Pour Mgr Aillet, les futurs prêtres
devront se réapproprier la liturgie |
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Le 08 juillet 2009 -
(E.S.M.)
- Dans une interview parue dans l' "Homme nouveau" du 4 Juillet
2009, Mgr Aillet, Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron, donne
pour ainsi dire sa feuille de route pour sa mission dans son
diocèse.
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Mgr Marc Aillet
Pour Mgr Aillet, les futurs prêtres
devront se réapproprier la liturgie
Le 08 juillet 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Dans une interview parue dans l' "Homme
nouveau" du 4 Juillet 2009, Mgr Aillet, Evêque de Bayonne, Lescar et
Oloron, donne pour ainsi dire sa feuille de route pour sa mission dans son
diocèse. Une feuille de route marquée par son expérience dans la Communauté
Saint-Martin et dans le diocèse de Toulon où il était Vicaire général. Voici
ce que déclare Mgr Aillet à propos de la liturgie:
"Il faut que nous soyons très attentifs à la formation liturgique et
qu'elle nous permette de nous approprier l'esprit de la liturgie. De ce fait
les futurs prêtres doivent bénéficier d'une formation très attentive et qui
inclut dans le cursus lui-même la liturgie comme une discipline prioritaire.
Et cela pour la simple raison qu'elle doit être "la source et le sommet de
la vie de l'Eglise". Il s'agit de former à une vie liturgique qui soit
donnée au sein même du séminaire. Cette formation ne doit pas passer
seulement par une étude de la liturgie, mais d'abord par une spiritualité
liturgique, un usage pratique des rites liturgiques. Il faut avoir
conscience que la liturgie est d'abord une vie, plus qu'un objet d'étude. Or
nous assistons trop souvent à une réduction de la liturgie à une espèce de
discipline intellectuelle qui en effet étudie les étapes de la constitution
de la liturgie, ce qu'il faut faire aussi d'ailleurs, mais sans réduire la
liturgie à l'histoire des rites. Il n'a pas été fait assez de la liturgie le
lieu d'une expérience de la foi. C'est une expérience concrète du Mystère de
la foi. C'est ce vaste champ qui s'ouvre devant nous."
Voilà plus de quarante ans que nous attendions d'entendre de tels propos
dans la bouche d'un évêque!
Et à propos des deux formes du rite romain, Mgr Aillet déclare:
"(...) pour moi, à long terme, le
Motu Proprio Summorum pontificum du pape Benoît XVI sera nécessairement
un facteur d'unité parce qu'il normalisera pour les fidèles attachés à la
forme extraordinaire de vivre leur foi sans avoir l'impression d'être
marginalisés. A mon sens, plus l'application du Motu proprio se fera au sein
même de nos communautés paroissiales, plus les passerelles entre les deux
formes du rite romain se mettront en place. (...) Je crois qu'il faut éviter
de "chapelliser" la forme extraordinaire. C'est-à-dire qu'elle reste
dans une sorte de marginalisation, qu'elle réduise la vie ecclésiale de ceux
qui ont recours à cette forme. Il y a deux manières de faire. Ou l'on fait
appel à une communauté bien identifiée, ou l'on aménage un horaire pour la
forme extraordinaire au sein d'une paroisse, de telle sorte que les
paroissiens, qu'ils participent à l'une ou l'autre des formes du rite
romain, boivent à la même source de la paroisse.
A mon sens, la réforme de la réforme consiste d'abord à redécouvrir l'esprit
de la liturgie, aussi bien dans la forme extraordinaire que dans la forme
ordinaire, perçue dans la grande tradition ininterrompue de la liturgie
romaine. J'interprète donc le Motu proprio Summorum pontificum comme une
première étape qui consiste à réaliser le réapprentissage de la forme
extraordinaire pour réduire l'écart entre la manière de célébrer selon les
deux formes et retrouver les mêmes principes théologiques qui président à
l'une et l'autre formes liturgiques. Dans une seconde étape, cela conduira
peut-être à une réforme du missel qui pourra s'insérer dans les intuitions
du mouvement liturgique et qui réduira ainsi ce que la mise en œuvre de la
réforme liturgique a pu avoir de trop arbitraire."
"Ce que la réforme liturgique a pu avoir de trop arbitraire..." pour
une fois, ce n'est plus Pro Liturgia qui le dit, mais bel et bien un évêque
de France. Merci, Monseigneur!
Quant à la "réforme" du missel, ce n'est peut-être pas tant elle qui est
urgente, mais plutôt la formation qui fera que les prêtres - et les
communautés paroissiales - utiliseront le missel sans le trahir, comme cela
se fait dans la Communauté d'où est issu Mgr Aillet.
Sources :
Proliturgia
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.07.09 -
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