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Message du pape
Benoît XVI pour le Carême 2013
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Le 08 février 2013 -
(E.S.M.)
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"Croire dans la charité suscite la charité. Nous avons reconnu
et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous", tel est
le titre du message de Benoît XVI pour le Carême (15 octobre 2012),
dont voici le texte complet:
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Message du pape
Benoît XVI pour le Carême 2013
Le 08 février 2013 - E.
S. M. - "Croire dans la charité suscite la charité. Nous
avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous", tel
est le titre du message de Benoît XVI pour le Carême (15 octobre 2012), dont
voici le texte complet:
MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LE CARÊME 2013
BENEDICTUS PP. XVI
Croire dans la charité suscite la charité
« Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est
parmi nous » (1 Jn
4, 16)
Chers frères et sœurs,
La célébration du Carême, dans le contexte de l'Année
de la foi, nous offre une occasion précieuse pour méditer sur le
rapport entre foi et charité: entre le fait de croire en Dieu, dans le Dieu
de Jésus Christ, et l'amour qui est le fruit de l'action de l'Esprit Saint
et qui nous guide sur un chemin de consécration à Dieu et aux autres.
1. La foi comme réponse à l'amour de Dieu.
Dans ma
première encyclique, j’ai déjà offert certains éléments pour saisir le
lien étroit entre ces deux vertus théologales, la foi et la charité. En
partant de l'affirmation fondamentale de l'apôtre Jean: « Nous avons reconnu
et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous » (1 Jn 4, 16),
je rappelais qu'« à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une
décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement,
avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son
orientation décisive... Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn
4, 10), l’amour n’est plus seulement « un commandement », mais il est la
réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre » (Deus
caritas est, n. 1). La foi constitue l'adhésion personnelle – qui
inclut toutes nos facultés – à la révélation de l'amour gratuit et «
passionné » que Dieu a pour nous et qui se manifeste pleinement en Jésus
Christ ; la rencontre avec Dieu Amour qui interpelle non seulement le cœur,
mais également l'esprit: « La reconnaissance du Dieu vivant est une route
vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence,
volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. Ce processus demeure
cependant constamment en mouvement: l’amour n’est jamais "achevé" ni complet
» (ibid., n. 17). De là découle pour tous les chrétiens, et en
particulier, pour les « personnes engagées dans les services de charité »,
la nécessité de la foi, de la « rencontre avec Dieu dans le Christ, qui
suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à l’autre, en sorte que leur
amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l’extérieur, mais
qu’il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans
l’amour » (ibid. n. 31a). Le chrétien est une personne conquise par
l'amour du Christ et donc, mû par cette amour – « caritas Christi urget
nos » (2 Co 5, 14) –, il est ouvert de façon concrète et profonde
à l'amour pour le prochain (cf. ibid., n. 33). Cette attitude naît
avant tout de la conscience d'être aimés, pardonnés, et même servis par le
Seigneur, qui se penche pour laver les pieds des Apôtres et s'offre lui-même
sur la croix pour attirer l'humanité dans l'amour de Dieu.
« La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi
en nous la certitude victorieuse qu’est bien vraie l’affirmation: Dieu est
Amour... La foi, qui prend conscience de l’amour de Dieu qui s’est révélé
dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l’amour.
Il est la lumière – en réalité l’unique – qui illumine sans cesse à nouveau
un monde dans l’obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d’agir »
(ibid., n. 39). Tout cela nous fait comprendre que l'attitude
principale qui distingue les chrétiens est précisément « l’amour fondé sur
la foi et modelé par elle » (ibid., n. 7).
2. La charité comme vie dans la foi
Toute la vie chrétienne est une réponse à l’amour de Dieu. La première
réponse est précisément la foi comme accueil, plein d’émerveillement et de
gratitude, d’une initiative divine inouïe qui nous précède et nous
interpelle. Et le « oui » de la foi marque le début d’une histoire lumineuse
d’amitié avec le Seigneur, qui remplit et donne son sens plénier à toute
notre existence. Mais Dieu ne se contente pas que nous accueillions son
amour gratuit. Il ne se limite pas à nous aimer, mais il veut nous attirer à
lui, nous transformer de manière profonde au point que nous puissions dire
avec saint Paul: ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi
(cf. Ga 2, 20).
Quand nous laissons place à l’amour de Dieu, nous devenons semblables à lui,
nous participons de sa charité même. Nous ouvrir à son amour signifie le
laisser vivre en nous, et nous conduire à aimer avec lui, en lui et comme
lui; ce n’est qu’alors que notre foi devient vraiment opérante par la
charité (cf. Ga 5, 6) et qu’il prend demeure en nous (cf. 1 Jn
4, 12).
La foi, c’est connaître la vérité et y adhérer (cf. 1 Tm 2, 4); la
charité, c’est « cheminer » dans la vérité (cf. Ep 4, 15). Avec la
foi, on entre dans l’amitié avec le Seigneur; avec la charité, on vit et on
cultive cette amitié (cf. Jn 15, 14s). La foi nous fait accueillir le
commandement du Seigneur et Maître; la charité nous donne la béatitude de le
mettre en pratique (cf. Jn 13, 13-17). Dans la foi, nous sommes
engendrés comme fils de Dieu (cf. Jn 1, 12s); la charité nous fait
persévérer concrètement dans la filiation divine en apportant le fruit de
l’Esprit Saint (cf. Ga 5, 22). La foi nous fait reconnaître les dons
que le Dieu bon et généreux nous confie; la charité les fait fructifier (cf.
Mt 25, 14-30).
3. Le lien indissoluble entre foi et charité
A la lumière de ce qui a été dit, il apparaît clairement que nous ne pouvons
jamais séparer, voire opposer, foi et charité. Ces deux vertus théologales
sont intimement liées et il est erroné de voir entre celles-ci une
opposition ou une « dialectique ». En effet, d’un côté, l’attitude de celui
qui place d’une manière aussi forte l’accent sur la priorité et le caractère
décisif de la foi au point d’en sous-évaluer et de presque en mépriser les
œuvres concrètes de la charité et de la réduire à un acte humanitaire
générique, est limitante. Mais, de l’autre, il est tout aussi limitant de
soutenir une suprématie exagérée de la charité et de son activité, en
pensant que les œuvres remplacent la foi. Pour une vie spirituelle saine, il
est nécessaire de fuir aussi bien le fidéisme que l’activisme moraliste.
L’existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la
rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l’amour et la force
qui en dérivent, de manière à servir nos frères et sœurs avec le même amour
que Dieu. Dans l’Ecriture Sainte nous voyons que le zèle des Apôtres pour
l’annonce de l’Évangile que suscite la foi est étroitement lié à l’attention
charitable du service envers les pauvres (cf. Ac 6, 1-4). Dans
l’Église, contemplation et action, symbolisées d’une certaine manière par
les figures évangéliques des sœurs Marie et Marthe, doivent coexister et
s’intégrer (cf. Lc 10, 38-42). La priorité va toujours au rapport
avec Dieu et le vrai partage évangélique doit s’enraciner dans la foi (cf.
Catéchèse lors de l’Audience générale du 25 avril 2012). Parfois,
on tend en effet à circonscrire le terme de « charité » à la solidarité ou à
la simple aide humanitaire. Il est important, en revanche, de rappeler que
la plus grande œuvre de charité est justement l’évangélisation, c’est-à-dire
le « service de la Parole ». Il n’y a pas d’action plus bénéfique, et donc
charitable, envers le prochain que rompre le pain de la Parole de Dieu, le
faire participer de la Bonne Nouvelle de l’Évangile, l’introduire dans la
relation avec Dieu: l’évangélisation est la promotion la plus élevée et la
plus complète de la personne humaine. Comme l’écrit le Serviteur de Dieu le
Pape Paul
VI dans l’Encyclique
Populorum progressio, le premier et principal facteur de
développement est l’annonce du Christ (cf. n. 16). C’est la vérité
originelle de l’amour de Dieu pour nous, vécue et annoncée, qui ouvre notre
existence à accueillir cet amour et rend possible le développement intégral
de l’humanité et de tout homme (cf. Enc.
Caritas in veritate, n. 8).
En somme, tout part de l’Amour et tend à l’Amour. L’amour gratuit de Dieu
nous est communiqué à travers l’annonce de l’Évangile. Si nous l’accueillons
avec foi, nous recevons ce premier et indispensable contact avec le divin en
mesure de nous faire « aimer l’Amour », pour ensuite demeurer et croître
dans cet Amour et le communiquer avec joie aux autres.
A propos du rapport entre foi et œuvres de charité, une expression de la
Lettre de saint Paul aux Ephésiens résume peut-être leur corrélation de
la meilleure des manières : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés,
à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela
ne vient pas de vos œuvres, il n’y a pas à en tirer orgueil. C’est Dieu qui
nous a faits, il nous a créés en Jésus-Christ, pour que nos œuvres soient
vraiment bonnes, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous
devons suivre » (2, 8-10). On perçoit ici que toute l’initiative salvifique
vient de Dieu, de sa Grâce, de son pardon accueilli dans la foi; mais cette
initiative, loin de limiter notre liberté et notre responsabilité, les rend
plutôt authentiques et les orientent vers les œuvres de charité. Celles-ci
ne sont pas principalement le fruit de l’effort humain, dont tirer gloire,
mais naissent de la foi elle-même, elles jaillissent de la Grâce que Dieu
offre en abondance. Une foi sans œuvres est comme un arbre sans fruits: ces
deux vertus s’impliquent réciproquement. Le Carême nous invite précisément,
avec les indications traditionnelles pour la vie chrétienne, à alimenter la
foi à travers une écoute plus attentive et prolongée de la Parole de Dieu et
la participation aux Sacrements, et, dans le même temps, à croître dans la
charité, dans l’amour de Dieu et envers le prochain, également à travers les
indications concrètes du jeûne, de la pénitence et de l’aumône.
4. Priorité de la foi, primat de la charité
Comme tout don de Dieu, foi et charité reconduisent à l’action de l’unique
et même Esprit Saint (cf. 1 Co 13), cet Esprit qui s’écrie en nous «
Abbà ! Père » (Gal 4, 6), et qui nous fait dire: « Jésus est Seigneur
» (1 Co 12, 3) et « Maranatha ! » (1 Co 16, 22; Ap 22,
20).
La foi, don et réponse, nous fait connaître la vérité du Christ comme Amour
incarné et crucifié, adhésion pleine et parfaite à la volonté du Père et
miséricorde divine infinie envers le prochain; la foi enracine dans le cœur
et dans l’esprit la ferme conviction que précisément cet Amour est l’unique
réalité victorieuse sur le mal et sur la mort. La foi nous invite a regarder
vers l’avenir avec la vertu de l'espérance, dans l’attente confiante que la
victoire de l’amour du Christ atteigne sa plénitude. De son côté, la charité
nous fait entrer dans l’amour de Dieu manifesté dans le Christ, nous fait
adhérer de manière personnelle et existentielle au don total de soi et sans
réserve de Jésus au Père et à nos frères. En insufflant en nous la charité,
l’Esprit Saint nous fait participer au don propre de Jésus: filial envers
Dieu et fraternel envers chaque homme (cf. Rm 5, 5).
La relation qui existe entre ces deux vertus est semblable à celle entre les
deux sacrements fondamentaux de l'Église : le Baptême et l’Eucharistie. Le
Baptême (sacramentum fidei) précède l'Eucharistie (sacramentum
caritatis), mais il est orienté vers celle-ci, qui constitue la
plénitude du cheminement chrétien. De manière analogue, la foi précède la
charité, mais se révèle authentique seulement si elle est couronnée par
celle-ci. Tout part de l’humble accueil de la foi (« se savoir aimé de Dieu
»), mais doit arriver à la vérité de la charité (« savoir aimer Dieu et son
prochain »), qui demeure pour toujours, comme accomplissement de toutes les
vertus (cf. 1 Co 13, 13).
Chers frères et sœurs, en ce temps de Carême, où nous nous préparons à
célébrer l’événement de la Croix et de la Résurrection, dans lequel l'Amour
de Dieu a racheté le monde et illuminé l’histoire, je vous souhaite à tous
de vivre ce temps précieux en ravivant votre foi en Jésus Christ, pour
entrer dans son parcours d’amour envers le Père et envers chaque frère et
sœur que nous rencontrons dans notre vie. A cette fin j’élève ma prière à
Dieu, tandis que j’invoque sur chacun et sur chaque communauté la
Bénédiction du Seigneur!
Du Vatican, le 15 octobre 2012
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
© Copyright 2013 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.02.2013- T/Benoît XVI
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