Dans le Motu Proprio, Benoît XVI nous parle de la
sacralité qui attire |
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Le 09 septembre 2007 -
(E.S.M.) - "Ne rien mettre au-dessus de
l'œuvre de Dieu". Cette citation de la Règle bénédictine (ch. 45) qui
figure dans le Motu proprio Summorum pontificum est bien propre à
réjouir les fils de saint Benoît. Elle est révélatrice de l'intention
profonde du Saint-Père Benoît XVI, au-delà de son désir "de parvenir à
une réconciliation interne au sein de l'Église"
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Dans le Motu Proprio, Benoît XVI nous parle de la sacralité qui attire
Sollicitude pour la liturgie
« Ne rien mettre au-dessus de l'œuvre de Dieu ». Cette citation de la
Règle bénédictine (ch. 45) qui figure dans le Motu proprio Summorum
pontificum est bien propre à réjouir les fils de saint Benoît. Elle est
révélatrice de l'intention profonde du Saint-Père, au-delà de son désir « de
parvenir à une réconciliation interne au sein de l'Église » (Lettre du pape Benoît XVI aux évêques).
Dès le début de son pontificat, Benoît XVI a cité une autre sentence de la
sainte Règle, très semblable à la première : « Ne rien mettre au-dessus
de l'Amour du Christ » (ch 4).
Il n'ignore pas non plus cette autre recommandation de saint Benoît qui
concerne la sainte liturgie dans son ensemble: « Comportons-nous, dans la
psalmodie, de telle sorte que notre esprit se mette d'accord avec notre voix
» (ch 19). Le rapprochement de
ces maximes montre clairement la sollicitude du Saint-Père pour la sainte
liturgie.
Outre ses nombreux ouvrages antérieurs, il faut mentionner, comme faisant un
tout, le récent
Motu Proprio, la Lettre d'accompagnement
aux évêques et
l'Exhortation post Synodale "Sacramentum Caritatis".
Là, ainsi que dans nombre d'homélies et de discours, le pape Benoît XVI ne
cesse d'attirer l'attention sur la situation de la liturgie qu'il considère,
pour le moins, comme inquiétante. Il sait
reconnaître et analyser les causes de ce malaise que nul ne peut
contester; il sait aussi les remèdes qu'il faudrait y apporter et il
s'emploie à les indiquer et à les proposer.
Par le récent Motu proprio, il en donne un dont il fait, comme un sage
médecin, une ordonnance : « Tout ce que j'ai établi
par la présente Lettre apostolique en forme de Motu proprio, j'ordonne que
cela ait une valeur pleine et stable, et soit observé... ». En
effet, Benoît XVI voit dans cette généreuse libéralisation de l'usage du
missel de 1962, un moyen efficace pour enrayer la crise de la liturgie qui
est pour une large part cause de la baisse de la pratique religieuse en
France et ailleurs.
Sans renier la réforme liturgique issue du concile Vatican II, le Souverain
Pontife estime que le missel de 1962 peut heureusement influencer celui de
1969, et vice-versa. Dans ce sens, ne peut-on pas penser et souhaiter que le
Motu proprio soit une étape vers une forme unique et renouvelée du rite
romain ? L'histoire le dira. On pourrait envisager ce rite comme entièrement
fondé dans le rite traditionnel ancien et intégrant quelques éléments du
nouveau rite ayant fait leurs preuves, tels que les nouveaux saints, des
préfaces nouvelles, un lectionnaire élargi, une oratio fidelium à
l'offertoire; ce rite pourrait être célébré soit en latin soit en langue
vernaculaire dans des traductions approuvées par le Saint-Siège. Une telle
évolution, si elle devait se faire, demanderait du temps. En effet, les
progrès de la sainte liturgie, qui est une réalité vivante ne se font pas
par des ruptures ou des à-coups brusques, mais de façon organique, homogène
et harmonieuse, les formes nouvelles sortant comme naturellement des formes
anciennes, ainsi que l'explique Dom Guéranger dans ses Institutions
Liturgiques (t.l, ch.13) et
comme l'a rappelé le concile Vatican II dans la Constitution
Sacrosanctum Concilium sur la liturgie
(n. 23).
Dans la Lettre d'accompagnement, Benoît XVI insiste sur la «
sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le
rite ancien ». C'est bien en effet ce qui ressort le plus
visiblement de la célébration de la Messe selon le missel de 1962. C'est
pour cela que le prêtre officie non pas « dos au peuple » mais « face à Dieu
»; comme le Christ lors de son agonie à Gethsémani et sur la Croix, le
prêtre qui agit in persona Christi est seul en face de Dieu,
entraînant à sa suite le troupeau dont il est le pasteur et même toute
l'Église dans une même démarche d'offrande et d'adoration. Cette sacralité
se manifeste par le silence du Canon qui est comme l'iconostase de nos
frères orientaux célébrant derrière ses portes fermées. C'est encore pour
marquer ce caractère unique et sacré de la Sainte Messe que l'Église retient
comme propres à la liturgie romaine le latin et le chant grégorien.
Par son Motu proprio, le Saint-Père a voulu que prêtres et fidèles aient
libre accès à ces richesses de l'Église trop longtemps maintenues sous le
boisseau. Il a voulu mettre un frein, et même si possible, éliminer « des
déformations de la Liturgie à la limite du supportable [...] qui ont
profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la.
foi de l'Église » (Lettre
d'accompagnement).
Si la liturgie doit être toujours belle, digne et bien ordonnée, elle ne
doit jamais favoriser un esthétisme pieux ni un ritualisme formaliste; elle
doit être l'expression de la foi et de la charité de tous, du prêtre
d'abord, mais aussi des fidèles. Tous ne peuvent célébrer ou participer
fructueusement au Saint Sacrifice de la Messe, qu'à la condition de s'unir
vraiment au Christ, prêtre et victime.
La Sainte Messe est le cœur et le sommet de la liturgie. C'est par elle que
l'Église militante ici-bas s'unit à l'Église triomphante du Ciel pour rendre
à Dieu tout l'honneur et toute la gloire qui Lui sont dus.
Il n'y a vraiment qu'une seule liturgie, et c'est ce qui fait que la
liturgie du temps doit se rapprocher autant que possible de celle de
l'éternité dont saint Jean nous fait entendre quelques échos dans son
Apocalypse : « Et tous les anges en cercle autour du trône, des Vieillards
et des quatre Vivants, se prosternèrent devant le trône, la face contre
terre, pour adorer Dieu; ils disaient: Amen! Louange, gloire, sagesse,
action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles
des siècles! Amen!» (Ap 7, 11-12).
Par son Motu proprio et les interventions qui s'en approchent, le pape
Benoît XVI a rappelé à tous ces grandes vérités sur la liturgie, et il nous
a engagés à les faire passer dans la pratique.
Merci, Très Saint Père, de nous l'avoir dit ; merci de nous le montrer par
votre ars celebrandi si spirituel et si parfait.
Dom Antoine Forgeât
Abbé de Notre-Dame de Fonrgombault
Table :
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Motu Proprio
Sources:
La Nef-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.09.2007 - BENOÎT XVI -
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