Benoît XVI rétablit la vérité sur le purgatoire |
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Rome, le 07 décembre 2007 -
(E.S.M.) - Le Jugement dernier revient en
force sur le devant de la scène. Un livre grand format propose une
nouvelle interprétation de la fresque de Michel-Ange. Et Benoît XVI,
avec sa seconde encyclique, apporte un nouvel éclairage sur les
destinées ultimes de l'homme et du monde
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Fresque
du Jugement dernier (détail)
- Michelangelo Buonarroti
(1475–1564) -
Pour agrandir l'image:
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C'est ici
Benoît XVI rétablit lui aussi la vérité sur le purgatoire
Une lecture incontournable pour les visiteurs de la
Chapelle Sixtine: l'encyclique "Spe salvi"
Le Jugement dernier revient en force sur le devant de la scène. Un livre
grand format propose une nouvelle interprétation de la fresque de
Michel-Ange. Et Benoît XVI, avec sa seconde encyclique, apporte un nouvel
éclairage sur les destinées ultimes de l'homme et du monde
par Sandro Magister
Benoît XVI a écrit l’encyclique “Spe Salvi”, entièrement de sa main, entre l’hiver et le printemps derniers. Mais il a
décidé de la publier à la fin de l’année liturgique, à la veille de l’Avent,
au moment où les lectures de la messe dirigent le regard sur le Jugement
dernier.
Une partie importante de l’encyclique est consacrée au
Jugement dernier. L’autocritique à laquelle le pape
appelle le christianisme moderne porte aussi sur ce chapitre essentiel de la
foi chrétienne, qu’il juge "terni", au profit d’une vision individualiste du
destin de l’homme.
L’idée du Jugement dernier subsiste dans l’art plus que dans la foi. Mais
les artistes eux-aussi - fait remarquer le pape - n’ont pas toujours exprimé
le sens complet et authentique du Jugement dernier qu’ils représentaient.
Ils ont fait ressortir la "menace" plus que la
"splendeur de l’espérance".
Le Christ juge peint par Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine est l’image du
Jugement dernier la plus célèbre du monde. On y constate en effet que "non
seulement le geste de condamnation du Christ secoue tout son corps musclé,
mais il constitue aussi l’élément qui donne vie à la fresque. Il fait
trembler toute l’œuvre jusque dans ses coins les plus éloignés. Son bras
droit levé qui condamne est le même bras qui expédiera juste après tous les
mauvais dans les profondeurs de l’enfer".
C’est en ces termes que le Christ juge de la Sixtine est décrit par le
jésuite allemand Heinrich W. Pfeiffer, 68 ans, professeur d’histoire de
l’art chrétien à l’Université pontificale grégorienne, dans un livre
splendide intitulé "La Sistina svelata
[La Chapelle Sixtine révélée]",
publié cet automne au Vatican.
Le volume, de grand format et magnifiquement illustré, permet de voir et de
comprendre – comme jamais auparavant – le sens théologique des peintures de
la fameuse chapelle pontificale, qui culminent dans le Jugement dernier
peint à fresque par Michel-Ange sur le mur qui surplombe l’autel.
En "révélant" le Jugement, Pfeiffer met en lumière à la fois sa dimension de
menace – c’est ce qui frappe en premier le spectateur – mais aussi celle
d’espérance chrétienne.
Sur la partie droite de la fresque, par exemple, on voit un groupe de corps
que les anges et les démons semblent se disputer farouchement. Erreur. Ces
hommes et ces femmes sont des pécheurs sauvés. Ils ne sont frappés par les
anges que pour être purifiés au moment de monter vers la gloire du ciel,
tandis que les démons tentent vainement de les retenir. C’est la partie de
la fresque qui représente le purgatoire.
Dans son encyclique "Spe Salvi", Benoît XVI
rétablit lui aussi la vérité sur le purgatoire: un autre chapitre
terni dans le christianisme actuel, mais qui a pu survivre dans l’immortelle
"Divine Comédie" de Dante.
Là où la foi vacille, l’art et la poésie viennent à son secours. C’est le
miracle d’une civilisation à racines chrétiennes.
Les pages que Benoît XVI a consacrées, dans son encyclique sur l’espérance,
au Jugement dernier, à l’enfer, au paradis et au purgatoire, sont
reproduites ci-dessous.
Pour compléter l’information, il faut aussi lire et regarder le volume "La
Sistina svelata". C’est le premier d’une nouvelle collection intitulée "Monumenta
Vaticana Selecta". Chaque année, des volumes seront consacrés aux
chefs-d’œuvre de la demeure des papes. En 2008, ce sera au tour des Chambres
de Raphaël.
L’édition de ces volumes est assurée par les Musées du Vatican, la librairie
éditrice du Vatican et la maison Jaca Book, spécialisée dans les livres
d’art.
"La Sistina svelata" est disponible en italien, mais aussi en anglais
(Abbeville Press, New York), en
français ("La Chapelle Sixtine révélée",
éditions Hazan, Paris), en espagnol
(Lunwerg, Barcelone), en allemand
(Belser Verlag, Stuttgart) et
en polonais (Bialy Kruk, Cracovie).
Des éditions en russe, en lituanien et en grec suivront.
En tout cas, la lecture de ce volume mais plus encore celle de l’encyclique
"Spe Salvi" permettent de contempler le Jugement dernier d‘un œil
neuf. Pas seulement celui de Michel-Ange. Le nôtre à tous.
Voici les passages ad hoc
de l’encyclique, extraits des paragraphes 41-47 :
Le Jugement final, image décisive de l'espérance
par Benoît XVI
Dans le grand Credo de l'Église, la partie centrale, qui traite du mystère
du Christ, [...] se conclut par les paroles: "Il reviendra dans la gloire
pour juger les vivants et les morts". Déjà dès les tout premiers temps,
la perspective du Jugement a influencé les chrétiens jusque dans leur vie
quotidienne en tant que critère permettant d'ordonner la vie présente, comme
appel à leur conscience et, en même temps, comme espérance dans la justice
de Dieu. [...] Cependant, dans le développement de l'iconographie, on a
ensuite donné toujours plus d'importance à l'aspect menaçant et lugubre du
Jugement, qui évidemment fascinait les artistes plus que la splendeur de
l'espérance, souvent excessivement cachée sous la menace.
À l'époque moderne, la préoccupation du Jugement final s'estompe: la foi
chrétienne est individualisée et elle est orientée surtout vers le salut
personnel de l'âme; la réflexion sur l'histoire universelle, au contraire,
est en grande partie dominée par la préoccupation du progrès. Toutefois, le
contenu fondamental de l'attente du jugement n'a pas simplement disparu.
Maintenant il prend une forme totalement différente.
L'athéisme des XIXe et XXe siècles est, selon ses racines et sa finalité, un
moralisme: une protestation contre les injustices du monde et de l'histoire
universelle. Un monde dans lequel existe une telle quantité d'injustice, de
souffrance des innocents et de cynisme du pouvoir ne peut être l'œuvre d'un
Dieu bon. Le Dieu qui aurait la responsabilité d'un monde semblable ne
serait pas un Dieu juste et encore moins un Dieu bon. C'est au nom de la
morale qu'il faut contester ce Dieu. Puisqu'il n'y a pas de Dieu qui crée
une justice, il semble que l'homme lui-même soit maintenant appelé à établir
la justice.
Si face à la souffrance de ce monde la protestation contre Dieu est
compréhensible, la prétention que l'humanité puisse et doive faire ce
qu'aucun Dieu ne fait ni est en mesure de faire est présomptueuse et
fondamentalement fausse. Que d'une telle prétention s'ensuivent les plus
grandes cruautés et les plus grandes violations de la justice n'est pas un
hasard, mais est fondé sur la fausseté intrinsèque de cette prétention.
Un monde qui doit se créer de lui-même sa justice est un monde sans
espérance. Personne et rien ne répondent pour la souffrance des siècles.
Personne et rien ne garantissent que le cynisme du pouvoir – sous n'importe
quel habillage idéologique conquérant qu'il se présente – ne continue à
commander dans le monde.
Ainsi les grands penseurs de l'école de Francfort, Max Horkheimer et Theodor
W. Adorno, ont critiqué de la même façon l'athéisme et le théisme.
Horkheimer a radicalement exclu que puisse être trouvé un quelconque
succédané immanent pour Dieu, refusant cependant en même temps l'image du
Dieu bon et juste. Dans une radicalisation extrême de l'interdit
vétéro-testamentaire des images, il parle de la "nostalgie du totalement
autre" qui demeure inaccessible – un cri du désir adressé à l'histoire
universelle.
De même, Adorno s'est conformé résolument à ce refus de toute image qui,
précisément, exclut aussi l'"image" du Dieu qui aime. Mais il a aussi
toujours de nouveau souligné cette dialectique "négative" et il a affirmé
que la justice, une vraie justice, demanderait un monde "dans lequel non
seulement la souffrance présente serait anéantie, mais que serait aussi
révoqué ce qui est irrémédiablement passé".
Cependant, cela signifierait – exprimé en symboles positifs et donc pour lui
inappropriés – que la justice ne peut être pour nous sans résurrection des
morts. Néanmoins, une telle perspective comporterait "la résurrection de la
chair, une chose qui est toujours restée étrangère à l'idéalisme, au règne
de l'esprit absolu".
* * *
Du refus rigoureux de toute image, qui fait partie du premier Commandement
de Dieu (cf. Ex 20, 4), le
chrétien lui aussi peut et doit apprendre toujours de nouveau. La vérité de
la théologie négative a été mise en évidence au IVe Concile du Latran, qui a
déclaré explicitement que, aussi grande que puisse être la ressemblance
constatée entre le Créateur et la créature, la dissemblance est toujours
plus grande entre eux.
Pour le croyant, cependant, le renoncement à toute image ne peut aller
jusqu'à devoir s'arrêter, comme le voudraient Horkheimer et Adorno, au "non"
des deux thèses, au théisme et à l'athéisme.
Dieu lui-même s'est donné une "image": dans le Christ qui s'est fait homme.
En Lui, le Crucifié, la négation des fausses images de Dieu est portée à
l'extrême. Maintenant Dieu révèle son propre Visage dans la figure du
souffrant qui partage la condition de l'homme abandonné de Dieu, la prenant
sur lui. Ce souffrant innocent est devenu espérance-certitude: Dieu existe
et Dieu sait créer la justice d'une manière que nous ne sommes pas capables
de concevoir et que, cependant, dans la foi nous pouvons pressentir. Oui, la
résurrection de la chair existe. Une justice existe. La "révocation" de la
souffrance passée, la réparation qui rétablit le droit existent.
C'est pourquoi la foi dans le Jugement final est avant tout et surtout
espérance – l'espérance dont la nécessité a justement été rendue évidente
dans les bouleversements des derniers siècles. Je suis convaincu que la
question de la justice constitue l'argument essentiel, en tout cas
l'argument le plus fort, en faveur de la foi dans la vie éternelle.
Le besoin seulement individuel d'une satisfaction qui dans cette vie nous
est refusée, de l'immortalité de l'amour que nous attendons, est
certainement un motif important pour croire que l'homme est fait pour
l'éternité, mais seulement en liaison avec le fait qu'il est impossible que
l'injustice de l'histoire soit la parole ultime, la nécessité du retour du
Christ et de la vie nouvelle devient totalement convaincante.
La protestation contre Dieu au nom de la justice ne sert à rien. Un monde
sans Dieu est un monde sans espérance (cf.
Ep 2, 12). Seul Dieu peut créer la justice. Et la foi nous donne
la certitude qu'Il le fait.
L'image du Jugement final est en premier lieu non pas une image terrifiante,
mais une image d'espérance; pour nous peut-être même l'image décisive de
l'espérance. [...] Dieu est justice et crée la justice. C'est cela notre
consolation et notre espérance. Mais dans sa justice il y a aussi en même
temps la grâce. Nous le savons en tournant notre regard vers le Christ
crucifié et ressuscité.
Justice et grâce doivent toutes les deux être vues dans leur juste relation
intérieure. La grâce n'exclut pas la justice. Elle ne change pas le tort en
droit. Ce n'est pas une éponge qui efface tout, de sorte que tout ce qui
s'est fait sur la terre finisse par avoir toujours la même valeur.
Par exemple, dans son roman "Les frères Karamazov", Dostoïevski a protesté
avec raison contre une telle typologie du ciel et de la grâce. À la fin, au
banquet éternel, les méchants ne siégeront pas indistinctement à table à
côté des victimes, comme si rien ne s'était passé. [...]
Dans la parabole du riche bon vivant et du pauvre Lazare
(cf. Lc 16, 19-31), Jésus nous a présenté en avertissement
l'image d'une telle âme ravagée par l'arrogance et par l'opulence, qui a
créé elle-même un fossé infranchissable entre elle et le pauvre; le fossé de
l'enfermement dans les plaisirs matériels; le fossé de l'oubli de l'autre,
de l'incapacité à aimer, qui se transforme maintenant en une soif ardente et
désormais irrémédiable. Nous devons relever ici que Jésus dans cette
parabole ne parle pas du destin définitif après le Jugement universel, mais
il reprend une conception qui se trouve, entre autre, dans le judaïsme
ancien, à savoir la conception d'une condition intermédiaire entre mort et
résurrection, un état dans lequel la sentence dernière manque encore. [...]
* * *
L'Église primitive a repris ces conceptions, à partir desquelles ensuite,
dans l'Église occidentale, s'est développée petit à petit la doctrine du
purgatoire. Nous n'avons pas besoin de faire ici un examen des chemins
historiques compliqués de ce développement; demandons-nous seulement de quoi
il s'agit réellement.
Avec la mort, le choix de vie fait par l'homme devient définitif – sa vie
est devant le Juge. Son choix, qui au cours de toute sa vie a pris forme,
peut avoir diverses caractéristiques. Il peut y avoir des personnes qui ont
détruit totalement en elles le désir de la vérité et la disponibilité à
l'amour. Des personnes en qui tout est devenu mensonge; des personnes qui
ont vécu pour la haine et qui en elles-mêmes ont piétiné l'amour. C'est une
perspective terrible, mais certains personnages de notre histoire laissent
distinguer de façon effroyable des profils de ce genre. Dans de semblables
individus, il n'y aurait plus rien de remédiable et la destruction du bien
serait irrévocable: c'est cela qu'on indique par le mot "enfer".
D'autre part, il peut y avoir des personnes très pures, qui se sont laissées
entièrement pénétrer par Dieu et qui, par conséquent, sont totalement
ouvertes au prochain – personnes dont la communion avec Dieu oriente déjà
dès maintenant l'être tout entier et dont le fait d'aller vers Dieu conduit
seulement à l'accomplissement de ce qu'elles sont désormais.
Selon nos expériences, cependant, ni un cas ni l'autre ne sont la normalité
dans l'existence humaine. Chez la plupart des hommes – comme nous pouvons le
penser – demeure présente au plus profond de leur être une ultime ouverture
intérieure pour la vérité, pour l'amour, pour Dieu. Cependant, dans les
choix concrets de vie, elle est recouverte depuis toujours de nouveaux
compromis avec le mal – beaucoup de saleté recouvre la pureté, dont
cependant la soif demeure et qui, malgré cela, émerge toujours de nouveau de
toute la bassesse et demeure présente dans l'âme.
Qu'est-ce qu'il advient de tels individus lorsqu'ils comparaissent devant le
juge ? Toutes les choses sales qu'ils ont accumulées dans leur vie
deviendront-elles peut-être d'un coup insignifiantes ? Ou qu'arrivera-t-il
d'autre ?
Dans la Première lettre aux Corinthiens, saint Paul nous donne une idée de
l'impact différent du jugement de Dieu sur l'homme selon son état. [...]
Paul dit avant tout de l'expérience chrétienne qu'elle est construite sur un
fondement commun: Jésus Christ. Ce fondement résiste. Si nous sommes
demeurés fermes sur ce fondement et que nous avons construit sur lui notre
vie, nous savons que ce fondement ne peut plus être enlevé, pas même dans la
mort.
Puis Paul continue: "On peut poursuivre la construction avec de l'or, de
l'argent ou de la belle pierre, avec du bois, de l'herbe ou du chaume, mais
l'ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière au jour du jugement. Car
cette révélation se fera par le feu, et c'est le feu qui permettra
d'apprécier la qualité de l'ouvrage de chacun. Si l'ouvrage construit par
quelqu'un résiste, celui-là recevra un salaire; s'il est détruit par le feu,
il perdra son salaire. Et lui-même sera sauvé, mais comme s'il était passé à
travers un feu" (3, 12-15).
Dans ce texte, en tout cas, il devient évident que le sauvetage des hommes
peut avoir des formes diverses; que certaines choses édifiées peuvent brûler
totalement; que pour se sauver il faut traverser soi-même le "feu" pour
devenir définitivement capable de Dieu et pour pouvoir prendre place à la
table du banquet nuptial éternel.
* * *
Certains théologiens récents sont de l'avis que le feu qui brûle et en même
temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec
Lui est l'acte décisif du Jugement. Devant son regard s'évanouit toute
fausseté. C'est la rencontre avec Lui qui, nous brûlant, nous transforme et
nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées
durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et
s'écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l'impur et le
malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le
regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une
transformation certainement douloureuse, comme "par le feu". Cependant,
c'est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour
nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d'être totalement
nous-mêmes et avec cela totalement de Dieu.
Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce:
notre façon de vivre n'est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous
tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le
Christ, vers la vérité et vers l'amour. En fin de compte, cette saleté a
déjà été brûlée dans la Passion du Christ.
Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette
domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La
souffrance de l'amour devient notre salut et notre joie. Il est clair que la
"durée" de cette brûlure qui transforme, nous ne pouvons la calculer avec
les mesures chronométriques de ce monde. Le "moment" transformant de cette
rencontre échappe au chronométrage terrestre – c'est le temps du cœur, le
temps du "passage" à la communion avec Dieu dans le Corps du Christ.
Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu'il est justice que
parce qu'il est grâce. S'il était seulement grâce qui rend insignifiant tout
ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à
la question concernant la justice – question décisive pour nous face à
l'histoire et face à Dieu lui-même. S'il était pure justice, il pourrait
être à la fin pour nous tous seulement un motif de peur.
L'incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l'une à l'autre –
justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté: nous attendons
tous notre salut "dans la crainte de Dieu et en tremblant"
(Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce
nous permet à tous d'espérer et d'aller pleins de confiance à la rencontre
du Juge que nous connaissons comme notre "avocat"
(parakletos)
(cf. 1 Jn 2, 1).
Le livre :
Heinrich Pfeiffer, "La
Chapelle Sixtine révélée", Editions Hazan, Paris, 2007, 352 pp., 69 euros.
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Table Encyclique ►
"Spe Salvi"
Sources:
La chiesa.it
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.12.2007 - BENOÎT XVI
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