Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Les enjeux du motu proprio du pape Benoît XVI

 

Le 09 septembre 2008  - (E.S.M.) - Les réactions de la hiérarchie à la publication du Motu Proprio Summorum pontificum et les commentaires qui ont accompagné le premier anniversaire de la décision du Saint-Père Benoît XVI révèlent de façon impressionnante l'état spirituel et pastoral de notre pays.

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Les enjeux du motu proprio du pape Benoît XVI

Analyse des implications ecclésiologiques et pastorales de Summorum Pontificum.

Le 09 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Les réactions de la hiérarchie à la publication du Motu Proprio Summorum pontificum et les commentaires qui ont accompagné le premier anniversaire de la décision du Saint-Père révèlent de façon impressionnante l'état spirituel et pastoral de notre pays. Si la mise en application du Motu Proprio se fait dans la douleur, c'est sans doute parce qu'elle intervient dans un contexte général de délitement de la société ecclésiale. Si la panique est mauvaise conseillère, l'aveuglement volontaire rend impossible tout renouveau. Mais essayons de dégager quelques éléments de cette crise.

Le motu proprio ne fait que définir un droit pour tous les  fidèles, qu'ils soient ministres ou laïques. Ce droit consiste à pouvoir prier à l'aide de livres liturgiques qui sont le fruit d'une évolution homogène depuis les temps apostoliques et la grande tradition patristique latine. Il revient aux évêques et autres ministres de l'Église, conformément aux engagements solennels pris lorsqu'ils ont prêté le serment de fidélité au moment où leur office leur a été confié, de défendre, de promouvoir et d'appliquer ce droit. Si les modalités d'application leur reviennent, ils ne peuvent priver les fidèles de cette liberté. Ainsi l'Ordinaire du lieu (qu'il soit l'évêque diocésain ou bien son vicaire général ou épiscopal) ou le curé à qui un groupe stable de fidèles s'adresse, n'a pas à refuser a priori et sans examen l'exercice de ce droit. Il est d'ailleurs frappant de noter que bien des curés, contre la lettre et l'esprit du motu proprio, se retranchent derrière la décision de l'évêque pour refuser l'application de la décision pontificale. On ne peut que regretter qu'ils renoncent du même coup à une belle illustration du principe de subsidiarité dans l'Église. C'est du même coup la manifestation d'un principe cruellement drôle entendu dans le monde militaire: le bruit sourd d'un parapluie qui s'ouvre vaut mieux que le bruit sec d'une carrière qui se brise !

Les différents commentaires qui ont accompagné la réception du motu proprio manifestent un étrange aveuglement sur la situation réelle de la mouvance Ecclesia Dei. S'il est vrai que certains groupes de pression exagèrent l'importance numérique de la participation des fidèles à telle ou telle célébration, il n'en demeure pas moins que l'observateur impartial ne peut être que frappé de l'absence totale d'une analyse qualitative de ce courant, au moins aussi important que la composante charismatique dans l'Église de France (d'ailleurs l'un et l'autre sont beaucoup plus divers et nuancés que le laissent deviner les raccourcis journalistiques): des familles nombreuses, des assemblées jeunes, des chrétiens non seulement pratiquants mais aussi observants, des missionnaires qui témoignent dans la vie professionnelle et s'engagent dans la vie associative (alors que le mouvement général est bien plutôt aujourd'hui de « cléricaliser » les laïques en les intégrant le plus possible dans les structures ecclésiales, et ceci contre l'enseignement explicite du Concile, des fidèles soucieux d'une authentique formation doctrinale et d'une éducation spirituelle puisée dans la grande Tradition de l'Église. Certes, beaucoup de ces chrétiens ont développé des réflexes critiques, voire épidermiques, face à la hiérarchie. Mais la charité pastorale ne consiste-t-elle pas engager le dialogue, à chercher à comprendre ceux à qui on s'adresse ou qui s'adressent à nous et à n'exiger d'eux que l'adhésion à la doctrine de la foi et à la morale évangélique en laissant pour le reste une véritable liberté ? L'existence des traditionalistes n'invite-t-elle pas les pasteurs à procéder enfin à l'examen critique de ce qui a été fait depuis quarante ans et à s'interroger sur les raisons intra-ecclésiales de nombre d'échecs pastoraux ? Travaillons à une pratique de gouvernement qui consiste uniquement à favoriser par tous les moyens la vie spirituelle et surnaturelle des fidèles. La liturgie traditionnelle, comme mère et éducatrice de la foi, a fait ses preuves en la matière.

Cette dureté, cette mauvaise volonté voire ce refus de prendre en compte les justes aspirations d'une part importante du peuple de Dieu s'inscrivent par ailleurs dans un contexte général d'effondrement de la présence et surtout de l'influence chrétiennes en ce monde. Comme nous faisons nôtre ce cri de sainte Thérèse d'Avila: « Le monde est en feu, on veut condamner à nouveau le Christ... on veut jeter à terre son Église ». Si le bon Dieu a si peu d'amis, continue la réformatrice du Carmel, il faut travailler de toutes nos forces à ce qu'au moins ceux-ci soient excellents ! Cette situation nouvelle de l'Église, confrontée à un monde sorti de Dieu, pour reprendre l'expression d'Émile Poulat, ne provoque que peu de réflexions et d'analyses proprement théologiques. « Les gens ont fait à l'égard du surnaturel le serment des temps de peste. Y penser le moins possible, n'en parler jamais » écrivait Georges Bernanos. L'Église peut-elle volontairement se priver de la générosité et de l'action missionnaires de nombre de ces fils sous le prétexte qu'ils ne prient pas exactement de la façon dont on voudrait qu'ils priassent ?

En revanche, il est clair que les fidèles Ecclesia Dei doivent aussi prendre en compte la situation concrète de l'Église particulière à laquelle ils s'adressent. A partir du moment où il existe un authentique climat de confiance et de recherche de l'essentiel, la justice du Royaume, l'unité dans la vérité, ces fidèles s'associeront volontiers à leurs pasteurs pour trouver une solution qui puisse répondre au mieux à leurs justes aspirations spirituelles, compte tenu des forces en présence.

Les fidèles qui veulent bénéficier du motu proprio, en raison de ce qu'ils sont et de ce qu'ils représentent, participent au renouveau nécessaire et urgent de l'Église, selon ce qu'exprimait le pape Pie XI, le 14 mars 1937: « Une chrétienté ayant repris conscience d'elle-même dans tous ses membres, rejetant tout compromis avec l'esprit du monde, prenant au sérieux les commandements de Dieu et de l'Église, se conservant dans l'amour de Dieu et l'efficace amour du prochain pourra et devra être pour le monde, malade à mort, mais qui cherche qu'on le soutienne et qu'on lui indique sa route, un modèle et un guide, si l'on ne veut pas qu'une indicible catastrophe, un écroulement dépassant toute imagination ne fonde sur lui ».

Père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé, sjm

Suite à l'article ci-dessus, nous vous communiquons un commentaire de M.
Denis CROUAN  Pdt de Pro Liturgia  

"Dans son article sur le Motu proprio, le Père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé écrit que la liturgie d'avant Vatican II avait suivi une évolution homogène depuis les temps apostoliques. C'est ce qui est souvent dit mais qui ne correspond pas toujours à la vérité. En effet, les recherches faites sur l'histoire de la liturgie nous apprennent que le rite romain a subi une modification d'importance à la période carolingienne: une transformation bien plus conséquente que celle opérée par Vatican II. Même le chant romain, propre à la liturgie romaine, a disparu pour être remplacé par une création musicale nouvelle: le chant dit "grégorien". Et, bien sûr, les rites ont subi des modifications identiques au point de devenir plus francs que romains (notre liturgie est plus "romano-franque" que "romaine"). Alors parler d'un "développement homogène" de la forme extraordinaire de notre liturgie me parait ne pas tellement convenir."
 

Nouveau: conseils aux personnes qui désirent recevoir les actualités ou consulter le site régulièrement:  ICI


Sources : LA NEF • N°196 SEPTEMBRE 2008
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité) - 09.09.2008 - T/Motu Proprio

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante