Benoît XVI parle de la structure
de la célébration eucharistique |
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ROME, le 09 Mai 2007 -
(E.S.M.) - En reconnaissant l'insertion des
malades et des personnes handicapées dans la communauté eucharistique,
le pape Benoît XVI semble souligner ainsi une dimension singulière,
secrète et lumineuse, de la mission de l'Église, à l'heure où la société
préfère se séparer de ces mal-aimés.
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L'Eucharistie
et les personnes handicapées
Le pape Benoît XVI parle de la
structure de la célébration eucharistique
Extraits du Guide de lecture écrit par
les Pères Alain Mattheeuws et Alban Massie, s. j.
Première partie:
►
1) Introduction - 02.05.07
Deuxième partie:
►
2) Le plan de Sacramentum Caritatis - 03.05.07
Troisième partie - Les thèmes (1 à 4):
►
3)
La « richesse multiforme » de l'Église - 06.05.07 Quatrième partie - Les thèmes (5 à 7):
►
4)
L'Église qui fait "signe" au monde - 07.05.07 Cinquième partie - Les thèmes (8 et 9):
►
5)
L'Eucharistie est "Sacrement de la paix" - 08.05.07
Sixième et dernière partie - Les thèmes (10 à 12)
► 6) La
structure de la célébration eucharistique
Douze thèmes développés dans l'Exhortation
(voici du 10e au 12e)
10. L'unité dans la Parole et le Pain
(lire les nos 44-45)
Le pape Benoît XVI parle dans la deuxième partie de la structure de la célébration
eucharistique. La distinction de certains éléments et ses commentaires ne
doit pas nous cacher son intention profonde qui est de manifester « l'unité
intrinsèque de l'action liturgique». Bien sûr, plusieurs actes et paroles
sont posés durant la célébration eucharistique. Comme dans la vie de tous
les jours, il y a une succession d'actions. Mais c'est le tout qui
donne sens à chaque petit pas posé. L'unité de la
célébration, c'est l'Acte du Christ sauveur qui rassemble son
peuple et se donne à lui. L'unité de la célébration ne vient pas de
l'extérieur : elle est au cœur de l'action liturgique. Donc dans le cœur des
personnes. Cette unité est profonde : liturgie de la Parole et liturgie
eucharistique « sont si étroitement liées entre elles qu'elles forment un
acte unique du culte » (n° 44). Il ne faut pas chercher à « zapper » dans
l'action liturgique. Comment le pape exprime-t-il cette unité ? Voici ce
qu'il écrit : « En écoutant la Parole de Dieu, la foi naît ou se renforce
(cf. Rm 10, 17) ; dans l'Eucharistie, le Verbe fait chair se donne à
nous comme nourriture spirituelle. Ainsi, "des deux tables de la Parole de
Dieu et du Corps du Christ, l'Église reçoit et offre aux fidèles le Pain de
vie" » (n° 44, citant la proposition 18).
Mentalement, nous avons tendance souvent à distinguer et puis à séparer.
Pour certains, le plus important, c'est la seconde partie de la Messe.
D'autres feront leur miel de la parole de Dieu mais resteront étrangers à la
suite de la célébration.
L'action liturgique pourtant est « une » dans le
sacrement de l'amour. L'amour du Christ pour nous se dit de
diverses manières mais il s'offre comme un seul « geste » eucharistique qui
nous enveloppe de l'intérieur et de l'extérieur.
Comment comprendre cette importance de la Parole ? Depuis saint Jérôme,
on peut dire avec lui : « L'ignorance des Écritures est l'ignorance du
Christ. » II s'agit donc de proclamer le Christ
dans l'action liturgique. Dans la proclamation, nous laissons le
Christ « parler à son peuple » (n° 45). « La Parole que nous annonçons et
que nous écoutons est le Verbe fait chair (cf. Jn 1, 14) et elle fait
intrinsèquement référence à la personne du Christ et à la modalité
sacramentelle de sa permanence» (n° 45).
À cette lumière, comment comprenons-nous
notre responsabilité dans la proclamation, l'écoute, l'étude, la prière de
cette Parole «faite chair» ? Ne devrait-elle pas toucher non pas seulement
l'intelligence mais le fond de notre cœur et ainsi, dans l'action
liturgique, nous transformer également ?
11. L'Eucharistie et les personnes handicapées
(lire le n° 58)
On notera que, dans la perspective de la participation active, Benoît
XVI reprend une proposition du Synode au sujet de la participation des
malades et des personnes handicapées à l'Eucharistie : dans leur situation
propre, ils sont par l'Eucharistie « insérés dans la mission de l'Église »,
par leur union aux souffrances du Christ. Les personnes handicapées mentales
« reçoivent l'Eucharistie dans la foi également de leur famille ou de la
communauté qui les accompagne» (n° 58). Chaque baptisé ne participe-t-il pas
au sacerdoce du Christ qui est missionnaire ? En reconnaissant l'insertion
des malades et des personnes handicapées dans la communauté eucharistique,
le pape Benoît XVI semble souligner ainsi une dimension singulière, secrète et
lumineuse, de la mission de l'Église, à l'heure où la société préfère se
séparer de ces mal-aimés.
Comment la foi de la communauté, des
familles, peut-elle contribuer à l'accueil eucharistique des personnes
handicapées mentales ?
12. Le culte spirituel et la vie
(lire les nos 70-74)
La célébration eucharistique n'est pas une parenthèse dans la vie du
chrétien. Si Jésus se fait nourriture de vérité et d'amour en nous, une «
vie nouvelle » commence. Le don eucharistique engendre un changement en
nous. « "Celui qui me mangera vivra par moi"
(Qn 6, 57). Ces paroles de Jésus
nous font comprendre que le mystère " auquel on croit" et "qui est célébré"
possède en lui-même un dynamisme qui en fait le
principe de la vie nouvelle en nous et la forme de l'existence
chrétienne » (n° 70). Comme le soulignent certains cantiques, le culte
spirituel dont parle saint Paul (Rm 12,
1, verset de l'Écriture le plus fréquemment cité dans l'Exhortation [Cf.
n°s 70, 82, 85, 94] ) n'est pas un « tiroir » du temps ou de la
vie, une vue de l'esprit ou un idéal pour le dimanche. La logiké latrefa,
(le culte spirituel) le
culte nouveau et définitif, c'est « l'offrande totale de la personne en
communion avec toute l'Église» (n° 70). «Offrir vos corps en sacrifice
saint, capable de plaire à Dieu » : rien de désincarné dans ce culte
religieux chrétien. Le sacrifice des fidèles (ce qui est rendu « sacré »,
selon l'étymologie du mot sacrifice), c'est « toute la densité existentielle
impliquée dans la transformation de notre réalité humaine saisie par le
Christ (cf. Ph 3, 12) »
(n° 70).
Soulignons l'importance des mots « transformation », « dynamisme ». Ne
s'agit-il pas de toute notre vie qui bascule en
Christ ? Souvent, lorsque nous pensons « communion » et «
nourriture de l'âme », nous pensons à Dieu qui vient faire sa demeure en
nous. C'est vrai. À condition que nous restions en communion avec tous nos
frères et sœurs qui communient également. C'est vrai à condition également
que nous laissions aussi le Christ nous attirer en lui. Les paroles de saint
Augustin citées par Benoît XVI sont fortes. Elles nous permettent de
comprendre ce qui se passe quand le Christ se fait notre nourriture : «Je
suis la nourriture des grands. Grandis, et tu me mangeras, tu ne me
transformeras pas en toi, telle la nourriture de ta chair; mais c'est en moi
que tu te transformeras » (saint Augustin, cité n° 70). Célébrer le culte de
l'Eucharistie, c'est donc se laisser « saisir » en Dieu pour devenir
ensemble le «corps du Christ». Rien n'échappe à
l'action transformante du Christ dans son Eucharistie.
La question à se poser régulièrement
n'est-elle pas la suivante: quelle est l'efficacité de ma participation à
l'Eucharistie ? Notre existence est-elle « changée » ? A-t-elle une «forme»
eucharistique ?
Car « le culte rendu à Dieu dans l'existence humaine ne peut pas être
cantonné à un moment particulier et privé, mais il tend de par sa nature à
envahir chaque aspect de la réalité de la personne» (n° 71). Le culte
agréable à Dieu, c'est de vivre «selon le dimanche»
(n° 72). Ignace
d'Antioche qualifiait ainsi les chrétiens: ils vivent «selon le dimanche».
Le dimanche donne le ton de la semaine. Il en est le premier jour.
Les applications dans nos vies ne sont-elles
pas nombreuses ? Le vrai « sacré » chrétien, c'est toute notre vie.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.05.2007 - BENOÎT XVI -
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