Benoît XVI rappelle la très haute
vocation de l'être humain, celle d'aimer |
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Cité du Vatican, le 09 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Samedi matin, dans la Salle Clémentine du Palais Apostolique
Vatican, le Saint Père Benoît XVI a reçu en Audience les participants au
Congrès International promu par l'Institut Pontifical Jean-Paul II pour
les Études
sur le mariage et la famille, de l'Université Pontificale du Latran,
en
collaboration avec les chevaliers de Colomb, sur le thème : « L'huile sur
les blessures. Réponse aux plaies de l'avortement et du divorce ».
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Benoît XVI rappelle la très haute vocation de l'être humain, celle d'aimer
Samedi matin, dans la Salle Clémentine du Palais Apostolique Vatican, le
Saint Père Benoît XVI a reçu en Audience les participants au Congrès
International promu par l'Institut Pontifical Jean-Paul II pour les Études
sur le mariage et la famille, de l'Université Pontificale du Latran,
en
collaboration avec les chevaliers de Colomb, sur le thème : « L'huile sur
les blessures. Réponse aux plaies de l'avortement et du divorce ».
Discours du Saint-Père Benoît XVI
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés Frères dans l'Episcopat et dans le Sacerdoce,
Chers frères et sœurs !
C'est avec une grande joie que je vous rencontre à l'occasion du Congrès
International "De l'huile sur les blessures": Réponse aux plaies de
l'avortement et du divorce, organisé par l'Institut Pontifical Jean-Paul II
d'étude sur le mariage et la famille, en collaboration avec les Chevaliers
de Colomb. Je me réjouis avec vous pour les thématiques qui sont l'objet de
vos réflexions durant ces journées, plus que jamais actuelles et complexes,
et en particulier pour la référence à la parabole du bon Samaritain
(Lc 10, 25-37), que vous avez choisie comme clé
pour vous pencher sur les plaies de l'avortement et du divorce, qui
apportent tant de souffrance dans la vie des personnes, des familles et de
la société. Oui, vraiment, les hommes et les femmes de nos jours se trouvent
parfois dépouillés et blessés, sur les bords des routes que nous parcourons,
souvent sans que personne n'écoute leur appel à l'aide et ne s'approche de
leur peine, pour la soulager et la soigner. Dans le débat, souvent purement
idéologique, il se crée envers eux une espèce de conjuration du silence. Ce
n'est que dans une attitude d'amour miséricordieux que nous pouvons nous
approcher pour leur porter secours, et permettre aux victimes de se relever
et de reprendre le chemin de l'existence.
Dans ce contexte culturel marqué par un individualisme croissant,
l'hédonisme et, trop souvent aussi, par un manque de solidarité et de
soutien social adapté, la liberté humaine, face aux difficultés de la vie,
est menée dans sa fragilité à des décisions en contradiction avec
l'indissolubilité du lien du mariage ou avec le respect dû à la vie humaine
à peine conçue et encore abritée dans le sein maternel. Le divorce et
l'avortement sont des choix de nature certes différente, parfois mûris en
des circonstances difficiles et dramatiques, qui comportent souvent
des
traumatismes et qui sont source de profondes souffrances pour ceux qui les
vivent. Elles frappent aussi des victimes innocentes : l'enfant à peine
conçu et pas encore né, les enfants impliqués dans la rupture des liens
familiaux. Elles laissent des blessures qui marquent la vie de façon
indélébile chez tout le monde. Le jugement éthique de l'Église à l'égard du
divorce et de l'avortement provoqué est clair et connu de tous:
il s'agit de fautes graves qui, à des degrés
différents et, abstraction faite de l'évaluation des responsabilités
subjectives, lèsent la dignité de la personne humaine, impliquent une
profonde injustice dans les rapports humains et sociaux et offensent Dieu
lui-même, garant du lien du mariage et auteur de la vie. Et toutefois
l'Église, à l'exemple de son Divin Maître, a toujours en face d'elle, des
personnes concrètes, surtout les plus faibles et les plus innocentes, qui
sont victimes de l'injustice et des péchés, mais aussi ces hommes et femmes,
qui, en ayant accompli ces actes, se sont entachés de fautes et en portent
les blessures intérieures, cherchant la paix et la possibilité de se
redresser.
L'Église a le devoir primordial de se tenir aux côtés de ces personnes avec
amour et délicatesse, avec un soin et une attention maternelle, pour
annoncer la proximité miséricordieuse de Dieu en Jésus Christ, insiste
Benoît XVI. C'est Lui en
effet, comme l'enseigne les Pères, le vrai Bon Samaritain, qui s'est fait
notre prochain, qui verse l'huile et le vin sur nos plaies et qui nous mène
dans l'auberge, l'Église, dans laquelle il nous fait soigner, en nous
confiant à ses ministres et en payant lui-même d'avance pour notre guérison.
Oui, l'évangile de l'amour et de la vie est aussi toujours évangile de la
miséricorde, qui s'adresse à l'homme concret et pécheur que nous sommes,
pour le relever de n'importe quelle chute, pour le guérir de n'importe
quelle blessure. Mon bien-aimé prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean-Paul
II, dont nous venons de célébrer le troisième anniversaire de la mort, en
inaugurant le nouveau sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie, dit :
" Il n'existe pour l'homme aucune autre source d'espérance, en dehors de
la miséricorde de Dieu " (17
août 2002). À partir de cette miséricorde,
l'Église cultive une confiance indomptable en l'homme et dans sa capacité de
se relever. Elle sait qu'avec l'aide de la grâce, la liberté humaine est
capable du don de soi définitif et fidèle, qui rend possible le mariage d'un
homme et d'une femme comme un lien indissoluble, que la liberté humaine même
dans les circonstances les plus difficiles, est capable des plus
extraordinaires gestes de sacrifice et de solidarité pour accueillir la vie
d'un nouvel être humain. Ainsi on peut voir que les "non" que l'Église
prononce dans ses indications morales et sur lesquelles, parfois,
l'attention de l'opinion publique s'arrête de manière unilatérale, sont en
réalité des grands "oui" à la dignité de la personne humaine, à sa vie et à
sa capacité d'aimer. Elles sont l'expression de la confiance constante que,
malgré leurs faiblesses, les êtres humains sont en mesure de correspondre à
la très haute vocation pour laquelle ils ont été créés : celle d'aimer.
A cette même occasion, Jean-Paul II poursuivait : "
Il faut transmettre
au monde ce feu de la miséricorde. Dans la miséricorde de Dieu le monde
trouvera la paix ". Se greffe ici le grand devoir des disciples du
Seigneur Jésus, qui se trouvent des compagnons de route en tant de frères,
hommes et femmes de bonne volonté. Leur programme, le programme du bon
samaritain, est " un cœur qui voit. Ce cœur voit où il y a besoin d'amour et
il agit en conséquence "(Enc.
"Deus Caritas est", 31). En ces jours
de réflexion et de dialogue, vous vous êtes penchés sur les victimes,
frappées par les blessures du divorce et de l'avortement. Vous avez avant
tout constaté les souffrances, parfois traumatiques, qui frappent ceux que
l'on nomme "enfants du divorce", marquant leur vie jusqu'à en rendre le
chemin beaucoup plus difficile. Il est en effet inévitable que, lorsque le
lien du mariage est rompu, ceux qui en souffrent le plus sont les enfants,
qui sont la marque vivante de son indissolubilité. L'attention solidaire et
pastorale devra donc viser à faire en sorte que les enfants ne soient pas
des victimes innocentes des conflits entre les parents qui divorcent, que
soit autant que possible assurée la continuité du lien avec leurs parents et
aussi ce rapport avec ses origines familiales et sociales qui est
indispensable pour une croissance psychologique et humaine équilibrée.
Vous avez également porté votre attention sur le drame de l'avortement
provoqué, qui laisse des marques profondes, parfois indélébiles chez la
femme qui l'accomplit et chez les personnes qui l'entourent, et qui produit
des conséquences dévastatrices sur la famille et sur la société, y compris
pour la mentalité matérialiste de mépris de la vie, qu'il favorise, souligne
Benoît XVI. Combien
de complicités égoïstes sont souvent à la racine d'une décision difficile, que tant de femmes ont dû affronter
toutes seules et portent dans leur esprit une blessure pas encore cicatrisée
! Bien que ce geste reste une grave injustice et qu'il reste irrémédiable,
je fais miennes les exhortations de l'Encyclique
Evangelium Vitae, adressées aux femmes qui ont recouru à l'avortement :
"Ne vous laissez pas prendre par le découragement et n'abandonnez pas
l'espoir. Sachez plutôt comprendre, ce qui s'est passé et interprétez-le
dans sa vérité. Si vous ne l'avez pas encore fait, ouvrez vous avec humilité
et confiance au repentir : le Père de chaque miséricorde vous attend pour
vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la Réconciliation. A
ce même Père et à sa miséricorde, vous pouvez confier avec espérance votre
enfant "(n. 99).
J'exprime ma profonde estime à toutes les initiatives sociales et pastorales
qui s'adressent à la réconciliation et au soin des personnes blessées par le
drame de l'avortement et du divorce. Elles constituent, en même temps que
beaucoup d'autres formes d'engagement, des éléments essentiels pour la
construction de cette civilisation de l'amour, dont l'humanité a plus que
jamais besoin aujourd'hui.
En implorant du Seigneur Dieu miséricordieux qu'il vous assimile toujours davantage à Jésus, Bon
Samaritain, afin que son Esprit vous enseigne à regarder avec des yeux
nouveaux, que la réalité de vos frères qui souffrent, conclut Benoît XVI, vous aide à penser avec
des critères nouveaux et vous pousse à agir avec un élan généreux dans la
perspective d'une civilisation de l'amour et de la vie authentique, à tous,
j'accorde une Bénédiction Apostolique toute particulière.
Texte
original du discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
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(© traduction
E.S.M.)
© Copyright 2008 du texte original - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.04.2008 -
T/Famille - T/Benoît XVI
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