Congrès en réponse aux drames du
divorce et de l’avortement |
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Cité du Vatican, le 09 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Suite à l’invitation du Pape Benoît XVI, destinée à une action
pastorale et humaine, marquée par l’écoute et par la participation aux
problèmes des autres, l’Institut Jean Paul II pour les Études sur le
Mariage et la Famille a organisé,
les 4 et 5 avril derniers, un Congrès intitulé « l’huile sur les plaies
: une réponse aux drames du divorce et de l’avortement ».
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Congrès en réponse aux drames du divorce et de l’avortement
VATICAN - De l’huile sur les plaies : une réponse aux drames du divorce et
de l’avortement (1)
Deux plaies actuelles, propres à notre société, dont l’impact numérique
croît et devient de plus en plus considérable, en laissant, souvent, ceux
qui en sont victimes, seuls et privés de tout espérance. Le divorce et
l’avortement sont deux grandes plaies de notre temps tout tourné vers la
culture de l’émancipation et de la liberté de choix, culture qui est souvent
née seulement de motifs émotionnels. Deux plaies, deux traumatismes
différents, qui apportent de grandes souffrances chez ceux qui les vivent,
et chez les personnes proches de ceux qui subissent un événement aussi
dévastateur.
Suite à l’invitation du Pape Benoît XVI, destinée à une action pastorale et
humaine, marquée par l’écoute et par la participation aux problèmes des
autres, en suivant l’exemple évangélique du « Bon Samaritain », l’Institut
Jean Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille, en collaboration
avec les Chevaliers de Colomb, a organisé, les 4 et 5 avril derniers, un
Congrès intitulé « l’huile sur les plaies : une réponse aux drames du
divorce et de l’avortement ». Ce Congrès a été enrichi par les interventions
des plus grands spécialistes d’Universités internationales importantes, et
aussi par dialogue dense entre les conférenciers et les participants sur les
questions les plus épineuses. C’est un travail scientifique qui a présenté,
avant tout, les causes et les conséquences des deux plaies, le divorce et
l’avortement, en en analysant les aspects sociaux, psychologiques et moraux,
pour présenter ensuite et suggérer des solutions, des réponses pastorales
Le divorce : aspects sociaux
Le divorce, dans sa nature d’événement imprévisible, est toujours
bouleversant pour ceux qui le vivent, et il comporte non seulement de
grandes souffrances, mais aussi la nécessité de renégocier les frontières
affectives, et de revoir l’organisation du noyau familial dans son entier.
Les effets de la séparation sur les adolescents et sur les jeunes adultes,
thème de l’exposé de Madame le Docteur Raffaella Iafrate, du Centre d’Études
et de Recherches sur la Famille, de Milan, ne peuvent être négligés en aucun
cas. Il en résulte que, les plus touchés parmi les enfants, ce sont les
filles, qui peuvent en arriver à présenter des signes d’anxiété et de
dépression, même pathologiques. Le divorce comporte des aspects qui touchent
les enfants des personnes séparées ou divorcées : après le divorce, le
rapport avec le parent tuteur - dans la plus grande partie des cas, c’est la
mère - n’est plus hiérarchique, mais horizontal : l’enfant devient le
support pour le parent resté seul, en prenant souvent sur lui des
responsabilités trop grandes pour son âge, et surtout trop coûteuses au
moment où il doit faire face à la crise du divorce.
On parle de « parentification de l’enfant », processus par lequel, dans le
rapport entre parent et enfant, les rôles sont inversés. Un autre nœud
crucial dans la séparation, est la fuite du père : d’après une recherche de
l’Université Catholique, 80% environ des enfants de parents séparés,
déclarent qu’ils ont peu d’accès auprès de leur père, lorsque les rencontres
sont brèves, et souvent marquées par un caractère formel et un certain
détachement (comme les lieux publics où ils se font, en contraste avec la
chaleur de la maison).
Pour les filles, cela comporte surtout une préoccupation pour la mère, elles
voient dans le manque du père, la solitude de la mère, l’absence d’un
partenaire à ses côtés. Pour les garçons, le père représente le guide, c’est
celui qui dicte les règles et donne les conseils : on peut comprendre
combien peut peser le manque de cette figure chez les adolescents et chez
les jeunes adultes.
Les problèmes liés au divorce ne sont pas seulement ceux qui apparaissent
aussitôt après l’événement ; les recherches récentes montrent l’existence
d’effets graves à long terme, qu’il ne faut pas sous-estimer, et qui peuvent
se résumer dans la facilité pour les enfants de divorcés d’avoir des
rapports sentimentaux ou sexuels occasionnels, en croyant peu au lien du
mariage, dans la crainte de répéter les erreurs des parents, et, en même
temps, de vouloir les racheter. Il y a un espoir : on peut donner un sens à
la souffrance, en cherchant surtout à sauver les liens familiaux, et assurer
aux enfants une continuité du lien avec les deux parents et avec les deux
familles de leurs parents.
Le divorce a des effets non seulement sur la vie pratique, mais aussi sur la
vie spirituelle des ‘enfants du divorce’. Les Églises, aux Etats-Unis
surtout, comme l’a déclaré dans son rapport Madame le Docteur Elisabeth
Marquardt, du « Centre Mariage et Familles » de new York, éprouvent des
difficultés à ouvrir les portes aux enfants du divorce, elles doivent encore
apprendre à songer à leurs besoins. Les enfants des divorcés sont des
personnes qui se déplacent souvent d’un parent à l’autre, et donc d’un monde
à l’autre, différents entre eux. Un grand mensonge, pour ce qui concerne le
divorce, c’est celui du divorce à l’amiable, et, dans tous ces cas, les
parents se séparent sans qu’il y ait d’épisodes de violences ou de disputes.
En réalité, les conséquences se montent aussi nocives pour les enfants :
avant tout, les enfants tendent à penser que, si les choses entre le Papa et
la Maman, au fond, vont bien - les parents, évidemment ne sont pas en
opposition évidente entre eux - la cause de la séparation les concerne eux
aussi, quelque chose qu’ils auraient fait, une de leurs caractéristiques
personnelles. Le bon divorce n’existe pas, surtout quand un des parents
rencontre une nouveau partenaire qui, avec des modalités différentes,
cherche à s’insérer dans un rôle qui n’est pas le sien. Même s’il est
réalisé sans conflit, le divorce crée toujours deux pôles opposés, la Maman
et le Papa, que l’enfant ressent comme différents l’un par rapport à
l’autre. Le conflit n’est pas évident entre les parents, mais il se déroule
dans la vie intérieure de l’enfant, contraint à être un « moi » différent
selon le parent avec lequel il se trouve, et à sentir toujours, de toute
façon, qu’il n’est pas à sa place. C’est là un grand problème, pour les
jeunes et pour les Églises : comprendre la souffrance née du divorce. Les
jeunes enfants de divorcés sont moins religieux que les jeunes de leur âge
qui vivent dans des situations familiales normales ; 2/3 environ d’entre eux
déclarent qu’ils n’ont trouvé aucun prêtre ou membre d’une communauté, qui
les ait aidés dans cette situation particulière. Une partie des enfants du
divorce devient, en revanche, très religieuse, en remplaçant par Dieu le
parent qu’ils ont perdu. Aux Etats-Unis, la foi évangélique semble avoir
plus de chance, parce qu’elle repose sur la lecture d’histoires de
souffrance et de séparation - comme la parabole de l’enfant prodigue - où
les enfants des divorcés se sentent aimés et compris. C’est un signe
d’espérance, pour que la vie spirituelle ne soit pas perdue dans le drame du
divorce.
Le divorce, aspects psychologiques
Comment vont les enfants des divorcés ? C’est une des questions les plus
marquantes de la recherche sur les sciences sociales qui, dans les trois
dernières décennies, a découvert plusieurs facteurs liés à une augmentation
de risque pour les enfants victimes d’un divorce. Madame le docteur Joan B.
Kelly, du Centre de Médiation de Californie du Nord, une des spécialistes
qui connaît le mieux ces questions, a présenté l’impact de la séparation et
du divorce sur les enfants, en en mettant l’accent sur la recherche et sur
l’attention à porter au besoin de ces enfants, médicament pour lequel, une
souffrance destinée à durer toute la vie, peut diminuer et être acceptée
Un des risques provient de la tension nerveuse que provoque le divorce : 23%
environ des parents ne font pas savoir à leurs enfants leur décision de
divorcer, ou ils le font par une phrase lapidaire : « Papa/Maman s’en va ».
Cela se produit dans 45% des cas. La souffrance procurée par le divorce est
une véritable et propre souffrance, qui, bien souvent, ne se voit pas, parce
qu’on n’interroge pas les enfants sur les expériences intérieures ; mais
elle existe et elle se développe de manière cachée. Un autre risque naît de
la perte de rapports importants : plus de 25% des enfants déclarent qu’ils
n’ont pas vu le parent auquel ils n’ont pas été confiés, dans les 2 ou 3 ans
qui ont suivi le divorce. En eux, se fait jour le sentiment de la perte, de
la nostalgie, et ils en arrivent à se demander si ce parent les a vraiment
aimés, et souvent, ils ont des attitudes de colère vis-à-vis du parent
auquel ils ont été confiés, coupable de ne pas aider à maintenir les
rapports avec l’autre parent. L’état conflictuel entre les époux est une
autre difficulté à laquelle sont soumis les enfants : le conflit commence
(et crée de graves dégâts) avant le divorce, et, dans environ 15% des cas,
il se poursuit pendant 2 ou 3 ans après la rupture définitive. Nombreux sont
les risques psychologiques et de comportement des enfants de divorcés : ils
ont peu d’estime d’eux-mêmes, des problèmes pour se réaliser, ils
abandonnent les études en nombre plus grand que les jeunes de leur âge, en
compromettant ainsi leur vie professionnelle, et leurs futures ressources
économiques. Après ses collègues, Madame le docteur Kelly, présente aussi
des signes d’espérance : il existe des facteurs qui réduisent les risques de
difficultés d’adaptation pour les enfants de divorcés et séparés, plusieurs
éléments de protection encore peu connus, mais efficaces, comme l’aide
apportée pour aborder le divorce dans les phases finales, l’attention des
parents à localiser et à diminuer les conflits, les contacts suffisants avec
le parent auquel les enfants ne sont pas confiés. L’espérance de risques
moindres, vient du fait qu’il est possible de comprendre que les enfants et
les parents, dans le divorce, ont des exigences très différentes.
Le divorce, aspects moraux
Le divorce n’est pas la fin de tout, car les parents sont appelés à exercer
encore leur fonction éducative, ils doivent accompagner leurs enfants pour
les aider à devenir grands et à se construire un avenir rempli d’espérance
et de beauté. Les parents parfaits n’existent pas, mais il existe des
principes éthiques que, même s’ils sont séparés ou divorcés, ils doivent
maintenir pour leurs propres enfants. Le Père Olivier Bonnewijn, de
l’Institut d’Études Théologiques de Bruxelles, a cité “Amour et
Responsabilité” du Pape Jean Paul II : « Les parents doivent vouloir la
nouvelle créature comme la veut le Créateur, c’est-à-dire pour elle-même ».
Après le divorce, tous les deux doivent être sensibles et attentifs à
veiller à ce que leurs enfants ne manquent pas de leur propre disponibilité,
ils doivent leur dire la vérité, les éduquer à la liberté, les aider à
étouffer l’auto-accusation par laquelle ils cherchent à répondre à la
séparation de leurs parents, leur donner une juste place, ne pas détruire
l’image de l’autre conjoint, et maintenir une cohérence éducative qui les
aide à sortir, fortifiés et, autant que possible, sereins, du drame de la
séparation.
Le divorce: quelles réponses ?
L’Eglise assume le rôle de famille dans la foi; pour cela, elle est la
réalité la plus apte pour atteindre, par la charité, la compagnie et
l’éducation, les enfants du divorce. Dans l’Église et dans la société
civile, il existe de nombreux parcours possibles, dont beaucoup donnent des
fruits excellents, comme les « groupes de parole », pour les enfants de 6 à
12 ans ; par l’utilisation de paradigmes symboliques, les familles divisées
peuvent retrouver la valeur des liens, et les jeunes, enfants de parents
séparés, peuvent partager avec d’autres enfants, l’expérience de grande
souffrance qui provient du divorce. (1
- à suivre).
2e partie ►
De l’huile sur les plaies : une réponse aux drames du divorce et de
l’avortement
Discours du pape Benoît XVI à l’Institut Jean Paul
II pour les Etudes sur le Mariage et la Famille ►
Benoît XVI rappelle la très haute vocation de l'être humain, celle d'aimer
Sources : www.vatican.va
A.F. -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.04.2008 -
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