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19 Avril 2005
 

Benoît XVI nous dit de ne pas nous effrayer de l'Évangile de ce jour

 

Rome, le 09 septembre 2007 - (E.S.M.) - L'Homélie que le pape Benoît XVI a prononcée ce matin est une invitation, sans compromission, adressée à tous les chrétiens afin que nous mettions en pratique ce que nous dit le Seigneur et rien d'autre.  La recherche d'une vie qui aujourd'hui ne donne pas la paix aux hommes finit dans le vide d'une vie perdue précise le pape.

Le pape Benoît XVI lors de la Célébration Eucharistique -   Pour agrandir l'image Cliquer

Benoît XVI nous dit de ne pas nous effrayer de l'Évangile de ce jour et nous l'explique

Homélie du Saint Père Benoît XVI

Chers frères et sœurs !

Sine dominico non possumus ! Sans le don du Seigneur, sans le Jour du Seigneur, nous ne pouvons pas vivre : c'est ainsi que répondirent, en l'an 304, plusieurs chrétiens d'Abitène, dans l'actuelle Tunisie, lorsque, surpris au cours de la célébration eucharistique dominicale qui était interdite, ils furent conduits devant le juge et on leur demanda pourquoi ils avaient célébré le Dimanche la fonction religieuse chrétienne, alors qu'ils savaient bien que cela était puni par la mort. Sine dominico non possumus. Dans la parole dominicale, sont étroitement liés deux significations, dont nous  devons de nouveau apprendre à percevoir l'unité. C'est tout d'abord le don du Seigneur, ce don c'est Lui-même, le Ressuscité au contact et la proximité duquel les chrétiens doivent se trouver pour être eux-mêmes. Ceci cependant n'est pas seulement un contact spirituel, intérieur, subjectif. La rencontre avec le Seigneur s'inscrit dans le temps à travers un jour précis et de cette façon s'inscrit dans notre existence concrète, corporelle, communautaire qui est temporalité. Elle donne à notre temps et donc à notre vie dans son ensemble un centre, un ordre intérieur. Pour ces chrétiens, la célébration eucharistique dominicale n'était pas un précepte mais une nécessité intérieure. Sans Celui qui soutient notre vie, la vie même est vide. Laissez tomber ou trahir ce centre enlèverait à la vie même son fondement, sa dignité intérieure, sa beauté.

Cette attitude des chrétiens d'alors, même pour les chrétiens d'aujourd'hui est elle importante ? Oui, elle est valable encore pour nous aussi, nous qui avons besoin d'une relation qui nous soutienne et qui donne une orientation et un contenu à notre vie. Nous aussi nous avons besoin du contact avec le Ressuscité qui nous soutient même au delà de notre mort. Nous avons besoin de cette rencontre qui nous réunit, qui nous donne un espace de liberté, qui nous fait regarder au delà de l'activisme de la vie quotidienne vers l'amour créateur de Dieu dont nous provenons et vers lequel nous sommes en marche. 

Si toutefois nous prêtons maintenant l'écoute à l'Évangile d'aujourd'hui, au Seigneur, qui nous parle dans ce passage, nous sommes effrayés ? "Celui qui ne renonce pas à sa propriété, celui qui n'abandonne pas tous ses liens familiaux, ne peut pas être mon disciple". Alors, nous voudrions objecter mais qu'est ce que Tu dis Seigneur ? Le monde n'a peut-être pas besoin précisément de la famille ? Il n'a peut-être pas besoin de l'amour d'un père, d'une mère, de l'amour entre parents et enfants, entre homme et femme. Nous n'avons peut-être pas besoin de l'amour de la vie, de l'amour de la joie de vivre ? Et il ne faut peut-être pas de personnes qui investissent dans les biens de ce monde et qui édifient la terre qui nous a été donnée de façon à ce que tout le monde puisse avoir une partie de ces dons ? Ne nous a-t-on pas confié, peut-être, le devoir de prendre soin du développement de la terre et de ses biens ? Si nous écoutons mieux le Seigneur, et surtout si nous écoutons l'ensemble de ce qu'il nous dit alors nous comprenons que Jésus n'exige pas de tous la même chose. Chacun a son devoir personnel, sa façon à lui de suivre le Christ. Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus parle directement de ce qui n'est pas le devoir de beaucoup, qui s'étaient associés dans le pèlerinage vers Jérusalem mais qui était un appel particulier pour les douze. Les douze devaient d'abord dépasser le scandale de la Croix et devaient ensuite être prêts à laisser vraiment tout et accepter la mission apparemment absurde d'aller jusqu'au frontière de la terre et avec leur faible culture, annoncer à un monde plein d'une présumée érudition et de formation fausse ou véritable - ainsi que bien sûr d'annoncer en particulier aux pauvres et aux simples - l'Évangile du Christ.

Ils doivent être prêts, sur leur chemin dans le vaste monde, à subir en première personne le martyre, pour témoigner ainsi de l'Evangile du Seigneur crucifié et ressuscité. Si la parole de Jésus au cours de ce pèlerinage vers Jérusalem, où une grande foule l'accompagne, s'adresse tout d'abord aux Douze, son appel atteint naturellement, au-delà du moment historique, tous les siècles. De tous temps, Il appelle des personnes à compter exclusivement sur Lui, à tout quitter et à être totalement à sa disposition, et ainsi à la disposition des autres : à créer des oasis d'amour désintéressé dans un monde dans lequel, si souvent, ne semblent compter que le pouvoir et l'argent. Rendons grâce au Seigneur, car tout au long des siècles, il nous à donné des hommes et des femmes qui par amour pour Lui ont tout quitté, devenant des signes lumineux de son amour ! Il suffit de penser à des personnes comme Benoît et Scholastique, comme François et Claire d'Assise, Elisabeth de Thuringe et Edwige de Silésie, comme Ignace de Loyola, Thérèse d'Avila, jusqu'à Mère Teresa de Calcutta et Padre Pio ! Ces personnes, à travers toute leur vie, sont devenues une interprétation de la parole de Jésus, qui en eux devient proche et compréhensible pour nous. Et nous prions le Seigneur, afin qu'à notre époque également, il donne à de nombreuses personnes le courage de tout quitter, pour être ainsi à la disposition de tous.

Si, cependant, nous nous consacrons de nouveau à l'Évangile, nous pouvons nous apercevoir que le Seigneur ne parle pas seulement de quelque un et de leurs devoirs particuliers; le noyau de ce qu'il entend est valable pour tous. Ce dont il s'agit finalement est exprimé, une autre fois ainsi: celui qui veut marcher à ma suite qu'il renonce à lui même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive car celui qui veut sauver sa vie la perdra mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. Quel avantage un homme aura t-il à gagner le monde entier si ce n'est en se perdant lui même et en le payant de sa propre existence ? (Lc 9,24s). Celui qui veut seulement posséder sa propre vie la perdra néanmoins pour lui même, seul celui qui donne sa vie la reçoit. En d'autres mots: seul celui qui aime, trouve la vie. Et l'amour demande toujours de sortir de soi-même, demande aussi de s'oublier soi-même. Qui se retourne en arrière pour se chercher lui-même et veut avoir l'autre seulement pour lui, se perd justement lui-même et l'autre. Sans cette perte au plus profond de soi-même, il n'y a pas de vie. La recherche d'une vie qui aujourd'hui ne donne pas la paix aux hommes finit dans le vide d'une vie perdue. Qui perdra sa propre vie pour moi ? , dit le Seigneur : en se donnant soi-même de manière plus radicale, n'est seulement possible qu'à travers cela, en fin de compte, nous ne tombons pas dans le vide, mais dans les mains de l'Amour éternel. Seul l'amour de Dieu, qui s'est perdu lui-même pour nous, en se livrant à nous, nous permet aussi de devenir libre, de nous laisser aller et ainsi trouver vraiment la vie. Voilà le centre de ce que le Seigneur veut nous communiquer dans le texte évangélique, apparemment si dur de ce Dimanche. Par sa Parole, Il nous donne la certitude que nous pouvons compter sur son amour, sur l'amour de Dieu qui s'est fait homme. Reconnaître cela, est la sagesse dont nous parle la lecture d'aujourd'hui. Il est vrai  ici aussi que tout le savoir du monde ne nous profite en rien, si nous n'apprenons pas à vivre, si nous n'apprenons pas ce qui compte vraiment dans la vie.

Sine dominico non possumus ! Sans le Seigneur et le jour qui Lui appartient, on ne réussit pas sa vie. Le dimanche, dans nos sociétés occidentales, s'est mué en « week end », en temps libre. Le temps libre, en particulier dans la frénésie du monde moderne, est une chose belle et nécessaire ; chacun de nous le sait. Mais si le temps libre n'a pas un centre intérieur, d'où provient une orientation pour l'ensemble, il finit par être un temps vide qui ne nous renforce pas et ne nous détend pas. Le temps libre a besoin d'un centre, la rencontre avec Celui qui est notre origine et notre but. Mon grand prédécesseur sur la chaire épiscopale de Munich et Freising, le cardinal Faulhaber, l'a exprimé un jour ainsi : « Donne à l'âme son Dimanche, donne au Dimanche son âme ».

Précisément parce que, le Dimanche, on traite en profondeur de la rencontre, dans la Parole et dans le Sacrement, avec le Christ ressuscité, le rayon de ce jour embrasse la réalité tout entière. Les premiers chrétiens ont célébré le premier jour de la semaine comme Jour du Seigneur, parce que c'était le jour de la résurrection. Mais très vite, l'Eglise a pris conscience également du fait que le premier jour de la semaine est le jour du matin de la création, le jour où Dieu dit : « Que la lumière soit ! » (Gn 1, 3). C'est pourquoi le Dimanche est dans l'Eglise également la fête hebdomadaire de la création, la fête de la gratitude et de la joie pour la création de Dieu. A une époque où, à cause de nos interventions humaines, la création semble exposée à de nombreux dangers, nous devrions accueillir consciemment cette dimension du Dimanche également. Pour l'Eglise primitive, le premier jour a ensuite assimilé progressivement également l'héritage du septième jour, du sabbat. Nous participons au repos de Dieu, un repos qui embrasse tous les hommes. Ainsi, nous percevons ce jour-là quelque chose de la liberté et de l'égalité de toutes les créatures de Dieu.

Dans l'oraison de ce dimanche, nous rappelons tout d'abord que Dieu, à travers son fils, nous a rachetés et adoptés comme des fils bien-aimés. Ensuite, nous le prions de poser un regard bienveillant sur les croyants dans le Christ et de nous donner la vraie liberté et la vie éternelle. Nous prions pour le regard de bonté de Dieu. Nous-mêmes avons besoin de ce regard de bonté, au-delà du Dimanche, jusque dans la vie de chaque jour. En priant, nous savons que ce regard nous a déjà été donné, et nous savons même que Dieu nous a adoptés comme fils, Il nous a accueillis véritablement dans la communion avec Lui-même. Etre fils signifie - l'Eglise primitive le savait très bien - être une personne libre, pas un esclave, mais quelqu'un qui appartient personnellement à la famille. Et cela signifie être un héritier. Si nous appartenons à ce Dieu qui est le pouvoir au-dessus de tous les pouvoirs, alors nous sommes sans peur et libres, et alors nous sommes des héritiers. L'héritage qu'il nous a laissé c'est Lui-même, son Amour. Oui, Seigneur fais que cette conscience pénètre profondément dans notre âme et que nous apprenions ainsi la joie des rachetés. Amen.

Texte original de l'homélie du Saint PèreItalien
Les photos du voyage Cliquez
Suivre le voyage du saint Père Benoît XVI à Mariazell - du 7 au 9 septembre 2007

Sources:  www.vatican.va - traduction E.S.M.

© Copyright du texte original : Librairie Editrice Vaticane

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 09.09.2007 - BENOÎT XVI

 

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