Jean-Paul II : Par la communion des
personnes l'homme devient image de Dieu |
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Le 08 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- L'unité originelle de l'homme devient, par la
masculinité et la féminité, franchissement de la frontière de la
solitude et, en même temps, affirmation en ce qui concerne les deux
êtres humains de tout ce qui, dans la solitude, est constitutif de
l'homme. (Suite de cette
analyse par le pape Jean-Paul II)
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Et Il
vint habiter parmi les siens -
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Le sens de la solitude de l'homme à l'origine
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L'homme prend conscience d'être une personne
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Alternative entre la mort et l'immortalité
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L'unité originelle de l'homme et de la femme
(7)
Unité et dualité
1. L'analyse du récit du livre de la Genèse nous a montré que la
création définitive de l'homme consiste en la création de deux êtres qui
ne font qu'un. Il y a donc une unité de ces deux êtres puisqu'ils ont
une même nature humaine ; mais il y a aussi une dualité qui manifeste ce
qui, dans cette même humanité, constitue la masculinité et la féminité
de l'homme créé. Cette dimension ontologique de l'unité et de la dualité
revêt en même temps une signification axiologique. En effet, le verset
23 du second chapitre de la Genèse, et tout le contexte montrent bien
que l'homme créé représente une valeur particulière pour Dieu
(Dieu vit
tout ce qu'il avait fait : cela était très bon) (Gn 1, 31), mais
également pour l'homme lui-même : d'abord parce qu'il est homme ; puis,
parce que la femme est pour l'homme et l'homme est pour la femme.
Tandis que le premier chapitre de la Genèse ne parle de cette valeur que
du point de vue théologique
(et d'une manière indirecte, métaphysique),
le second chapitre, au contraire, révèle pour ainsi dire le premier
cercle de l'expérience vécue par l'homme en tant que valeur. Cette
expérience, on l'entrevoyait déjà dans le récit sur la solitude
originelle de l'homme et ensuite dans tout le récit de la création de
l'homme, homme et femme. Le verset 23 du second chapitre de la Genèse
qui rapporte les paroles prononcées par le premier homme devant la femme
qui venait d'être tirée de lui, peut être considéré comme le prototype
biblique du
Cantique
des Cantiques. Et s'il est possible d'être touché à
la lecture de paroles aussi anciennes, on peut même aller jusqu'à dire
que la profondeur et l'intensité de cette toute première émotion de l'homme-homme
devant l'humanité de la femme et devant sa féminité est quelque chose
d'absolument unique.
L'attente d'une communion
2. Ainsi l'unité originelle de l'homme devient, par la masculinité et la
féminité, franchissement de la frontière de la solitude et, en même
temps, affirmation en ce qui concerne les deux êtres humains de tout ce
qui, dans la solitude, est constitutif de l'homme.
Dans le récit biblique, souligne Jean-Paul II, la solitude est la voie vers cette unité qu'avec
le Concile Vatican II nous pouvons appeler communia personarum. Ainsi
que nous l'avons constaté, dans sa solitude originelle, l'homme acquiert
dans le processus de distinction des autres êtres vivants
(animalia) une
conscience personnelle ; et, toujours dans cette solitude, il s'ouvre à
un être semblable à lui que la Genèse
(2, 18 et 20) appelle une aide qui
lui est assortie. Et tout comme la distinction, sinon plus, cette
ouverture détermine l’homme-personne. Dans le récit yahviste, la
solitude de l'homme nous apparaît non seulement comme la première
révélation de la transcendance de la personne mais aussi comme la
découverte d'une relation à la personne et donc comme l'attente d'une
communion de personnes.
Nous pourrions employer le terme de communauté s'il n'avait pas autant
de significations. Communion est un terme qui en dit plus et qui est
aussi plus précis puisqu'il désigne cette aide née en un certain sens du
fait même d'exister comme personne aux côtés d'une autre personne. Dans
le récit biblique, ce fait d'exister devient, eo ipso (de par lui-même),
existence de la personne pour la personne, puisque l'homme, dans sa
solitude originelle, se définissait déjà par cette relation. Comme le
confirme du reste, précisément, dans un sens négatif, sa solitude.
D'autre part, expose Jean-Paul II, la communion des personnes ne pouvait se faire qu'en vertu
de la double solitude de l'homme et de la femme, c'est-à-dire comme une
rencontre dans leur distinction des autres êtres vivants et qui leur
permettait à tous deux d'être et d'exister réciproquement. Le concept
d'aide exprime aussi la réciprocité dans l'existence dont aucun autre
être vivant n'aurait pu faire l'expérience. Tout ce qui constituait
essentiellement la solitude de chacun d'eux et donc leur connaissance
par eux-mêmes et leur autodétermination, c'est-à-dire la subjectivité et
la prise de conscience de la signification de leur propre corps était
indispensable à cette réciprocité.
A l’image et à la ressemblance de Dieu
3. Le premier chapitre du récit de la création de l'homme
affirme
clairement, dès le début, que l'homme a été créé à l’image de Dieu,
homme et femme. Le second chapitre, au contraire, ne parle pas de
l’image de Dieu mais il révèle, à sa manière, que la création complète
et définitive de l'homme
(soumis auparavant à l'expérience de la
solitude originelle) s'exprime par la formation de cette
communia personarum de l'homme et de la femme. Ainsi, le contenu du texte
yahviste correspond à celui du premier récit. Si, dans l'autre sens,
nous voulons tirer du texte yahviste le concept d'image de Dieu, nous
pouvons alors en déduire que l'homme est devenu image et ressemblance de
Dieu, non seulement par sa propre humanité, mais aussi par la communion
de personnes que l'homme et la femme forment dès le commencement. Le
rôle de l'image est de refléter le modèle, de reproduire son prototype.
L'homme devient image de Dieu pas tellement dans la solitude, mais
plutôt dans la communion. Il est en effet, dès le commencement non
seulement l'image qui reflète la solitude d'une personne qui régit le
monde, mais aussi et surtout l'image d'une insondable communion divine
de personnes. Ainsi, le second récit pourrait aider à comprendre le
concept trinitaire de l'image de Dieu même si celle-ci n'apparaît que
dans le premier récit. Cela n'est évidemment pas sans signification
également pour la théologie du corps et constitue même l'aspect
théologique le plus profond de tout ce qui concerne l'homme. Dans le
mystère de la création et d'après la solitude originelle et constitutive
de son être, l'homme est caractérisé par une unité profonde entre ce qui
en lui, humainement et de par le corps, est masculin et ce qui en lui,
également humainement et par le corps, est féminin. Sur tout ceci est
descendu dès l'origine, la bénédiction de la fécondité, liée à la
procréation humaine
(cf. Gn 1, 28).
« Chair de ma chair, et os de mes os »
4. Nous sommes ici au cœur même de la réalité anthropologique, le corps.
Le verset 23 du second chapitre de la Genèse en parle directement et
pour la première fois en ces termes : Chair de ma chair et os de mes os.
L'homme-homme prononce ces paroles comme si le seul fait de voir la
femme lui permettait d'identifier et de donner un nom à ce qui les rend
l'un à l'autre semblables et à ce qui manifeste leur humanité. A la
lumière des précédentes analyses de tous les corps avec lesquels l'homme
est entré en contact et qu'il a identifiés en leur donnant un nom
(animalia),
l'expression chair de ma chair signifie donc que le corps révèle
l'homme. Cette formule renferme déjà tout ce que la science humaine dira
de la structure du corps, de sa vitalité, de sa physiologie sexuelle, etc. Cette première expression de l'homme-homme : chair de ma chair
contient aussi une allusion à ce qui constitue l’aspect humain
authentique de ce corps et donc a ce qui détermine l'homme comme
personne, c'est-à-dire comme un être semblable à Dieu même dans son
corps.
5. Nous sommes ici au cœur même de la réalité anthropologique,
c'est-à-dire du corps, du corps humain ; cependant, il est facile de le
voir, cette réalité n'est pas seulement anthropologique, elle est aussi
essentiellement théologique. La théologie du corps qui est liée, dès le
commencement, à la création de l'homme à l'image de Dieu, devient, en un
certain sens, théologie du sexe ou plus précisément théologie de la
masculinité et de la féminité et elle part du livre de la Genèse. Le
sens originel de l'unité, exprimé par le verset 24 du 2° chapitre de la
Genèse, ouvre dans la révélation de Dieu, une très vaste perspective.
Cette unité du corps (et les deux ne feront qu'une seule chair) revêt
une dimension multiple : une dimension morale comme le confirme la
réponse du Christ aux Pharisiens
(Mt 19 et Mc 10)
et une dimension
sacramentelle, essentiellement théologique comme le prouvent les paroles
de saint Paul aux Éphésiens, qui se réfèrent d'ailleurs à la tradition
des prophètes
(Osée, Isaïe, Ézéchiel). Et il en est ainsi parce que
cette unité qui se réalise grâce au corps, désigne, dès le commencement,
non seulement le corps mais aussi la communion incarnée des personnes,
communia personarum, et exige cette communion. La masculinité et la
féminité caractérisent la constitution somatique de l’homme
(elle est la
chair de ma chair et l'os de mes os) et indiquent la nouvelle prise de
conscience de la signification du propre corps qui consiste en un
enrichissement mutuel. Et cette conscience par laquelle l'humanité se
reconstitue en une communion de personnes, forme
(dans le récit de la
création de l'homme et dans la révélation du corps qu'elle renferme) la
couche la plus profonde de la structure somatique. De toute manière,
conclut Jean-Paul II, cette structure est présentée dès le commencement par une prise de
conscience profonde du corps et de la sexualité humaine et cela établit
un principe inaliénable sur lequel théologiquement se fonde la
compréhension de l'homme.
(à suivre) : A
LA LUMIÈRE DES PREMIERS CHAPITRES DE LA GENÈSE
Sources : www.vatican.va
(Archives)-
(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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