en Inde ; un vibrant hommage lui a été rendu non seulement
par l’Eglise, mais aussi par des Autorités civiles et des chefs religieux,
sans compter les personnes de toutes confessions. Des exemples comme le sien
montrent au monde combien l’engagement qui naît de la foi est bénéfique à
toute la société.
Qu’aucune société humaine ne se prive volontairement de l’apport fondamental
que constituent les personnes et les communautés religieuses ! Comme le
rappelait le Concile Vatican II, en assurant pleinement et à tous la juste
liberté religieuse, la société pourra ainsi « jouir des biens de la justice
et de la paix découlant de la fidélité des hommes envers Dieu et sa sainte
volonté » (Déclaration
Dignitatis Humanae, n. 6).
Voici pourquoi, alors que nous formons des vœux afin que cette nouvelle
année soit riche de concorde et de réel progrès, j’exhorte tous,
responsables politiques, chefs religieux et personnes de toutes catégories,
à entreprendre avec détermination la voie vers une paix authentique et
durable, qui passe par le respect du droit à la liberté religieuse dans
toute son étendue.
Sur cet engagement qui nécessite, pour sa mise en œuvre, que toute la
famille humaine s’y investisse, j’invoque la Bénédiction de Dieu
Tout-Puissant, qui a opéré notre réconciliation avec lui et entre nous, par
son Fils Jésus-Christ, notre paix (Eph. 2, 14).
Bonne année à tous!
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Français
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.01.2011 -
T/Benoît XVI
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